Les âmes du Purgatoire
selon :
l'abbé Schouppe/le dogme du Purgatoire.
http://jesusmarie.free.fr/purgatoire_schouppe_le_dogme_du_purgatoire.html
et
http://jesusmarie.free.fr/purgatoire.html
et
l'abbé Rossignoli /les merveilles divines dans les
âmes du purgatoire.
http://jesusmarie.free.fr/purgatoire_rossignoli_les_merveilles_divines.html
et
l'abbé Louvet /le Purgatoire d'après ,les révélations des saints.
http://jesusmarie.free.fr/purgatoire_louvet_les_revelations_des_saints.html
Ste Thérèse avait coutume de dire que tout ce qu’elle
demandait à Dieu par l’intermédiaire des fidèles trépassés, elle l’obtenait.
« Quand je veux obtenir sûrement une grâce,
disait Ste Catherine de Bologne, j’ai recours à ces âmes souffrantes, afin qu’elles présentent ma requête au Seigneur, et la grâce est toujours accordée. »
Elle assurait même qu’elle avait reçu par leur entremise bien des faveurs qui ne lui avaient pas été accordées par l’intercession des Saints.
« Quand je veux obtenir sûrement une grâce,
disait Ste Catherine de Bologne, j’ai recours à ces âmes souffrantes, afin qu’elles présentent ma requête au Seigneur, et la grâce est toujours accordée. »
Elle assurait même qu’elle avait reçu par leur entremise bien des faveurs qui ne lui avaient pas été accordées par l’intercession des Saints.
Il y a notamment certaines faveurs temporelles qui semblent
être plus particulièrement réservées à ces âmes :
la guérison d’une maladie grave, la préservation d’un danger physique, moral ou spirituel, le mariage et l’entente dans les foyers, trouver un travail…
Dieu, sachant combien les hommes attachent de prix à ces biens de second ordre, les a mis, pour ainsi dire, à la disposition des âmes souffrantes, afin de nous inciter par là à leur procurer les plus abondants suffrages.
la guérison d’une maladie grave, la préservation d’un danger physique, moral ou spirituel, le mariage et l’entente dans les foyers, trouver un travail…
Dieu, sachant combien les hommes attachent de prix à ces biens de second ordre, les a mis, pour ainsi dire, à la disposition des âmes souffrantes, afin de nous inciter par là à leur procurer les plus abondants suffrages.
Il y a donc tout à gagner pour nous à échanger ainsi nos
prières contre celles de nos frères les morts. Admirable don de la Providence
et mystère de la Communion des Saints ! En même temps que nous les soulageons
par nos prières et que nous les délivrons du purgatoire, ils offrent à Dieu
pour nous, leurs mérites acquis sur la terre et nous recevons ainsi, des
bénédictions spirituelles et temporelles.
Le mois de novembre : le mois des morts
Vous pouvez commencer ces lectures et prières
début novembre pour le mois qui leur est concerné
Soit : le 25 novembre pour terminer le plus grand jour de la
libération des âmes du purgatoire : NOËL
Soit : au décès d’une personne aimée
Soit : lorsque vous vous y sentirez appelé…
L’origine
du mois des morts remonte jusqu’à la loi ancienne, jusqu’au peuple d’Israël. Ce
peuple, en effet, qui seul possédait alors le véritable esprit de Dieu, ne se
contentait pas de proclamer dans ses livres inspirés que c’était une simple et
salutaire pensée de prier pour les morts, mais il voulut encore régler le temps
et la durée de cette prière.
C’est pourquoi il fut établi que le deuil ne serait achevé, dans chaque famille, que lorsque chaque mort aurait été pleuré pendant un mois entier. Ainsi, après le trépas du patriarche Jacob, ses fils le pleurèrent et firent des prières pendant trente jours
C’est pourquoi il fut établi que le deuil ne serait achevé, dans chaque famille, que lorsque chaque mort aurait été pleuré pendant un mois entier. Ainsi, après le trépas du patriarche Jacob, ses fils le pleurèrent et firent des prières pendant trente jours
. Novembre; C’est par excellence le mois de la charité et de la
reconnaissance, le mois des vivants et des morts, le mois véritablement
libérateur ! Enthousiasmée par ces motifs, une Sainte s’écriait en commençant
les exercices du mois de novembre : « vidons le purgatoire ! » Ayez à cœur de
soulager beaucoup d’âmes du purgatoire pendant ce mois de bénédictions qui leur
est consacré ! N’oubliez pas ce devoir.
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Le jugement de Dieu
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La religieuse qui se martyrisait.
Après quelques années passées dans ces terribles
pénitences, elle fut appelée pour la seconde fois devant son Juge, et nous
pouvons espérer qu ‘elle le trouva moins sévère, puisque l’Église, en la
proclamant vénérable, a déclaré qu’elle avait pratiqué les vertus chrétiennes à
un degré héroïque.
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l'empereur iconoclaste
Il s'agit d'un soldat dont elle vit l'âme comparaître devant son juge, au moment de la mort.
Cet homme avait pratiqué plusieurs vertus pendant sa vie ; il était charitable, priait souvent et avec ferveur, et, au milieu de la licence des camps, il s'adonnait au jeûne et à la mortification ; néanmoins, il avait aussi bien des fautes à se reprocher, comme on va voir.
La sainte aperçut son âme au tribunal de Dieu, ayant à sa droite son ange gardien qui lui servait d'avocat, et, à sa gauche, le démon qui faisait la fonction d'accusateur, accusator fratrum, comme l'appelle saint Jean dans l'Apocalypse ; celui-ci lui reprochait particulièrement trois fautes :
premièrement, d'avoir péché par les yeux, en regardant avec complaisance des nudités et autres objets dangereux ; deuxièmement, d'avoir péché par la langue, en prononçant des paroles obscènes, des jurements et des malédictions ; troisièmement, de s'être souillé de toutes sortes de luxure et de larcins.
L'ange gardien rapportait, pour sa défense, les actes de vertu qu'il avait accomplis pendant sa vie, et particulièrement sa tendre dévotion à la très sainte Vierge, dévotion qui lui avait valu, à l'heure de la mort, la grâce de la contrition.
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La pêcheresse abandonnée.
Une sainte religieuse, nommée sœur Catherine de Saint-Augustin, avait l'excellente dévotion de prier pour tous les défunts qu'elle avait connus sur la terre ; or, en son pays, vivait une femme de mauvaise vie, nommée Marie ; les scandales de cette malheureuse étaient tels que les habitants de l'endroit, indignés de sa conduite, la chassèrent du pays.
Elle se retira dans les bois, et au bout de quelques mois mourut sans assistance et sans sacrements dans une grotte abandonnée ; on traita son cadavre comme celui d'une bête morte, et on l'enterra dans un champ sans aucune prière ; personne ne doutait que la vieille pécheresse, après une pareille fin, ne fût irrémédiablement damnée, aussi on ne pensa pas à prier pour elle, et la sœur Catherine pas plus que les autres ; quatre ans se passèrent ; au bout de ce temps, la sœur aperçut un jour une âme du Purgatoire qui lui dit en gémissant :
" Sœur Catherine, je suis bien malheureuse ; vous avez la charité de recommander à Dieu tous ceux de votre connaissance qui viennent à mourir, il n'y a que moi pour qui vous ne priez pas ! " —
" Eh ! qui êtes-vous donc ? " — " Je
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Le jugement de Dieu
J’ai lu, dans la vie
des Pères du désert, qu’un religieux nommé Etienne, fut transporté en esprit au
jugement de Dieu ;
il était sur son lit de mort, réduit à l’agonie, lorsqu’on
le vit se troubler et répondre à un interlocuteur invisible ; ses frères en
religion qui l’environnaient en priant, entendaient avec terreur ses réponses.-
>>
J’ai fait telle action, c’est vrai, mais je me suis imposé tant
d’années de jeûne.
Je ne conteste pas ce fait, mais j’ai pleuré cette faute pendant tant d’années.
Ceci est vrai encore, mais en expiation j’ai servi le prochain trois ans.
Puis après un moment de silence :>>
Oh ! pour ceci, je n’ai rien à répondre ; vous m’accusez à juste titre, et je n’ai rien à dire pour ma défense, que de me recommander à la miséricorde infinie de Dieu. >>
Je ne conteste pas ce fait, mais j’ai pleuré cette faute pendant tant d’années.
Ceci est vrai encore, mais en expiation j’ai servi le prochain trois ans.
Puis après un moment de silence :>>
Oh ! pour ceci, je n’ai rien à répondre ; vous m’accusez à juste titre, et je n’ai rien à dire pour ma défense, que de me recommander à la miséricorde infinie de Dieu. >>
Saint Jean Climaque, qui rapporte ce fait, comme témoin
oculaire, nous apprend que ce religieux avait passé quarante ans dans son
monastère, qu’il avait le don des langues et plusieurs autres grands privilèges
;
qu’il se distinguait entre tous par la régularité de sa vie et les rigueurs de sa pénitence, et, après cela, il conclut en ces termes : <<malheur à moi !que deviendrai-je et que puis-je espérer, misérable que je suis, si l’enfant du désert et de la pénitence reste sans défense devant quelques fautes légères ?
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Le tableau maudit
qu’il se distinguait entre tous par la régularité de sa vie et les rigueurs de sa pénitence, et, après cela, il conclut en ces termes : <<malheur à moi !que deviendrai-je et que puis-je espérer, misérable que je suis, si l’enfant du désert et de la pénitence reste sans défense devant quelques fautes légères ?
Abbé Louvet
Le Purgatoire d'après les Révélations des Saints
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Le tableau maudit
Un peintre de grand talent, d¹une vie exemplaire d¹ailleurs,
avait cédé sur ce point à l¹entraînement du mauvais exemple ; depuis, il avait
complètement renoncé à ces malheureuses représentations, et ne faisait plus que
des images de sainteté.
En dernier lieu, il venait de peindre un grand tableau
dans un couvent de Carmes déchaussés, quand il fut atteint d¹une maladie
mortelle ;
il demanda au Père Prieur la faveur d¹être enterré dans l¹église du
monastère,
et légua à la Communauté le prix assez élevé de son travail, à la charge pour les religieux d¹acquitter des messes pour lui.
et légua à la Communauté le prix assez élevé de son travail, à la charge pour les religieux d¹acquitter des messes pour lui.
Il y avait quelques
jours qu¹il était mort dans la paix du Seigneur
lorsqu¹un religieux qui était resté au choeur après les matines, le vit apparaître tout éploré, et se débattant au milieu des flammes :
" Eh quoi ! c¹est vous qui êtes ainsi punis pour avoir vécu en si bon renom de vertu ? "
lorsqu¹un religieux qui était resté au choeur après les matines, le vit apparaître tout éploré, et se débattant au milieu des flammes :
" Eh quoi ! c¹est vous qui êtes ainsi punis pour avoir vécu en si bon renom de vertu ? "
- " Lorsque
j¹eus rendu l¹âme, répondit le patient, je fus présenté au tribunal du Juge, et
aussitôt je vis déposer contre moi plusieurs personnes qui avaient été excitées
à de mauvaises pensées et à de mauvais désirs, par une peinture immodeste que
j¹ai faites autrefois. A cause de des fautes, elles étaient condamnées au
Purgatoire,
mais ce qui était bien pis, j¹en vis d¹autres sortir de l¹enfer, pour déposer contre moi, à la même occasion ;
mais ce qui était bien pis, j¹en vis d¹autres sortir de l¹enfer, pour déposer contre moi, à la même occasion ;
elles déclaraient que, puisque
j¹étais la cause de leur perte éternelle, j¹étais digne au moins de mêmes
châtiments ;
alors sont descendus du ciel plusieurs saints qui ont pris ma défense ;
alors sont descendus du ciel plusieurs saints qui ont pris ma défense ;
ils ont présenté au Juge que cette malheureuse peinture était une
oe¦uvre de jeunesse, que j¹avais expiée depuis lors par une foule d¹autres
travaux à la gloire de Dieu et de ses saints, ce qui avait été pour beaucoup
d¹âmes une source de grande édification.
Le souverain Juge, après avoir pesé
les raisons de part et d¹autre déclara qu¹à cause de mon repentir et de mes
autres bonnes ¦oeuvres,
je serais exempt de la peine éternelle mais, suis condamné à souffrir dans ces flammes, jusqu¹à ce que la maudite peinture soit brûlée de manière à ne plus scandaliser personne.
Allez donc de ma part, chez le propriétaire du tableau, dites-lui en quel état je me trouve, pour avoir cédé à ses instances, et conjurez
je serais exempt de la peine éternelle mais, suis condamné à souffrir dans ces flammes, jusqu¹à ce que la maudite peinture soit brûlée de manière à ne plus scandaliser personne.
Allez donc de ma part, chez le propriétaire du tableau, dites-lui en quel état je me trouve, pour avoir cédé à ses instances, et conjurez
-le d¹en faire le sacrifice.
S¹il refuse, malheur a lui ! en preuve que tout ceci n¹est pas une illusion, et pour le punir lui-même de sa faute,
sachez, mon père, qu¹avant peu, il perdra ses deux enfants, et s¹il refuse d¹obéir aux ordres de celui qui nous a créés l¹un et l¹autre, il ne tardera pas à le payer d¹une mort prématurée. "
S¹il refuse, malheur a lui ! en preuve que tout ceci n¹est pas une illusion, et pour le punir lui-même de sa faute,
sachez, mon père, qu¹avant peu, il perdra ses deux enfants, et s¹il refuse d¹obéir aux ordres de celui qui nous a créés l¹un et l¹autre, il ne tardera pas à le payer d¹une mort prématurée. "
Le possesseur du tableau,
en apprenant ces choses, le saisit et le jeta au feu :
néanmoins selon la parole su Seigneur, il perdit en moins d¹un mois ses deux enfants, et le reste de ses jours, il s¹appliqua à faire pénitence de la faute qu¹il avait commise tant en commandant qu¹en conservant chez lui cette maudite peinture.
néanmoins selon la parole su Seigneur, il perdit en moins d¹un mois ses deux enfants, et le reste de ses jours, il s¹appliqua à faire pénitence de la faute qu¹il avait commise tant en commandant qu¹en conservant chez lui cette maudite peinture.
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La religieuse qui se martyrisait.
Voici l’histoire authentique d’une âme rappelée du jugement
de Dieu, par une faveur toute spéciale, pour recommencer son épreuve terrestre
;
il s’agit de la vénérable Angèle Tholoméi, religieuse dominicaine, et sœur du
Bienheureux de ce nom.
Elle avait grandi dans la vertu, et par sa fidélité à
correspondre à la grâce, elle était parvenue à un degré de perfection
remarquable, lorsqu’elle tomba dangereusement malade ;
son frère l B. Jean-Baptiste Tholoméi, qui était déjà puissant en œuvres devant Dieu, ne put, malgré ses instantes prières obtenir se guérison ;
elle reçut donc avec piété les derniers sacrements et un peu avant d’expirer elle eut une vision :
son frère l B. Jean-Baptiste Tholoméi, qui était déjà puissant en œuvres devant Dieu, ne put, malgré ses instantes prières obtenir se guérison ;
elle reçut donc avec piété les derniers sacrements et un peu avant d’expirer elle eut une vision :
elle
vit la place qui lui était réservée en Purgatoire, en punition de certains
défauts qu’elle n’avait pas assez corrigés pendant sa vie ;
en même temps elle eut une vue d’ensemble du Purgatoire, et des différents supplices que les âmes y endurent ;après cela elle mourut en se recommandant aux prières de son saint frère.
en même temps elle eut une vue d’ensemble du Purgatoire, et des différents supplices que les âmes y endurent ;après cela elle mourut en se recommandant aux prières de son saint frère.
Pendant que l’on portait son cadavre pour l’enterrer, le B.
Jean-Baptiste s’approcha du cercueil, et au nom de N.-S. Jésus-Christ, commanda
à sa sœur d’en sortir ; aussitôt elle s’éveilla comme d’un profond sommeil, et
revint à la vie.
Cette âme sainte racontait du jugement de Dieu des choses
qui font frémir ;mais ce qui, plus que tout le reste, prouvait la vérité de ses
paroles, ce fut la vie qu’elle mena depuis ; sa pénitence était vraiment
effrayante ;
non contente des industries ordinaires aux austérités des saints, des veilles, des cilices, des jeûnes, des disciplines,
elle avait inventé des secrets pour martyriser son corps ;pendant l’hiver, elle se plongeait jusqu’au cou dans un étang glacé, et y demeurait de longues heures à réciter le psautier,
non contente des industries ordinaires aux austérités des saints, des veilles, des cilices, des jeûnes, des disciplines,
elle avait inventé des secrets pour martyriser son corps ;pendant l’hiver, elle se plongeait jusqu’au cou dans un étang glacé, et y demeurait de longues heures à réciter le psautier,
d’autre fois elle se jetait dans les flammes, et s’y roulait jusqu’à
ce que sa chair fût toute brûlée ; son pauvre corps était devenu objet
d’horreur et de pitié ; on la blâmait hautement, mais comme elle ne s’en
inquiétait guère, et se contentait de répondre à ceux qui trouvaient qu’elle en
faisait trop :
<< Ah ! si vous connaissiez la rigueur des jugements de Dieu, vous ne parleriez pas ainsi !qu’est ce que cela ? Qu’est-ce que cela ? Je voudrais en faire cent fois davantage. >>
<< Ah ! si vous connaissiez la rigueur des jugements de Dieu, vous ne parleriez pas ainsi !qu’est ce que cela ? Qu’est-ce que cela ? Je voudrais en faire cent fois davantage. >>
Abbé Louvet
Le Purgatoire d'après les Révélations des Saints
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l'empereur iconoclaste
. Nous lisons dans Gennade(Defensio concilii Florentini,
sect. V) que l’empereur de Constantinople Théophile, iconoclaste et hérétique
endurci, obtint ainsi un jugement favorable, grâce aux prières réunies de la
pieuse impératrice Théodora et du patriarche saint Méthode ; ce trait est trop
consolant pour que je ne le rapporte pas ici.
L’Empereur Théophile fut un des iconoclastes les plus
acharnés, et des persécuteurs les plus odieux de l'Église catholique.
Sa femme l'impératrice Théodora, se consumait en jeûnes et en prières pour obtenir sa conversion;
elle fut exaucée; sur la fin de sa vie l'empereur détesta ses erreurs, et mourut dans de vrais et profonds sentiments de pénitence. Après sa mort Théodora pria et fit prier beaucoup pour le repos de son âme.
Sa femme l'impératrice Théodora, se consumait en jeûnes et en prières pour obtenir sa conversion;
elle fut exaucée; sur la fin de sa vie l'empereur détesta ses erreurs, et mourut dans de vrais et profonds sentiments de pénitence. Après sa mort Théodora pria et fit prier beaucoup pour le repos de son âme.
L’Empereur Théophile lui apparut couvert de chaînes, et
traîné par une troupe de démons,
au tribunal de Dieu ; tous avaient à la main des instruments de torture ; en même temps, il lui semblait qu’elle même suivait ce triste cortège, en essayant, mais en vain, d’arrêter la rage de ces mauvais esprits.
On arriva ainsi devant le tribunal du Juge ;
celui-ci avait un visage irrité et les démons lui présentèrent le malheureux, en demandant à grands cris une sentence de condamnation contre le persécuteur qui avait versé le sang des saints.
Alors Théodora, s’approchant du trône à son tour, se jeta aux pieds du Christ, lui représentant humblement la pénitence de son mari à l’heure de la mort, les prières qu’elle ne cessait d’offrir et de faire offrir chaque jour pour le repos de cette âme ;
soudain le regard du juge s’adoucit : << Femme, répondit-il, votre foi est grande : mulier, magna est fides tua ;votre époux avait mérité d’être condamné, mais, à cause de vous, en considération des prières de mes prêtres, je lui accorde sa grâce. >>
Puis s’adressant aux exécuteurs de sa justice ;
au tribunal de Dieu ; tous avaient à la main des instruments de torture ; en même temps, il lui semblait qu’elle même suivait ce triste cortège, en essayant, mais en vain, d’arrêter la rage de ces mauvais esprits.
On arriva ainsi devant le tribunal du Juge ;
celui-ci avait un visage irrité et les démons lui présentèrent le malheureux, en demandant à grands cris une sentence de condamnation contre le persécuteur qui avait versé le sang des saints.
Alors Théodora, s’approchant du trône à son tour, se jeta aux pieds du Christ, lui représentant humblement la pénitence de son mari à l’heure de la mort, les prières qu’elle ne cessait d’offrir et de faire offrir chaque jour pour le repos de cette âme ;
soudain le regard du juge s’adoucit : << Femme, répondit-il, votre foi est grande : mulier, magna est fides tua ;votre époux avait mérité d’être condamné, mais, à cause de vous, en considération des prières de mes prêtres, je lui accorde sa grâce. >>
Puis s’adressant aux exécuteurs de sa justice ;
<< Déliez-le commanda-t-il, et rendez-le à sa femme.
>>
Le lendemain matin ,l’impératrice raconta ce songe au saint
patriarche Méthode, qui avait beaucoup souffert de l’empereur à cause de sa
foi, et qui s’en vengeait en évêque, multipliant ses prières et ses bonnes
œuvres pour Théophile.
Or, cette même nuit, il avait eu un songe, lui aussi ; il lui semblait être dans l’église de Sainte-Sophie, lorsqu’un ange lui apparût et lui dit :
>> Tes prières, ô pontife, ont été exaucées, et Théophile a obtenu sa grâce. >>
Le lendemain matin, il s’était rendu à l’église et y avait trouvé la confirmation de sa vision ;il avait la pieuse coutume d’écrire sur un petit livret les noms des principaux iconoclastes, et de déposer ce livre sur l’autel, pour les recommander à Dieu en offrant le divin sacrifice ;
l’empereur était naturellement en tête de cette liste ; or, ce jour-là, son nom se trouva miraculeusement effacé ;on eut ainsi la plus grande assurance possible que l’empereur Théophile, malgré ses fautes, avait trouvé un jugement miséricordieux, grâce aux prières que l’on avait offertes pour lui.
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Le soldat et le tribunal de Dieu
Or, cette même nuit, il avait eu un songe, lui aussi ; il lui semblait être dans l’église de Sainte-Sophie, lorsqu’un ange lui apparût et lui dit :
>> Tes prières, ô pontife, ont été exaucées, et Théophile a obtenu sa grâce. >>
Le lendemain matin, il s’était rendu à l’église et y avait trouvé la confirmation de sa vision ;il avait la pieuse coutume d’écrire sur un petit livret les noms des principaux iconoclastes, et de déposer ce livre sur l’autel, pour les recommander à Dieu en offrant le divin sacrifice ;
l’empereur était naturellement en tête de cette liste ; or, ce jour-là, son nom se trouva miraculeusement effacé ;on eut ainsi la plus grande assurance possible que l’empereur Théophile, malgré ses fautes, avait trouvé un jugement miséricordieux, grâce aux prières que l’on avait offertes pour lui.
Abbé Louvet
Le Purgatoire d'après les Révélations des Saints
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Le soldat et le tribunal de Dieu
Les révélations des saints, d'accord en cela avec les
sculpteurs de nos vieilles cathédrales, sont pleines de récits qui nous
montrent ces deux esprits en présence au Tribunal de Dieu. Je choisis, parmi
ces révélations, celle qui fut accordée à sainte Brigitte (Révél., liv. VI, ch.
Xxxv).
Il s'agit d'un soldat dont elle vit l'âme comparaître devant son juge, au moment de la mort.
Cet homme avait pratiqué plusieurs vertus pendant sa vie ; il était charitable, priait souvent et avec ferveur, et, au milieu de la licence des camps, il s'adonnait au jeûne et à la mortification ; néanmoins, il avait aussi bien des fautes à se reprocher, comme on va voir.
La sainte aperçut son âme au tribunal de Dieu, ayant à sa droite son ange gardien qui lui servait d'avocat, et, à sa gauche, le démon qui faisait la fonction d'accusateur, accusator fratrum, comme l'appelle saint Jean dans l'Apocalypse ; celui-ci lui reprochait particulièrement trois fautes :
premièrement, d'avoir péché par les yeux, en regardant avec complaisance des nudités et autres objets dangereux ; deuxièmement, d'avoir péché par la langue, en prononçant des paroles obscènes, des jurements et des malédictions ; troisièmement, de s'être souillé de toutes sortes de luxure et de larcins.
L'ange gardien rapportait, pour sa défense, les actes de vertu qu'il avait accomplis pendant sa vie, et particulièrement sa tendre dévotion à la très sainte Vierge, dévotion qui lui avait valu, à l'heure de la mort, la grâce de la contrition.
La cause ainsi entendue, le souverain juge prononça la
sentence ; il fit grâce à cet homme de l'enfer ; mais il le condamna à un long
et douloureux purgatoire,
et déclara que l'expiation serait conforme aux fautes commises.
Alors, la Mère des miséricordes se présenta, demandant à son Fils un adoucissement à tant de supplices ; elle rappelait que ce soldat s'était toujours montré son dévot serviteur, et qu'il jeûnait régulièrement la veille de ses fêtes.
Notre Seigneur, à la prière de sa mère, adoucit la rigueur de sa sentence,
et il ajouta que, pour obtenir la délivrance complète de cette âme, il faudrait beaucoup de prières, d'aumônes et de pénitences
et déclara que l'expiation serait conforme aux fautes commises.
Alors, la Mère des miséricordes se présenta, demandant à son Fils un adoucissement à tant de supplices ; elle rappelait que ce soldat s'était toujours montré son dévot serviteur, et qu'il jeûnait régulièrement la veille de ses fêtes.
Notre Seigneur, à la prière de sa mère, adoucit la rigueur de sa sentence,
et il ajouta que, pour obtenir la délivrance complète de cette âme, il faudrait beaucoup de prières, d'aumônes et de pénitences
. Cette histoire m'a paru digne d'être rapportée ici tout au
long. On la trouve dans le benedictin Aymon (Histoire des Français, liv. IV,
ch. XXIV).
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Le pieux ermite
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Le pieux ermite
Un évêque de Poitiers, nommé Ansoald, avait fait le voyage
en Sicile pour s'occuper des affaires de son église ; à son retour, une tempête
furieuse l'assaillit dans la Méditerranée, et le jeta dans une petite île à
moitié déserte ;
il y trouva un pieux ermite, avec qui il s'entretint longtemps des choses de Dieu et de la félicité des saints ; à la fin, la conversation tomba sur le pays d'où il venait, et sur le roi de France, Dagobert, dont le prélat fit le plus magnifique éloge ; l'ermite l'interrompant : " Vous paraissez ignorer, dit-il, que depuis votre départ de France, ce prince est passé à une vie meilleure. "
il y trouva un pieux ermite, avec qui il s'entretint longtemps des choses de Dieu et de la félicité des saints ; à la fin, la conversation tomba sur le pays d'où il venait, et sur le roi de France, Dagobert, dont le prélat fit le plus magnifique éloge ; l'ermite l'interrompant : " Vous paraissez ignorer, dit-il, que depuis votre départ de France, ce prince est passé à une vie meilleure. "
L'évêque paraissant tout surpris de cette nouvelle, le
solitaire, pour le convaincre, lui rapporta une vision qu'il avait eue, quelque
temps auparavant. " Un matin, fatigué d'une longue veille passée en
prières, je m'étais endormi, lui dit il ; soudain, je vois paraître devant mes
yeux un vénérable vieillard qui me prend par le bras, me secoue et m'éveille en
me criant :
vite, debout, levez-vous et mettez-vous en oraison afin d'implorer la divine miséricorde pou le roi Dagobert, dont l'âme a paru aujourd'hui devant Dieu ; je me lève, je commence à prier,
lorsque j'aperçois tout à coup, sur les flots de la Méditerranée, une troupe de démons conduisant le roi dans une barque et se dirigeant vers le volcan de Stromboli, d'où s'élancent continuellement des flammes et de la lava ; en même temps ils le poussaient, le frappaient, le torturaient de toutes les manières ;
le malheureux prince invoquait avec des gémissements, les saints patrons de France, saint Denys, saint Maurice et saint Martin, les suppliant de se souvenir des magnifiques églises qu'il leur avait bâties de son vivant et de le secourir en cette extrémité.
Un moment après, le ciel se couvre de nuages, la foudre éclate, les démons sont renversés, et l'on voit apparaître tout brillants de la gloire des bienheureux les trois saints que le roi avait invoqués
: Oh ! qui êtes-vous, s'écrie-t-il d'une voix suppliante, venez-vous enfin à mon secours ? — Nous sommes les martyrs, Denys et Maurice, et celui-ci est l'évêque Martin de Tours : parce que tu nous as invoqués, et que de ton vivant tu t'es montré notre fidèle serviteur, nous venons, à ton appel, te tirer des mains des démons et te conduire à l'éternité bienheureuse.
Aussitôt, malgré les cris de rage des esprits infernaux, ils leur arrachent leur victime encore toute tremblante, et, plaçant le prince au milieu d'eux, ils l'emportent au ciel en chantant : Beatus quem elegisti et assumpsisti, Domine ; inhabitabit in atriis tuis, replebitur in bonis domus tuæ. "
vite, debout, levez-vous et mettez-vous en oraison afin d'implorer la divine miséricorde pou le roi Dagobert, dont l'âme a paru aujourd'hui devant Dieu ; je me lève, je commence à prier,
lorsque j'aperçois tout à coup, sur les flots de la Méditerranée, une troupe de démons conduisant le roi dans une barque et se dirigeant vers le volcan de Stromboli, d'où s'élancent continuellement des flammes et de la lava ; en même temps ils le poussaient, le frappaient, le torturaient de toutes les manières ;
le malheureux prince invoquait avec des gémissements, les saints patrons de France, saint Denys, saint Maurice et saint Martin, les suppliant de se souvenir des magnifiques églises qu'il leur avait bâties de son vivant et de le secourir en cette extrémité.
Un moment après, le ciel se couvre de nuages, la foudre éclate, les démons sont renversés, et l'on voit apparaître tout brillants de la gloire des bienheureux les trois saints que le roi avait invoqués
: Oh ! qui êtes-vous, s'écrie-t-il d'une voix suppliante, venez-vous enfin à mon secours ? — Nous sommes les martyrs, Denys et Maurice, et celui-ci est l'évêque Martin de Tours : parce que tu nous as invoqués, et que de ton vivant tu t'es montré notre fidèle serviteur, nous venons, à ton appel, te tirer des mains des démons et te conduire à l'éternité bienheureuse.
Aussitôt, malgré les cris de rage des esprits infernaux, ils leur arrachent leur victime encore toute tremblante, et, plaçant le prince au milieu d'eux, ils l'emportent au ciel en chantant : Beatus quem elegisti et assumpsisti, Domine ; inhabitabit in atriis tuis, replebitur in bonis domus tuæ. "
Tel fut le récit du solitaire ; l'évêque, étant rentré dans
son diocèse, fit connaître cette vision ; on remarqua qu'elle correspondait
justement à la mort de Dagobert ; c'est pourquoi on grava toute cette histoire
sur le marbre de son tombeau où je l'ai vue et où chacun peut la voir aussi.
Abbé Louvet
Le Purgatoire d'après les Révélations des Saints
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La pêcheresse abandonnée.
Une sainte religieuse, nommée sœur Catherine de Saint-Augustin, avait l'excellente dévotion de prier pour tous les défunts qu'elle avait connus sur la terre ; or, en son pays, vivait une femme de mauvaise vie, nommée Marie ; les scandales de cette malheureuse étaient tels que les habitants de l'endroit, indignés de sa conduite, la chassèrent du pays.
Elle se retira dans les bois, et au bout de quelques mois mourut sans assistance et sans sacrements dans une grotte abandonnée ; on traita son cadavre comme celui d'une bête morte, et on l'enterra dans un champ sans aucune prière ; personne ne doutait que la vieille pécheresse, après une pareille fin, ne fût irrémédiablement damnée, aussi on ne pensa pas à prier pour elle, et la sœur Catherine pas plus que les autres ; quatre ans se passèrent ; au bout de ce temps, la sœur aperçut un jour une âme du Purgatoire qui lui dit en gémissant :
" Sœur Catherine, je suis bien malheureuse ; vous avez la charité de recommander à Dieu tous ceux de votre connaissance qui viennent à mourir, il n'y a que moi pour qui vous ne priez pas ! " —
" Eh ! qui êtes-vous donc ? " — " Je
suis cette pauvre Marie, qui mourut seule dans la grotte.
"
— " Eh ! quoi, Marie, vous êtes sauvée ! " —
" Je suis sauvée par l'intercession de la vierge Marie. Qui me vis près de la mort, seule, sans aucun secours spirituel ni corporel, considérant en même temps le nombre et l'énormité de mes péchés,
je me tournai avec confiance vers la mère de Dieu, et je lui dis : ô ma reine, vous êtes le refuge des pécheurs et des délaissés ; vous voyez qu'en ce moment suprême, je suis abandonnée de tout le monde, vous êtes mon unique espoir ;
vous seule pouvez me secourir ; ayez pitié de moi, je vous prie.
La bienheureuse Vierge exauça ma prière, et m'obtint la grâce de la contrition parfaite,
c'est ainsi que je mourus et que je fus sauvée. Cette divine Mère ne borna pas là ses miséricordes ; quand je comparus au jugement devant Dieu, elle obtint de son Fils que ma peine dans le Purgatoire serait considérablement abrégée ;
mais comme la justice de Dieu ne peut plus rien relâcher de ses droits, j'ai souffert en intensité ce que j'aurais dû souffrir en durée ; présentement, je n'ai plus besoin que de quelques messes, et aussitôt qu'on les aura dites,
je serai délivrée de toutes mes peines ; soyez assez charitable pour les faire célébrer pour moi, et je vous promets, quand je serai au ciel, de prier sans cesse Dieu et Marie pour vous. "
Sœur Catherine s'empressa de faire dire les messes demandées, et quelques jours après, cette âme bienheureuse lui apparut montant au ciel, et la remercia de sa charité.
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" Je suis sauvée par l'intercession de la vierge Marie. Qui me vis près de la mort, seule, sans aucun secours spirituel ni corporel, considérant en même temps le nombre et l'énormité de mes péchés,
je me tournai avec confiance vers la mère de Dieu, et je lui dis : ô ma reine, vous êtes le refuge des pécheurs et des délaissés ; vous voyez qu'en ce moment suprême, je suis abandonnée de tout le monde, vous êtes mon unique espoir ;
vous seule pouvez me secourir ; ayez pitié de moi, je vous prie.
La bienheureuse Vierge exauça ma prière, et m'obtint la grâce de la contrition parfaite,
c'est ainsi que je mourus et que je fus sauvée. Cette divine Mère ne borna pas là ses miséricordes ; quand je comparus au jugement devant Dieu, elle obtint de son Fils que ma peine dans le Purgatoire serait considérablement abrégée ;
mais comme la justice de Dieu ne peut plus rien relâcher de ses droits, j'ai souffert en intensité ce que j'aurais dû souffrir en durée ; présentement, je n'ai plus besoin que de quelques messes, et aussitôt qu'on les aura dites,
je serai délivrée de toutes mes peines ; soyez assez charitable pour les faire célébrer pour moi, et je vous promets, quand je serai au ciel, de prier sans cesse Dieu et Marie pour vous. "
Sœur Catherine s'empressa de faire dire les messes demandées, et quelques jours après, cette âme bienheureuse lui apparut montant au ciel, et la remercia de sa charité.
Abbé Louvet
Le Purgatoire d'après les Révélations des Saints
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la rigueur des châtiments
. On
lit dans la vie de la vénérable Agnès de Jésus,
religieuse dominicaine, que pendant plus d'une année elle s'imposa de grandes pénitences et adressa à Dieu beaucoup de ferventes prières pour le repos de l'âme du père de son confesseur, le Père Panassière.
Cet homme lui apparaissait souvent, sollicitant instamment ses suffrages ;
un jour il lui appliqua simplement la main sur l'épaule, et c'en fut assez pour qu'elle ressentît pendant plus de six heures les ardeurs intolérables du Purgatoire.
Il fut enfin délivré après treize mois de tortures ; sur quoi les auteurs des mémoires sur la vie de la Mère Agnès font remarquer la rigueur des jugements de Dieu : c'est homme avait vécu saintement dans le siècle ; c'était un confesseur de la foi, car il avait été rudement éprouvé par les protestants de Nîmes, jusque-là qu'on s'était emparé de ses biens, qu'on l'avait jeté en prison et vexé de toutes manières ;
avant de mourir il avait supporté avec patience une longue et douloureuse maladie, et nonobstant tant de mérites acquis, nonobstant les jeûnes, les prières, les disciplines de la charitable Agnès, nonobstant les messes nombreuses célébrées par le Père Panssière, son fils, il resta ainsi plus d'un an livré à d'effroyables tortures
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" Maudit soit celui qui fait l'œuvre de Dieu négligemment".
religieuse dominicaine, que pendant plus d'une année elle s'imposa de grandes pénitences et adressa à Dieu beaucoup de ferventes prières pour le repos de l'âme du père de son confesseur, le Père Panassière.
Cet homme lui apparaissait souvent, sollicitant instamment ses suffrages ;
un jour il lui appliqua simplement la main sur l'épaule, et c'en fut assez pour qu'elle ressentît pendant plus de six heures les ardeurs intolérables du Purgatoire.
Il fut enfin délivré après treize mois de tortures ; sur quoi les auteurs des mémoires sur la vie de la Mère Agnès font remarquer la rigueur des jugements de Dieu : c'est homme avait vécu saintement dans le siècle ; c'était un confesseur de la foi, car il avait été rudement éprouvé par les protestants de Nîmes, jusque-là qu'on s'était emparé de ses biens, qu'on l'avait jeté en prison et vexé de toutes manières ;
avant de mourir il avait supporté avec patience une longue et douloureuse maladie, et nonobstant tant de mérites acquis, nonobstant les jeûnes, les prières, les disciplines de la charitable Agnès, nonobstant les messes nombreuses célébrées par le Père Panssière, son fils, il resta ainsi plus d'un an livré à d'effroyables tortures
Abbé Louvet
Le Purgatoire d'après les Révélations des Saints
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" Maudit soit celui qui fait l'œuvre de Dieu négligemment".
que cette même Mère Agnès était Prieure de son couvent, une
de ses religieuses, nommée sœur Angélique, vint à mourir, et le lendemain, le
confesseur de la communauté ordonna à la Mère d'aller prier sur son tombeau ;
elle y fut aussitôt, et se trouvant là, seule, à genoux, pendant la nuit, elle fut saisie d'une frayeur subite ; c'était vraisemblablement l'ennemi des âmes qui voulait détourner la Prieure de son charitable office ;
mais habituée depuis longtemps à ses ruses, elle tint ferme, et offrit à Dieu cet effroi comme expiation, lui représentant, en même temps, que ce n'était pas la curiosité mais l'obéissance qui la portait à s'enquérir de l'état de cette âme et que, puisqu'il lui avait plu de la faire bergère de cette pauvre brebis, il était naturel qu'elle s'en mît en peine après sa mort.
A l'instant elle vit devant elle la défunte, en habit de religieuse, et elle sentit comme une flamme ardente qu'on lui portait au visage. Alors la sœur, avec une grande humilité, lui demanda pardon des peines qu'elle lui avait causées pendant la vie, et à la mort, la remerciant de l'assistance qu'elle avait bien voulu lui donner.
La Mère Agnès, de son côté, lui demandait pardon, toute confuse, prétendant dans son humilité ne lui avoir pas rendu tous les offices auxquels elle était tenue, par sa charge de supérieure. Cependant la sœur Angélique la remerciait en particulier de ce que souvent, pendant sa vie, elle lui avait répété cette parole des saints livres : " Maudit soit celui qui fait l'œuvre de Dieu négligemment".
Elle l'invitait en même temps à continuer de former les sœurs à servir Dieu avec diligence, et à l'aimer de tout leur cœur. "Si on pouvait comprendre, lui dit-elle, combien grands sont les tourments du Purgatoire, on serait toujours sur ses gardes".
elle y fut aussitôt, et se trouvant là, seule, à genoux, pendant la nuit, elle fut saisie d'une frayeur subite ; c'était vraisemblablement l'ennemi des âmes qui voulait détourner la Prieure de son charitable office ;
mais habituée depuis longtemps à ses ruses, elle tint ferme, et offrit à Dieu cet effroi comme expiation, lui représentant, en même temps, que ce n'était pas la curiosité mais l'obéissance qui la portait à s'enquérir de l'état de cette âme et que, puisqu'il lui avait plu de la faire bergère de cette pauvre brebis, il était naturel qu'elle s'en mît en peine après sa mort.
A l'instant elle vit devant elle la défunte, en habit de religieuse, et elle sentit comme une flamme ardente qu'on lui portait au visage. Alors la sœur, avec une grande humilité, lui demanda pardon des peines qu'elle lui avait causées pendant la vie, et à la mort, la remerciant de l'assistance qu'elle avait bien voulu lui donner.
La Mère Agnès, de son côté, lui demandait pardon, toute confuse, prétendant dans son humilité ne lui avoir pas rendu tous les offices auxquels elle était tenue, par sa charge de supérieure. Cependant la sœur Angélique la remerciait en particulier de ce que souvent, pendant sa vie, elle lui avait répété cette parole des saints livres : " Maudit soit celui qui fait l'œuvre de Dieu négligemment".
Elle l'invitait en même temps à continuer de former les sœurs à servir Dieu avec diligence, et à l'aimer de tout leur cœur. "Si on pouvait comprendre, lui dit-elle, combien grands sont les tourments du Purgatoire, on serait toujours sur ses gardes".
(Vie de la V. Mère Agnès de Jésus, IIIè part., chap. X)
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"Secourez-moi, ma sœur, secourez-moi dans les affreux supplices que j'endure
Abbé Louvet
Le Purgatoire d'après les Révélations des Saints
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"Secourez-moi, ma sœur, secourez-moi dans les affreux supplices que j'endure
Une religieuse dominicaine, nommée sœur Paule était morte à
Mantoue,
après une longue vie sanctifiée par les plus excellentes vertus. Le corps avait été porté à l'église et placé à découvert dans le chœur, au milieu de religieuses ; or, pendant que l'on chantait le Libera pour l'absoute, selon les rites de la sainte Église, la bienheureuse Etiennette Quinzana, qui était liée d'une étroite amitié avec la défunte, s'agenouilla auprès de la bière, et se mit à recommander à Dieu son amie, avec toute la ferveur dont elle était capable.
Mais voici que, tout à coup, la défunte laissant tomber le crucifix qu'on lui avait mis entre les mains, étende la main gauche, et saisissant la main droite de la bienheureuse, la serre avec tant de force qu'on ne peut lui faire lâcher prise. Pendant plus d'une heure, ces deux mains restèrent étroitement serrées ; en même temps, la sœur Etiennette entendait au fond de son cœur une parole non articulée qui disait :
"Secourez-moi, ma sœur, secourez-moi dans les affreux supplices que j'endure ; oh ! si vous saviez la rage de nos ennemis invisibles à l'heure de la mort, et la sévérité du Juge qui veut notre amour, avec quel soin les moindres fautes sont discutées, et quelle expiation on est condamné à en faire avant d'arriver à la récompense ! si vous saviez comme il faut
après une longue vie sanctifiée par les plus excellentes vertus. Le corps avait été porté à l'église et placé à découvert dans le chœur, au milieu de religieuses ; or, pendant que l'on chantait le Libera pour l'absoute, selon les rites de la sainte Église, la bienheureuse Etiennette Quinzana, qui était liée d'une étroite amitié avec la défunte, s'agenouilla auprès de la bière, et se mit à recommander à Dieu son amie, avec toute la ferveur dont elle était capable.
Mais voici que, tout à coup, la défunte laissant tomber le crucifix qu'on lui avait mis entre les mains, étende la main gauche, et saisissant la main droite de la bienheureuse, la serre avec tant de force qu'on ne peut lui faire lâcher prise. Pendant plus d'une heure, ces deux mains restèrent étroitement serrées ; en même temps, la sœur Etiennette entendait au fond de son cœur une parole non articulée qui disait :
"Secourez-moi, ma sœur, secourez-moi dans les affreux supplices que j'endure ; oh ! si vous saviez la rage de nos ennemis invisibles à l'heure de la mort, et la sévérité du Juge qui veut notre amour, avec quel soin les moindres fautes sont discutées, et quelle expiation on est condamné à en faire avant d'arriver à la récompense ! si vous saviez comme il faut
être pur pour obtenir la couronne immortelle ! priez bien
pour moi maintenant ; placez-vous entre la justice de Dieu et les fautes de sa
servente : priez, priez et faites pénitence pour moi qui ne peux plus
m'aider".
Toute la communauté voyait avec stupéfaction cette étreinte des deux mains, bien que personne n'entendit les plaintes de la défunte ; enfin le supérieur intervient et, au nom de l'obéissance, commanda à sœur Paule de lâcher Etiennette. Aussitôt la morte obéit, et sa main retomba inanimée dans son cercueil.
Toute la communauté voyait avec stupéfaction cette étreinte des deux mains, bien que personne n'entendit les plaintes de la défunte ; enfin le supérieur intervient et, au nom de l'obéissance, commanda à sœur Paule de lâcher Etiennette. Aussitôt la morte obéit, et sa main retomba inanimée dans son cercueil.
L'histoire de la
bienheureuse rapporte qu'elle fut fidèle à la prière de son amie ; elle se
livra à toutes sortes de pénitences, d'œuvres satisfactoires, jusqu'à ce qu'une
nouvelle révélation vînt lui apprendre que sœur Paule était enfin délivrée de
ses supplices et admise dans la gloire.
Abbé Louvet
Le Purgatoire d'après les Révélations des Saints
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La vigne du Seigneur
"depuis un an, je suis retenue dans le lieu des expiations "
Cornélie Lamprognana était une sainte femme
qui vécut à Milan, à l'imitation de sainte Françoise Romaine, dans la profession parfaite des trois états de vierge, d'épouse et de veuve ;
elle était très étroitement unie par une amitié surnaturelle, avec une religieuse du tiers-ordre de Saint-dominique ; un jour qu'elles s'entretenaient ensemble des choses de l'autre vie, elles se promirent que, si Dieu l'agréait, la première qui mourrait apparaîtrait à l'autre.
qui vécut à Milan, à l'imitation de sainte Françoise Romaine, dans la profession parfaite des trois états de vierge, d'épouse et de veuve ;
elle était très étroitement unie par une amitié surnaturelle, avec une religieuse du tiers-ordre de Saint-dominique ; un jour qu'elles s'entretenaient ensemble des choses de l'autre vie, elles se promirent que, si Dieu l'agréait, la première qui mourrait apparaîtrait à l'autre.
Cinq ans après cette
promesse, Cornélie fut appelée au tribunal de Dieu, et au bout de trois jours
elle apparut à sa compagne agenouillée dans sa cellule au pied d'un crucifix. -
"O Madame Cornélie, que je suis heureuse de vous revoir ! dites-moi bien
vite où vous êtes placée ? sans doute vous êtes déjà dans le sein de ce Dieu
que vous serviez avec tant de zèle et d'amour ?" -
"Pas encore, répondit l'âme ; oh ! combien les jugements de Dieu sont différents de ceux des hommes ! je suis retenue dans le lieu de souffrances, et j'y dois rester encore quelque temps, en expiation des fautes de ma vie, qui aurait pu être plus fidèle et plus fervente".
Puis prenant son amie par la main, elle ajouté : "Venez avec moi ; vous verrez des choses surprenantes". Elles arrivèrent dans un vaste jardin tout rempli de vignes en fleurs ; des caractères étaient gravés sur chaque feuille. "Lisez, dit l'apparition".
La sœur se pencha et à sa grande surprise, elle lut sur ces feuilles ses propres fautes, ces imperfections de chaque jour. Stupéfaite, elle demandait ce que cela signifiait.
"Il n'y a point, ma sœur, à vous étonner ainsi, reprit la défunte ; n'avez-vous pas lu bien des fois les paroles de Notre Seigneur à la Cène : Je suis le cep et vous êtes les branches ?
Chacune de nos actions bonnes ou mauvaises est une feuille de cette vigne mystique ; pour entrer au ciel, il faut de toute nécessité que les feuilles du mal soient effacées ou consumées par le feu : mais, ma chère sœur, consolez-vous ; en y regardant de près, vous verrez qu'il vous reste peu à effacer, car vous avez fidèlement persévéré dans vos promesses virginales, et vous avez servi votre bon Maître de votre mieux :
vos manquements sont encore nombreux cependant, mais pas autant que les miens, parce que j'ai parcouru sur la terre des états bien différents : vous allez vous en convaincre de suite".
"Pas encore, répondit l'âme ; oh ! combien les jugements de Dieu sont différents de ceux des hommes ! je suis retenue dans le lieu de souffrances, et j'y dois rester encore quelque temps, en expiation des fautes de ma vie, qui aurait pu être plus fidèle et plus fervente".
Puis prenant son amie par la main, elle ajouté : "Venez avec moi ; vous verrez des choses surprenantes". Elles arrivèrent dans un vaste jardin tout rempli de vignes en fleurs ; des caractères étaient gravés sur chaque feuille. "Lisez, dit l'apparition".
La sœur se pencha et à sa grande surprise, elle lut sur ces feuilles ses propres fautes, ces imperfections de chaque jour. Stupéfaite, elle demandait ce que cela signifiait.
"Il n'y a point, ma sœur, à vous étonner ainsi, reprit la défunte ; n'avez-vous pas lu bien des fois les paroles de Notre Seigneur à la Cène : Je suis le cep et vous êtes les branches ?
Chacune de nos actions bonnes ou mauvaises est une feuille de cette vigne mystique ; pour entrer au ciel, il faut de toute nécessité que les feuilles du mal soient effacées ou consumées par le feu : mais, ma chère sœur, consolez-vous ; en y regardant de près, vous verrez qu'il vous reste peu à effacer, car vous avez fidèlement persévéré dans vos promesses virginales, et vous avez servi votre bon Maître de votre mieux :
vos manquements sont encore nombreux cependant, mais pas autant que les miens, parce que j'ai parcouru sur la terre des états bien différents : vous allez vous en convaincre de suite".
Elles firent quelques pas en avant, et se trouvèrent de
nouveau dans un endroit rempli de vignes qui serpentaient de toutes parts, en
sorte que les feuilles couvraient le sol ; la sœur s'approchait avec
empressement pour voir ce qui était écrit sur ces feuilles.
"Arrêtez, lui dit son amie, mon divin Sauveur ne veut pas que vous connaissiez à cette heure toutes mes offenses ; il m'épargne cette confusion. Lisez seulement ce qui est tout de près de vous".
Elle regarde, et voit les manquements dans le saint lieu, les irrévérences, les distractions, les discours inutiles tenus à l'église. - "O bon Jésus, s'écria la religieuse, comment faire pour anéantir tout cela ? Pourquoi, après vos communions, vos confessions si fréquentes, les indulgences que vous avez dû gagner, vous reste-t-il encore à expier tant de fautes ,"
- "Votre réflexion est juste, mais il faut savoir que, par tiédeur et par routine, je n'ai pas tiré tout le fruit que je devais de mes communions et de mes confessions :
quant aux indulgences, j'en ai gagné très peu, trois ou quatre au plus, par suite de mes distractions habituelles et de mes manques de ferveur.
Il faut donc que je fasse maintenant la pénitence que je n'ai pas faite alors que cela m'était si facile."
"Arrêtez, lui dit son amie, mon divin Sauveur ne veut pas que vous connaissiez à cette heure toutes mes offenses ; il m'épargne cette confusion. Lisez seulement ce qui est tout de près de vous".
Elle regarde, et voit les manquements dans le saint lieu, les irrévérences, les distractions, les discours inutiles tenus à l'église. - "O bon Jésus, s'écria la religieuse, comment faire pour anéantir tout cela ? Pourquoi, après vos communions, vos confessions si fréquentes, les indulgences que vous avez dû gagner, vous reste-t-il encore à expier tant de fautes ,"
- "Votre réflexion est juste, mais il faut savoir que, par tiédeur et par routine, je n'ai pas tiré tout le fruit que je devais de mes communions et de mes confessions :
quant aux indulgences, j'en ai gagné très peu, trois ou quatre au plus, par suite de mes distractions habituelles et de mes manques de ferveur.
Il faut donc que je fasse maintenant la pénitence que je n'ai pas faite alors que cela m'était si facile."
Abbé Louvet
Le Purgatoire d'après les Révélations des Saints
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"depuis un an, je suis retenue dans le lieu des expiations "
Deux saintes vierges, la vénérable Catherine Paluzzi,
fondatrice d'un couvent de dominicaine dans le diocèse de Nerpi (Etats Romains), et une religieuse nommée Bernardine, très avancée, elle aussi, dans les voies intérieurs, étaient liées l'une à l'autre d'une de ces amitiés surnaturelles qui prennent racine au fond des âmes chrétiennes, et qui, dans les desseins de Dieu, servent si merveilleusement à faire progresser dans la piété ceux qui sont appelés. L'historien de la vénérable compare ces deux
fondatrice d'un couvent de dominicaine dans le diocèse de Nerpi (Etats Romains), et une religieuse nommée Bernardine, très avancée, elle aussi, dans les voies intérieurs, étaient liées l'une à l'autre d'une de ces amitiés surnaturelles qui prennent racine au fond des âmes chrétiennes, et qui, dans les desseins de Dieu, servent si merveilleusement à faire progresser dans la piété ceux qui sont appelés. L'historien de la vénérable compare ces deux
belles âmes à deux charbons enflammés qui se communiquent
leurs ardeurs, et encore à deux lyres accordées pour résonner ensemble et faire
entendre un hymne d'amour perpétuel en l'honneur du Seigneur ; ainsi ces deux
excellentes religieuses s'excitaient l'une l'autre à servir leur divin Époux,
et, comme ces amitiés toutes célestes ne sauraient être brisées par la mort,
elles s'étaient promis de diminuer à s'aimer et à s'assister mutuellement après la vie,
ajoutant qu'avec la permission de Dieu, celle qui serait entrée la première dans son éternité apparaîtrait à l'autre, pour lui faire connaître son sort et l'instruire des mystères d'outre-tombe.
elles s'étaient promis de diminuer à s'aimer et à s'assister mutuellement après la vie,
ajoutant qu'avec la permission de Dieu, celle qui serait entrée la première dans son éternité apparaîtrait à l'autre, pour lui faire connaître son sort et l'instruire des mystères d'outre-tombe.
Ce fut Bernardine qui
fut appelée devant Dieu la première ; après une douloureuse maladie,
chrétiennement supportée, elle mourut, en promettant à Catherine de venir
l'instruire de ce qu'elle serait devenue après son jugement.
Les mois se
passèrent, les semaines s'accumulèrent, rien n'annonçait que la défunte se souvint
de sa promesse. Cependant Catherine redoublait de prières, conjurant nuit et
jour Notre Seigneur d'avoir pitié de son amie, et de lui permettre de venir la
visiter, comme Bernardin le lui demandait sans doute, car elle était trop
fidèle pour oublier sa promesse.
Un an s'écoula ainsi.
Le jour anniversaire de la mort de Bernardin, Catherine était recueillie dans
l'oraison, lorsqu'elle aperçut un puits, d'où s'échappaient des torrents de
fumée et de flammes, puis elle vit sortir de ce puits une personne d'abord tout
environnée de ténèbres : peu à peu l'apparition se dégagea de ces nuages,
s'éclaira, et enfin parut brillante d'un éclat extraordinaire. Dans cette
personne, Catherine reconnut alors son amie, et courant à elle : -
Comment êtes-vous restée si longtemps sans m'apparaître, lui demanda-t-elle ?
D'où sortez-vous ? Que signifie ce puits, cette fumée enflammée ? Est-ce que vous achevez seulement aujourd'hui votre Purgatoire ?" - "Il est vrai : depuis un an, je suis retenue dans le lieu des expiations ; répondit l'âme, et ce n'est qu'à cette heure que je vais être introduite dans la céleste Jérusalem ; pour vous, persévérez dans vos saints exercices, et sachez que vous êtes très agréable à Dieu, et qu'il a sur vous de grands desseins".
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La Vénérable au PurgatoireD'où sortez-vous ? Que signifie ce puits, cette fumée enflammée ? Est-ce que vous achevez seulement aujourd'hui votre Purgatoire ?" - "Il est vrai : depuis un an, je suis retenue dans le lieu des expiations ; répondit l'âme, et ce n'est qu'à cette heure que je vais être introduite dans la céleste Jérusalem ; pour vous, persévérez dans vos saints exercices, et sachez que vous êtes très agréable à Dieu, et qu'il a sur vous de grands desseins".
Abbé Louvet
Le Purgatoire d'après les Révélations des Saints
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L'an 1208 de N.-S. vivait, dans un village de la province de Liège, une sainte veuve très aimée de la vénérable Marie d'Oignies.
Cette femme tomba malade et fut bientôt à la mort. La vénérable accourut à son chevet pour l'assister et l'encourager à bien mourir. O prodige ! en entrant dans la chambre de la malade,
elle aperçut la Mère de Dieu, assise à côté du lit, et prodiguant à la mourante les soins les plus empressés, jusque-là qu'avec un éventail elle rafraîchissait son front embrasé des ardeurs de la fièvre.
Les démons se tenaient à la porte, armés de tous leurs pièges pour assaillir cette âme d'élite, et tâcher de la faire tomber ; pais l'apôtre saint Pierre les mit tous en fuite, et la malade mourut dans le baiser du Seigneur.
Après sa mort, les merveilles continuèrent ; pendant la
cérémonie des funérailles, la vénérable Marie d'Oignies vit la très sainte Vierge, accompagnée d'une troupe de vierges qui, partagées en deux chœurs, chantaient l'office des défunts auprès du saint corps ; elle vit Notre Seigneur lui-même présider à la cérémonie des funérailles et faire officiant à la place du prêtre.
Qui n'aurait cru après cela qu'une âme ainsi favorisée était déjà entrée dans la béatitude ?
Mais, ô jugements de Dieu, qui vous êtes redoutables ! La vénérable s'étant retirée dans son oratoire, après ces glorieuses funérailles, pour remercier Dieu des grâces qu'il avait accordées à sa servante, fut ravie en extase ; elle vit l'âme de la pieuse veuve portée en Purgatoire, et condamnée à de dures expiations, pour être purifiée de plusieurs imperfections.
Épouvantée, elle se hâta d'avertir les deux filles de la défunte, vierges pleines de vertus ; toutes trois s'unirent pour satisfaire à la justice divine par de ferventes prières, des aumônes, des jeûnes et de grandes mortifications ; ce ne fut qu'au bout d'un temps assez long que cette sainte âme apparut de nouveau à Marie d'Oignies, et lui apprit qu'elle était enfin délivrée de ses souffrances, et qu'elle allait entrer dans les joies de la Béatitude sans fin. Après cet exemple qui ne tremblerait pour lui-même ?
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3 MESSES MANQUANTES
LA PAROLE INJURIEUSE
Jours de fête
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il aurait voulu lui donner une dernière bénédiction. Le soir de la mort du défunt, étant de retour au noviciat, comme il faisait oraison dans le chœur après matines, il vit tout d’un coup paraître devant lui un fantôme tout enveloppé de flammes.
" O Père très charitable, disait le novice avec de profonds gémissements, donnez-moi votre bénédiction; hélas ! j’ai commis un manquement léger à la règle, manquement qui n’est pas même un péché en soi, et c’est à cause de cela seulement que je satisfais à la justice divine dans le Purgatoire; mais la bonté du Sauveur m’autorise, par une faveur toute spéciale, à m’adresser à vous. Vous-même, imposez-moi la punition convenable, ce sera celle que je ferai. "
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Cette femme tomba malade et fut bientôt à la mort. La vénérable accourut à son chevet pour l'assister et l'encourager à bien mourir. O prodige ! en entrant dans la chambre de la malade,
elle aperçut la Mère de Dieu, assise à côté du lit, et prodiguant à la mourante les soins les plus empressés, jusque-là qu'avec un éventail elle rafraîchissait son front embrasé des ardeurs de la fièvre.
Les démons se tenaient à la porte, armés de tous leurs pièges pour assaillir cette âme d'élite, et tâcher de la faire tomber ; pais l'apôtre saint Pierre les mit tous en fuite, et la malade mourut dans le baiser du Seigneur.
Après sa mort, les merveilles continuèrent ; pendant la
cérémonie des funérailles, la vénérable Marie d'Oignies vit la très sainte Vierge, accompagnée d'une troupe de vierges qui, partagées en deux chœurs, chantaient l'office des défunts auprès du saint corps ; elle vit Notre Seigneur lui-même présider à la cérémonie des funérailles et faire officiant à la place du prêtre.
Qui n'aurait cru après cela qu'une âme ainsi favorisée était déjà entrée dans la béatitude ?
Mais, ô jugements de Dieu, qui vous êtes redoutables ! La vénérable s'étant retirée dans son oratoire, après ces glorieuses funérailles, pour remercier Dieu des grâces qu'il avait accordées à sa servante, fut ravie en extase ; elle vit l'âme de la pieuse veuve portée en Purgatoire, et condamnée à de dures expiations, pour être purifiée de plusieurs imperfections.
Épouvantée, elle se hâta d'avertir les deux filles de la défunte, vierges pleines de vertus ; toutes trois s'unirent pour satisfaire à la justice divine par de ferventes prières, des aumônes, des jeûnes et de grandes mortifications ; ce ne fut qu'au bout d'un temps assez long que cette sainte âme apparut de nouveau à Marie d'Oignies, et lui apprit qu'elle était enfin délivrée de ses souffrances, et qu'elle allait entrer dans les joies de la Béatitude sans fin. Après cet exemple qui ne tremblerait pour lui-même ?
Abbé Louvet
Le Purgatoire d'après les Révélations des Saints
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3 MESSES MANQUANTES
Dans le couvent des frères Mineurs de Paris, mourut un saint
religieux, que sa piété éminente avait fait surnommer angélique ; un de ses
confrères, docteur en théologie, très versé dans la spiritualité, omit de
célébrer les trois messes d'obligation que l'on doit dire pour chacun des
frères défunts.
Il lui semblait que c'était faire injure à la miséricorde et à la justice de Dieu que de prier pour un religieux si saint, qui devait être, pensait-il, au plus haut degré dans la gloire. Mais voilà qu'au bout de quelques jours, comme il se promenait en méditant dans une allée du jardin, le défunt se présente à lui tout environné de flammes, et lui crie d'une voix lamentable :
"Cher maître, je vous en conjure, ayez pitié de moi." - "Eh quoi ! âme sainte, quel besoin avez-vous de mon secours ?" - "Je suis retenu dans les feux du Purgatoire, dans l'attente de trois messes que vous deviez célébrer pour moi ; si vous vous étiez acquitté de cette obligation, je serais déjà dans la Jérusalem céleste".
"Je l'aurais fait avec bonheur, si j'avais pu penser que vous en eussiez besoin ; mais en songeant à la vie sainte que vous meniez parmi nous, je m'imaginais que vous étiez déjà en possession de la couronne de vie.
N'étiez-vous pas le premier et le plus édifiant au chœur, au chapitre, à l'oraison ? Y avait-il un seul point de la règle auquel vous ne fussiez pas scrupuleusement fidèle ? Chacun vous admirait et vous prenait pour modèle,
estimant que s'il pouvait vous imiter, il arriverait d'emblée à la perfection de la vie religieuse. Mais en outre de vos obligations, ne vous imposiez-vous pas des prières, des pénitences sans nombre qui faisaient de votre vie un acte de vertu continuel ? non, je n'aurais
Il lui semblait que c'était faire injure à la miséricorde et à la justice de Dieu que de prier pour un religieux si saint, qui devait être, pensait-il, au plus haut degré dans la gloire. Mais voilà qu'au bout de quelques jours, comme il se promenait en méditant dans une allée du jardin, le défunt se présente à lui tout environné de flammes, et lui crie d'une voix lamentable :
"Cher maître, je vous en conjure, ayez pitié de moi." - "Eh quoi ! âme sainte, quel besoin avez-vous de mon secours ?" - "Je suis retenu dans les feux du Purgatoire, dans l'attente de trois messes que vous deviez célébrer pour moi ; si vous vous étiez acquitté de cette obligation, je serais déjà dans la Jérusalem céleste".
"Je l'aurais fait avec bonheur, si j'avais pu penser que vous en eussiez besoin ; mais en songeant à la vie sainte que vous meniez parmi nous, je m'imaginais que vous étiez déjà en possession de la couronne de vie.
N'étiez-vous pas le premier et le plus édifiant au chœur, au chapitre, à l'oraison ? Y avait-il un seul point de la règle auquel vous ne fussiez pas scrupuleusement fidèle ? Chacun vous admirait et vous prenait pour modèle,
estimant que s'il pouvait vous imiter, il arriverait d'emblée à la perfection de la vie religieuse. Mais en outre de vos obligations, ne vous imposiez-vous pas des prières, des pénitences sans nombre qui faisaient de votre vie un acte de vertu continuel ? non, je n'aurais
pu m'imaginer qu'il y eût encore à s'inquiéter de
vous".
- "Hélas, hélas, reprit le défunt, personne ne croit,
personne ne comprend avec quelle sévérité Dieu juge et punit sa créature.
Son infinie sainteté découvre dans nos meilleures actions des côtés défectueux, par où elles lui déplaisent. Les cieux mêmes ne sont pas exempts d'imperfections devant lui ; comment l'homme le serait-il ? Il faut lui rendre compte jusqu'au dernier denier, (usque ad novissimum quadrantem).
Son infinie sainteté découvre dans nos meilleures actions des côtés défectueux, par où elles lui déplaisent. Les cieux mêmes ne sont pas exempts d'imperfections devant lui ; comment l'homme le serait-il ? Il faut lui rendre compte jusqu'au dernier denier, (usque ad novissimum quadrantem).
"Au reste cette justice rigoureuse n'est encore que de
la miséricorde, puisqu'elle nous assurer la possession de cette éternité de
délices, qu'on ne saurait acheter au prix de trop de sacrifices et de trop de
souffrances.
Nous ne nous plaignons que de nous-mêmes dans le Purgatoire ; si avec toute votre science, vous aviez mieux compris la sainteté infinie de Dieu, vous ne m'auriez pas traité avec tant de rigueur".
Nous ne nous plaignons que de nous-mêmes dans le Purgatoire ; si avec toute votre science, vous aviez mieux compris la sainteté infinie de Dieu, vous ne m'auriez pas traité avec tant de rigueur".
Le bon religieux se mit aussitôt en devoir de célébrer les
trois messes demandées, et le troisième jour, cette âme bienheureuse lui
apparut pour le remercier ; l'épreuve était finie, la récompense allait
commencer.
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Abbé Louvet
Le Purgatoire d'après les Révélations des Saints
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" Un ecclésiastique fut puni plus rigoureusement encore
;
il est vrai que sa faute était beaucoup plus grave (Voir Hortus pastorum, tract. VI ,cap. ii.) qu’il ne voulût pas connaître sa position (par une illusion trop commune aux ministres du sanctuaire), soit qu’il fut sous l’empire de ce fatal préjugé qui fait redouter à tant de malades la réception des derniers sacrements, retarda si bien qu’il mourut sans recevoir les derniers secours que l’Église réserve à ses enfants pour cette heure suprême.
Or, pendant qu’on se préparait à l’ensevelir, ses yeux s’ouvrirent, et il fit entendre ces paroles :
" Pour me punir de mes retards à recevoir la grâce de purification dernière, je suis condamné à cent ans de Purgatoire ;
si j’avais reçu le sacrement des mourants, comme je le devais d’ailleurs, j’aurais échappé à la mort, grâce à la vertu qui lui est propre, et j’aurais eu le temps de faire pénitence.
"Cela dit, le mort referma les yeux, rentra dans son repos, laissant tous les assistants consternés.
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il est vrai que sa faute était beaucoup plus grave (Voir Hortus pastorum, tract. VI ,cap. ii.) qu’il ne voulût pas connaître sa position (par une illusion trop commune aux ministres du sanctuaire), soit qu’il fut sous l’empire de ce fatal préjugé qui fait redouter à tant de malades la réception des derniers sacrements, retarda si bien qu’il mourut sans recevoir les derniers secours que l’Église réserve à ses enfants pour cette heure suprême.
Or, pendant qu’on se préparait à l’ensevelir, ses yeux s’ouvrirent, et il fit entendre ces paroles :
" Pour me punir de mes retards à recevoir la grâce de purification dernière, je suis condamné à cent ans de Purgatoire ;
si j’avais reçu le sacrement des mourants, comme je le devais d’ailleurs, j’aurais échappé à la mort, grâce à la vertu qui lui est propre, et j’aurais eu le temps de faire pénitence.
"Cela dit, le mort referma les yeux, rentra dans son repos, laissant tous les assistants consternés.
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LA PAROLE INJURIEUSE
Saint Louis Bertrand, priant une nuit dans le chœur après
matines, selon sa sainte habitude, vit venir è lui un religieux, tout enveloppé
de flammes,
qui se jeta à ses pieds, le supplia de lui pardonner une parole injurieuse qu’il avait prononcée contre lui bien des années auparavant :
qui se jeta à ses pieds, le supplia de lui pardonner une parole injurieuse qu’il avait prononcée contre lui bien des années auparavant :
"
Car, disait ce malheureux, c’est à cause de cela seulement que je Juge suprême
me retient en Purgatoire. Je vous supplie encore, mon Père, au nom de la sainte
charité, de dire pour moi une seule messe, et j’espère que je serai aussitôt
délivré de mes peines. "
- " Quant à la parole que vous me rappelez,
reprit le saint, je vous la pardonne bien volontiers, et dès demain, je dirai
la messe que vous me demandez. " La nuit suivante, le défunt lui apparut
radieux et glorifié, il montait au ciel.
(Vita sancti Ludovici, in diario Dominicano, 10 octobre.)
(Vita sancti Ludovici, in diario Dominicano, 10 octobre.)
Abbé Louvet
Le Purgatoire d'après les Révélations des Saints
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Au rapport de sainte Madeleine de Pazzi, une religieuse fut
détenue pendant seize jours dans le Purgatoire, pour trois fautes qui nous
paraîtraient bien légères :
1/ Elle avait travaillé sans nécessiter à de petits
ouvrages de femme, pendant trois jours de fête; 2 /elle avait omis, par
respect humain(crainte d'être raillé), de faire connaître à ses supérieurs certaines inspirations que
Dieu lui avait données, pour le bien de la communauté; 3 / elle aimait un peu
trop les siens.
Ces fautes l’auraient même retenue plus longtemps dans le Purgatoire, mais ses peines avaient été abrégées à raison de sa fidélité à garder la règle, de sa pureté d’intention et de sa
charité envers ses sœurs.
Ces fautes l’auraient même retenue plus longtemps dans le Purgatoire, mais ses peines avaient été abrégées à raison de sa fidélité à garder la règle, de sa pureté d’intention et de sa
charité envers ses sœurs.
Abbé Louvet
Le Purgatoire d'après les Révélations des Saints
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LA PUNITION SPECIALE
Voici d’abord une histoire curieuse que j’ai tirée des annales des Pères Capucins, tome III, année 1618 : Le P. Hippolyte de Scalvo, ayant été nommé Père Gardien et Maître des Novices d’une maison de son Ordre dans les Flandres, s’efforçait, par tous les moyens en son pouvoir, de développer dans les âmes dont il avait la charge, les vertus de leur saint état; or,
il arriva qu’un de ses novices, qui avait déjà fait de très grands progrès dans la vertu, vint à mourir en son absence, ce qui lui causa une grande douleur, car, aimant beaucoup ce jeune homme,
Voici d’abord une histoire curieuse que j’ai tirée des annales des Pères Capucins, tome III, année 1618 : Le P. Hippolyte de Scalvo, ayant été nommé Père Gardien et Maître des Novices d’une maison de son Ordre dans les Flandres, s’efforçait, par tous les moyens en son pouvoir, de développer dans les âmes dont il avait la charge, les vertus de leur saint état; or,
il arriva qu’un de ses novices, qui avait déjà fait de très grands progrès dans la vertu, vint à mourir en son absence, ce qui lui causa une grande douleur, car, aimant beaucoup ce jeune homme,
il aurait voulu lui donner une dernière bénédiction. Le soir de la mort du défunt, étant de retour au noviciat, comme il faisait oraison dans le chœur après matines, il vit tout d’un coup paraître devant lui un fantôme tout enveloppé de flammes.
" O Père très charitable, disait le novice avec de profonds gémissements, donnez-moi votre bénédiction; hélas ! j’ai commis un manquement léger à la règle, manquement qui n’est pas même un péché en soi, et c’est à cause de cela seulement que je satisfais à la justice divine dans le Purgatoire; mais la bonté du Sauveur m’autorise, par une faveur toute spéciale, à m’adresser à vous. Vous-même, imposez-moi la punition convenable, ce sera celle que je ferai. "
Le Père Gardien restait terrifié, en présence de cette
apparition et de ces flammes; à la fin, il répondit : " Autant que je le
puis, mon fils, je vous absous et vous bénis; et quant à la pénitence de votre
faute, puisque vous m’assurez que je puis vous la marquer, vous resterez en
Purgatoire, jusqu’à l’heure de prime " (environ huit heures du matin).
A ces mots le novice, comme pris de désespoir, se mit à
courir par toute l’église en criant : " Ô Père sans miséricorde, ô cœur
impitoyable pour votre fils affligé ! eh quoi ! punir de la sorte une faute que
pendant ma vie vous eussiez à peine jugée digne d’une légère discipline ! Vous
ignorez donc l’atrocité des supplices du Purgatoire, ô pénitence sans charité!
" puis il disparut, la vision avait cessé.
Le pauvre Père Gardien, qui avait cru se montrer bien
indulgent en limitant à quelques heures la pénitence demandée, sentait ses
cheveux se dresser sur la tête de terreur et de regrets. Il aurait bien voulu
revenir sur sa sentence, mais que faire ?
Tout à coup une bonne pensée l’illumine; il court à la cloche, réveille tous les frères et les réunit dans le chœur; alors il leur expose ce qui vient de se passer et demande que l’on commence aussitôt l’office de prime, ce que l’on fit.
Mais il garda toute la vie l’impression de cette terrible scène, et on l’entendit dire, plus d’une fois, que jusque-là il n’avait eu qu’une idée très imparfaite des supplices de l’autre vie, et qu’il n’aurait jamais pensé que quelques heures de Purgatoire formassent une expiation si épouvantable.
Tout à coup une bonne pensée l’illumine; il court à la cloche, réveille tous les frères et les réunit dans le chœur; alors il leur expose ce qui vient de se passer et demande que l’on commence aussitôt l’office de prime, ce que l’on fit.
Mais il garda toute la vie l’impression de cette terrible scène, et on l’entendit dire, plus d’une fois, que jusque-là il n’avait eu qu’une idée très imparfaite des supplices de l’autre vie, et qu’il n’aurait jamais pensé que quelques heures de Purgatoire formassent une expiation si épouvantable.
Abbé Louvet
Le Purgatoire d'après les Révélations des Saints
Qu’est – ce - que le purgatoire ?
La foi nous apprend que le purgatoire, comme
l’étymologie de ce mot l’indique, est un lieu de douleur et d’expiation, où la
Justice divine achève de purifier les âmes pas assez pures pour être admises au
Ciel. Ce n’est pas le Paradis, où rien de souillé ne peut pénétrer ; ce n’est
pas l’Enfer où il n’y a plus de Rédemption ; c’est un lieu intermédiaire entre
le séjour des joies infinies et le séjour des infinies douleurs. Il tient de
l’enfer par la rigueur de ses supplices, il tient du Ciel par la sainteté de
ceux qui y gémissent. C’est un feu dévorant mais qui purifie ; c’est un séjour
de larmes, mais ce n’est pas le lieu des « pleurs éternels » dont parle
l’Evangile. Le travail de purification terminé, Dieu appellera près de Lui, ces
âmes affranchies par la souffrance, pour les associer à son propre bonheur. Le
purgatoire est donc une peine temporaire, et il n’existera plus après le
Jugement dernier
Abbé Berlioux Un Mois
avec nos amies : les âmes du Purgatoire
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. Les Juifs étaient tellement convaincus de cette vérité
qu’ils avaient dans leur rituel une prière spéciale, que le chef de famille devait
faire, pour la délivrance des trépassés, avant de se mettre à table. Jésus –
Christ lui – même enseignait : « Réglez vos comptes avec votre adversaire
pendant que vous êtes dans la vie ; car autrement votre adversaire vous
remettra entre les mains du juge, et le juge vous livrera à son ministre qui
vous jettera dans une prison, d’où vous ne sortirez que lorsque vous aurez payé
votre dette jusqu’à la dernière obole ». Or cet adversaire, disait St Augustin,
c’est Dieu lui – même, l’ennemi irréconciliable du péché. Ce juge inexorable,
c’est Jésus – Christ qui s’appelle dans l’Ecriture, le juge des vivants et des
morts. Enfin, cette prison redoutable, c’est le purgatoire d’où l’on ne peut
sortir qu’après avoir entièrement satisfait à la Justice divine, après avoir
éliminé tous les ténèbres qui nous obscurcissent.
« J’étais depuis plusieurs années, atteinte d’une cruelle
maladie qui faisait de mon corps un squelette, de ma vie un martyre, et me
conduisait vers la tombe. J’avais consulté plusieurs médecins spécialistes ;
mais tous les remèdes qu’ils me prescrivaient, après quelques rares instants de
soulagement, me laissaient plus faible et plus oppressée.
Ne pouvant rien obtenir des ressources de la médecine, j’ai laissé de côté tous les médicaments et j’ai eu recours aux âmes du purgatoire qui comprennent bien le mystère de la souffrance. Le mois de novembre, qui leur est spécialement consacré, allait commencer. Je pris la résolution de le célébrer avec toute la ferveur possible. Mes parents et les personnes ferventes de ma connaissance unirent leurs prières aux miennes.
Chaque soir, assemblés dans ma chambre au pied d’une statue de St Joseph, nous demandions avec confiance deux choses : la délivrance des âmes du purgatoire et ma guérison. Vers la fin de la première semaine, j’éprouvais une amélioration sensible, et chose admirable, le jour de la clôture du mois, j’étais à l’église.
Ma guérison était complète. Il ne restait plus trace de la maladie qui m’avait torturée si longtemps et qui, au dire même des médecins, était incurable. Ils ont été singulièrement surpris d’apprendre que j’avais échappé à la mort. Grâces soient rendues aux saintes âmes du purgatoire dont la protection s’est manifestée d’une manière si visible à mon égard ! »
Ne pouvant rien obtenir des ressources de la médecine, j’ai laissé de côté tous les médicaments et j’ai eu recours aux âmes du purgatoire qui comprennent bien le mystère de la souffrance. Le mois de novembre, qui leur est spécialement consacré, allait commencer. Je pris la résolution de le célébrer avec toute la ferveur possible. Mes parents et les personnes ferventes de ma connaissance unirent leurs prières aux miennes.
Chaque soir, assemblés dans ma chambre au pied d’une statue de St Joseph, nous demandions avec confiance deux choses : la délivrance des âmes du purgatoire et ma guérison. Vers la fin de la première semaine, j’éprouvais une amélioration sensible, et chose admirable, le jour de la clôture du mois, j’étais à l’église.
Ma guérison était complète. Il ne restait plus trace de la maladie qui m’avait torturée si longtemps et qui, au dire même des médecins, était incurable. Ils ont été singulièrement surpris d’apprendre que j’avais échappé à la mort. Grâces soient rendues aux saintes âmes du purgatoire dont la protection s’est manifestée d’une manière si visible à mon égard ! »
Dîtes ensuite chaque jour –
- une dizaine de chapelet
- les litanies des fidèles défunts
- le Credo
- le Salve Regina
- la prière pour les âmes du purgatoire
- le De Profundis
( prières ci-dessous en fin de livret p. 40-41 )
Chaque semaine, consacrez un jour plus spécial aux âmes du
purgatoire, le mercredi par ex, et assistez à la Messe à cette intention. Dans
le courant du mois, faites célébrer des messes, confessez vous et communiez
avec ferveur.
la peine du feu.
. Exemples
Le vénérable Stanislas Kostka, Jésuite polonais, vit
apparaître une âme du purgatoire, toute enveloppée de flammes et poussant des
cris lamentables. Il lui demanda si ce feu était comparable à celui de la
terre. L’âme lui répondit que le feu de la terre, à côté de celui du
purgatoire, était un doux zéphir. Mais le bon religieux, ayant de la peine à le
croire, lui dit qu’il voudrait bien en sentir l’ardeur, si cela était possible.
« Ah ! lui répondit l’âme du purgatoire, un homme encore vivant n’est pas capable d’en sentir même une petite partie. Cependant, pour vous convaincre, étendez la main vers moi et vous en aurez une idée. »
« Ah ! lui répondit l’âme du purgatoire, un homme encore vivant n’est pas capable d’en sentir même une petite partie. Cependant, pour vous convaincre, étendez la main vers moi et vous en aurez une idée. »
Stanislas étendit la main sur laquelle le défunt laissa tomber
une goutte de sueur. La douleur fut si vive que le vénérable Stanislas poussa
un grand cri et tomba sans connaissance, comme s’il allait mourir. Aussitôt les
religieux accoururent ; quand il fut revenu à lui, ils s’informèrent de la
cause de ce mal subit et du cri…
Au récit de l’évènement, ils furent tous remplis de crainte,
et prirent la résolution de multiplier leurs pénitences, de fuir les plaisirs
du monde et de raconter partout ce prodige, afin d’éviter aux fidèles le
terrible feu du purgatoire !
Saint Stanislas Kostka vécut encore un an, toujours en proie
aux plus vives douleurs de sa plaie qui ne se ferma pas…
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Abbé Berlioux Un Mois
avec nos amies : les âmes du Purgatoire
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La main sur la table
Le Père Ferdinand de Castille rapporte cet autre fait qui se
réalisa dans le couvent St Dominique, à Zamora, en Espagne.
Dans ce couvent vivait un Dominicain très vertueux, uni d’amitié avec père Franciscain non moins saint. S’entretenant souvent des mystères de l’au – delà, ils s’étaient promis de ne pas s’oublier après la mort.
Ce fut le Franciscain qui mourut le premier. Peu de temps après sa mort, il apparut au Dominicain. Après l’avoir salué affectueusement, il lui apprit qu’il lui restait beaucoup à souffrir pour des choses légères qu’il n’avait pas expiées… Pour exciter son ami à travailler à sa délivrance, il lui fit voir les flammes dont il était dévoré. « Rien sur la terre, lui dit – il, ne peut vous donner une idée de l’ardeur de ce feu. En voulez – vous une preuve ? » Il posa sa main sur une table et elle s’y enfonça profondément. Cette table, témoin du feu du purgatoire, est toujours conservée à Zamora, province de Léon en Espagne.
redoubla de ferveur et d'austérités pour accélérer
leur délivrance, car elle savait par expérience le grand besoin qu'elles ont
d'être délivrées de leurs supplices
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Dans ce couvent vivait un Dominicain très vertueux, uni d’amitié avec père Franciscain non moins saint. S’entretenant souvent des mystères de l’au – delà, ils s’étaient promis de ne pas s’oublier après la mort.
Ce fut le Franciscain qui mourut le premier. Peu de temps après sa mort, il apparut au Dominicain. Après l’avoir salué affectueusement, il lui apprit qu’il lui restait beaucoup à souffrir pour des choses légères qu’il n’avait pas expiées… Pour exciter son ami à travailler à sa délivrance, il lui fit voir les flammes dont il était dévoré. « Rien sur la terre, lui dit – il, ne peut vous donner une idée de l’ardeur de ce feu. En voulez – vous une preuve ? » Il posa sa main sur une table et elle s’y enfonça profondément. Cette table, témoin du feu du purgatoire, est toujours conservée à Zamora, province de Léon en Espagne.
Abbé Berlioux Un Mois
avec nos amies : les âmes du Purgatoire
Un fait presque semblable arriva à la bienheureuse Catherine
de Racconigi. - (V. Diario Dominicano, vie de la Bienheureuse, 4 sept.).
Un soir qu'elle était
étendue dans son lit, avec une grosse fièvre, elle se mit à penser aux ardeurs
du Purgatoire.
Bientôt, selon son
habitude, elle s'éleva de la méditation à l'extase, et elle fut conduite par
Notre Seigneur dans le Purgatoire. Elle vit ces brasiers ardents, ces flammes
dévorantes, au milieu desquelles sont retenues les âmes à qui il reste quelque
expiation après la mort ; pendant qu'elle contemplait ce lamentable spectacle,
elle entendit une voix qui lui dit : "Catherine, afin que tu puisses
procurer avec plus de ferveur la délivrance de ces âmes, tu vas ressentir tout
cela pour un moment".
A l'instant une étincelle se détache et vient la frapper à la joue gauche ; ses compagnes qui se tenaient auprès d'elle pour la soigner, virent très bien cette étincelle, et elles virent en même temps avec terreur son visage enfler d'une manière prodigieuse ; il demeura plusieurs jours dans cet état, et la Bienheureuse racontait à ses Sœurs que les souffrances qu'elle avait endurées, et elle avait beaucoup souffert jusqu'à ce jour, n'étaient rien en comparaison de ce que cette simple étincelle lui faisait éprouver. Jusque-là, elle s'était occupée d'une manière toute spéciale de soulager les âmes du Purgatoire, mais à partir de ce moment, elle
A l'instant une étincelle se détache et vient la frapper à la joue gauche ; ses compagnes qui se tenaient auprès d'elle pour la soigner, virent très bien cette étincelle, et elles virent en même temps avec terreur son visage enfler d'une manière prodigieuse ; il demeura plusieurs jours dans cet état, et la Bienheureuse racontait à ses Sœurs que les souffrances qu'elle avait endurées, et elle avait beaucoup souffert jusqu'à ce jour, n'étaient rien en comparaison de ce que cette simple étincelle lui faisait éprouver. Jusque-là, elle s'était occupée d'une manière toute spéciale de soulager les âmes du Purgatoire, mais à partir de ce moment, elle
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Vincent de Beauvais, dans son Speculum historicum, Lib. VII,
cap. CIX, nous apprend qu’un moine bénédictin, au moment de mourir, eut une
vision du Purgatoire des religieux : les uns étaient en proie à des flammes
dévorantes qui les pénétraient comme autant de dards; d’autres étaient couchés
sur des grils ardents, dont la seule vue faisait frémir. Son Ange lui dit alors
:
" Ceux que tu vois livrés à des tourments si atroces sont des religieux de tous les ordres; ils n’ont jamais commis de fautes graves, mais ils se sont rendus coupables de plusieurs négligences qu’ils doivent expier sévèrement, avant d’être admis devant Dieu. Les uns n’ont pas observé assez exactement le silence, les autres ne se sont pas appliqués avec assez de ferveur au chant de l’office divin :
les autres ont cédé à la paresse, à la somnolence ou à la curiosité; d’autres enfin ont trop aimé la plaisanterie et ont montré dans leur extérieur une légèreté pardonnable à peine dans un laïc. A cause de ces fautes, relativement légères, tu les vois livrés à ces affreux supplices, jusqu’à ce qu’ils aient entièrement satisfait à la justice de Dieu pour tous leurs manquements. "
" Ceux que tu vois livrés à des tourments si atroces sont des religieux de tous les ordres; ils n’ont jamais commis de fautes graves, mais ils se sont rendus coupables de plusieurs négligences qu’ils doivent expier sévèrement, avant d’être admis devant Dieu. Les uns n’ont pas observé assez exactement le silence, les autres ne se sont pas appliqués avec assez de ferveur au chant de l’office divin :
les autres ont cédé à la paresse, à la somnolence ou à la curiosité; d’autres enfin ont trop aimé la plaisanterie et ont montré dans leur extérieur une légèreté pardonnable à peine dans un laïc. A cause de ces fautes, relativement légères, tu les vois livrés à ces affreux supplices, jusqu’à ce qu’ils aient entièrement satisfait à la justice de Dieu pour tous leurs manquements. "
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vision du purgatoire
Voici encore un trait que j'ai trouvé dans la vie de saint Nicolas Tolentino, et qui est bien intéressant pour le sujet que je traite dans ce chapitre. (V. Vie de saint Nicolas Tolentino, Surius, 10 sept.).
Un samedi qu'il reposait pendant la nuit, il vit en songe une pauvre âme en peine, qui le suppliait de dire, le lendemain matin, la sainte messe pour elle, et pour plusieurs autres âmes qui souffraient de manière affreuse dans le Purgatoire ; Nicolas reconnaissait très bien la voix, bien qu'il ne pût se rappeler celui à qui elle appartenait. "Qui êtes-vous donc, demanda-t-il ?" - "Je suis répondit l'âme, votre défunt ami, le frère Pellegrino d'Osimo ; j'avais mérité, par mes fautes, les châtiments éternels de l'Enfer ; je leur ai échappé par la miséricorde de Dieu, mais je n'ai pu éviter l'expiation douloureuse qui me reste à faire pour un long temps. Je viens, en mon nom et en celui d'âmes malheureuses, vous supplier de dire demain la sainte messe ; nous en attendons notre délivrance, ou au moins un grand soulagement."
"Que le Seigneur, répondit le saint, vous applique lui-même les mérites de son sang, mais pour moi je ne puis vous secourir en vous disant demain cette messe de Requiem, car je suis l'officiant de semaine, et demain dimanche je ne puis célébrer au chœur la messe des défunts". - "Ah ! venez au moins avec moi, s'écria le défunt, avec des gémissements et des larmes, je vous en conjure par l'amour de Dieu, venez contempler nos souffrances et vous ne me laisserez pas plus longtemps dans de pareilles angoisses.
Alors, il lui sembla qu'il était transporté dans le Pur-
54 :
gatoire. Il vit une plaine immense où une grande multitude d'âmes de tout âge, de toute condition, étaient livrées à des tortures diverses et épouvantables. Il faudrait la plume du change de l'Enfer et du Purgatoire pour redire les tourments indicibles de ces pauvres âmes, et encore l'imagination du Dante paraît pâle pour rendre de pareils tableaux. Je n'essayerai donc pas de le faire. Qu'il me suffise de dire que toutes ces pauvres âmes imploraient tristement le bienheureux Nicolas. Voilà, lui dit le frère Pellegrino, la situation de ceux qui m'ont envoyé vers vous ; or comme vous êtes agréable à Dieu, nous avons la confiance qu'il ne refuserait rien à l'oblation du saint sacrifice faite par vous, et nous sommes sûrs que la divine miséricorde nous délivrerait. A ce lamentable spectacle, le saint, dont la bonté était grande, ne pouvait retenir ses larmes : il se mit aussitôt en prière pour soulager tant le malheureux, et le lendemain matin, il alla trouver son prieur pour lui raconter ce qui s'était passé. Celui-ci, partageant son émotion, le dispensa, pour ce jour-là et pour toute la semaine, de sa fonction d'hebdomadaire, afin qu'il pût offrir le saint sacrifice, et se consacrer tout entier au soulagement de ces pauvres âmes ; le saint se rendit à la sacristie, et célébra avec une extraordinaire dévotion la messe demandée. Pendant toute la semaine, il continua d'offrir le saint sacrifice à cette intention, s'occupant en outre, jour et nuit, à toutes sortes de bonnes œuvres et de macérations ; il prolongeait ses oraisons, jeûnant au pain et à l'eau, se donnait de sanglantes disciplines, et portait autour des reins une chaîne de fer étroitement serrée. Plusieurs fois, pendant cette semaine, le démon essaya de le trouver dans ces saints exercices, mais il tint bon avec courage, et à la fin de la semaine, le frère Pellegrino lui apparut de nouveau, mais non plus
55:
livré à d'effroyables tortures ; il était revêtu d'une robe blanche, et tout environné d'une splendeur céleste dans laquelle se jouaient une quantité d'âmes bienheureuses ; toutes le saluèrent en l'appelant leur libérateur, et en s'élevant au ciel, elles chantaient le verset du psalmiste,
(Salvasti nos de affligentibus, nos,, et odientes nos confudisti;) Vous nous avez délivrés de ceux qui nous……
Voici encore un trait que j'ai trouvé dans la vie de saint Nicolas Tolentino, et qui est bien intéressant pour le sujet que je traite dans ce chapitre. (V. Vie de saint Nicolas Tolentino, Surius, 10 sept.).
Un samedi qu'il reposait pendant la nuit, il vit en songe une pauvre âme en peine, qui le suppliait de dire, le lendemain matin, la sainte messe pour elle, et pour plusieurs autres âmes qui souffraient de manière affreuse dans le Purgatoire ; Nicolas reconnaissait très bien la voix, bien qu'il ne pût se rappeler celui à qui elle appartenait. "Qui êtes-vous donc, demanda-t-il ?" - "Je suis répondit l'âme, votre défunt ami, le frère Pellegrino d'Osimo ; j'avais mérité, par mes fautes, les châtiments éternels de l'Enfer ; je leur ai échappé par la miséricorde de Dieu, mais je n'ai pu éviter l'expiation douloureuse qui me reste à faire pour un long temps. Je viens, en mon nom et en celui d'âmes malheureuses, vous supplier de dire demain la sainte messe ; nous en attendons notre délivrance, ou au moins un grand soulagement."
"Que le Seigneur, répondit le saint, vous applique lui-même les mérites de son sang, mais pour moi je ne puis vous secourir en vous disant demain cette messe de Requiem, car je suis l'officiant de semaine, et demain dimanche je ne puis célébrer au chœur la messe des défunts". - "Ah ! venez au moins avec moi, s'écria le défunt, avec des gémissements et des larmes, je vous en conjure par l'amour de Dieu, venez contempler nos souffrances et vous ne me laisserez pas plus longtemps dans de pareilles angoisses.
Alors, il lui sembla qu'il était transporté dans le Pur-
54 :
gatoire. Il vit une plaine immense où une grande multitude d'âmes de tout âge, de toute condition, étaient livrées à des tortures diverses et épouvantables. Il faudrait la plume du change de l'Enfer et du Purgatoire pour redire les tourments indicibles de ces pauvres âmes, et encore l'imagination du Dante paraît pâle pour rendre de pareils tableaux. Je n'essayerai donc pas de le faire. Qu'il me suffise de dire que toutes ces pauvres âmes imploraient tristement le bienheureux Nicolas. Voilà, lui dit le frère Pellegrino, la situation de ceux qui m'ont envoyé vers vous ; or comme vous êtes agréable à Dieu, nous avons la confiance qu'il ne refuserait rien à l'oblation du saint sacrifice faite par vous, et nous sommes sûrs que la divine miséricorde nous délivrerait. A ce lamentable spectacle, le saint, dont la bonté était grande, ne pouvait retenir ses larmes : il se mit aussitôt en prière pour soulager tant le malheureux, et le lendemain matin, il alla trouver son prieur pour lui raconter ce qui s'était passé. Celui-ci, partageant son émotion, le dispensa, pour ce jour-là et pour toute la semaine, de sa fonction d'hebdomadaire, afin qu'il pût offrir le saint sacrifice, et se consacrer tout entier au soulagement de ces pauvres âmes ; le saint se rendit à la sacristie, et célébra avec une extraordinaire dévotion la messe demandée. Pendant toute la semaine, il continua d'offrir le saint sacrifice à cette intention, s'occupant en outre, jour et nuit, à toutes sortes de bonnes œuvres et de macérations ; il prolongeait ses oraisons, jeûnant au pain et à l'eau, se donnait de sanglantes disciplines, et portait autour des reins une chaîne de fer étroitement serrée. Plusieurs fois, pendant cette semaine, le démon essaya de le trouver dans ces saints exercices, mais il tint bon avec courage, et à la fin de la semaine, le frère Pellegrino lui apparut de nouveau, mais non plus
55:
livré à d'effroyables tortures ; il était revêtu d'une robe blanche, et tout environné d'une splendeur céleste dans laquelle se jouaient une quantité d'âmes bienheureuses ; toutes le saluèrent en l'appelant leur libérateur, et en s'élevant au ciel, elles chantaient le verset du psalmiste,
(Salvasti nos de affligentibus, nos,, et odientes nos confudisti;) Vous nous avez délivrés de ceux qui nous……
A la fin du dixième siècle, vivait à Cluny un saint abbé
nommé Odilon, c’est à lui que l’on doit la touchante institution de la fête des
morts, qui depuis lors se célèbre chaque année dans l’Église le 2 novembre, au
lendemain du jour où l’Église a célébré dans la fête de tous les saints les
joies de l’Église triomphante; voici à quelle occasion cette fête fut
instituée.
Un religieux du
pays de Rouergue ayant visité les saints lieux de Jérusalem, s’embarqua sur mer
pour revenir en son pays, et fut jeté par la tempête dans une île déserte, près
des côtes de la Sicile, si connues par leurs volcans, il y rencontra un pieux
solitaire qui l’entretint longuement des choses de Dieu. A la fin, l’hermite,
s’informa de son pays, et apprenant qu’il était d’Aquitaine, il lui demanda si
le monastère de Cluny était dans cette contrée, et s’il en connaissait l’abbé,
nommé Odilon. Le religieux lui ayant
répondu qu’il connaissait parfaitement
l’abbé Cluny et son monastère, voulut savoir à son tour pourquoi il lui
faisait cette demande : "Il y a
près d’ici, répondit l’hermite, des lieux souterrains, d’où s’échappent à
chaque instant du jour et de la nuit des flammes et des torrents de fumée, on y
entend gémir, au milieu de ces embrasements épouvantables, les âmes de ceux qui
n’ont pas encore satisfait entièrement pour leurs péchés.
Or dernièrement j’entendis les démons, qui sont les exécuteurs
de la justice de Dieu en ces lieux, se plaindre et se lamenter, disant
qu’Odilon par ses prières et ses bonnes oeuvres leur ravissait un grand nombre de ces âmes; c’est pourquoi, quand vous serez de retour
dans votre pays, je vous prie d’aller voir Odilon de ma part, et de lui
raconter fidèlement tout ce que je vous dis, afin que lui et ses amis frères
continuent de plus en plus leurs
prières, leurs jeûnes, leurs aumônes pour ces malheureuses âmes, pour qu’elles
soient bientôt délivrées de telles peines.
Le religieux, de
retour à Cluny, ne manqua pas de raconter, en plein chapitre, à Odilon, ce
qu’il avait appris dans son voyage.
- L’abbé, frappé de
cette vision, fit un décret général pour tous les Monastères relevant de Cluny,
par lequel le 2 novembre était consacré à la mémoire et au soulagement des
fidèles défunts retenus dans le Purgatoire ; des Monastères de Cluny ce pieux
usage passa peu à peu dans l’Église, et le pape Jean XVI l’étendit à l’Église
universelle par décret apostolique
Durée des peines du purgatoire
Le cardinal Bellarmin disait que pour certaines âmes, la
durée des peines du purgatoire, d’après des révélations très dignes de foi,
pourrait se prolonger jusqu’au Jour du Jugement Dernier, si l’Eglise ne venait
pas à leur secours.
Dans un monastère, deux Pères étaient d’un très grand zèle
pour leur sanctification et pour le soulagement des âmes du purgatoire. Ils
s’étaient promis qu’après la mort du premier d’entre eux, l’autre dirait la
messe du lendemain pour le défunt… L’un des deux Pères mourut. Son confrère ne
manqua pas de dire la messe promise, dès le matin suivant. Sa messe terminée,
pendant son action de grâce, le Père vit soudain apparaître son ami défunt,
rayonnant de bonheur et de gloire… Puis l’âme glorieuse prit un visage sévère
pour dire à son ami :
« Mon frère, où donc est votre promesse ? Vous mériteriez que Dieu n’ait pas beaucoup de pitié de vous ! Ne m’avez – vous pas laissé en purgatoire plus d’une année, sans dire la messe promise ? » -
« Vous me surprenez ! s’écria le moine, votre corps n’est pas encore enseveli ! Vous avez quitté notre monde il y a quelques heures et je viens juste de terminer la Messe promise !?... » Alors, l’âme du défunt dit avec un douloureux soupir : « Oh !!! qu’ elles sont épouvantables les souffrances du purgatoire… Je vole au Ciel où je supplierai le bon Dieu de vous rendre ce que vous venez de faire pour moi. Car cette Messe m’était nécessaire pour quitter le purgatoire, dans les délais les plus courts. »
« Mon frère, où donc est votre promesse ? Vous mériteriez que Dieu n’ait pas beaucoup de pitié de vous ! Ne m’avez – vous pas laissé en purgatoire plus d’une année, sans dire la messe promise ? » -
« Vous me surprenez ! s’écria le moine, votre corps n’est pas encore enseveli ! Vous avez quitté notre monde il y a quelques heures et je viens juste de terminer la Messe promise !?... » Alors, l’âme du défunt dit avec un douloureux soupir : « Oh !!! qu’ elles sont épouvantables les souffrances du purgatoire… Je vole au Ciel où je supplierai le bon Dieu de vous rendre ce que vous venez de faire pour moi. Car cette Messe m’était nécessaire pour quitter le purgatoire, dans les délais les plus courts. »
Abbé Berlioux Un Mois
avec nos amies : les âmes du Purgatoire
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Deux religieux s’aimaient comme deux frères, et s’excitaient
l’un l’autre à mener la vie la plus sainte dans leur monastère. L’un d’eux
ayant été attaqué d’une maladie mortelle, eut une vision, quelques heures avant
de mourir. Son ange lui apparut pour lui dire qu’il était sauvé, et qu’il
resterait seulement en Purgatoire, jusqu’à ce qu’on eût célébré pour lui une
seule messe. Aussitôt, tout joyeux, le mourant appelle son ami, et au nom de la
tendre
173:
charité qui les avait unis pendant la vie, il le conjure de
ne pas le laisser languir loin du Ciel, et de célébrer, aussitôt qu’il aura
expiré, cette bienheureuse messe, qui doit lui ouvrir les portes de la patrie.
Le bon religieux le lui promet en pleurant; le malade expire
le lendemain matin, aussitôt, sans perdre un instant, son ami court à la
sacristie, se revêt de ses ornements sacrés, et célèbre la messe de la
délivrance, avec toute la dévotion dont il était capable.
Il venait à peine de déposer ses ornements que son ami
défunt lui apparut tout rayonnant de gloire, mais avec un air de mécontentement
encore empreint sur le visage. – " Cher frère, lui dit-il, qu’est devenue
votre charité ? avez-vous oublié votre promesse, ou n’avez-vous pas la foi ?
Vous mériteriez que Dieu vous traitât avec la même rigueur dont vous avez usé
envers moi. " - " Comment cela
? répond l’autre tout surpris. " - "
Eh ! ne m’avez-vous pas laissé plus d’une année au milieu du feu
vengeur, sans que ni vous, ni aucun de mes frères prît la peine de dire pour
moi une seule messe, alors qu’il vous était si facile de me délivrer, n’est-ce
pas là un oubli bien cruel ? " - "
En vérité, vous me surprenez : aussitôt que vous eûtes fermé les yeux,
je courus m’acquitter de ma promesse, et je viens à peine de descendre de
l’autel, il n’y a pas encore une heure que vous avez quitté la terre, vos funérailles
ne sont pas encore faites, mais voulez-vous vous en assurer par vous-même,
venez avec moi; votre cadavre est encore chaud. ".
Alors le défunt s’éveillant comme d’un profond sommeil; -
" Quelles sont donc épouvantables les souffrances du Purgatoire,
puisqu’une heure y paraît plus longue qu’une année ! Béni soit Dieu qui a
abrégé l’épreuve ! je vous remercie de votre charitable empressement, ô frère
bien-
174:
aimé; je vole au Ciel, où je prierai Dieu qu’il nous
réunisse un jour dans le bonheur de la gloire comme nous l’avons été sur la
terre. "
Le religieux dont je vais parler ne fut pas si prudent;
aussi il eut lieu de s’en repentir bien amèrement. J’ai tiré cette histoire des
annales des frères Mineurs, à l’année 1185.
Il s’agit d’un religieux franciscain, qui souffrait depuis
longtemps d’une douloureuse maladie; à la fin, la patience lui échappa, et il
se prit à désirer la mort afin d’être délivré de ses maux. Alors, son Ange lui
fut envoyé pour lui proposer de choisir. – " Puisque vous êtes fatigué de souffrir en
cette vie, Dieu a résolu d’exaucer votre prière; choisissez de sortir
immédiatement de ce monde et de subir trois jours de Purgatoire, ou de vivre
encore un an
175:
dans vos souffrances et alors vous irez directement au Ciel.
" Le choix fut bientôt fait : -
" J’aime mieux mourir tout de suite, répondit le pauvre religieux, au
risque de souffrir au Purgatoire non pas seulement trois jours, mais tant qu’il
plaira à Dieu. Ma vie présente est une mort continuelle, et je ne pense pas que
je puisse jamais éprouver rien de pareil. " - " Eh bien! Il sera fait
comme vous le souhaitez, vous allez mourir aujourd’hui, préparez-vous donc à
recevoir au plus tôt les derniers sacrements. " raconta la vision, reçut les derniers
sacrements et expira.
Au bout d’un jour, son ange vint le visiter dans le
Purgatoire : - " Eh bien ! que vous semble de l’épreuve que vous avez
choisie, la préférez-vous encore aux souffrances de la terre ? " - "
Oh ! Combien j’ai été aveugle, répondit l’âme, mais vous vous avez été bien
cruel; vous me parliez de trois jours, et voici plusieurs siècles que je suis
dans les flammes ! oh ! Quelles sont les longues années dont je vois se
dérouler devant moi l’interminable série ! et encore, rien ne m’annonce ma
délivrance prochaine ! " - " Est-ce ainsi qu’une âme infortunée peut
tomber dans l’erreur ? Eh quoi ? vous vous lamentez de la sorte, et vous
m’accusez de vous avoir trompé ! mais, il n’y a pas encore vingt-quatre heures
que vous êtes mort ! ce n’est pas le temps, c’est la rigueur de la peine qui
vous trompe; un instant vous paraît une année, une heure vous semble un siècle;
mais je vous l’affirme, il n’y a pas encore un jour que vous souffrez, et votre
corps n’a pas reçu la sépulture; c’est pourquoi, si vous vous repentez de votre
choix, Dieu vous permet de retourner sur la terre, afin d’y subir l’année de
maladie qui vous était destinée. " - " Oh ! Oui, je préfère ce parti,
je le demande en grâce. L’expérience a
176 :
bien changé mes idées. Plutôt deux, trois, dix années de
maladies affreuses qu’une seule heure dans ce séjour d’inexprimables angoisses.
"
Alors à la vue de toute la communauté stupéfaite, l’âme
rentra dans le corps qu’elle avait quitté, et le défunt ressuscita. Dès qu’il
put parler, il raconta tout ce qui lui était arrivé, en exhortant ses frères à
faire une rigoureuse pénitence de leurs moindres fautes, afin d’éviter la
rigueur des expiations de l’autre vie. Pendant l’année qu’il vécut, il supporta
avec patience les douleurs les plus aiguës, qui ne lui paraissaient plus rien;
puis au bout de l’année, il mourut, et on a lieu de croire qu’il alla au ciel
tout droit, selon la promesse qui lui en avait été faite.
Quelles en sont les causes ?
- la véritable pureté que l’âme doit avoir avant de posséder
Dieu
- la multitude de nos péchés véniels
- le peu de regret que nous avons et le peu de pénitence que
nous faisons pour nos péchés confessés
- l’impuissance absolue où sont les âmes des défunts de se
soulager elles – mêmes
- l’oubli, l’étrange oubli des morts, notre coupable
négligence à les soulager.
Impuissance des âmes du purgatoire
Impuissance de leurs prières
Mais si les prières n’ont aucun crédit pour eux, les nôtres
sont toutes puissantes sur le cœur de Dieu. A mesure qu’elles montent vers le
Ciel, la miséricorde descend dans le purgatoire en torrents de grâces, de
pardon, de liberté et de gloire. C’est par la prière que Marthe et Marie
obtinrent la résurrection de Lazare. C’est par elle aussi que nous obtiendrons
la délivrance de nos parents défunts.
Les deux chemins qui conduisent en purgatoire
Le chemin des fautes mortelles
Il reste la peine faite au Bon Dieu qu’il faut expier : ou en ce monde par la pénitence, la prière, les messes… ou dans l’autre, par les souffrances du purgatoire.
Le chemin des fautes vénielles
L¹exemple suivant est bien propre à faire réfléchir ces plaisants de profession qui tiennent le haut bout des conversations, et qui sont toujours prêts à faire rire les autres ; je le rapporte sur la foi de Vincent de Beauvais. (Speculum hist., lib. XXVI, cap. V.)
L'abbé Durand, d'abord prieur d¹un monastère de Bénédictins, puis évêque de Toulouse, était un religieux d¹une
fin page 79.
80 :
rare piété, d’une mortification singulière, et plein de zèle pour son avancement spirituel ; avec tout cela, il aimait un peu trop le mot pour rire, et ne veillait pas assez sur sa langue. Alors qu’il était simple religieux, Hugues, son abbé, lui avait fait des représentations à cet égard, lui prédisant même que s’il ne se corrigeait pas, il aurait certainement à souffrir dans le Purgatoire pour ces jovialités qui ne conviennent pas à un moine et surtout à un prêtre dont les lèvres sont les gardiennes de la science sacrée. Durand n’attacha pas assez d’importance à cet avis, et continua, étant abbé, et plus tard évêque, à s’abandonner sans beaucoup de retenue, aux facéties enjouées.
Après sa mort, la prédiction de l’abbé Hugues se réalisa ; Durand apparut à un religieux de ses amis, le priant d’intercéder pour lui, car il était cruellement puni pour son intempérance de langage. On assembla les religieux, et on convint de garder, pendant huit jours, rigoureux silence pour cette âme en peine. Mais voilà qu’au bout de huit jours, le défunt apparaît de nouveau et se plain qu’un des frères ayant manqué au silence, cette infraction l’avait privé du fruit de la bonne œuvre. On recommença et la semaine suivante, Durand apparut, revêtu de ses ornements pontificaux et le sourire sur les lèvres ; son expiation était finie.
L¹exemple suivant est bien propre à faire réfléchir ces plaisants de profession qui tiennent le haut bout des conversations, et qui sont toujours prêts à faire rire les autres ; je le rapporte sur la foi de Vincent de Beauvais. (Speculum hist., lib. XXVI, cap. V.)
L'abbé Durand, d'abord prieur d¹un monastère de Bénédictins, puis évêque de Toulouse, était un religieux d¹une
fin page 79.
80 :
rare piété, d’une mortification singulière, et plein de zèle pour son avancement spirituel ; avec tout cela, il aimait un peu trop le mot pour rire, et ne veillait pas assez sur sa langue. Alors qu’il était simple religieux, Hugues, son abbé, lui avait fait des représentations à cet égard, lui prédisant même que s’il ne se corrigeait pas, il aurait certainement à souffrir dans le Purgatoire pour ces jovialités qui ne conviennent pas à un moine et surtout à un prêtre dont les lèvres sont les gardiennes de la science sacrée. Durand n’attacha pas assez d’importance à cet avis, et continua, étant abbé, et plus tard évêque, à s’abandonner sans beaucoup de retenue, aux facéties enjouées.
Après sa mort, la prédiction de l’abbé Hugues se réalisa ; Durand apparut à un religieux de ses amis, le priant d’intercéder pour lui, car il était cruellement puni pour son intempérance de langage. On assembla les religieux, et on convint de garder, pendant huit jours, rigoureux silence pour cette âme en peine. Mais voilà qu’au bout de huit jours, le défunt apparaît de nouveau et se plain qu’un des frères ayant manqué au silence, cette infraction l’avait privé du fruit de la bonne œuvre. On recommença et la semaine suivante, Durand apparut, revêtu de ses ornements pontificaux et le sourire sur les lèvres ; son expiation était finie.
La tiédeur est aussi punie sévèrement dans le Purgatoire, et on ne saurait s’en étonner, quand on se rappelle l’horreur que Dieu en témoigne dans la Sainte Écriture. Voici comment, au récit de sainte Madeleine de Pazzi, fut punie, après sa mort, une bonne religieuse, qui n’avait guère d’autres fautes à se reprocher qu’une certaine négligence à communier , aux jours marqués par la règle.(Vie de sainte Madel.,ch. v.)
Un jour que la sainte priait devant le très saint Sacrement, elle vit sortir de terre l ‘âme de cette sœur ; elle était couverte d’un manteau de feu, qui cachait une robe d’une éblouissante blancheur ; elle s’approcha de l’autel avec un respect indicible, fit une profonde génuflexion, en passant devant le saint Tabernacle, et demeura une heure dans l’acte d’une adoration recueillie. Madeleine, ayant désiré savoir ce que tout cela signifiait, connut par révélation que cette âme, en punition de sa tiédeur à recevoir la sainte Eucharistie, était condamnée à venir chaque jour rendre ses devoirs à l’adorable hostie, sous un manteau de feu, afin de compenser ainsi ses froideurs passées ; quant à la robe blanche qui la garantissait en partie du châtiment, c’était la récompense de sa parfaite virginité. Elle persévéra dans un certain temps, jusqu’à ce qu’enfin les prières de Madeleine, jointes à sa propre expiation, eussent amené sa délivrance.
Un jour que la sainte priait devant le très saint Sacrement, elle vit sortir de terre l ‘âme de cette sœur ; elle était couverte d’un manteau de feu, qui cachait une robe d’une éblouissante blancheur ; elle s’approcha de l’autel avec un respect indicible, fit une profonde génuflexion, en passant devant le saint Tabernacle, et demeura une heure dans l’acte d’une adoration recueillie. Madeleine, ayant désiré savoir ce que tout cela signifiait, connut par révélation que cette âme, en punition de sa tiédeur à recevoir la sainte Eucharistie, était condamnée à venir chaque jour rendre ses devoirs à l’adorable hostie, sous un manteau de feu, afin de compenser ainsi ses froideurs passées ; quant à la robe blanche qui la garantissait en partie du châtiment, c’était la récompense de sa parfaite virginité. Elle persévéra dans un certain temps, jusqu’à ce qu’enfin les prières de Madeleine, jointes à sa propre expiation, eussent amené sa délivrance.
Sainteté des âmes du purgatoire
Toute âme, disait Ste Catherine de Gênes, dès qu’elle est en
purgatoire, se trouve élevée à un état de perfection et d’union divine qui
pourrait servir de modèle aux plus grands saints d’ici – bas. » Il y a là, en
effet, une multitude d’âmes prédestinées qui ont triomphé de leurs passions,
qui ont vaincu le monde et le démon, qui ont pratiqué les vertus les plus
héroïques et sont sorties de ce lieu d’exil chargées de mérites. Elles
brilleraient comme des étoiles aux firmaments,
Elles aiment leur Dieu, souverainement, totalement. Cet
amour leur fait aimer leurs souffrances et la justice qui les retient dans le
lieu de l’expiation. Leur ouvrirait – on les portes du Ciel, qu’elles
préféreraient rester dans les flammes purificatrices plutôt que de rentrer dans
la gloire avec de légères imperfections.
Ste Gertrude, dans un ravissement, vit l’âme d’une
religieuse qui avait passé sa vie dans l’exercice des plus grandes vertus. Elle
se tenait en présence de Notre – Seigneur, revêtue des insignes de la charité,
mais n’osant porter ses regards sur la face adorable du Sauveur. Elle demeurait
les yeux baissés, dans l’attitude d’un criminel, témoignant par ses gestes,
l’envie de s’éloigner du divin Maître. Gertrude, étonnée d’une conduite aussi
étrange voulut en connaître la raison : « Dieu de bonté, dit –elle, pourquoi ne
recevez – vous pas cette âme auprès de vous ? » A ces mots, Notre – Seigneur
étendit les bras avec amour, comme pour attirer cette âme vers Lui ; mais celle
– ci s’en alla dans une respectueuse humilité. La Sainte, de plus en plus
surprise, demanda à l’âme de la religieuse pourquoi elle fuyait ainsi les
embrassements d’un aussi tendre époux : « Parce – que je ne suis pas encore
purifiée des souillures que mes fautes m’ont laissées et si Dieu m’accordait
dans l’état où je suis, la libre entrée du Ciel, je n’y consentirais pas,
quelque brillante que je paraisse à ses yeux, je sais que je ne suis point
encore une épouse digne de mon Sauveur. »
Elles sont aimées de Dieu
Etat des âmes du purgatoire vis-à-vis de nous
. Elles nous sont unies par les liens de la charité
Exemple
En 1864, un artiste juif, converti pendant un sermon sur
l’Eucharistie, avait quitté le monde après avoir reçu le baptême et s’était
retiré dans un ordre religieux très austère ; il passait chaque jour plusieurs
heures à adorer le Saint – Sacrement, et dans ses effusions de ferveur, il
demandait à Jésus – Christ surtout la conversion de sa mère qu’il entourait de
la plus filiale tendresse. Il ne l’obtint point cependant, sa mère mourut.
Pénétré d’une amère douleur, ce bon fils va se prosterner devant le Tabernacle,
et donnant libre cours à ses plaintes : « Seigneur, disait – il, je vous dois
tout il est vrai, mais que vous ai – je refusé ? Ma jeunesse, mes espérances
dans le monde, le bien – être, les joies de la famille, un repos peut – être
légitime, j’ai tout sacrifié dès que vous m’avez appelé. Mon sang, je l’eusse
donné de même. Et Vous, Seigneur, Vous l’Eternelle Bonté, qui avez promis de
rendre au centuple, vous m’avez refusé l’âme de ma mère ! Mon Dieu, je succombe
à ce martyre, le murmure va s’exhaler de mes lèvres. » Les sanglots étouffaient
ce pauvre cœur. Tout à coup une voix mystérieuse frappe ses oreilles et dit : «
Homme de peu de foi, ta mère est sauvée. Sache que la prière a tout pouvoir
auprès de Moi, j’ai recueilli toutes celles que tu m’as adressées pour ta mère,
et ma Providence lui en a tenu compte, à son heure dernière. Au moment où elle
expirait, je me suis présenté à elle, et à ma vue elle s’est écriée : Mon
Seigneur et mon Dieu ! Relève donc ton courage : ta mère a évité la damnation et
tes supplications ferventes délivreront bientôt son âme de la prison du
purgatoire. »
Le père Hermann Cohen apprit bientôt, par une seconde apparition,
que sa mère montait au ciel. Prions beaucoup pour nos parents défunts !
Les âmes délaissées
Délaissées par leurs amis
Dans une extase, pendant laquelle sainte Brigitte fut ravie
dans le Purgatoire, elle aperçut, parmi beaucoup d¹autres, une jeune demoiselle
de haute naissance, qui lui fit connaître combien elle souffrait, pour expier
ses péchés de vanité : " Maintenant, disait-elle, en gémissant, cette tête
qui se plaisait aux parures, et qui cherchait à attirer les regards, est
dévorée de flammes à l¹intérieur et à l¹extérieur, et ces flammes à l¹intérieur
et à l¹extérieur, et ces flammes sont si cuisantes qu¹il me semble que je suis
le point de mire de toutes les flèches décochées par la colère de Dieu ; ces
épaules, ces bras, que j¹aimais à découvrir sont cruellement étreints dans des
chaînes de fer ; ces pieds, si légers à la danse sont entourés de vipères qui
les mordent et les souillent des leur lave immonde ; tous ces membres que je
chargeais de colliers, de bracelets, de fleurs, de joyaux, sont livrés à des
tortures épouvantables, qui leur font éprouver à la fois la consomption du feu
et les rigueurs de la glace.
Ah ! ma mère, ajoutait la malheureuse condamnée, ma mère,
que vous avez été coupable à mon endroit ! votre indulgence, pire que la haine,
en m¹abandonnant à mes goûts de parures et de vaines dépenses m¹a bien été
fatale. C¹était vous qui me conduisiez aux spectacles, aux festins, aux bals, à
toutes ces réunions mondaines qui sont la ruine des âmes. Il est vrai, disait à
la Sainte l¹infortunée, que ma mère me conseillait de temps en temps quelques
actes de vertu, et plusieurs dévotions utiles ; mais comme, d¹autre part, elle
consentait à mes égarements, ce bien se
76:
trouvait mêlé et comme perdu dans le mal qu¹elle me
permettait.
Toutefois, je dois rendre grâce à l¹infinie miséricorde de
mon Sauveur, qui n¹a pas permis ma damnation éternelle, que je méritais si bien
par mes fautes. Avant de mourir, touchée de repentir, je me confessai, et
quoique cette conversion, étant l¹effet de la crainte, fût insuffisante, au
moment d¹entrer en agonie, je me souvins de la douloureuse passion du Sauveur,
et j¹arrivai ainsi à une vrai contrition ; ne pouvant déjà plus parler, je
m¹écriai de peur : Seigneur Jésus, je crois que vous êtes mon Dieu ; ayez pitié
de moi, ô fils de la Vierge Marie, au nom de vos douleurs sur le Calvaire. J¹ai
un vif regret de mes péchés et je souhaiterais les réparer, si j¹avais le
temps. En achevant ces mots, j¹expirai. J¹ai été ainsi délivrée de l¹enfer,
mais pour me voir précipiter dans les plus graves tourments du Purgatoire.
"
L¹autre exemple est
non moins certain, puisqu¹il est tiré de la vie de la bienheureuse Marie
Villani, dont personne ne récusera, je l¹espère, le témoignage. (Vita Mariæ
Villani. P. Marchi, lib. II, cap. V.)
Comme la
bienheureuse priait un jour pour les âmes du Purgatoire, elle fut conduite en
esprit au lieu des expiations et parmi tous les malheureux qui y souffraient,
elle vit une personne plus tourmentée que les autres, à cause des flammes
horribles qu'il¹enveloppaient de la tête aux pieds. "
Amen infortunée, s¹écria-t-elle, pourquoi êtes-
77 :
vous si cruellement traitée ?
Est-ce que vous n¹éprouvez jamais de soulagement au milieu
de supplices si rigoureux ? " "
Je suis ici, répond l¹âme, depuis un temps bien long, effroyablement
punie pour mes vanités passées et mon luxe scandaleux. Jusqu¹à cette heure, je
n¹ai pas obtenu le moindre soulagement ; le Seigneur a permis dans sa justice
que je fusse oubliée de mes parents, de mes enfants, de mes amis. Quand j¹étais
sur la terre livrée aux toilettes inutiles, aux pompes mondaines, aux fêtes et
aux plaisirs, je pensais bien rarement à Dieu et à mes devoirs ; ma seule
préoccupation sérieuse était d¹accroître le renom et la richesse des miens ;
vous voyez
comme j¹en suis punie, puisqu¹ils ne m¹accordent pas un
souvenir. "
oubli et restitution
Le baron Jean Sturton, noble anglais, était catholique au
fond du cœur, bien que, pour garder ses charges à la cour, il assistât
régulièrement au service protestant. Il cachait même chez lui un prêtre
catholique, au prix des plus grand dangers, se promettant bien d’user se son
ministère pour se réconcilier avec Dieu, à l’heure de la mort ; mais il fut
surpris par un accident, et comme cela arrive souvent, par un juste décret de
Dieu, il n ‘eut pas le temps de réaliser son vœu de conversion tardive.
Cependant la divine miséricorde, tenant compte de ce qu’il avait fait pour la
sainte Église persécutée, lui avait obtenu la grâce de la contrition parfaite,
et par suite le salut, mais devait payer bien plus cher sa coupable négligence.
De longues années se
passèrent ; sa veuve de remaria ; eut des enfants, et c’est une de ses filles,
lady Arundell, qui raconte ce fait, comme témoin oculaire.
" Un jour, ma
mère pria le P.Corneille, jésuite de beaucoup de mérites, qui devait mourir
plus tard martyr de la foi catholique, de célébrer la messe pour le repos de
l’âme de Jean Sturton, son premier mari ; il accepta l’invitation, et étant à
l’autel, entre la consécration et le mémento des morts, il resta longtemps en
oraison ; après la messe, il fit une exhortation dans laquelle il raconta qu’il
venait d’avoir une vision : devant lui s’étendait une forêt immense, qui
n’était qu’un vaste brasier ; au milieu s’agitait le baron, poussant des cris
lamentables, pleurant et s’accusant de la vie coupable qu’il avait menée dans
le monde et à la cour ? Après avoir fait l’aveu détaillé de ses fautes, le
malheureux avait terminé par les paroles que l’Écriture met dans la bouche de
Job. Pitié, pitié !vous au moins qui êtes mes amis, car la main du Seigneur m’a
frappé ! Et il avait disparu.
Pendant que le Père
Corneille racontait ces choses, il pleurait beaucoup, et toute la famille qui
l’écoutait, au nombre de quatre-vingts personnes, nous pleurions tous de même ;
tout à coup pendant que le père parlait, nous aperçûmes sur le mur auquel était
adossé l’autel comme un reflet de charbons ardents. "
Tel est le récit de
Lady Arundell, que l’on peut lire dans Daniel (Histoire d’Angleterre, liv. V,
chap.vii).
Un homme riche était mort sans mettre ordre à ses affaires ;
quelques temps après, il apparut au P.Augustin d’Espinoza, religieux de la
Compagnie de Jésus, dont la sainte vie a été un acte de dévouement continuel
aux âmes du Purgatoire. " Me reconnaissez-vous, demanda le défunt ? "
-" Sans doute, répond le père, je me souviens de vous avoir administré le
sacrement de pénitence, peu de jours avant que vous fussiez appelé devant Dieu.
" -" C’est cela en effet ; or, sachez que je viens ici, par
permission du Sauveur, vous conjurer d’apaiser sa justice, et de faire pour moi
ce que je ne puis plus faire maintenant. Suivez-moi un instant. " Le
religieux va trouver son Supérieur, lui raconte l’affaire, et lui demande la permission
d’accompagner son étrange guide. La permission obtenue, il sort et suit
l’apparition qui, sans prononcer une parole, le mène sur un des points de la
ville, puis elle disparaît un moment, revient avec un sac d’argent dont elle
donne une partie à porter au père, et tous deux rentrent à la cellule du
religieux.
Dès qu’ils sont de
retour, le mort met dans la mai du père le reste de l’argent, avec un billet
écrit, en lui disant.-" Ce billet vous indiquera à qui je dois, et dans
quelle proportion : vous distribuerez cette somme à mes créanciers, et vous
emploierez le reste en bonnes œuvres pour le repos de mon âme. " A ces
mots l’apparition disparut, et le bon père se mit en devoir de remplir aussitôt
ses intentions.
Huit jours
s’étaient à peine écoulés, que le défunt se fait voir de nouveau au Père et le
remercie avec effusion de son empressement à remplir ses intentions. Grâce à
cette exactitude à payer les dettes qu’il avait laissées sur la terre, grâce
aussi aux messes que le père avait célébrées pour lui, il était délivré de
toutes ses peines, et admis dans l’éternelle béatitude. (Voir Rossignoli : les
Merveilles du Purgatoire, xciv merveille
Le second exemple est tiré de la vie de sainte Marguerite de
Cortone (voir les Bolland., 22 février).
Cette illustre
pénitent se faisait particulièrement remarquer par sa charité envers les
défunts ; aussi ils lui apparaissaient en grand nombre pour implorer le secours
de ses prières.
Deux marchands
avaient été assassinés en chemin par des brigands.-" Nous n’avons pu, lui
dirent-ils, recevoir l’absolution de nos péchés, mais par la bonté du Sauveur,
et la clémence de sa divine Mère, nous eûmes le temps de faire un acte de
contrition parfaite, ce qui nous sauva ; néanmoins dans l’exercice de notre
profession, nous avons commis bien des injustices, aussi nos tourments sont
affreux, c’est pourquoi nous vous supplions, servante de Dieu, d’avertir nos
parents(et ils les nommèrent) de restituer au plus tôt tout l’argent que nous
avons mal acquis, car avant cela nous ne pourrons reposer en paix. "
Le père François Gonzague, depuis évêque de Mantoue,
rapporte un fait du même genre dans son livre de l'origine de la religion
Séraphique (IVè partie, n 7).
94 :
Frère Jean de Via,
franciscain d'un grand mérite, tomba malade et mourut dans ni) couvent des îles
Canaries. Son infirmier, frère Ascension, fort avancé, lui aussi, dans la
perfection religieuse, priait pour le repos de son âme, quand il aperçut devant
lui un religieux de son ordre, tout baigné de rayons lumineux, qui
remplissaient la cellule d'une douce clarté; le frère tout hors de lui, ne le
connut pas pour lors l'apparition et n'osa lui demander son nom; elle se
renouvela ainsi, une seconde et une troisième fois. A la fin, le frère
Ascension s'enhardit :
- " Qui êtes-vous donc, demande-t-il ? Pourquoi
venez-vous si souvent en ce lieu ? Je vous conjure, au nom de Dieu, de me
répondre. " - " Je suis, répond l'esprit, l'âme du frère Jean de Via,
qui vous suis bien reconnaissant pour les prières que vous faites monter au
ciel en ma faveur.
Je viens vous apprendre que, grâce à la divine miséricorde,
je suis dans le lieu de salut parmi les prédestinés à la gloire, et ces rayons
vous en sont une preuve, cependant je n'ai pas encore été jugé digne de voir la
face du Seigneur, à cause d'un manquement qu'il me faut expier. Durant ma vie
terrestre, j'ai oublié, par ma faute, la récitation de certains offices pour
les défunts, à quoi j'étais obligé par la règle. Je vous conjure, au nom de
l'amour que vous avez pour Jésus-Christ, faites en sorte que ces offices soient
acquittés pour moi, afin que je puisse jouir de la vue de mon Dieu. "
Frère Ascension courut raconter sa vision au père gardien ; on s'empressa d'acquitter
les offices de mandés, et, dès que cette obligation fat remplie, l'âme du frère
Jean de Via, se fit voir de nouveau, mais bien plus brillante encore; elle
était en possession de la félicité complète.
Nous pouvons les
soulager
Catherine de Cortone était issue d’une famille ducale. Petite enfant, sa piété et sa ferveur étaient celles d’un ange. Elle n’avait pas encore atteint sa huitième année lorsqu’elle perdit son père. Un jour, il lui apparut tout enveloppé des flammes du purgatoire. « Ma fille, lui dit – il, je serai dans le feu jusqu’à ce que tu aies fait pénitence pour moi. » Le cœur empli de compassion, Catherine s’éleva avec un courage viril au-dessus de la faiblesse de son âge. Elle préluda dès ce jour à ces austérités étonnantes qui ont fait d’elle un prodige de pénitence. Ses larmes, ses prières, ses mortifications eurent bientôt désarmé la Justice Divine et acquitté la dette paternelle. Son père, rayonnant de l’éclat des bienheureux, lui apparut de nouveau et lui adressa ces paroles : « Dieu a accepté tes actes d’amour, tes prières, ma fille ; je vais jouir de la Gloire. Continue toute ta vie de t’immoler en victime pour le salut des âmes souffrantes, c’est la Volonté Divine. » L’héroïque vierge fut fidèle à sa mission sublime. Toute sa vie, elle pria et pratiqua des austérités effrayantes pour le soulagement des morts. Ses pieuses compagnes voulurent l’engager à diminuer un peu ses pénitences. Elle répondit par ses remarquables paroles qui trahissent tout le secret de sa vie : « Quand on a vu comme moi ce que sont le purgatoire et l’enfer, on n’en fera jamais trop pour tirer les âmes de l’un et les préserver de l’autre. Je ne dois donc pas m’épargner, parce – que je me suis offerte en sacrifice pour elles. »
L’oubli des morts
1. Il dénote une grande insensibilité
Evangile selon Luc - Chapitre 16
19 Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et
de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie.
20 Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert
d'ulcères,
21 et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de
la table du riche; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères.
22 Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le
sein d'Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli.
23 Dans le séjour des morts, il leva les yeux; et, tandis
qu'il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son
sein.
24 Il s'écria: Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie
Lazare, pour qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau et me rafraîchisse la
langue; car je souffre cruellement dans cette flamme.
25 Abraham répondit: Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu
tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne;
maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres.
26 D'ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme,
afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou de là vers nous, ne
puissent le faire.
27 Le riche dit: Je te prie donc, père Abraham, d'envoyer
Lazare dans la maison de mon père; car j'ai cinq frères.
28 C'est pour qu'il leur atteste ces choses, afin qu'ils ne
viennent pas aussi dans ce lieu de tourments.
29 Abraham répondit: Ils ont Moïse et les prophètes; qu'ils
les écoutent.
30 Et il dit: Non, père Abraham, mais si quelqu'un des morts
va vers eux, ils se repentiront.
31 Et Abraham lui dit: S'ils n'écoutent pas Moïse et les
prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu'un des morts
ressusciterait.
Chaganus,
ayant mis en fuite l’armée de Maurice, exigea de l’empereur une somme d’argent
considérable pour le rachat des nombreux prisonniers qu’il avait faits. Maurice
refusa. Le vainqueur demanda alors une somme moins forte qui ne lui fut pas
accordée. Après avoir réduit à bien peu de choses la rançon qu’il désirait sans
pouvoir l’obtenir, le barbare irrité fit couper la tête à tous les soldats
impériaux qu’il avait eus en son pouvoir. Peu de jours après, Maurice eut une
épouvantable vision. Il vit une multitude d’esclaves qui portaient des chaînes
pesantes. Ces infortunés, avec des accents horribles, criaient vengeance contre
lui. Le Juge Souverain, irrité, lui disait : « Aimes – tu mieux être puni en
monde ou en l’autre ? » « Ah Seigneur ! Je préfère être châtié en ce monde. »
répondit l’empereur consterné. « Et bien, en punition de ta cruauté envers ces
pauvres soldats, dont tu n’as pas voulu sauver la vie, lorsque tu le pouvais à
si peu de frais, l’un d’eux t’enlèvera ta couronne, ta réputation et ta vie, et
toute ta famille te suivra dans ta chute ! » En effet, peu de jours après,
l’armée s’insurgea et proclama Phocas empereur. Maurice, fugitif, s’enfuit sur
un petit navire ; mais ce fut en vain. Les partisans de Phocas se saisirent de
lui, et le chargèrent de chaînes. Ce malheureux père eut la douleur de voir
massacrer ses cinq fils et il mourut lui – même ignominieusement
Premier motif de soulager les âmes du purgatoire : la gloire
de Dieu
1. Cette dévotion glorifie Dieu
. « Il n’est rien de plus agréable à Dieu, disait Saint
Augustin, que le soulagement et la délivrance des fidèles trépassés. » « C’est,
ajoutait Bourdaloue, un apostolat plus beau, plus grand et plus méritoire, que
la conversion des pécheurs, des infidèles, des païens. »
Deuxième motif : l’amour de Notre – Seigneur
1. Combien Il aime les âmes du purgatoire
Dans une lettre écrite à une dame du monde, le Père
Lacordaire racontait qu’un paysan de Pologne venant à mourir, fut placé par la
Justice Divine dans les flammes de l’expiation. Sa pieuse épouse ne cessait de
prier pour le repos de son âme. Ne croyant pas ses prières assez efficaces,
elle désira s’adresser au Cœur de NSJC et faire célébrer le Saint Sacrifice de
la Messe en son honneur, pour la délivrance de celui qu’elle pleurait. Mais
elle était pauvre et ne possédait pas le modeste honoraire qu’il est d’usage
d’offrir pour la célébration de l’office divin. Elle se présenta devant un
riche personnage qui était philosophe, incrédule, et lui exposa humblement
l’objet de sa demande. Celui – ci se laissant attendrir lui donna l’offrande
qu’elle sollicitait. La veuve aussitôt fit célébrer la Sainte Messe, à la
Chapelle du Sacré – Cœur, pour la délivrance de son cher époux, et y assista
avec toute la ferveur possible. Dieu permit que quelques jours après, le paysan
défunt apparut au riche bienfaiteur : « Je vous remercie, lui dit – il, de
l’aumône que vous avez faite pour l’offrande du Divin Sacrifice : cette
oblation a délivré mon âme du purgatoire où elle était détenue, et maintenant
en reconnaissance de votre charité, je viens de la part du Seigneur vous annoncer
que votre mort est prochaine, et que vous devez vous réconcilier avec Lui.
» Et ce riche incrédule se convertit et
mourut en effet dans les sentiments les plus chrétiens. Amour, reconnaissance
au Cœur de NSJC !
l’amour de Marie
1. Elle console les âmes du purgatoire
La Ste Vierge disait à Ste Brigitte : « Je suis la mère de
tous ceux qui sont au purgatoire, et toutes les peines qui sont infligées aux
morts, pour l’expiation de leurs fautes, sont allégées par mes prières. »
La Très Ste Vierge ne se borne pas à visiter, à soulager les
âmes captives, elle les délivre par son intercession. Pour hâter la fin de
leurs peines, elle inspire aux vivants de les aider de leurs suffrages, et elle
supplie son Divin Fils de les admettre dans le séjour de la Paix.
Une sainte religieuse avait donné pendant quelques temps ses
soins à une pauvre fille qui était dans un état déplorable tant pour l’âme que
pour le corps. Après avoir menée une vie scandaleuse, elle avait été frappée
d’une maladie honteuse qui la rendait un objet de dégoût et de mépris pour tout
le monde. L’infection qu’elle répandait autour d’elle était telle que ses
voisines l’avait contrainte de chercher un gîte dans une vieille masure isolée.
Son caractère était si acariâtre que, seule notre religieuse, surmontant le
dégoût qu’elle lui inspirait, venait comme un ange du Ciel de quoi supporter sa
malheureuse existence. Toutefois, ses services n’étaient payés que par des
injures. Lorsque la Sœur lui parlait de Dieu, cette créature ne répondait que
par des blasphèmes.
Un jour, survint une crise épouvantable, et l’infortunée
malade mourut presque subitement. Sur le point de paraître devant le Souverain
Juge, elle se souvint des miséricordes de Marie, qu’elle avait quelquefois
invoquée dans sa jeunesse, et elle lui dit : « O vous qui n’abandonnez pas ceux
que tout le monde repousse, Mère pleine de tendresse, venez à mon secours ! Si
vous mes laissez, je suis perdue ! » Et Marie vint au secours de la pécheresse,
lui inspira des actes de repentir et la préserva de l’enfer.
Le lendemain, on trouva le cadavre hideux étendu par terre,
et chacun de s’écrier que l’âme était réprouvée. La sœur en était elle – même
si convaincue, qu’elle l’effaça de son souvenir. Cependant, un jour, celle qu’elle
croyait damnée, lui apparut par la permission de Dieu, et lui dit : « Vous qui
priez pour tout le monde, m’oubliez – vous ? » « Quoi ? s’écria la sainte
religieuse, vous ? en purgatoire ??? »
La pauvre pécheresse lui raconta le miracle de salut qui s’était opéré
en elle, à son agonie, la suppliant de prier la Ste Vierge de la délivrer du
purgatoire comme elle l’avait préservée de l’enfer. La Sœur pria Marie de tout
cœur et bientôt, elle apprit par une seconde apparition que ses supplications
étaient exaucées, que la Bonne Mère avait ouvert la porte du Ciel à cette âme
pénitente.
Merci Marie, pour votre bonté
A Dôle, en Franche-Comté, l'an 1629, une âme du Purgatoire
apparaît à une personne malade, et se met à son service pendant quarante jours
; elle vient la visiter régulièrement, deux fois par jour pendant tout ce
temps, et lui rend tous les services qu'une domestique dévouée rend à ses
maîtres. — " Qui donc êtes-vous ? Lui demande un jour la malade
reconnaissante. " — " Je suis, répond l'apparition, votre défunte
tante Léonarde Colin, qui mourut il y a dix-sept ans, en vous laissant
héritière de son petit bien. Par la miséricorde de Dieu, je suis sauvée ; c'est
la très sainte Vierge Marie, à qui j'ai eu toute ma vie une tendre dévotion,
qui m'a obtenu cette faveur ; j'étais perdue sans cela, car je fus frappée
subitement en péché mortel, mais la très miséricordieuse Vierge m'obtint à ce
moment un mouvement de contrition parfaite, qui ferma l'enfer sous mes pas.
Notre Seigneur me permet aujourd'hui de venir me mettre à votre service,
pendant quarante jours, et au bout de ce temps, je serai délivrée de mes
peines, si vous faites pour moi trois pèlerinages à trois sanctuaires de la
très sainte Vierge. "
La malade doutait de la réalité de l'apparition, craignant
les pièges de Satan ; après avoir consulté son confesseur, et essayé sans
résultat des exorcismes de l'Église, elle s'avisa de faire à la défunte cette
objection : " Comment pourriez-vous être ma tante Léonarde ? celle-ci de
son vivant était quinteuse et désagréable, ne voulant supporter aucune
contrariété, et vous, vous êtes douce, prévenante et pleine de patience. "
— " Ah ! ma nièce, répondit l'apparition, que dix-sept
ans de Purgatoire sont propres à enseigner la patience, la douceur et le
support du prochain ! Sachez, d'ailleurs, que nous sommes confirmées en grâce,
et qu'une fois marquées du sceau des élus, nous ne saurions plus avoir de vice.
"
la reconnaissance des défunts
1. Dans le purgatoire
C’est une opinion bien reçue parmi les théologiens, que les
âmes souffrantes intercèdent même dans le purgatoire pour ceux qui les
assistent. Elles ne peuvent rien obtenir pour elles – même et leurs prières
sont sans fruit, quand elles demandent la fin de leurs tourments ; mais il n’en
n’est pas de même des prières qu’elles font pour leurs bienfaiteurs. Ces
supplications sont dans l’ordre de la Providence, elles touchent le Cœur de
Dieu, et ne sont point accompagnées des défauts qui rendent les nôtres trop
souvent infructueuses. Ces bonnes âmes sont pures et saintes,
Une personne pieuse et digne de foi a écrit les lignes
suivantes, qui sont une preuve de l’efficacité des prières des âmes du
purgatoire : « Je désirais le rétablissement de ma pauvre santé bien
compromise, et je m’étais adressée à Notre – Dame de Lourdes, à L’Enfant Jésus,
à St Joseph, sans rien obtenir. Ce n’est qu’après avoir supplié les saintes
âmes du purgatoire de prier pour moi, que j’ai été exaucée. Je leur avais donné
jusqu’à Noël, leur promettant des prières et des messes, si à cette époque je
pouvais remplir mes devoirs religieux et reprendre mes occupations. Bénies et
remerciées soient ces chères protectrices : je suis radicalement guérie !
Aussi, me suis – je empressée d’accomplir ce que je leur avais promis. Vous
voyez combien le Bon Dieu désire la délivrance des âmes captives du purgatoire,
puisqu’Il force pour ainsi dire à recourir à elles, à prier pour elles, pour
obtenir une foule de grâces qu’Il veut faire passer par leurs mains. Quant à
moi, je suis convaincue de cette vérité car j’affirme que toutes les faveurs
que Dieu m’accorde, je les dois à la prière de mes bonnes amies du purgatoire.
Avec elles, je ne désespère de rien, j’espère même contre toute espérance. »
Instruisez – vous par cet exemple, et soyez convaincus que
vous pourrez tout obtenir par l’entremise de vos frères les morts.
Baronius rapporte qu'une personne, à son lit de mort, se vit
assaillie des plus fâcheuses tentations ; déjà elle se croyait perdue, mais
comme, pendant sa vie, elle avait été dévouée aux âmes du Purgatoire, quelle
fut sa surprise et sa consolation de les voir descendre du Ciel, en grand
nombre, et voler à son secours. " Nous sommes, lui dirent-elles, les âmes
que vos suffrages ont tirées du Purgatoire, nous venons vous rendre la
pareille, en vous conduisant directement au Ciel. " A ces mots, la malade
expira, le sourire des prédestinés sur les lèvres.
On rapporte un fait semblable de saint Philippe de Néri :
après sa mort, il se fit voir à un religieux Franciscain de ses amis, entouré
d'une couronne de Bienheureux : — " Quelle est, demande le Père, cette
armée brillante qui vous environne ? " — " Ce sont, répondit le
Saint, les âmes des religieux de mon ordre, que j'ai délivrées du Purgatoire
pendant ma vie ; à cette heure, elles me font cortège pour m'introduire dans la
Jérusalem céleste. "
Premier moyen de soulager les âmes du purgatoire : la prière
L’Eglise
a consacré le psaume De Profundis comme prière spéciale pour les défunts, et
Elle nous engage à le réciter souvent à leur intention
. Un des exemples les plus touchants de l’efficacité de la
prière pour les défunts est rapporté dans les Actes du martyre de Sainte
Perpétue, cette sainte d’Afrique qui subit la mort pour le Christ au
commencement du troisième siècle. Pendant que Perpétue était en prison, elle
eut une vision : elle vit son jeune frère Dinocrate, mort à sept ans, sortir
d’un lieu ténébreux et s’approcher d’un puits rempli d’eau jusqu’au bord. Mais
ce bord était trop haut pour la taille de l’enfant qui n’y pouvait puiser, et
tout triste, il regardait sa sœur. Celle – ci comprit que Dinocrate souffrait
pour expier des fautes commises sur la terre. Elle offrit alors ses souffrances
et ses prières pour cette jeune âme. Peu après, Perpétue fut favorisée d’une
nouvelle vision : elle revit Dinocrate. Mais cette fois – ci, il était tout
joyeux, il puisait avec plaisir l’eau du puits mystérieux, dont le bord s’était
abaissé à sa portée ; et les ténèbres avaient fait place autour de lui à une
lumière éclatante. Il venait donc d’être délivré de sa peine par les prières et
les souffrances offertes par sa sœur Perpétue, et il jouissait du bonheur du
Ciel symbolisé par le breuvage vers lequel il avait aspiré dans le purgatoire
et dont il pouvait maintenant étancher sa soif. L’image de cette vision se
trouve exprimée par l’Eglise, lorsqu’elle demande à Dieu d’accorder aux âmes
des défunts « le lieu du rafraîchissement, de la lumière et de la paix ».
Elle l'exhortait en même temps à une filiale dévotion envers
Marie, spécialement à se souvenir de ses douleurs sur le Calvaire. Quand vous
rencontrerez quelqu'une de ses images, lui disait-elle, ayez soin de la saluer
en répétant ces trois invocations des litanies. Mater admirabilis, Consolatrix
afflictorum, Regina sanctorum omnium. Plus vifs seront votre amour et votre
dévotion envers cette bonne mère, plus assurée et plus efficace sera son
assistance, au moment terrible du jugement qui fixe notre sort éternel.
Elle lui conseillait aussi d'avoir une tendre charité et
compassion pour les pauvres âmes du Purgatoire qui sont si à plaindre,
puisqu'elles ne peuvent s'aider. " Offrez pour elles, lui disait-elle, vos
prières, vos pénitences, vos bonnes œuvres, elles vous le rendront bien plus
tard, quand elles seront devant Dieu. "
Un jour, docile à ces conseils, la jeune fille récitait cinq
Pater et cinq Ave, les bras en croix, pour les défunts, l'apparition accourut,
et lui soutenait les bras pour l'aider dans sa prière.
Un autre jour, pendant qu'elle lui parlait à l'église, la clochette
de l'élévation s'étant mise à sonner à un autel voisin elle y courut aussitôt,
et se prosternant, adora Notre Seigneur avec un profond respect. Chaque fois
qu'elle prononçait, ou entendait prononcer les noms sacrés de Jésus et de
Marie, elle s'inclinait dans un recueillement angélique.
99 :
Cependant les jours passaient, sans que, malgré ses ardents
désirs et les prières de son amie, cette sainte âme fût admise devant la face
du Seigneur. Le 3 décembre, fête de saint François-Xavier, sa protectrice
devant communier à l'église des pères jésuites, l'invita à s'y trouver; la
défunte fut fidèle au rendez-vous, l'accompagna à la sainte table, et demeura
auprès d'elle tout le temps de son action de grâces qui fut fort long, alors
elle la remercia et lui annonça que l'épreuve touchait à sa fin. Le 8 décembre,
fête de l'Immaculée Conception, elle revint encore, mais elle était déjà si
brillante que son amie ne pouvait la regarder. Enfin le 10 décembre, pendant la
sainte messe, la jeune fille la vit dans un éclat plus merveilleux encore; elle
s'approcha de l'autel, qu'elle salua respectueusement, remercia son amie de ses
prières, et monta au ciel en compagnie de son Ange gardien; elle allait enfin
jouir de la vue de celui après lequel elle avait tant soupiré.
La première fois qu'elle aperçut l'âme de son frère livrée à
ces tourments excessifs, si on les compare à ceux de la terre, bien que légers
par rapport à ceux du Purgatoire inférieur, elle s'écria : " 0 frère
misérable et bien- heureux tout ensemble!
ô âme affligée et pourtant glorieuse! ces peines sont intolérables, et
cependant elles sont supportées avec joie; que n'est-il donné de les coin-
prendre à ceux qui manquent de courage pour porter leur croix ici-bas 1 Pendant
que vous étiez dans le monde, ô mon frère, vous ne vouliez pas m'écouter, et
maintenant, vous désirez ardemment que je vous écoute. Pauvre victime,
qu'exigez-vous de moi ?
101 :
Elle s'arrêta un moment et compta jusqu'à cent sept-, puis
elle fit connaître que c'était autant de communions que son frère lui demandait
d'une voix suppliante. " Oui, répondit-elle, je puis facilement faire ce
que vous demandez ; mais, hélas! qu'il faudra de temps pour acquitter cette
dette ! oh ! que j'irais volontiers où vous êtes, si Dieu voulait me le permettre,
pour vous délivrer ou pour empêcher que, d'autres y descendent ! Dieu de bonté,
l'amour que vous portez à vos créatures est bien supérieur à celui qu'elles ont
pour vous ! Vous désirez qu'elles viennent à vous avec plus d'empressement
qu'elles n'en éprouvent elles- mêmes, ô Dieu également juste et miséricordieux
! soulagez ce frère qui vous servit dès son enfance, regardez-le avec bonté, je
vous en conjure, et usez de votre grande miséricorde à son égard. Ô Dieu très
juste, s'il n'a pas toujours été assez attentif à vous plaire, du moins il n'a
jamais méprisé ceux qui faisaient profession de vous servir plus fidèlement. Il
est vrai qu'il a commis des fautes, mais il ne les louait ni ne les excusait.
"
Après avoir dit ces mots, elle se mit,' toujours dans
l'extase, à réciter des psaumes pour le repos de l'âme de son frère, puis au
sortir de sa vision, elle courut, encore tout émue, chez la mère Prieure, et
tombant à genoux elle lui dit :
" 0 ma Mère, qu'elles sont terribles les souffrances du
Purgatoire ! je ne les aurais jamais crues telles, si Dieu ne me les eût
montrées. " Mon Dieu, disait-elle encore, après une vision du même genre,
je ne puis plus vivre sur cette terre, ni agir avec les créatures, après avoir
vu ces choses; " puis ayant vu la gloire qui doit suivre cette
purification sévère, elle dit d'un visage joyeux : " Non, je ne vous
appellerai plus désormais peines
cruelles, mais avantageuses, puisque vous conduisez les âmes à une telle gloire
et à une si grande félicité
On voit aussi que les
âmes du Purgatoire passent ordinairement d'une région dans une autre ; c'est ce
que con- firme une apparition très intéressante, arrivée dans les mois de
septembre à décembre 1870, au monastère des Religieuses Rédemptoristes, à
Malines, en Belgique.
Comme cette révélation à été examinée et approuvée par
l'autorité épiscopale, je ne crains pas de la citer malgré la date toute
récente,
Le père d'une religieuse de ce couvent, nommée sœur Marie-
Séraphine, et dans le monde Mademoiselle Angèle Aubépin, étant venu à mourir,
apparut pendant trois mois à sa fille, pour lui demander des prières.
Pendant un peu plus du premier mois, il lui apparut tout
enveloppé de flammes, et lui criant : " Pitié, ma fille, aie pitié de ton
père. Regarde, lui dit-il un jour, regarde cette plusieurs centaines. Oh ! si
l'on savait ce que c'est que le Purgatoire, on ferait tout pour l'éviter et
pour secourir ces pauvres âmes qui y sont renfermées. " En même temps, du
milieu des flammes où il était plongé, il s'écriait continuellement : "
J'ai soif ! j'ai soif! "
A partir du 14 octobre, le pauvre patient, quoique livré aux
plus affreuses tortures, ne parut plus environné de flammes; sans doute il
était passé à la région moyenne du Purgatoire.
Étant dans cette deuxième période, il dit un jour à sa fille
que les théologiens n'avaient rien exagéré, en enseignant
104 :
que les tourments des martyrs sont inférieurs à ceux que
subissent les âmes du Purgatoire ; et la veille de la Toussaint, la religieuse
lui ayant demandé, d'après l'ordre de son confesseur, sur quel sujet il fallait
prêcher le jour de la fête : " Hélas! lui répondit-il, les hommes
ignorent, ou ils ne croient pas assez que le feu du Purgatoire est semblable à
celui de l'Enfer ; si on pouvait faire une seule visite au Purgatoire, on ne
voudrait plus commettre un seul péché véniel, tant on y est rigoureusement
puni. "
Le 30 octobre, la religieuse entendit son père, prononcer
ces paroles avec un douloureux soupir : " il me semble qu'il y a une
éternité que je suis ici; ma plus grande peine maintenant est une soif
dévorante de voir Dieu et de le posséder, je m'élance sans cesse vers Lui, et
je me sens constamment repoussé dans l'abîme, parce que je n'ai pas encore
pleinement accompli ma peine. " On petit augurer de ces paroles, qu'il
était déjà passé au Purgatoire supérieur ; d'ailleurs, le 5 décembre, on n'en
put douter, car il apparut déjà tout resplendissant, à travers une auréole de
tristesse.
Du 3 décembre au 12, l'apparition ne revint pas mais le 12
et les trois jours suivants, elle se montra de plus en plus resplendissante.
Enfin, pendant la messe de minuit, entre les deux
élévations, le défunt apparut, pour la dernière fois, tout éblouissant de
lumière et de béatitude. J'ai achevé mon temps d'expiation, dit-il à sa fille,
je viens te remercier, toi et ta communauté qui a tant prié pour moi. À mon
tour, je prierai pour vous toutes. Je demanderai pour toi une soumission
parfaite à la volonté de Dieu, et la grâce d'entrer dans le ciel sans passer
par le Purgatoire. "
Ce furent ses dernières paroles; sa fille ne put qu'entre-
105 :
-voir son visage, car il était perdu et comme abîmé dans la
lumière.
second moyen de soulager les âmes du purgatoire : la charité
1. La charité corporelle
L’ange disait à Tobie : « La charité sauve de la mort ;
c’est elle qui efface les péchés ; elle retire l’âme des ténèbres, lui fait
trouver grâce devant Dieu et lui assure la Vie Eternelle.» Quel moyen plus
efficace pour soulager les âmes souffrantes ?
La charité spirituelle
Donc pour eux, soignons les pauvres malades. Pour eux,
veillons au chevet des agonisants. Pour eux, protégeons les orphelins. Pour
eux, consolons les veuves. Pour eux, essuyons les larmes de ceux qui pleurent.
A Bologne, en Italie, une veuve avait un fils unique qui
avait coutume de jouer sur la place publique avec les enfants de son âge. Un
jour, un étranger troubla ses jeux, avec un mauvais vouloir évident. L’enfant
lui cria de rester tranquille. L’inconnu, vexé, tira son épée et le transperça.
Saisi de crainte, et surpris par la violence du geste imprévu qu’il venait
d’effectuer, son épée sanglante à la main, il se mit à courir et se précipita
dans une maison pour s’y cacher. Or, il se trouve que c’était la maison de
l’enfant assassiné… Il arriva dans l’appartement de la veuve qu’il ne
connaissait pas. A la vue de cet homme, de cette épée couverte de sang, elle
demeura interdite. Mais entendant l’étranger lui demander « Au nom de Dieu »
asile contre ceux qui le poursuivaient, elle promit de le cacher et de ne le
point le livrer. Cependant, les gendarmes apprenant qu’il était entré dans
cette maison, le cherchèrent partout, sans le trouver. Comme ils allaient
repartir, ils demandèrent à la dame si elle savait que son fils avait été tué
par cet assassin… A ces paroles, la mère tomba évanouie. Quand elle revint à
elle, on crut qu’il serait impossible de la sauver, tant ce coup l’avait
abattue. Mais s’en remettant en la Divine Providence, elle retrouva une grande
énergie et résolut de pardonner au meurtrier de son fils, et plus encore, de le
traiter avec charité. Elle alla à la cachette de l’assassin, ne lui fit pas de
reproche, lui remit une bourse et lui indiqua une issue discrète, au bout de
laquelle l’attendait un cheval sellé, prêt à partir. Sur ce, elle se mit en
prière pour l’âme de son fils. A peine s’était – elle agenouillée, les bras en
croix, devant un crucifix, pour supplier Jésus de prendre pitié de l’âme de son
enfant, que son fils lui apparut, le visage heureux, rayonnant comme le soleil,
et lui dit : « Chère Maman, ne pleure pas ! Il ne faut pas me plaindre, mais
envier mon sort. Car la charité chrétienne dont tu as fait preuve envers mon
meurtrier, m’a tiré immédiatement du purgatoire. La Justice Divine m’avait
condamné à de longues années de souffrance, mais ton pardon a terminé, en un
instant, toute mon expiation, et je suis auprès de Dieu où je resterai pour
l’éternité. » Puis il disparut, laissant sa mère dans la joie, malgré son
chagrin.
Troisième moyen de soulager les âmes du purgatoire : la Ste
communion.
1. Communion sacramentelle
Louis de Bois, célèbre maître de la vie spirituelle et homme
d’une remarquable sagesse, rapporte qu’un pieux serviteur de Dieu, qu’il
connaissait et aimait, fut visité par une âme du purgatoire, et que celle – ci
lui fit voir tout ce qu’elle endurait de tourments. Elle était punie pour avoir
reçu la Divine Eucharistie avec une préparation insuffisante, et beaucoup de
tiédeur. C’est pourquoi la Divine Justice l’avait condamné au supplice d’un feu
dévorant qui la consumait. « Je vous
demande, vous qui avez été mon ami intime et fidèle, et qui devez l’être
encore, de communier une fois en mon nom et de le faire avec toute l’ardeur et
toute la charité dont vous êtes capable. Je suis sûre que cette fervente
communion suffira pour ma délivrance et que par ce moyen seront compensées mes
coupables froideurs. » Celui – ci s’empressa de participer à la Sainte Messe et
de communier pieusement pour le repos de l’âme de son ami. Après l’action de
grâces, l’âme lui apparut de nouveau, parée d’une lumière incomparable, heureuse
et pleine de reconnaissance. « Soyez béni, ô le meilleur des amis, votre communion m’a délivrée et je vais voir
face – à – face mon Adorable Maître. »
Rappelons le conseil de St Bonaventure : « Que la charité
vous porte à communier, car il n’y a rien de plus efficace pour le repos
éternel des défunts. »
. Il est offert par Jésus – Christ
A Rome dans un monastère, une peinture représente St Bernard
disant la messe et des âmes qui sortent du purgatoire et montent au Ciel à
mesure que le Sacrifice continue. Pourquoi pensons – nous si peu à ces grâces
exceptionnelles ? Dans la plupart des familles chrétiennes, on fait célébrer
une messe de huitaine et des messes anniversaires chaque année. Y pensez – vous
?
Le St Curé d’Ars racontait un jour, dans son catéchisme, à
ses paroissiens, le trait suivant :
« Mes enfants, un bon
prêtre avait eu le malheur de perdre un ami qu’il chérissait tendrement, aussi
priait – il beaucoup pour le repos de son âme. Un jour, Dieu lui fit connaître
qu’il était en purgatoire et qu’il souffrait horriblement. Ce saint prêtre ne
crut rien faire de mieux que d’offrir le Saint Sacrifice de la messe pour son
cher défunt. Au moment de la Consécration, il prit l’Hostie entre ses doigts et
dit : ‘Père Saint et Eternel, faisons un échange, vous tenez l’âme de mon ami
qui est en purgatoire, et moi je tiens le Corps de Votre Fils qui est entre mes
mains. Eh bien, Père Bon et Miséricordieux, délivrez mon ami et je Vous offre
Votre Fils avec tous les mérites de sa mort et de sa passion’. Sa demande fut
exaucée, en effet au moment de l’élévation, il vit l’âme de son ami toute
rayonnante de gloire, qui montait au Ciel. Dieu avait accepté l’échange. Eh
bien, mes enfants, ajoutait le curé d’Ars, quand nous voulons délivrer du
purgatoire une âme qui nous est chère, faisons de même. Offrons à Dieu, par le
Saint – Sacrifice Son Fils bien aimé avec tous les mérites de sa mort et de sa
passion. Il ne pourra rien nous refuser. »
des messes pour les défunts…
Ste Elisabeth, reine du Portugal, venait de perdre sa fille
Constance, reine de Castille. Elle se rendait à Santarem. Comme elle passait
près d’un bois, un ermite en sortit et se mit à courir derrière le cortège
royal, criant qu’il voulait parler à la reine. Les gardes le repoussaient mais
la reine l’ayant entendu, ordonna qu’on le lui amenât. Il lui expliqua que
plusieurs fois, pendant qu’il priait dans son ermitage, la reine Constance lui
était apparue et l’avait conjuré de faire savoir à sa mère qu’elle gémissait
dans le purgatoire et qu’il fallait dire la messe pour elle tous les jours,
pendant un an…
L’ermite se retira et l’on ne le revit plus… Les courtisans
qui l’avaient entendu s’en moquaient et le traitait de visionnaire, de fou et
même d’intriguant. La reine Elisabeth trouva qu’il était plus sage de faire ce
qui lui était demandé par cet homme si peu ordinaire. « Après tout, se dit –
elle, faire dire des messes pour notre chère fille défunte est dans la logique
chrétienne. » Le Père Ferdinand Mendez, réputé pour sa piété, fut chargé de
célébrer les 365 messes pour le soulagement de l’âme de Constance… Sainte
Elisabeth priait pour sa fille ; mais elle avait complètement oublié la
consigne, donnée à ce bon prêtre… Un jour, Constance apparut à sa mère, vêtue
de blanc, éclatante de lumière, et lui dit ; « Maintenant, je m’envole vers la
béatitude éternelle ! » Le lendemain Elisabeth alla à l’église pour remercier
le Bon Dieu de la délivrance de sa fille. Le père Mendez l’y aperçut et vint
lui dire qu’il venait de terminer la veille, la série des 365 messes… Juste au
moment de l’apparition de sa fille délivrée… Elisabeth se souvint de l’ermite !
Saint Vincent Ferrier avait une sœur, nommée Françoise,
beaucoup trop adonnée à la mondanité; au moment de mourir, elle confessa
néanmoins avec le repentir le plus sincère; mais quelques jours après sa mort,
comme son frère célébrait pour elle le divin sacrifice, elle lui apparut au
milieu des flammes, et souffrant des maux intolérables.
" Je suis condamnée à ces supplices jusqu’au jour du
dernier jugement, lui dit-elle, mais je serai grandement soulagée, peut-être
même délivrée, si vous célébrez pour moi les trente messes de saint Grégoire.
" La sainte s’empressa d’accéder à cette demande, et le trentième jour, sa
sœur lui apparut entourée d’anges et montant au Ciel. (Vie de saint Vincent
Ferrier, Bayle, ch. XIII.).
la souffrance
1. Souffrance volontaire
La souffrance ! C’est la grande satisfaction que le Seigneur
demande à leur amour débiteur de Sa Justice. Nous souffrons donc pour eux afin
qu’ils souffrent moins. La pénitence, le jeûne, les austérités seraient nos
exercices ordinaires.
Un malade, rapportait St Antonin, était en proie aux plus
excessives souffrances et demandait à Dieu avec des larmes, la délivrance de
ses maux. Un ange lui apparut et lui dit : « Le Seigneur m’envoie vers vous
pour vous donner le choix d’une année de souffrances sur la terre ou un seul
jour dans le purgatoire. »
Le malade n’hésita pas. Un seul jour dans le purgatoire, se
dit – il, je verrai du moins un terme à mes douleurs. Il expira aussitôt et son
âme fut précipitée dans l’abîme de l’expiation. Alors l’ange, compatissant,
vint s’offrir à lui pour le consoler. A cette vue, le malheureux poussa une
clameur déchirante, semblable à un rugissement et s’écria : « Ange séducteur,
vous m’avez trompé ! Vous m’avez assuré que je ne serai qu’un jour dans le
purgatoire et voilà déjà 20 ans que je suis livré aux plus affreux supplices ! »
« Détrompez vous ; à peine quelques minutes se sont écoulées
depuis votre trépas, et votre cadavre n’est pas encore froid sur votre lit de
mort. » lui répondit l’Ange.
« Alors obtenez que je retourne sur la terre pour y souffrir
pendant un an, tout ce qu’il plaira à Dieu »
Sa demande lui ayant été accordée, le malade incitait tous
ceux qui venaient le voir à accepter de bon cœur toutes les peines de ce monde,
plutôt que de s’exposer aux tourments de l’autre.
« La patience dans les peines, disait – il souvent, est la
clé d’or du Paradis. Profitons en donc pour offrir nos souffrances. »
Et il mourut au terme de l’année, comme convenu…
Sixième moyen, le chemin de croix
Une Mission avait lieu dans une petite paroisse ; les
paroissiens venaient en foule entendre la parole de Dieu et solliciter son
pardon. Trois hommes seulement refusaient avec obstination d’en profiter. Ils
avaient juré de ne pas mettre les pieds à l’église et s’étaient surtout promis
de ne pas se confesser. La femme de l’un d’eux vint en parler à l’un des
missionnaires. « Avez-vous des enfants ? lui demanda l’homme de Dieu. « J’en ai
deux, jeunes encore » « Eh bien, amenez les à l’église, faîtes dévotement avec
eux le Chemin de Croix pour les âmes les plus délaissées du purgatoire ;
demandez par l’entremise de ces âmes que vous aurez soulagées, la conversion de
votre époux, et je vous assure que vous l’obtiendrez. Car l’expérience m’a
appris deux choses : que l’exercice du Chemin de Croix est le moyen le plus
efficace pour soulager nos défunts et pour obtenir par leur intercession les
secours dont nous avons besoin. » Chaque jour à midi, l’épouse venait
s’agenouiller au pied du Tabernacle avec ses deux jeunes enfants et faisait
avec eux le Chemin de Croix. A chaque station, les enfants disaient du fond du
cœur : « O Jésus, donnez le repos aux morts et convertissez mon père ! » La
veille de la clôture de la Mission, le pécheur s’agenouillait aux pieds du
prêtre, et le lendemain, il recevait joyeux aux côtés de son épouse, le Sauveur
Notre Seigneur Jésus Christ. Après la messe, il pressait sur son cœur et
bénissait ses deux enfants. O Chemin précieux de la Croix ! Utile à tous mais
surtout aux pécheurs et aux âmes souffrantes du purgatoire !
septième moyen : les indulgences
1. Combien elles sont précieuses
Comment il faut les gagner
Trois conditions sont requises pour gagner les indulgences :
D’abord il faut être en état de grâce. Dieu veut qu’avant de
secourir les autres, nous fermions d’abord l’enfer sous nos pas. D’ailleurs
toutes les œuvres faites en état de péché mortel sont des œuvres mortes et
dépourvues de mérites.
Ensuite il faut avoir l’intention, au moins générale, de
gagner l’indulgence. Il est donc à propos de renouveler chaque jour à la prière
du matin, le désir de gagner des indulgences attachées aux pratiques de piété
que l’on peut faire dans la journée.
Enfin, il faut accomplir
intégralement les œuvres prescrites. Ce sont ordinairement des actes très
faciles à accomplir, qui durent peu et qui sont à la portée de tous les fidèles
: une courte prière, une légère offrande, une mortification, une communion…
Un prédicateur de l’ordre de St François venait de faire un
sermon sur la charité et il avait accordé à ses auditeurs 10 jours
d’indulgence, selon le pouvoir qu’il avait reçu du Souverain Pontife. Une dame
de condition, qui n’avait conservé de son ancien rang que la crainte d’avouer
sa misère présente, vint la lui exposer secrètement. Le bon Père lui fit la
même réponse qu’autrefois St Pierre au boiteux de Jérusalem : « Je n’ai ni
argent ni or, mais ce que j’ai, je vous le donne. Je vous renouvelle
l’assurance que vous avez gagné 10 jours d’indulgence en assistant à ma
prédication ce matin. Allez donc chez tel banquier lequel n’a guère eu souci
jusqu’à présent des trésors spirituels et offrez lui en retour de l’aumône
qu’il vous fera, de lui céder votre mérite, afin que les peines qui l’attendent
en purgatoire en soient diminuées. J’ai tout lieu de croire qu’il vous donnera
quelque secours. »
La pauvre femme s’y rendit en toute simplicité et avec
beaucoup de bonne foi. L’homme l’accueillit avec bonté. Il lui demanda, amusé,
combien elle prétendait recevoir, en échange de ses 10 jours d’indulgences. «
Autant qu’ils pèsent dans la balance ». « Eh bien, reprit le banquier, voici une
balance. Ecrivez sur un papier vos dix jours, et mettez le dans un des
plateaux, je pose sur l’autre, une pièce… » Prodige ! Le premier plateau ne
s’éleva pas, mais au contraire, enleva celui de l’argent. Etonné, le banquier
ajouta une pièce, qui ne changea rien à ce poids. Il en mit cinq, dix, trente,
cent, autant qu’il en fallait à la suppliante dans sa nécessité actuelle ;
alors seulement les deux plateaux s’équilibrèrent. Ce fut une leçon précieuse
pour lui, car il comprit enfin la valeur des intérêts célestes. Mais les
pauvres âmes la comprennent bien mieux encore ; pour la plus légère indulgence,
elles donneraient tout l’or du monde. A nous de leur en procurer le plus
possible !
http://lieudepriere.free.fr/indulgences.htm
l’acte héroïque de charité
. L’acte héroïque consiste dans l’abandon, entre les mains
de Marie, au profit des âmes du purgatoire, de toutes les bonnes œuvres, même
de celles que d’autres feront pour nous, avant ou après notre mort.
Cette
donation héroïque n’est pas moins avantageuse pour nous. Dieu qui est si bon ne
nous rendra-t-il pas au centuple tout ce que nous faisons pour ses enfants
souffrants ? « Donnez et on vous donnera, et vous recevrez une mesure bonne,
pressée et abondante ». La Ste Vierge à qui nous aurons confié tous nos trésors
spirituels pour soulager ses enfants, ne viendra-t-elle pas à notre secours ?
Cet abandon filial ne nous donnera-t-il pas droit aux largesses de sa
miséricorde ? Enfin, ne pouvons nous pas compter sur la reconnaissance des âmes
que nous aurons soulagées ? Aussi croit on généralement que celui qui a fait le
vœu héroïque, n’a pas beaucoup à craindre le purgatoire ; Dieu lui fournira le
moyen de l’éviter ou du moins il ne le laissera pas souffrir longtemps dans les
flammes
Nous lisons dans la vie de sainte Gertrude que dès ses plus
tendres années, elle avait appris à offrir toutes ses prières et toutes ses
bonnes œuvres à l’intention des âmes du purgatoire par le vœu héroïque de
charité. Cette pratique était si agréable à Dieu, que souvent le Divin Sauveur
se complut à lui désigner les âmes les plus nécessiteuses, et celles-ci,
délivrées par sa pieuse charité, se montraient ensuite à elle au milieu de la
gloire, et la remerciaient avec effusion et promesses pour le Ciel. Sainte
Gertrude avait passé sa vie dans ce saint exercice, et, pleine de confiance,
elle voyait avec calme la mort approcher, quand l’infernal ennemi vint à lui
montrer qu’elle s’était dépouillée de tout le mérite satisfactoire de ses
bonnes ouvres, et qu’elle allait tomber en purgatoire pour y expier toutes ses
fautes dans de longues souffrances. Ce tourment d’esprit l’avait jetée dans une
telle désolation, que son Céleste Époux, Notre Seigneur, daigna venir la
consoler. « Le Sauveur reprit alors avec tendresse : « Ne crains pas, ô, ma
bien-aimée, car tu as au contraire, par ta charité envers les morts, augmenté
la somme de tes mérites satisfactoires, et non seulement tu en possèdes assez
pour expier tes légères fautes, mais tu as acquis, un très haut degré de gloire
dans la Béatitude Éternelle. C’est ainsi que ma Clémence reconnaîtra par une
généreuse récompense, ton dévouement pour les morts ; et tu viendras bientôt
dans le paradis recevoir le centuple de tout ce que tu as fait pour eux ».
Combien sont encourageantes ces paroles du Divin Maître !
le Rosaire
le Rosaire
Une jeune fille du royaume d’Aragon, qui vivait du temps de
saint Dominique, l’ayant entendu prêcher la dévotion au Saint Rosaire, entra
dans la confrérie; mais livrée, Hélas ! à toutes les vanités du siècle, elle ne
tarda pas à oublier ses saints engagements. Deux jeunes gens, qui se la
disputaient, s’étant battus en duel à son occasion, un d’eux fut tué, et les
parents du mort pour se venger, surprenant la misérable fille dans la campagne,
la tuèrent et précipitèrent son cadavre sans un puits.
Saint Dominique qui prêchait dans une autre ville, ayant
appris, par révélation de la divine Mère, cette tragique aventure, accourut dès
qu’il le put, et s’étant rendu au bord du puits où gisait le cadavre appela à
haute voix : Alexandra, Alexandra; c’était le nom de l’infortunée; aussitôt à
la voix du saint, la tête qui avait été séparée du tronc, se rapprocha, et la
malheureuse sortit du puits, vivante, mais couverte de sang; elle se confessa
avec les
168:
larmes, et vécut encore deux jours, pour réciter un grand
nombre de rosaires que le saint lui avait donnés comme pénitence.
Saint Dominique lui ayant demandé ce qui lui était arrivé
après sa mort, elle déclara trois choses bien remarquables. La première qu’elle
eût été infailliblement damnée, n’ayant pas eu le temps de se confesser à la
mort sans les mérites du Saint Rosaire, par lesquels elle obtint la grâce de la
contrition parfaite; la seconde, qu’au moment où elle rendait l’âme, une troupe
de démons hideux étaient venus la saisir, et qu’ils l’auraient emportée en
enfer, si la très sainte Vierge ne l’avait arrachée de leurs mains; la
troisième, qui revient à notre sujet, concerne la durée du Purgatoire, auquel
elle avait été condamnée. Pour le meurtre dont elle était cause, elle devrait
faire deux cents ans de Purgatoire, et pour ses autres péchés, cinq cents ans;
total, sept cents ans. On croit que saint Dominique obtint par ses prières une
abréviation de peine.
comment pouvons –nous éviter le purgatoire ?
En priant souvent pour les âmes du purgatoire
« Je ne me souviens pas, disait St Augustin, d’avoir jamais
lu que celui qui prie volontiers pour les trépassés, ait eu une mort mauvaise
ou douteuse. »
On raconte qu’une personne particulièrement amie des âmes du
purgatoire avait consacré sa vie à les soulager. Etant arrivée à l’heure de sa
mort, elle fut assaillie avec fureur par le démon qui la voyait sur le point de
lui échapper. Il semblait que l’abîme tout entier ligué contre elle l’entourât
de ses infernales cohortes. La mourante luttait depuis quelques temps au milieu
des plus pénibles efforts, lorsque tout à coup elle vit entrer dans son
appartement une foule de personnages inconnus, mais resplendissants de beauté,
qui mirent en fuite le démon, et s’approchant de son lit, lui adressèrent des
encouragements et des consolations toutes célestes. Poussant alors un profond
soupir et transporté de joie, elle s’écria : « Qui êtes vous, qui êtes vous de
grâce, vous qui me faites tant de bien ? »
« Nous sommes des habitants du Ciel, que votre aide a conduit à la béatitude, et nous venons à notre tour et par reconnaissance, vous aider à franchir le seuil de ce lieu d’angoisses pour vous introduire dans les joies de la Sainte Cité. » A ces paroles, un sourire éclaira le visage de la mourante, ses yeux se fermèrent et elle s’endormit dans la paix du Seigneur. Son âme, blanche et pure comme une colombe, se présentant au Seigneur trouva autant de protecteurs et d’avocats qu’elle avait délivré d’âmes, et reconnue digne de la gloire, elle y entra comme en triomphe, au milieu des applaudissements et des bénédictions de tous ceux qu’elle avait tiré du purgatoire. Puissions nous avoir un jour le même bonheur !
« Nous sommes des habitants du Ciel, que votre aide a conduit à la béatitude, et nous venons à notre tour et par reconnaissance, vous aider à franchir le seuil de ce lieu d’angoisses pour vous introduire dans les joies de la Sainte Cité. » A ces paroles, un sourire éclaira le visage de la mourante, ses yeux se fermèrent et elle s’endormit dans la paix du Seigneur. Son âme, blanche et pure comme une colombe, se présentant au Seigneur trouva autant de protecteurs et d’avocats qu’elle avait délivré d’âmes, et reconnue digne de la gloire, elle y entra comme en triomphe, au milieu des applaudissements et des bénédictions de tous ceux qu’elle avait tiré du purgatoire. Puissions nous avoir un jour le même bonheur !
Au profit des âmes du purgatoire, il est aussi possible
d’offrir : une visite à l’église, un pèlerinage, l’usage de l’eau bénite,
messes, neuvaines, prières, sacrifices, actes d’amour, humiliations, jeûnes…
L’usage de l’eau bénite plaît au Divin Sauveur. Chaque fois
que le prêtre impose sa bénédiction à l’eau, il agit en qualité de représentant
de l’Eglise dont le Sauveur accueille toujours les prières avec complaisance,
quelque soit celui pour qui l’Eglise lui adresse des prières « Quand vous
prenez de l’eau bénite, faites tomber quelques gouttes à terre pour les âmes du
purgatoire en faisant le signe de la croix » nous dit Maria Simma.
Les apparitions
Un des amis de St Augustin, évêque d’Usale, lui posa un jour
cette question : « Que faut – il penser de ce qu’on a vu plusieurs personnes
apparaître après leur mort, aller et venir dans les maisons comme auparavant ?
Que faut – il penser encore de ce que, dans certains lieux où il y a des corps
enterrés, on entend souvent du bruit, à une certaine heure de la nuit ? »
« Je ne suis pas loin de croire, répond le grand docteur,
que ces sortes d’apparitions soient fréquentes et naturelles aux morts ; car si
cela dépendait d’eux, il n’y a pas de nuits où je ne devrais voir apparaître ma
pieuse mère, elle qui pendant sa vie ne se séparait jamais de moi, et qui m’a
suivi par terre et par mer, jusque dans les contrées les plus lointaines. Mais
je suis convaincu que la Toute Puissance Divine peut leur permettre et leur
permet quelquefois d’apparaître pour des raisons pleines de sagesse et que nous
devons respecter. »
Un jeune homme, issu d’une famille chrétienne, fidèle à ses
pratiques de piété, se mettait cependant peu en peine de secourir les âmes du
purgatoire. Il ne priait jamais ou presque jamais pour ses parents défunts. Non
content de ne pas pratiquer cette salutaire dévotion par lui – même, il en
dissuadait les autres, sous prétexte d’une charité mieux placée. Pourquoi,
disait – il tant s’occuper du sort des trépassés, puisqu’ils sont assurés de
leur salut et qu’ils ne peuvent ni offenser Dieu ni le perdre ? Il ne croyait
pas non plus aux apparitions, qu’il tournait souvent en ridicule.
Pour le corriger, Dieu permit à ces âmes affligées de sortir
de leur prison et d’apparaître sous des formes effrayantes à celui qui leur
causait un si grand dommage. Elles l’assiégèrent en tout lieu et à toute heure,
poussant des cris déchirants, remplissant ses yeux de fantômes étranges,
glaçant son âme de stupeur, ne la laissant reposer ni le jour ni la nuit.
Le moyen fut efficace. Le jeune homme changea entièrement de
conduite et de langage. Il quitta le monde et entra dans l’ordre de St
Dominique. Devenu prêtre, il voua aux âmes du purgatoire un culte si éloquent
en leur faveur, qu’il inspira à beaucoup le désir de les soulager et on
l’appelait amicalement : l’avocat des morts. Il l’était en effet. Jamais on
entendit de raisons si fortes, si convaincantes, si nombreuses, que celles qui
sortaient de sa bouche, pour prouver que la charité la plus éminente que l’on
puisse exercer en ce monde envers le prochain est de prier pour les défunts. Il
mourut en odeur de sainteté et son âme sans doute s’envola au Ciel, près de
celles qu’il avait lui – même délivrées par ses suffrages. Imitons un si bel
exemple de charité.
Les dernières volontés des défunts
1. Il faut les exécuter fidèlement
Les dernières volontés des mourants sont sacrées ! Nous
sommes obligés de les respecter. Le Concile de Trente recommande aux évêques de
veiller attentivement à l’accomplissement des legs pieux faits par les fidèles
défunts. D’autres conciles vont jusqu’à priver de la communion ceux qui
s’approprient les dons des mourants ou qui diffèrent d’accomplir leurs
dernières volontés.
Il est rapporté dans « les gestes de Charlemagne » qu’un
vaillant capitaine dont tout le monde vantait la bravoure, touchait au terme de
sa carrière. Il fit appeler alors un de ses parents qu’il avait souvent obligé
et lui dit : « J’ai passé soixante ans au service de mon roi sans jamais
acquérir autre chose que ma solde habituelle. Il ne me reste en mourant que mon
fidèle cheval qui m’a rendu tant de services. Quand j’aurai rendu le dernier
soupir, vous le vendrez et vous en donnerez le prix aux pauvres pour le
soulagement de mon âme. » Le parent
promit. Quand le capitaine eût rendu son âme à Dieu, cet homme séduit par la
beauté et les qualités du cheval, le garda pour lui sans faire aux pauvres
l’aumône convenue. La moitié de l’année s’était à peine écoulée que l’âme du
défunt apparut à ce parent égoïste si peu fidèle à sa promesse :
« Malheureux ! Tu n’as point tenu tes engagements ! Aussi tu es la cause de tous les tourments que j’ai endurés, car mon aumône m’en aurait préservé. Et bien sache que ta conduite sera punie par une prompte mort et qu’un châtiment tout particulier t’est réservé ; tu porteras la peine due à tes propres fautes et tu souffriras à ma place toutes celles que je devrais encore souffrir pour satisfaire à la Justice Divine. »
Le coupable fut accablé par cette menace et voulant
mettre ordre à sa conscience, il se hâta de remplir les dernières volontés du
défunt, il fit tout ce qu’il put pour éviter les foudres. Il ne put cependant
éviter la mort du corps qui lui avait été annoncée et qui l’enleva aussitôt
après avoir accompli les volontés du défunt« Malheureux ! Tu n’as point tenu tes engagements ! Aussi tu es la cause de tous les tourments que j’ai endurés, car mon aumône m’en aurait préservé. Et bien sache que ta conduite sera punie par une prompte mort et qu’un châtiment tout particulier t’est réservé ; tu porteras la peine due à tes propres fautes et tu souffriras à ma place toutes celles que je devrais encore souffrir pour satisfaire à la Justice Divine. »
. Un homme avait trois amis et deux surtout qu’il aimait
d’un amour de prédilection. Un jour, il fut accusé devant la justice d’un grand
crime bien qu’il fût innocent. Qui de vous, dit il à ses amis, veut
m’accompagner jusqu’au Tribunal et protester énergiquement en faveur de mon
innocence ? Le premier s’excusa prétextant des occupations. Le second
l’accompagna jusqu’à la porte du tribunal, il s’y arrêta et revint bientôt chez
lui tremblant, redoutant la colère du juge. Le troisième, celui sur lequel
l’accusé comptait le moins, entra, parla en sa faveur, attesta son honorabilité
et son innocence avec une telle conviction que le juge lui rendit non seulement
la liberté mais lui accorda réparations.
En ce monde, l’homme a trois amis. Quand Dieu l’appelle, à
l’heure de la mort pour le juger :
- l’argent, son ami de prédilection, ne va pas avec lui, il
l’abandonne complètement et ne lui sert plus à rien
- ses parents, et ses proches l’accompagnent jusqu’à la
tombe, lui jettent un peu d’eau bénite au dernier adieu, et retournent
tranquillement chez eux
- ses bonnes œuvres, le troisième ami, celui dont il s’est
peut être le moins préoccupé durant sa vie. C’est tout le bien qu’il aura
accompli pour l’amour de Dieu. Seules ses bonnes œuvres lui restent fidèles,
l’accompagnent devant le Seigneur, le précèdent, parlent en sa faveur et obtiennent
pour lui Pardon et Miséricorde.
Avant d’accéder au Paradis, les âmes des élus passent en
moyenne 30 à 40 ans dans le purgatoire.
La différence avec l’Enfer est que l’âme ne se révolte pas contre Dieu, elle ne désespère pas et ne souhaite pas son malheur aux autres… Au contraire elle remercie Dieu de l’avoir sauvée, malgré ses fautes et elle prie pour que ses proches se convertissent.
Pendant cet éventuel séjour dans le grand purgatoire, les
âmes des élus ne peuvent pas profiter des soulagements que leur offrent leurs
parents ou amis de la terre (sauf au « jour des morts »). Par contre dans le
purgatoire ordinaire, les âmes profitent des rafraîchissements offerts par la
terre mais à la condition expresse, que de leur vivant, elles aient été elles –
même charitables envers les pauvres âmes du purgatoire… Justice oblige…
Ce vénérable
religieux assistait à la mort d’un novice dans la Chartreuse de Ruremonde ; ce
jeune homme avait fait vœu de réciter deux fois le psautier en entier, puis il
avait négligé cette obligation. Averti de se préparer à mourir, la pensée de
son vœu lui revint, et dans l’impossibilité de l’accomplir alors, il se
désolait à la pensée des jugements de Dieu. Denys, pour l’encourager et le
réconforter, à ce moment suprême, lui promit de l’acquitter à sa place, mais,
par une permission de la justice divine, après la mort du jeune homme, le bon
père oublia entièrement sa promesse, et pendant ce temps, l’infortuné était
retenu dans les flammes, attendant pour en sortir, l’accomplissement de son
vœu. Un jour, enfin, il eut permission d’apparaître à Denys pour lui rappeler
sa promesse, et il ne fit entendre que ces deux mots : - " Pitié, pitié !
" Étonné et désolé de son oubli, le bon père voulait expliquer la cause de
son omission, mais le défunt lui cria d’une voix suppliante :-" Ah ! si
vous enduriez la millième partie de mes tourments, vous n’admettriez pas
l’excuse en apparence la plus légitime, et en ce moment même, vous ne
différeriez pas d’une seconde à vous acquitter de ce que vous avez promis à
Dieu, en mon nom.
Les mêmes apparitions recommandent aussi très soigneusement
de s’abstenir de faire des vœux à la légère, et de les accomplir
rigoureusement, quand on en a fait, car la justice divine se montre impitoyable
à cet égard ; c’est ce que l’on verra dans l’exemple suivant, tiré de la vie du
V. Denys le Chartreux (vide apud Bolland, Vita Ven. Dyonisii, 2 martii).
Le jour de la Toussaint, une jeune fille d'une rare piété et
modestie, vit apparaître devant elle l'âme d'une dame de sa connaissance, morte
un peu auparavant; elle lui fit connaître qu'elle ne souffrait que de la
privation de Dieu, mais elle ajouta que cette privation était pour elle un
supplice intolérable. Elle se fit voir ainsi à elle plusieurs fois, et presque
toujours dans l'église, parce que, ne pouvant voir Dieu face à face dans le
ciel, elle s'en voulait dédommager en le contemplant au moins sous les espèces
Eucharistiques.
Du reste, rien ne saurait donner une idée de sa profonde
adoration et de son respect sans bornes dans l'église. Quand elle assistait au
divin sacrifice, au moment de l'élévation, son visage s'irradiait de telle
sorte qu'on eût dit un séraphin descendu du ciel; la jeune fille en était dans
l'admiration, et déclarait n'avoir jamais rien vu de beau. Quand son amie
communiait, cette âme l'accompagnait à la sainte table et demeurait auprès
d'elle tout le temps de son action de grâces comme pour participer à son
bonheur et jouir elle aussi de la présence de Jésus. Elle était vêtue de blanc,
un voile de même couleur sur la tête, et tenait ordinairement un long rosaire à
la main, signe de la tendre dévotion qu'elle avait toujours professée pour la
reine du ciel.
Un jour que la jeune fille, avec quelques compagnes,
décorait l'autel de la bonne Mère, toutes s'inclinèrent, après avoir fini leur
tâche, pour baiser les pieds de la statue; les ayant embrassés l'autre monde
elle la vit accourir toute joyeuse qui la remerciait avec affection. Ce
jour-là, elle lui apprit qu'elle avait fait vœu autrefois de faire dire trois
messes à l'autel de la très sainte Vierge, et que n'ayant pu l'accomplir, cette
dette
98:
sacrée ajoutait à son tourment; elle la pria donc de s'en
acquitter à sa place, ce qu'ayant fait la jeune personne, la défunte lui
apparut toute joyeuse pour la remercier, et en reconnaissance elle lui
conseilla de ne jamais faire de vœu, à moins qu'elle ne fût bien résolue à
l'accomplir, car la justice de Dieu est impitoyable à cet égard.
Témoignages post-mortem.
Un des faits les plus intéressants et les mieux prouvés de
l'histoire de l'Église de Pologne, c'est ce qui arriva en 1070 à saint
Stanislas, évêque de Cracovie. Boleslas, prince impie et cruel, était alors sur
le trône et persécutait le saint par tous les moyens en son pouvoir ; il excita
contre lui les héritiers d'un certain Pierre Milès, qui était mort depuis trois
ans, en laissant une terre à l'église. Les héritiers bien sûrs d'être soutenus,
intentèrent un procès au saint, et tous les témoins, s'étant trouvés subornés
ou intimidés, le saint fut condamné à restituer la terre en litige ; alors,
voyant que la justice des hommes lui faisait défaut, il en appela hardiment à
la justice de Dieu, et promit de faire comparaître, comme témoin, celui qui
reposait dans le tombeau depuis trois ans : sa parole fut accueillie naturellement
avec des sarcasmes ou de grossières plaisanteries, mais après trois jours de
jeûne et de supplications solennelles, l'évêque, s'étant rendu avec tout le
clergé à la tombe de Pierre Milès, la fit ouvrir ; comme on s'y attendait, on
ne trouva que des ossements tombant en poussière, et déjà les rires de
l'incrédulité triomphante
s'élevaient de tous côtés, quand le saint commandant au
mort, au nom de Celui qui est la résurrection et la vie, soudain ces ossements
se raffermirent, se rapprochèrent, se couvrirent de chair, et aux regards
stupéfaits de tout un peuple, on vit le mort, tenant le saint évêque par la
main paraître devant Boleslas, et certifier la vérité de la donation qu'il
avait faite. C'est ainsi que l'iniquité, qui se croyait déjà sûre du succès,
fut confondue : mais voici qui vient à notre sujet. Lorsque Pierre Milès eut
fait sa déposition, saint Stanislas lui demanda lequel il préférait de
retourner au tombeau ou de vivre encore quelques années ; le ressuscité
répondit : "A cause de mes nombreux péchés, je suis dans le Purgatoire où
je soufre beaucoup ; cependant je préfère mourir de nouveau que de rester dans
une vie si misérable et si périlleuse".
- "Mais ne pourrais-tu pas faire pénitence de tes
fautes et éviter ainsi de retomber dans les supplices dont je t'ai tiré".
- Cela est vrai, mais je pourrais aussi me perdre et me damner pour toujours ;
j'aime donc beaucoup mieux achever ma peine, que de rentrer dans la vie, avec
l'incertitude de plaire à Dieu ou d'y faire mon salut. La plus grande grâce que
vous puissiez m'accorder, ô Père très saint, c'est de prier le Seigneur
d'abréger mes supplices, et de me recevoir au plus tôt parmi ses élus". -
"Je le ferai," répondit l'évêque. Alors, accompagné de tout son
clergé, il reconduisit processionnellement le mort au sépulcre, celui-ci s'y
recoucha aussitôt, et à l'instant ses os se détachèrent et retombèrent en
poussière. On croit que le saint obtint promptement la délivrance de cette âme.
Mais cet exemple est très remarquable, en ce qu'il montre une âme au Purgatoire
après avoir fait l'essai de ses plus cruels supplices, préférer cet état si
douloureux à l'incertitude où nous sommes, tant que nous restons en ce
158:
monde. (Vid. Bolland. Vita sancti Stanislai, 7 maii).
Offrez des messes pour les âmes du purgatoire
A Cologne, deux dominicains étaient réunis par une grande
piété et une égale dévotion aux âmes du purgatoire. Ils vinrent à se promettre
que le premier qui mourrait serait secouru par l’autre, de deux Messes par
semaine, toute une année. Un jour, l’un des deux, le bienheureux Suzo, apprit
que son ami venait de mourir. Il s’empressa de beaucoup prier pour lui, de
s’imposer de grandes pénitences, mais il avait totalement oublié les Messes
promises…
Un matin où Suzo priait à la chapelle, il vit tout à coup
son ami lui apparaître ; le cher défunt lui reprocha son infidélité… Suzo
cherchait à s’excuser en lui rappelant les nombreuses prières et les bonnes
œuvres qu’il avait faites pour lui. Mais le défunt s’écria : « Oh non non !
Cela n’est rien comparé à la Sainte Messe pour éteindre les flammes qui me
brûlent ! »… Et il disparut.
Suzo, très impressionné, se promit de réparer cet oubli au
plus vite. Il alerta plusieurs prêtres pour l’aider à soulager son cher défunt
par de nombreuses messes. Au bout de quelques jours de ce charitable secours,
le défunt apparut à Suzo environné d’une grande lumière, le visage rayonnant de
bonheur et lui dit : « Je vous remercie, mon fidèle ami, de la délivrance que
je vous dois. Grâces aux Saintes Messes qui ont été dites pour moi, je suis
sorti du purgatoire et je monte au Ciel où je verrai, face à face le Bon Dieu
que nous avons adoré si souvent ensemble. » Et il disparut.
Grâce à cet évènement et jusqu’à sa mort, le bienheureux
Suzo offrit le St Sacrifice de la Messe avec une ferveur renouvelée en faveur
des âmes du purgatoire.
Faisons dire des Messes… Offrons à Dieu le sang de Jésus… St
Jean Chrysostome recommandait cette pieuse pratique : « Ayez dans votre maison
à une place apparente, une boîte où chacun puisse y déposer l’obole des morts.
Employez ces offrandes à faire dire des messes pour vos défunts. »
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1. Litanies pour les âmes du purgatoire.
Seigneur, ayez pitié de nous
Jésus – Christ, ayez pitié de nous
Seigneur, ayez pitié de nous
Jésus – Christ, écoutez nous
Jésus – Christ, exaucez nous
Père Céleste qui êtes Dieu, ayez pitié des âmes du
purgatoire
Fils Rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié des âmes
du purgatoire
Esprit Saint qui êtes Dieu, ayez pitié des âmes du purgatoire
Trinité Sainte qui êtes un seul Dieu, ayez pitié des âmes du
purgatoire
Sainte Marie, priez pour les âmes du purgatoire
Sainte Mère de Dieu, priez pour les âmes du purgatoire
Sainte Vierge des vierges, priez pour les âmes du purgatoire
Sainte Michel, priez pour les âmes du purgatoire
Tous les Anges et les Archanges, priez pour les âmes du
purgatoire
Tous les chœurs des Esprits Bienheureux, priez pour les âmes
du purgatoire
Tous les saints Patriarches et prophètes, priez pour les
âmes du purgatoire
Saint Jean - Baptiste, priez pour les âmes du purgatoire
Saint Joseph, priez pour les âmes du purgatoire
Saint Pierre, priez pour les âmes du purgatoire
Saint Jean, priez pour les âmes du purgatoire
Tous les saints Apôtres et Evangélistes, priez pour les âmes
du purgatoire
Saint Etienne, priez pour les âmes du purgatoire
Saint Laurent, priez pour les âmes du purgatoire
Tous les saints Martyrs, priez pour les âmes du purgatoire
Saint Grégoire, priez pour les âmes du purgatoire
Saint Ambroise, priez pour les âmes du purgatoire
Saint Augustin, priez pour les âmes du purgatoire
Saint Jérôme, priez pour les âmes du purgatoire
Tous les saints Pontifes et Confesseurs, priez pour les âmes
du purgatoire
Tous les saints Docteurs, priez pour les âmes du purgatoire
Tous les saints Prêtres et Lévites, priez pour les âmes du
purgatoire
Tous les saints Moines et Ermites, priez pour les âmes du
purgatoire
Sainte Marie - Madeleine, priez pour les âmes du purgatoire
Sainte Catherine, priez pour les âmes du purgatoire
Sainte Barbe, priez pour les âmes du purgatoire
Toutes les saintes Vierges et Veuves, priez pour les âmes du
purgatoire
Toutes les saints de Dieu, priez pour les âmes du purgatoire
Soyez leur propice, pardonnez leur, Seigneur
Soyez leur propice, exaucez nous, Seigneur
De tout mal, délivrez les, Seigneur
De votre colère, délivrez les, Seigneur
De la sévérité de votre justice, délivrez les, Seigneur
Du ver rongeur de la conscience, délivrez les, Seigneur
Des ténèbres effroyables, délivrez les, Seigneur
De leurs pleurs et gémissements, délivrez les, Seigneur
Par votre Incarnation, délivrez les, Seigneur
Par votre Sainte Nativité, délivrez les, Seigneur
Par votre Nom très doux, délivrez les, Seigneur
Par votre Baptême et votre Saint Jeûne, délivrez les,
Seigneur
Par votre profonde humilité, délivrez les, Seigneur
Par votre grande obéissance, délivrez les, Seigneur
Par votre amour infini, délivrez les, Seigneur
Par vos angoisses et vos souffrances, délivrez les, Seigneur
Par votre sueur de sang, délivrez les, Seigneur
Par vos liens et vos chaînes, délivrez les, Seigneur
Par votre couronne d’épines, délivrez les, Seigneur
Par vos très saintes plaies, délivrez les, Seigneur
Par votre Croix et votre passion, délivrez les, Seigneur
Par votre mort ignominieuse, délivrez les, Seigneur
Par votre sainte Résurrection, délivrez les, Seigneur
Par votre admirable Ascension, délivrez les, Seigneur
Par l’avènement du Saint Esprit Consolateur, délivrez les,
Seigneur
Tout pécheur que nous sommes, nous vous en prions, écoutez-
nous
Vous qui avez pardonné à la pécheresse et exaucé le Bon
Larron, nous vous en prions,…
Vous qui sauvez par votre Grâce, nous vous en prions,…
Qu’il vous plaise de délivrer nos parents, amis et
bienfaiteurs des flammes expiatrices, nous vous en prions,…
Qu’il vous plaise de délivrer tous les fidèles trépassés de
leurs souffrances, nous vous en prions,…
Qu’il vous plaise de prendre en pitié ceux qui n’ont point
en ce monde d’intercesseurs particuliers, nous vous en prions,…
Qu’il vous plaise de faire grâce à tous et de les délivrer
de leurs peines, nous vous en prions,…
Qu’il vous plaise d’exaucer leurs désirs, nous vous en
prions,…
Qu’il vous plaise de les admettre au Ciel parmi les élus,
nous vous en prions,…
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, donnez leur
le repos
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, donnez leur
le repos
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, donnez leur
le repos éternel
Jésus – Christ, écoutez nous
Jésus – Christ, exaucez nous
Seigneur, écoutez ma prière
Et que ma supplication parvienne jusqu’à Vous.
Credo
Je crois en Dieu le Père Tout Puissant….
3. De Profundis
Des profondeurs de l’abîme, j’ai crié vers Vous, Seigneur :
écoutez ma prière
Que Vos oreilles soient attentives à la voix de ma
supplication
Si vous tenez compte de nos iniquités, Seigneur, Seigneur,
qui pourra subsister devant Vous ?
Mais Vous êtes plein de miséricorde, et j’espère en Vous
Seigneur, à cause de Votre Loi.
Mon âme s’est appuyée sur Votre Parole, mon âme a mis toute
sa confiance dans le Seigneur.
Depuis le matin jusqu’au soir, Israël espère dans le
Seigneur ;
Car dans le Seigneur est la Miséricorde et une abondante
rédemption.
C’est Lui qui rachètera Israël de toutes ses iniquités.
Donnez- leur Seigneur le repos éternel
Et que la lumière éternelle les éclaire.
4. Salve Regina
De profundis clamavi ad te Domine:
Domine exaudi vocem meam.
Fiant aures tuae intendentes
in vocem deprecationis meae
Si iniquitates observaveris Domine:
Domine, quis sustinebit?
Quia apud te propitiatio est:
et propter legem tuam sustinui te Domine.
Sustinuit
anima mea in verbo ejus:
speravit
anima mea in Domino.
A custodia
matutina usque ad noctem,
speret Israel in Domino.
Qui apud Dominum misericordia:
et copiosa apud eum redemptio.
Et ipse redimet Israel
ex omnibus iniquitatibus ejus.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto.
Sicut erat in principio, et nunc et semper,
et in saecula saeculorum. Amen,
4. Salve Regina
Salut, ô Reine, notre vie, notre consolation, notre espoir,
salut. Enfants d’Eve, nous crions vers vous. Vers vous, nous soupirons
gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes. Ô vous, notre avocate,
tournez vers nous, vos regards compatissants, et après l’exil de cette terre,
obtenez nous de contempler Jésus, le fruit béni de vos entrailles, ô clémente,
ô miséricordieuse, ô douce Vierge Marie.
Salve, Regina, mater misericordiae. Vita, dulcedo et spes
nostra, salve.
Ad te clamamus, exsules filii Evae.
Ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrimarum
valle.
Eia ergo, advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad
nos converte.
Et Jesum, benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc
exilium ostende.
O clemens,
o pia, o dulcis Virgo Maria ! (Amen.)
Priez pour nous, Sainte Mère de Dieu, afin que nous soyons
dignes des promesses de NSJC.
5. Prière pour les âmes du Purgatoire
Seigneur Jésus, prenez en pitié les âmes détenues en
purgatoire, pour le salut desquelles Vous avez daigné prendre notre nature
humaine et subir la mort la plus douloureuse. Ayez pitié de leurs aspirations
brûlantes à vous voir, ayez pitié de leurs larmes de repentir, et par la vertu
de Votre Passion, remettez leur les peines encourues par leurs offenses. Très
doux Jésus, que Votre Sang descende sur ces chères âmes ! Qu’il abrège leur
temps d’expiation et qu’elles puissent bientôt être appelées auprès de Vous
dans l’Eternel bonheur ! Amen
Chapelet de Sainte Gertrude
(Se récite sur un chapelet normal)
Ce chapelet aurait
été révélé par notre Seigneur Jésus Christ à Sainte Gertrude. A chaque fois que
l’on récite la prière des dizaines de tout son cœur et avec grande foi, 1000
âmes seraient délivrées du purgatoire.
Voici comment le réciter :
Sur la croix,
réciter le Je crois en Dieu, symboles des Apôtres.
Sur les 5 grains qui
suivent, réciter un Notre Père, trois Je vous salue Marie et un Gloire au Père.
Sur la médaille et
sur chacun des 4 gros grains séparant les dizaines, réciter un Notre Père
Sur chaque grain des
cinq dizaines, réciter la prière suivante :
« Père Éternel, je Vous offre le très précieux Sang de Votre
Divin Fils, Jésus, en union avec les saintes messes célébrées aujourd’hui à
travers le monde, pour toutes les âmes du purgatoire, pour les pécheurs dans
l’Église Universelle, les pécheurs en tout lieu, ceux de mon entourage et de ma
propre famille. AMEN »
A la fin de chaque
dizaine, réciter les prières suivantes :
« Cœur Sacré de Jésus, ouvre les cœurs et les esprits des
pêcheurs à la vérité et à la lumière de Dieu, le Père.
Cœur Immaculé de Marie, priez pour la conversion des
pêcheurs et du monde »
avec 1 Gloire Au Père.
Le chapelet se
termine par le signe de croix sur la croix.
Comment aider les âmes selon Maria Simma ?
1. Par le Saint Sacrifice de la messe.
2. Par des souffrances expiatoires.
3. Le rosaire est, après le Saint Sacrifice de la Messe, le moyen le plus efficace.
4. Le Chemin de la Croix.
5. Les indulgences sont d’une valeur inestimable, disent les âmes.
6. Les aumônes et les bonnes oeuvres, surtout les dons en faveur des missions.
7. Faire brûler des cierges.
8. Jeter de l’eau bénite. Un jour, Maria Simma jeta de l’eau bénite pour les âmes. Une voix lui dit: «Encore».
http://jesusmarie.free.fr/purgatoire.html
http://jesusmarie.free.fr/purgatoire_un_mois_avec_les_ames_du_purgatoire.html
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XIII. – Soulagement des âmes. – La S. Messe. – Sainte Elisabeth et la
reine Constance. – S. Nic. de Tolentino et Pellegrino d'Osima …...…..183
XIV. – Soulagement des âmes. – La S. Messe. – Le Père Gérard. – Le
trentain ou les trente messes de S. Grégoire …………………………...187
XV. – Soulag. Des âmes. – La S. Messe. – Eugénie d'Ardoye – Lacordaire
et le prince polonais ……………………………………………………190
XVI. – Soulag. des âmes. – Liturgie de l'Eglise. – Jour des morts. –
S. Odilon …………………………………………………………….…193
XVII. – Soulagement des âmes. – Sacrifice de la messe. – Le F.
Jean de l'Alverne à l'autel. – Sainte Mad. de Pazzi. – S. Malachie
et sa sœur ……………………………………………………………....196
XVIII. – Soulag. des âmes. – La S. Messe. – S. Malachie à Clairvaux.
– La sœur Zénaïde. – Le vén. Joseph Anchieta et la messe de
Requiem …………………………………………………………..……199
XIX. – Soulag. des âmes par le sacrifice de la messe. – La V. Mère Agnès
et la sœur Séraphique. – Marguerite d'Autriche. – L'archiduc Albert.
– Le P. Mancinelli …………………………………………………….202
XX. – Soulag. des âmes par la sainte Messe. – Sainte Thérèse et
Bernardin de Mendoza. – Multiplicité des messes, pompe des
obsèques. – Cérémonies saintes de l'Eglise et couronnes profanes
dont on couvre le cercueil ……………………………………..………205
XXI. – Soulagement des âmes. – Prière. – Le Frère Corrado
d'Offida. – L'hameçon d'or et le fil d'argent …………………………...208
XXII. – Soulagement des âmes. – Saint Rosaire. – Le Père Nieremberg.
– La vén. Mère Françoise du S. Sacrement et le chapelet ………….…210
XXIII. – Soulagement des âmes. – Le jeûne, les pénitences et les
mortifications, même légères. – Un verre d'eau. – La B. Marg. Marie ..212
XXIV. – Soulag. des âmes. – La sainte Communion. – Sainte Mad. de
Pazzi délivrant son frère. – Communion générale à Rome ………...….214
XXV. – Soulag. des âmes. – Chemin de la Croix. – La V. Marie d'Antigna ………………………………………………………...…….217
XXVI. – Soulagement des âmes. – Indulgences. – La B. Marie de Quito
et les monceaux d'or …………………………………………………...220
XXVII. – Soulag. des âmes. – Indulgences. – La Mère Françoise de
Pampelune et l'Evêque Ribéra. – Sainte Mad. de Pazzi. – Sainte Thérèse …………………………………………………………222
XXVIII. – Soulag. des âmes. – Indulgences. – Prières indulgenciées ……....225
XXIX. – Soulagement des âmes. – L'aumône. – Raban-Maur et
Edélard au monastère de Fulde ………………………………………..226
XXX. – Soulagement des âmes. – Aumône et miséricorde chrétienne. -
S. François de Sales et la veuve de Padoue ………………………..230
XXXI. – Soulag. des âmes. – L'acte héroïque de charité envers les défunts.
– Le P. Munford. – Denis le Chartreux et sainte Gertrude ………...….231
XXXII. – Soulag. des âmes. – Lesquelles doivent être l'objet de notre
charité ? tous les fidèles défunts. – S. André Avellino. – Les
pécheurs mourant sans sacrements. – S. François de Sales ……………235
XXXIII. – Soulag. des âmes. – Pour lesquelles devons-nous prier ? – Les
grands pécheurs.
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XV. – Soulag. Des âmes. – La S. Messe. – Eugénie d'Ardoye – Lacordaire
et le prince polonais ……………………………………………………190
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XVI. – Soulag. des âmes. – Liturgie de l'Eglise. – Jour des morts. –
S. Odilon …………………………………………………………….…193
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XVII. – Soulagement des âmes. – Sacrifice de la messe. – Le F.
Jean de l'Alverne à l'autel. – Sainte Mad. de Pazzi. – S. Malachie
et sa sœur ……………………………………………………………....196
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XVIII. – Soulag. des âmes. – La S. Messe. – S. Malachie à Clairvaux.
– La sœur Zénaïde. – Le vén. Joseph Anchieta et la messe de
Requiem …………..……199
Nous ne devons point ici omettre le récit de la grâce toute particulière, qui valut à S. Malachie sa grande charité envers les âmes du purgatoire. Un jour qu'il se trouvait avec plusieurs personnes pieuses et les entretenait familièrement des choses spirituelles, il vint à parler du dernier passage. "Si on laissait, dit-il, à "chacun de vous le choix, à quel jour et en quel lieu souhaiteriez-vous de mourir ?" A cette question les uns indiquaient une fête, les autres une autre ; ceux-ci tel
endroit et ceux-là tel autre. Quand ce fut au tour du Saint de manifester sa pensée, il dit qu'il ne finirait nulle part plus volontiers sa vie qu'au monastère de Clairvaux, gouverné par S. Bernard, afin de jouir tout de suite des sacrifices de ces fervents religieux ; et quant au temps, il préférerait, disait-il, le jour de la Fête des morts, afin d'avoir part à toutes les messes, à toutes les prières, qui se font ce jour-là pour les défunts dans tout le monde catholique.
p.200
Ce souhait de sa piété fut accompli de point en point. Il se rendait à Rome auprès du Pape Eugène III, quand, arrivé à Clairvaux, peu avant la Toussaint, il fut surpris par une grave maladie, qui l'obligea de s'arrêter dans cette pieuse maison. Il comprit bientôt que le Seigneur avait exaucé ses vœux, et s'écria avec le prophète : C'est ici le lieu de mon repos pour toujours : j'y demeurerai parce que je l'ai choisi (Psalm. 131). En effet le lendemain de la Toussaint, tandis que toute l'Eglise priait pour les défunts, il rendit son âme au Créateur.
Nous avons connu, dit l'abbé Postel, une sainte religieuse, la sœur Zénaïde P. qui, attaquée d'une maladie affreuse depuis plusieurs années, demandait à Notre-Seigneur la grâce de mourir le jour de la Commémoration des morts, pour lesquels elle avait eu toujours une grande dévotion. Il lui fut accordé comme elle désirait. Le 2 novembre au matin, après deux ans de souffrances, supportées avec le courage le plus chrétien, elle se mit à chanter un cantique d'action de grâces, et expira doucement quelques instants avant l'heure où commence la célébration des messes dans toutes les églises.
On sait qu'il y a dans la liturgie catholique une messe spéciale pour les défunts : elle se célèbre en ornement noir et on la nomme messe de Requiem. On pourrait demander si cette messe est plus profitable aux âmes que les autres ? – Le sacrifice de la Messe, malgré la diversité des cérémonies est toujours le même, le sacrifice infiniment saint du Corps et du Sang de Jésus-Christ. Mais comme la messe des morts contient des prières particulières pour les âmes, elle leur obtient aussi des secours particuliers, du moins toutes les fois que les règles liturgiques permettent au prêtre de célébrer en noir. Cette opinion fondée sur l'institution et la pratique de l'Eglise, se trouve confirmée par un fait que nous
201
lisons dans la vie du vénérable Père Joseph Anchieta.
Ce saint religieux de la Compagnie de Jésus, surnommé à juste titre le thaumaturge du Brésil, avait comme tous les saints une grande charité pour les âmes du purgatoire. Un jour, c'était pendant l'octave de Noël, où l'Eglise défend les messes de Requiem, le 27 décembre, fête de S Jean l'Evangéliste, cet homme de Dieu au grand étonnement de tous, monta à l'autel en ornement noir et célébra une messe de morts.
Son supérieur, le Père Nobréga, connaissant la sainteté d'Anchieta, ne doutait point qu'il n'agit par inspiration divine ; néanmoins pour ôter à cette conduite le caractère d'irrégularité qu'elle paraissait avoir, il le reprit devant tous ses confrères. "Eh ! Quoi, mon Père, lui dit-il, ne savez-vous pas que l'Eglise "défend de célébrer en noir aujourd'hui ? Avez-vous donc oublié les règles "liturgiques ?" – Le bon Père, humble et obéissant, répondit avec une respectueuse simplicité que Dieu lui avait fait connaître la mort d'un Père de la Compagnie. Ce Père, son ancien condisciple à l'université de Coïmbre, et qui
201
résidait pour lors en Italie au collège de la sainte Maison de Lorette, était mort cette nuit-là même. "Dieu, ajouta-t-il, en m'en donnant connaissance, m'a fait "comprendre que je devais aussitôt offrir pour lui le saint Sacrifice et faire tout "ce qui était en mon pouvoir pour soulager cette âme. – Mais, continua le "supérieur, savez-vous si la sainte Messe célébrée, comme vous l'avez fait, lui a "été utile ? – Oui, repris modestement Anchieta : immédiatement après la "commémoraison des morts, lorsque je disais ces paroles : A Dieu le Père tout-"puissant, dans l'unité du Saint-Esprit, tout honneur et gloire ! le Seigneur m'a "fait voir cette chère âme, délivrée de toute peine, monter au ciel, où l'attendait "la couronne."
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XIX. – Soulag. des âmes par le sacrifice de la messe. – La V. Mère Agnès
et la sœur Séraphique. – Marguerite d'Autriche. – L'archiduc Albert.
– Le P. Mancinelli …………………………………………………….202
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
XXI. – Soulagement des âmes. – Prière. –
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
XXII. – Soulagement des âmes. – Saint Rosaire.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
XXIII. – Soulagement des âmes. – Le jeûne, les pénitences et les
mortifications, même légères. –
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
XXIV. – Soulag. des âmes. – La sainte Communion. –
-------------------------------------------------------------------------------------------------
XXV. – Soulag. des âmes. – Chemin de la Croix. – La V. Marie d'Antigna ……
------------------------------------------------------------------------------------------------
XIII. – Soulagement des âmes. – La S. Messe. – Sainte Elisabeth et la
reine Constance. – S. Nic. de Tolentino et Pellegrino d'Osima …...…..183
XIV. – Soulagement des âmes. – La S. Messe. – Le Père Gérard. – Le
trentain ou les trente messes de S. Grégoire …………………………...187
XV. – Soulag. Des âmes. – La S. Messe. – Eugénie d'Ardoye – Lacordaire
et le prince polonais ……………………………………………………190
XVI. – Soulag. des âmes. – Liturgie de l'Eglise. – Jour des morts. –
S. Odilon …………………………………………………………….…193
XVII. – Soulagement des âmes. – Sacrifice de la messe. – Le F.
Jean de l'Alverne à l'autel. – Sainte Mad. de Pazzi. – S. Malachie
et sa sœur ……………………………………………………………....196
XVIII. – Soulag. des âmes. – La S. Messe. – S. Malachie à Clairvaux.
– La sœur Zénaïde. – Le vén. Joseph Anchieta et la messe de
Requiem …………………………………………………………..……199
XIX. – Soulag. des âmes par le sacrifice de la messe. – La V. Mère Agnès
et la sœur Séraphique. – Marguerite d'Autriche. – L'archiduc Albert.
– Le P. Mancinelli …………………………………………………….202
XX. – Soulag. des âmes par la sainte Messe. – Sainte Thérèse et
Bernardin de Mendoza. – Multiplicité des messes, pompe des
obsèques. – Cérémonies saintes de l'Eglise et couronnes profanes
dont on couvre le cercueil ……………………………………..………205
XXI. – Soulagement des âmes. – Prière. – Le Frère Corrado
d'Offida. – L'hameçon d'or et le fil d'argent …………………………...208
XXII. – Soulagement des âmes. – Saint Rosaire. – Le Père Nieremberg.
– La vén. Mère Françoise du S. Sacrement et le chapelet ………….…210
XXIII. – Soulagement des âmes. – Le jeûne, les pénitences et les
mortifications, même légères. – Un verre d'eau. – La B. Marg. Marie ..212
XXIV. – Soulag. des âmes. – La sainte Communion. – Sainte Mad. de
Pazzi délivrant son frère. – Communion générale à Rome ………...….214
XXV. – Soulag. des âmes. – Chemin de la Croix. – La V. Marie d'Antigna ………………………………………………………...…….217
XXVI. – Soulagement des âmes. – Indulgences. – La B. Marie de Quito
et les monceaux d'or …………………………………………………...220
XXVII. – Soulag. des âmes. – Indulgences. – La Mère Françoise de
Pampelune et l'Evêque Ribéra. – Sainte Mad. de Pazzi. – Sainte Thérèse …………………………………………………………222
XXVIII. – Soulag. des âmes. – Indulgences. – Prières indulgenciées ……....225
XXIX. – Soulagement des âmes. – L'aumône. – Raban-Maur et
Edélard au monastère de Fulde ………………………………………..226
XXX. – Soulagement des âmes. – Aumône et miséricorde chrétienne. -
S. François de Sales et la veuve de Padoue ………………………..230
XXXI. – Soulag. des âmes. – L'acte héroïque de charité envers les défunts.
– Le P. Munford. – Denis le Chartreux et sainte Gertrude ………...….231
XXXII. – Soulag. des âmes. – Lesquelles doivent être l'objet de notre
charité ? tous les fidèles défunts. – S. André Avellino. – Les
pécheurs mourant sans sacrements. – S. François de Sales ……………235
XXXIII. – Soulag. des âmes. – Pour lesquelles devons-nous prier ? – Les
grands pécheurs.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
XV. – Soulag. Des âmes. – La S. Messe. – Eugénie d'Ardoye – Lacordaire
et le prince polonais ……………………………………………………190
Le 13 octobre 1849 mourut dans la commune d'Ardoye, en
Flandre, la fermière Eugénie van de Kerchove, épouse de Jean Wybo, âgée de 52
ans. C'était une femme pieuse, charitable, faisant l'aumône avec une générosité
proportionnée à l'aisance de sa
190
condition. Elle eut jusqu'à la fin de sa vie une grande
dévotion à la S. Vierge et pratiquait l'abstinence en son honneur le mercredi
et le samedi de chaque semaine. Quoique sa conduite ne fût pas exempte de
certains défauts domestiques, elle était du reste fort édifiante et même
exemplaire.
Une servante, appelée
Barbe Vannecke, âgée de 28 ans, fille vertueuse et dévouée, qui avait assisté
sa maîtresse Eugénie dans sa dernière maladie, continua à servir son maître
Jean Wybo, veuf d'Eugénie.
Environ trois
semaines après sa mort, la défunte apparut à cette servante dans les
circonstances que nous allons rapporter. C'était au milieu de la nuit : Barbe
dormait profondément, lorsqu'elle s'entendit appeler trois fois distinctement
par son nom. Elle s'éveille en sursaut, et voit son ancienne maîtresse, la
fermière Wybo, en habit
191
de travail, jupon et jaquette courte, assise sur le bord de
son lit. A cette vue, chose remarquable, bien que saisie d'étonnement, Barbe ne
fut point effrayée et conserva toute sa présence d'esprit.
L'apparition lui
adressa la parole : Barbe, lui dit-elle d'abord, en prononçant simplement son
nom. – Que désirez-vous, Eugénie ? répondit la servante. – Prenez, dit la
maîtresse, le petit râteau que je vous ai fait mettre en place bien souvent,
remuez le tas de sable dans la chambrette que vous connaissez. Vous y trouverez
une somme d'argent : employer-la pour faire célébrer des messes, au taux de
deux francs, à mon intention ; car je suis encore dans les souffrances. – Je le
ferai, Eugénie, répondit Barbe ; et au même moment l'apparition disparut. La
servante, toujours calme, se rendormit et reposa tranquillement jusqu'au
lendemain.
A son réveil, Barbe
se crut d'abord le jouet d'un songe ; mais son esprit était si frappé, elle
avait été si bien éveillée, elle avait vu son ancienne maîtresse sous une forme
si nette et si vivante, elle avait entendu de sa bouche des indications si
précises, qu'elle ne put s'empêcher de dire : "Ce n'est pas ainsi
"qu'on rêve. J'ai vu ma maîtresse en personne, qui s'est montrée à mes
yeux et "qui m'a parlé : ce n'est pas un songe, mais une réalité." –
Elle s'en va donc prendre le râteau désigné, fouille le sable et en retire
bientôt une bourse, contenant la somme de cinq cents francs.
Dans ces
circonstances étranges et exceptionnelles, la bonne fille crut devoir recourir
aux conseils de son curé, et alla lui exposer ce qui était arrivé. Le vénérable
abbé R. alors curé d'Ardoye, répondit que les messes demandées par la défunte
devaient être célébrées ; mais, pour disposer de la somme découverte, il
fallait le consentement du fermier Jean Wybo. Celui-ci consentit volontiers à
un si saint emploi de cet argent, et les messes furent célébrées pour la
défunte au taux de deux francs.
192
Cette circonstance des honoraires doit être signalée, parce
qu'elle répond aux pieuses habitudes de la défunte. Le taux fixé par le tarif
diocésain était d'environ un franc et demi ; mais l'épouse Wybo, par dévouement
pour le clergé, obligé, à cette époque de disette, de soulager une foule de
pauvres, donnait deux francs pour toutes les messes qu'elle faisait célébrer.
Deux mois après la
première apparition, Barbe fut réveillée de nouveau au milieu de la nuit. Cette
fois sa chambre était illuminée d'une vive clarté, et sa maîtresse Eugénie,
belle et fraîche comme dans ses plus beaux jours, revêtue d'une robe
éblouissante de blancheur, se tenait devant elle et la regardait avec un
aimable sourire : Barbe, lui dit-elle d'une voix claire et intelligible, je
vous remercie : je suis délivrée. – Après avoir prononcé ces mots, elle
disparut, la chambre rentra dans l'obscurité, et la bonne servante, émerveillée
de ce qu'elle venait de voir, fut inondée de bonheur.
Le célèbre Père
Lacordaire, au début des conférences sur l'immortalité de l'âme, qu'il
adressait, peu d'années avant sa mort, aux élèves de Sorèze, leur racontait le
fait suivant.
"Le Prince
polonais de X.… incrédule et matérialiste avoué, venait de composer un ouvrage
contre l'immortalité de l'âme ; il était même sur le point de le livrer à
l'impression, quand, se promenant un jour dans son parc, une femme tout en
larmes se jette à ses pieds, et lui dit avec l'accent d'une profonde douleur :
"Mon bon Prince, mon mari vient de mourir… En ce moment, son âme est
"peut-être au purgatoire, dans les souffrances !… Je suis dans une telle
indigence, que je n'ai
193
"pas même la petite somme qu'il faudrait pour faire
célébrer la messe des "défunts. Que votre bonté daigne me venir en aide en
faveur de mon pauvre mari !"
"Quoique le
gentilhomme se tint pour convaincu que cette femme était abusée par sa crédulité,
il n'eut pas le courage de la repousser. Une pièce d'or se rencontre sous sa
main ; il la lui donne, et l'heureuse femme de courir à l'église, et de prier
le prêtre d'offrir quelques messes pour son mari.
"Cinq jours
après, vers le soir, le prince, retiré et enfermé dans son cabinet, relisait
son manuscrit et retouchait quelques détails, quand, levant les yeux, il voit à
deux pas de lui un homme vêtu comme les paysans de la contrée. "Prince,
lui dit l'inconnu, je viens vous remercier. Je suis le mari de cette pauvre
"femme qui vous suppliait, il y a peu de jours, de lui donner l'aumône,
afin de "faire offrir le sacrifice de la messe pour le repos de mon âme.
Votre charité a "été agréable à Dieu : c'est lui qui m'a permis de venir vous
remercier."
193
"Ces paroles
dites, le paysan polonais disparaissait comme une ombre. – L'émotion du Prince
fut indicible et eut pour lui ce résultat : il mit au feu son ouvrage, et se
rendit si bien à la vérité que sa conversion fut éclatante ; il persévéra
jusqu'à la mort.
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XVI. – Soulag. des âmes. – Liturgie de l'Eglise. – Jour des morts. –
S. Odilon …………………………………………………………….…193
Tandis que le saint Abbé gouvernait son monastère en France,
un pieux ermite vivait dans une petite île sur les côtes de Sicile. Un pèlerin
français qui revenait de Jérusalem, fut jeté sur ce rocher par une tempête.
L'ermite qu'il alla visiter, lui demanda s'il connaissait l'abbaye de Cluni et
l'Abbé Odilon ? "Assurément, répondit le pèlerin, je les connais et me fais
gloire de les connaître "; mais vous, comment les connaissez-vous ? Et
pourquoi me faites-vous cette "question ? – J'entends souvent, répliqua le
solitaire, les malins esprits se "plaindre des personnes pieuses, qui, par
leurs prières et leurs aumônes, "délivrent les âmes des peines qu'elles
souffrent en l'autre vie ; mais ils se "plaignent principalement d'Odilon,
Abbé de Cluni, et de ses religieux. Quand "donc vous serez arrivé dans
votre patrie, je vous prie au nom de Dieu d'exhorter "ce saint Abbé et ses
moines à redoubler leurs bonnes œuvres en faveur des "pauvres âmes."
Le pèlerin se rendit
à l'abbaye de Cluni et s'acquitta de sa commission. En conséquence, saint
Odilon ordonna que dans tous les monastères de son institut, on fit tous les
ans, le lendemain de la Toussaint, la commémoration de tous les fidèles
trépassés, en récitant dès la veille les vêpres des morts et le lendemain les
matines ; en sonnant toutes les cloches et en célébrant une Messe solennelle
pour les défunts. – On conserve encore le décret qui en fut dressé à Cluni,
l'an 998, tant pour ce monastère que pour tous ceux de sa dépendance. Une
pratique si pieuse passa bientôt à d'autres églises, et devint après quelque
temps l'observance universelle de tout le monde catholique.
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XVII. – Soulagement des âmes. – Sacrifice de la messe. – Le F.
Jean de l'Alverne à l'autel. – Sainte Mad. de Pazzi. – S. Malachie
et sa sœur ……………………………………………………………....196
Dans sa belle Vie de
S. Malachie (8 novembre), S. Bernard loue hautement la dévotion de ce prélat
envers les âmes du purgatoire. N'étant encore que diacre, il aimait à assister
aux funérailles des pauvres et à la messe qu'on célébrait pour eux ; il
accompagnait même leurs corps jusqu'au cime-
198
tière, avec d'autant plus de zèle, qu'il voyait ces
malheureux d'ordinaire trop négligés après leur mort. Mais il avait une sœur
qui, toute remplie de l'esprit du monde, trouvait que son frère, en se
rapprochant ainsi des pauvres, se dégradait, s'avilissait, et sa famille avec
lui. Elle lui en fit des reproches et montra par son langage qu'elle ne
comprenait ni la charité chrétienne, ni la divine excellence du
198
sacrifice de la messe. – Malachie n'en continua pas moins
l'exercice de son humble charité, se contentant de répondre à sa sœur qu'elle
oubliait les enseignements de Jésus-Christ, et qu'elle se repentirait un jour
de ses paroles indiscrètes.
Cependant le ciel ne
laissa pas impunie l'imprudente témérité de cette femme : elle mourut jeune
encore, et alla rendre compte au souverain Juge de sa vie peu chrétienne.
Malachie avait eu à se plaindre d'elle ; mais quand elle fut morte, il oublia
tous les torts qu'elle avait eus à son égard ; ne pensant plus qu'aux besoins
de son âme, il offrit le saint sacrifice et pria beaucoup pour elle. A la
longue cependant, ayant à prier pour bien d'autres défunts, il perdit un peu de
vue sa pauvre sœur. On peut croire, ajoute le P. Rossignoli, que Dieu avait
permis cet oubli en punition de l'insensibilité qu'elle avait témoignée envers
les trépassés.
Quoi qu'il en soit,
elle apparut à son saint frère pendant son sommeil. Malachie la vit se tenant
au milieu de la cour qui s'étendait devant l'église, triste, vêtue de noir,
sollicitant sa compassion et se plaignant de ce que depuis trente jours il ne
l'avait plus soulagée. Il se réveilla en sursaut et se rappela qu'en effet
depuis trente jours il n'avait plus célébré la messe pour sa sœur. Dès le
lendemain il recommença à offrir pour elle le saint sacrifice. Alors la défunte
lui apparut à la porte de l'église, assise sur le seuil et gémissant de n'y
pourvoir entrer. Il continua donc ses suffrages. Quelques jours après il la vit
entrer dans l'église et s'avancer jusqu'au milieu, mais sans pou-
199
Voir, malgré tous ses efforts se rapprocher de l'autel. Il
fallait donc l'aider davantage, et le Saint offrit d'autres messes. Enfin
quelques jours après, il la vit près de l'autel, vêtue d'habits magnifiques,
toute rayonnante de joie et délivrée de ses peines.
On voit par là,
ajoute S. Bernard, combien grande est l'efficacité du saint Sacrifice pour ôter
les péchés, pour combattre les puissances adverses, et pour introduire au ciel
les âmes qui ont quitté la terre.
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XVIII. – Soulag. des âmes. – La S. Messe. – S. Malachie à Clairvaux.
– La sœur Zénaïde. – Le vén. Joseph Anchieta et la messe de
Requiem …………..……199
Nous ne devons point ici omettre le récit de la grâce toute particulière, qui valut à S. Malachie sa grande charité envers les âmes du purgatoire. Un jour qu'il se trouvait avec plusieurs personnes pieuses et les entretenait familièrement des choses spirituelles, il vint à parler du dernier passage. "Si on laissait, dit-il, à "chacun de vous le choix, à quel jour et en quel lieu souhaiteriez-vous de mourir ?" A cette question les uns indiquaient une fête, les autres une autre ; ceux-ci tel
endroit et ceux-là tel autre. Quand ce fut au tour du Saint de manifester sa pensée, il dit qu'il ne finirait nulle part plus volontiers sa vie qu'au monastère de Clairvaux, gouverné par S. Bernard, afin de jouir tout de suite des sacrifices de ces fervents religieux ; et quant au temps, il préférerait, disait-il, le jour de la Fête des morts, afin d'avoir part à toutes les messes, à toutes les prières, qui se font ce jour-là pour les défunts dans tout le monde catholique.
p.200
Ce souhait de sa piété fut accompli de point en point. Il se rendait à Rome auprès du Pape Eugène III, quand, arrivé à Clairvaux, peu avant la Toussaint, il fut surpris par une grave maladie, qui l'obligea de s'arrêter dans cette pieuse maison. Il comprit bientôt que le Seigneur avait exaucé ses vœux, et s'écria avec le prophète : C'est ici le lieu de mon repos pour toujours : j'y demeurerai parce que je l'ai choisi (Psalm. 131). En effet le lendemain de la Toussaint, tandis que toute l'Eglise priait pour les défunts, il rendit son âme au Créateur.
Nous avons connu, dit l'abbé Postel, une sainte religieuse, la sœur Zénaïde P. qui, attaquée d'une maladie affreuse depuis plusieurs années, demandait à Notre-Seigneur la grâce de mourir le jour de la Commémoration des morts, pour lesquels elle avait eu toujours une grande dévotion. Il lui fut accordé comme elle désirait. Le 2 novembre au matin, après deux ans de souffrances, supportées avec le courage le plus chrétien, elle se mit à chanter un cantique d'action de grâces, et expira doucement quelques instants avant l'heure où commence la célébration des messes dans toutes les églises.
On sait qu'il y a dans la liturgie catholique une messe spéciale pour les défunts : elle se célèbre en ornement noir et on la nomme messe de Requiem. On pourrait demander si cette messe est plus profitable aux âmes que les autres ? – Le sacrifice de la Messe, malgré la diversité des cérémonies est toujours le même, le sacrifice infiniment saint du Corps et du Sang de Jésus-Christ. Mais comme la messe des morts contient des prières particulières pour les âmes, elle leur obtient aussi des secours particuliers, du moins toutes les fois que les règles liturgiques permettent au prêtre de célébrer en noir. Cette opinion fondée sur l'institution et la pratique de l'Eglise, se trouve confirmée par un fait que nous
201
lisons dans la vie du vénérable Père Joseph Anchieta.
Ce saint religieux de la Compagnie de Jésus, surnommé à juste titre le thaumaturge du Brésil, avait comme tous les saints une grande charité pour les âmes du purgatoire. Un jour, c'était pendant l'octave de Noël, où l'Eglise défend les messes de Requiem, le 27 décembre, fête de S Jean l'Evangéliste, cet homme de Dieu au grand étonnement de tous, monta à l'autel en ornement noir et célébra une messe de morts.
Son supérieur, le Père Nobréga, connaissant la sainteté d'Anchieta, ne doutait point qu'il n'agit par inspiration divine ; néanmoins pour ôter à cette conduite le caractère d'irrégularité qu'elle paraissait avoir, il le reprit devant tous ses confrères. "Eh ! Quoi, mon Père, lui dit-il, ne savez-vous pas que l'Eglise "défend de célébrer en noir aujourd'hui ? Avez-vous donc oublié les règles "liturgiques ?" – Le bon Père, humble et obéissant, répondit avec une respectueuse simplicité que Dieu lui avait fait connaître la mort d'un Père de la Compagnie. Ce Père, son ancien condisciple à l'université de Coïmbre, et qui
201
résidait pour lors en Italie au collège de la sainte Maison de Lorette, était mort cette nuit-là même. "Dieu, ajouta-t-il, en m'en donnant connaissance, m'a fait "comprendre que je devais aussitôt offrir pour lui le saint Sacrifice et faire tout "ce qui était en mon pouvoir pour soulager cette âme. – Mais, continua le "supérieur, savez-vous si la sainte Messe célébrée, comme vous l'avez fait, lui a "été utile ? – Oui, repris modestement Anchieta : immédiatement après la "commémoraison des morts, lorsque je disais ces paroles : A Dieu le Père tout-"puissant, dans l'unité du Saint-Esprit, tout honneur et gloire ! le Seigneur m'a "fait voir cette chère âme, délivrée de toute peine, monter au ciel, où l'attendait "la couronne."
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XIX. – Soulag. des âmes par le sacrifice de la messe. – La V. Mère Agnès
et la sœur Séraphique. – Marguerite d'Autriche. – L'archiduc Albert.
– Le P. Mancinelli …………………………………………………….202
La vénérable Mère Agnès de Langeac, religieuse Dominicaine
dont nous avons déjà parlé, assistait à la sainte Messe avec la plus grande
dévotion, et engageait ses sœurs à la même ferveur. Elle leur disait que ce
divin sacrifice est l'action la plus sainte de la religion, l'œuvre de Dieu par
excellence ; et elle leur rappelait la parole des Livres saints : maudit soit celui
qui fait l'œuvre de Dieu négligemment. Une sœur de la communauté, nommée sœur
Séraphique, vint à mourir : elle n'avait pas assez tenu compte des salutaires
avis de sa supérieure, et fut condamnée à un rude purgatoire.
La mère Agnès en eut
connaissance. Dans un ravissement, elle se trouva en esprit au lieu des
expiations, y vit beaucoup d'âmes dans les flammes, et reconnut parmi elles la
sœur Séraphique, qui d'une voix lamentable lui demandait du secours. Touchée de
la plus vive compassion, la charitable Supérieure fit tout ce qu'elle put
pendant huit jours : elle jeûnait, communiait et assistait à la sainte Messe,
pour la chère défunte. Comme elle priait
203
avec beaucoup de larmes et de gémissements, conjurant la
divine miséricorde par le précieux sang de Jésus-Christ, qu'il lui plût de
tirer sa chère fille des flammes, et de l'admettre au bonheur de voir sa face ;
elle entendit une voix qui lui disait : Continue encore de prier, il n'est pas
temps de la délivrer. La mère Agnès persévéra avec confiance, et deux jours
après, tandis qu'elle assistait au divin sacrifice, au moment de l'élévation,
elle vit l'âme de sœur Séraphique monter au ciel avec une extrême joie. Cette
vue si consolante fut la récompense de sa charité et enflamma d'une nouvelle ardeur
sa dévotion au saint Sacrifice de la messe.
Il est rapporté dans la Vie de la reine Marguerite
d'Autriche, femme de Philippe III, qu'en un seul jour, qui fut celui de ses
obsèques, on célébra dans la ville de Madrid, près de onze cents messes pour le
repos de son âme. Cette Princesse avait demandé mille messes dans son testament
; le roi en fit ajouter vingt mille. – Quand l'archiduc Albert mourut à
Bruxelles, sa veuve, la pieuse Isabelle, fit célébrer pour lui quarante mille
messes ; et pendant un mois tout entier, elle-même en entendit dix par jour,
avec la plus grande piété (Le Père Munford, Charité envers les défunts).
Un des plus parfaits
modèles de la dévotion à la sainte messe et de la charité envers les âmes du
purgatoire, fut le Père Jules Mancinelli de la Compagnie de Jésus. Les
Sacrifices offerts par ce digne religieux, dit le P. Rossignoli (Merveille 23),
semblaient avoir auprès du Seigneur une efficacité particulière pour le
soulagement des défunts.
204
Les âmes lui apparaissaient fréquemment pour lui demander la
grâce d'une seule messe.
César Costa, oncle du
P. Mancinelli, était archevêque de Capoue. Un jour rencontrant son saint neveu
fort pauvrement vêtu, malgré la rigueur du froid, il lui donna avec beaucoup de
charité une aumône pour se procurer un manteau. A quelque temps de là,
l'Archevêque mourut ; et le Père étant sorti pour visiter ses malades, couvert
de son nouveau vêtement, vit son oncle défunt venir à lui tout entouré de
flammes, le suppliant de lui prêter son manteau. Le Père le lui donna, et le
défunt s'en étant enveloppé, ses flammes s'éteignirent aussitôt. Mancinelli
comprit que cette âme souffrait dans le purgatoire et qu'elle lui demandait de
la soulager dans ses peines, en retour de la charité dont elle avait usé à son
égard. Aussi, reprenant son manteau, il lui promit de prier pour elle avec le
plus grand zèle, surtout à l'autel du Seigneur.
Ce fait fut si
notoire et produisit une si salutaire impression, qu'après la mort du Père, on
le reproduisit sur un tableau qui se conserve au collège de Macerata, sa
patrie.
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. XX. – Soulag. des âmes par la sainte Messe. – Sainte
Thérèse et
Bernardin de Mendoza.
Terminons ce que nous avons à dire sur la sainte messe, par
le récit de sainte Thérèse, concernant Bernardin de Mendoza. Elle raconte ce
fait dans son livre des Fondations, chapitre X.
Le jour des
Trépassés, don Bernardin de Mendoza avait donné à sainte Thérèse une maison et
un beau jardin, situés à Valladolid, pour y fonder un monastère en l'honneur de
la Mère de Dieu. "Deux mois après, écrit la Sainte, ce gentilhomme tomba
malade subitement et perdit tout d'un coup la parole ; en sorte qu'il ne put se
confesser, encore qu'il témoignât par signes le désir de le faire, et la vive
contrition qu'il ressentait de ses péchés.
"Il ne tarda pas
à mourir, loin de l'endroit où j'étais à cette époque ; mais Notre-Seigneur me
parla et me fit connaître qu'il était sauvé, quoiqu'il eût couru grand risque
de ne pas l'être : la miséricorde de Dieu s'était étendue sur lui, à cause des
dons qu'il avait faits au couvent de la Sainte-Vierge ; toutefois son âme ne
devait pas sortir du purgatoire avant que la première messe fut célébrée dans
la nouvelle maison.
"Je ressentis si
profondément les souffrances de cette âme, que, malgré mon vif désir d'achever
dans le plus court délai la fondation de Tolède, je partis immédiatement pour
Valladolid.
"Un jour que
j'étais en prière à Médina del Campo, Notre-Seigneur me dit de me hâter ; car
l'âme de Mendoza était en proie aux plus vives souffrances. Je repartis donc
sur-le-champ, bien que je n'y fusse pas préparée, et
206
j'arrivai à Valladolid le jour de la fête de S. Laurent.
"Aussitôt
j'appelai des maçons pour élever sans tarder les murs de clôture ; mais comme
cela devait prendre beaucoup de temps, je demandai au Seigneur Evêque,
l'autorisation de faire une chapelle provisoire à l'usage des sœurs qui
m'avaient accompagné. L'ayant obtenue, j'y fis célébrer la messe ; et, à la
communion, au moment où je quittai ma place pour m'approcher de la sainte
Table, je vis notre bienfaiteur, qui, les mains jointes et le visage
resplendissant, me remerciait de ce que j'avais fait pour le tirer du
purgatoire. Je le vis ensuite monter plein de gloire au ciel. Je fus d'autant
plus joyeuse que je n'osais espérer un tel succès. Car, bien que Notre-Seigneur
m'eût révélé que la délivrance de cette âme suivrait la première messe célébrée
dans la maison, je pensais que cela devait s'entendre de la première messe, où
le Saint-Sacrement serait renfermé dans le tabernacle."
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XXI. – Soulagement des âmes. – Prière. –
D'abord c'est la prière, la prière sous toutes les formes.
Les annales de l'Ordre séraphique parlent avec admiration du Frère Corrado
d'Offida, un des premiers disciples de S. François. Il se distinguait par un
esprit de prière et de charité qui contribuait grandement à l'édification de
ses frères. Parmi ceux-ci il y en avait un, jeune encore, dont la conduite
relâchée et turbulente troublait la sainte communauté ; mais grâce aux prières
et aux charitables exhortations de Corrado, il se corrigea entièrement et
devint un modèle de régularité. Bientôt après cette heureuse conversion, il
vint à mourir, et ses frères firent pour son âme les suffrages ordinaires.
Peu de jours
s'étaient écoulés, lorsque le Frère Corrado se trouvant en prière devant
l'autel, entendit une voix qui lui demandait le secours de ses prières. –
"Qui êtes-vous ? dit le serviteur de Dieu." – "Je suis, répondit
la voix, "l'âme du jeune religieux que vous avez si bien ramené à la
ferveur. – Mais "n'êtes vous pas mort saintement ? Avez-vous encore tant
besoin de prières ? – "Ma mort a été bonne, en effet, et je suis sauvé ;
mais à cause de mes anciens "péchés que je n'ai pas eu le temps d'expier,
je souffre les plus rigoureux "châtiments, et je vous en supplie, ne me
refusez pas le secours de vos prières." Aussitôt le bon Frère s'inclinant
devant le tabernacle récita un Pater suivi du Requiem aeternam. "O mon bon
Père, s'écria l'apparition
"que votre
prière me procure de rafraîchissement ! Oh ! comme elle me soulage!
"Je vous en prie continuez." – Corrado répéta
dévotement les mêmes prières. "Père bien-aimé, reprit l'âme, je vous en
conjure, encore ! encore !... J'éprouve "tant de soulagement quand vous
priez !..." – Le charitable religieux continua ses prières avec une
nouvelle ferveur, et répéta jusqu'à cent fois l'Oraison dominicale. Alors, avec
un accent d'indicible joie, le défunt lui dit : "Je vous "rends
grâces de la part de Dieu, ô Père chéri : je suis entièrement délivré ; voici
"que je me rends au royaume des cieux."
On voit par
l'exemple précédent combien les moindres prières, les plus courtes supplications
sont efficaces pour adoucir les souffrances des pauvres âmes. J'ai lu quelque
part, dit le P. Rossignoli, qu'un saint Evêque, ravi en esprit, vit un enfant,
lequel, avec un hameçon d'or et un fil d'argent, tirait du fond d'un puits une
femme qui s'y noyait. – Après son oraison, comme il se rendait à l'église, il
aperçut ce même enfant agenouillé, priant sur une tombe du cimetière. "Que
fais-tu là, mon petit ami, lui demanda-t-il ? – Je dis, répondit l'enfant,
"Notre Père et Je vous salue Marie pour l'âme de ma mère, dont le corps
repose "en ce lieu." – Le prélat comprit aussitôt que Dieu avait
voulu lui montrer l'efficacité de la prière la plus simple ; il connut que
l'âme de cette mère venait d'être délivrée, que l'hameçon d'or était le Pater,
et que l'Ave était le fil d'argent de cette ligne mystique-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
XXII. – Soulagement des âmes. – Saint Rosaire.
La vénérable Mère Françoise du Saint-Sacrement, avait aussi
la pieuse habitude de réciter fréquemment le rosaire pour soulager les âmes ;
et Dieu daigna par des faveurs sensibles marquer à sa servante combien cette
prière lui était agréable.
Françoise du
Saint-Sacrement (sa vie par le P. Joachim. Voir Rossignoli, merv. 26) avait eu
dès son enfance la plus grande dévotion aux âmes souffrantes, et elle y
persévéra tant qu'elle vécut. Elle était tout cœur, tout dévouement envers ces
pauvres et saintes âmes : pour les aider, elle récitait chaque jour le rosaire,
qu'elle avait coutume d'appeler son aumônier, et elle en terminait chaque
dizaine par le Requiescant in pace. Les jours de fête où elle était plus libre
de son temps, elle y ajoutait l'Office des morts. A la prière elle joignait les
pénitences. La meilleure partie de l'année elle jeûnait au pain et à l'eau,
elle pratiquait des veilles et d'autres austérités ; elle avait à endurer
beaucoup de travaux et de fatigues, des peines et des persécutions : or toutes
ces œuvres tournaient au profit des âmes, Françoise offrait tout à Dieu pour
leur soulagement.
Non contente de les
assister elle-même, elle engageait tant qu'elle pouvait, les autres à le faire
: si des prêtres venaient au monastère, elle les exhortait à célébrer la messe
; si c'étaient des laïques, elle les engageait à distribuer beaucoup d'aumônes
pour les fidèles trépassés. En récompense de sa charité, Dieu permettait aux
âmes de la visiter fréquemment, tant pour solliciter ses suffrages que pour
l'en remercier. Des témoins ont assuré que, plusieurs fois, elles l'attendirent
visiblement à sa porte,
quand elle se rendait à l'office de matines, pour se
recommander à elle ; d'autres fois, elles pénétrèrent dans sa chambre, afin de
lui présenter leur requête ; elles se rangeaient autour de son lit jusqu'à ce
qu'elle s'éveillât. Ces apparitions, auxquelles elle était habituée, ne lui
causaient aucune frayeur ; et afin qu'elle ne
se crût point le
jouet de quelque rêve ou d'une illusion du démon, elles lui disaient en entrant
: "Salut, servante de Dieu, épouse du Seigneur ! que Jésus "soit avec
vous toujours !" – Puis, elles témoignaient leur vénération pour une grande
croix et pour les reliques des Saints, que leur bienfaitrice conservait dans sa
cellule. – Si elles la trouvaient récitant le rosaire, ajoutent les mêmes
témoins, elles le lui prenaient des mains et le baisaient avec amour, comme
l'instrument de leur délivrance.
Nous en avons une preuve touchante dans la Vie du Père
Nieremberg, dont nous avons fait mention ailleurs. Ce charitable serviteur de
Dieu, pour soulager les âmes du purgatoire, s'imposait des mortifications
fréquentes accompagnées d'oraisons et de prières. Il ne manquait point de
réciter chaque jour le chapelet à leur intention, et de gagner pour elles le
plus d'indulgences qu'il se pouvait, dévotion à laquelle il invita les fidèles
dans un ouvrage spécial qu'il publia sur cette matière. Le chapelet dont il se servait,
était garni de pieuses médailles et enrichi de nombreuses indulgences. Un jour
il lui arriva de le perdre, et il en fut désolé : non que ce saint religieux
dont le cœur ne tenait plus à rien sur la terre, eût quelque attache matérielle
à ce chapelet ; mais parce qu'il se voyait empêché par là de procurer à ses
chères âmes les secours habituels.
Il eut beau chercher
partout, il eut beau interroger ses souvenirs pour retrouver son pieux trésor ;
tout fut inutile, et le soir étant venu, il se vit réduit à remplacer sa prière
indulgenciée par des oraisons communes. Pendant qu'il priait, seul dans sa
cellule, il entendit au plafond un bruit semblable à celui de son chapelet, qui
lui était bien connu ; et levant les yeux, il vit en effet son chapelet, tenu
par des mains invisibles, descendre vers lui et tomber à ses pieds avec toutes
les médailles qui y étaient attachées. – Il ne douta pas que les invisibles
mains qui
le lui rapportaient ne fussent celles des âmes soulagées par
ce moyen. Qu'on juge avec quelle ferveur nouvelle il récita les cinq dizaines
accoutumées, et combien cette merveille l'encouragea à persévérer dans une
pratique si visiblement favorisée du ciel.
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XXIII. – Soulagement des âmes. – Le jeûne, les pénitences et les
mortifications, même légères. –
Après la prière vient le jeûne, c'est-à-dire non seulement
le jeûne proprement dit, qui consiste dans l'abstinence de la nourriture ; mais
encore toutes les œuvres de pénitence de quelque nature qu'elles soient. Il
faut bien remarquer qu'il ne s'agit pas seulement ici des grandes austérités
pratiquées par les Saints ; mais de toutes les tribulations, de toutes les
contrariétés de la vie, ainsi que des moindres mortifications, des plus petits
sacrifices, qu'on s'impose ou qu'on accepte en vue de Dieu, et qu'on offre à sa
divine miséricorde pour le soulagement des âmes.
Un verre d'eau qu'on
se refuse quand on a soif, c'est bien peu de chose ; et si l'on considère cet
acte en
213
lui-même on ne voit guère quelle efficacité il possède pour
adoucir les terribles peines du purgatoire. Mais telle est la divine bonté,
qu'elle daigne l'accepter comme un sacrifice de grande valeur. Qu'on me
permette, dit à ce sujet l'abbé Louvet, de citer un exemple presque personnel.
Une de mes parentes était religieuse dans une communauté, qu'elle édifiait, non
par l'héroïsme des vertus qui éclatent dans les saints, mais par une vertu
toute commune et une conduite régulière. Or il arriva qu'elle perdit une amie
qu'elle avait dans le monde ; et dès qu'elle apprit la nouvelle de sa mort,
elle se fit un devoir de la recommander à Dieu. Le soir étant venu, comme elle
se sentit pressée de soif, son premier mouvement fut de vouloir se rafraîchir,
sa règle d'ailleurs ne s'y opposait nullement ; mais se rappelant son amie
défunte, elle eut le bonne pensée de se refuser ce petit soulagement en faveur
de son âme, et au lieu de boire le verre d'eau qu'elle tenait à la main, elle
la répandit en priant Dieu de faire miséricorde à la défunte. – Ceci rappelle
comment le roi David, se trouvant avec son armée en un endroit sans eau, pressé
par la soif, refusa de boire l'eau fraîche qu'on lui apportait de la citerne de
Bethlehem : au lieu de la porter à ses lèvres, il la répandit en libation au
Seigneur ; et l'Ecriture cite ce trait du saint Roi comme une action agréable à
Dieu. – Or la légère mortification que s'imposa notre
213
religieuse en se privant de ce verre d'eau, plut tellement
au Seigneur, qu'il permit à la défunte de le manifester par une apparition.
Elle se montra la nuit suivante à la sœur, en la remerciant vivement de ce
qu'elle avait fait pour elle. Ces quelques gouttes d'eau, dont la mortification
avait fait le sacrifice, s'étaient changées en un bain rafraîchissant, pour
tempérer les ardeurs du purgatoire.
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XXIV. – Soulag. des âmes. – La sainte Communion. –
Si les bonnes œuvres ordinaires procurent tant de secours
aux âmes, que ne fera point l'œuvre la plus sainte
215
que le chrétien puisse accomplir, je veux dire la Communion
Eucharistique ? Lorsque sainte Madeleine de Pazzi vît l'âme de son frère dans
les souffrances du purgatoire, touchée de compassion, elle fondit en pleurs et
s'écria d'une voix lamentable : "O âme affligée, que vos peines sont
terribles ! Que n'est-il donné
"de les comprendre à ceux qui manquent de courage pour
porter leurs croix ici-"bas ! Pendant que vous étiez dans le monde, ô mon
frère, vous ne vouliez pas "m'écouter, et maintenant vous désirez
ardemment que je vous écoute. Pauvre "victime, qu'exigez-vous de moi
?" – Ici elle s'arrêta, et on l'entendit compter jusqu'au nombre cent et
sept ; puis elle dit tout haut que c'étaient autant de communions qu'il lui
demandait d'une voix suppliante. "Oui, lui répondit-elle, je "puis
facilement faire ce que vous me demandez ; mais hélas ! combien il faudra
"de temps pour acquitter cette dette ! Oh ! que j'irais volontiers où vous
êtes, si "Dieu voulait me le permettre, pour vous délivrer, ou empêcher que
d'autres y "descendent !"
La Sainte, sans
omettre les prières et autres suffrages, fit avec la plus grande ferveur les
Communions que son frère réclamait pour sa délivrance.
C'est, dit le P.
Rossignoli, un pieux usage (Merveille 45), établi dans les églises de la
Compagnie de Jésus, de faire chaque mois une Communion générale pour le
soulagement des âmes du purgatoire ; et Dieu a daigné montrer par un prodige
combien cette pratique lui est agréable.
L'an 1615, comme les
Pères de la Compagnie célébraient solennellement cette Communion mensuelle à
Rome, dans l'église de Sainte-Marie-au-delà-du-Tibre, une foule immense de
peuple y accourut. Parmi les chrétiens fervents se trouvait aussi un grand
pécheur qui, tout en prenant part aux pieuses cérémonies de la religion, menait
depuis longtemps une vie très-mauvaise. Cet
homme, avant d'entrer dans l'église, en vit sortir et venir
à lui un pauvre de bonne apparence, qui lui demanda l'aumône pour l'amour de
Dieu ; il la lui refusa d'abord. Mais le pauvre, selon l'usage des mendiants,
insista jusqu'à trois fois, employant les formules de supplication les plus
touchantes. A la fin, cédant à un bon sentiment, notre pécheur le rappela, tira
sa bourse et lui donna une pièce de monnaie.
Alors le pauvre, changeant
ses prières en un tout autre langage : "Gardez "votre argent, lui
dit-il, je n'ai pas besoin de vos largesses ; mais vous, vous avez
"grandement besoin de changer de vie. Sachez que je suis venu du mont
"Gargano à la cérémonie qui s'accomplit en cette église, pour vous donner
un "avertissement salutaire. Voici vingt années que vous menez une vie
déplorable, "provoquant la colère de Dieu, au lieu de l'apaiser par une
sincère confession. "Hâtez-vous de faire pénitence, si vous voulez échapper
aux coups de la divine "justice prête à éclater sur votre tête."
Le pécheur fut tout
saisi à ce discours : une frayeur secrète s'empara de lui quand il s'entendait
révéler les iniquités de sa conscience, que Dieu seul pouvait connaître. Son
émotion fut bien lus grande encore, quand il vit ce pauvre disparaître à ses
yeux, comme une fumée qui se dissipe en
l'air. Ouvrant son cœur à la grâce, il entra dans l'église, se jeta à genoux,
en versant un torrent de larmes ; puis, sincèrement repentant, il alla faire à
un confesseur l'aveu de ses
crimes et demander le pardon. Après la confession, il rendit
compte au prêtre du prodige qui lui était arrivé, le priant de le faire
connaître pour l'accroissement de la dévotion envers les défunts ; car il ne
douta point que ce ne fût une âme délivrée tout à l'heure, qui lui eût obtenu
cette grâce de conversion.
On pourrait demander
quel était le mystérieux mendiant, apparaissant à ce pécheur pour le convertir
? Quelques-uns ont cru qu'il n'était autre que l'archange
S. Michel, parce qu'il se disait venir du mont Gargano ; on
sait en effet que cette montagne est célèbre dans toute l'Italie par une
apparition de l'archange S. Michel, auquel on y a élevé un magnifique
sanctuaire. Quoi qu'il en soit, la conversion de ce pécheur par un tel miracle,
et dans le moment même où l'on priait et communiait solennellement pour les
défunts, montre bien l'excellence de cette dévotion et le prix qu'elle a aux
yeux de Dieu.
Concluons donc par la
parole de S. Bonaventure : "Que la charité vous "porte à communier,
car il n'y a rien de plus efficace pour le repos éternel des
"défunts" (De proepar. Maissae).
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XXV. – Soulag. des âmes. – Chemin de la Croix. – La V. Marie d'Antigna ……
Dans son acception littérale, le Chemin de la Croix est
l'espace que l'Homme-Dieu parcourut, sous le fardeau de sa croix, depuis le
palais de Pilate où il fut condamné à mort, jusqu'au sommet du Calvaire où il
fut condamné à mort, jusqu'au sommet du Calvaire où il fut crucifié. Après
l'Ascension de son Fils, la sainte Vierge Marie, ou seule, ou en compagnie de
saintes femmes, suivait fréquemment cette voie douloureuse. A son exemple, les
fidèles de la Palestine d'abord, et dans les âges suivants de nombreux
218
pèlerins des contrées même les plus reculées, allèrent
visiter ces lieux sacrés, arrosés des sueurs et du sang de Jésus-Christ ; et
l'Eglise pour favoriser leur piété, leur ouvrit le trésor de ses grâces
spirituelles.
Mais tout le monde ne
pouvant point se transporter dans la Judée, le Saint-Siège a permis qu'on
érigeât en d'autres lieux, dans les églises et chapelles, des
218
croix et tableaux ou bas-reliefs, représentant les scènes
touchantes qui s'étaient accomplies sur le vrai chemin du Calvaire, à
Jérusalem.
En permettant
d'ériger ces saintes Stations, les Pontifes Romains, qui comprirent toute
l'excellence et toute l'efficacité de cette dévotion, daignèrent aussi
l'enrichir de toutes les Indulgences qu'ils avaient accordées à la visite
réelle des saints Lieux. Et ainsi, suivant les Brefs et les Constitutions des
Souverains Pontifes Innocent XI, Innocent XII, Benoît XIII, Clément XII, Benoît
XIV, ceux qui font le Chemin de la Croix avec les dispositions convenables,
gagnent toutes les Indulgences accordées aux fidèles qui visitent en personne
les saints Lieux de Jérusalem, et ces Indulgences sont applicables aux défunts.
Or il est
très-certain que de nombreuses Indulgences, soit plénières, soit partielles,
furent accordées à ceux qui visitent les saints Lieux de Jérusalem, comme on
peut le voir dans le Bullarium Terrae Sanctae ; en sorte que, au point de vue
des Indulgences, on peut dire, que de toutes les pratiques de piété, le Chemin
de la Croix en est doté le plus richement.
Ainsi cette dévotion,
tant à cause de l'excellence de son objet qu'à raison des Indulgences,
constitue un suffrage du plus grand prix pour les défunts.
Voici ce qu'on lit à
ce sujet dans la vie de la Vénérable Marie d'Antigna (Louvet, Le purgatoire, p.
332). Elle avait eu longtemps la sainte pratique de faire chaque jour le Chemin
de la croix pour le
219
soulagement des défunts ; mais plus tard, par des motifs
plus apparents que solides, elle le fit plus rarement, puis l'abandonna
tout-à-fait. Notre-Seigneur, qui avait de grands desseins sur cette pieuse
vierge, et qui voulait en faire une victime d'amour pour la consolation des
pauvres âmes du purgatoire, daigna lui donner une leçon qui devait servir
d'instruction à nous tous. Une religieuse du même monastère, décédée depuis
peu, lui apparut, et se plaignant tristement : "Ma sœur, lui dit-elle,
pourquoi ne faites-vous plus les stations du Chemin de la "croix pour les
âmes souffrantes ? Vous aviez coutume auparavant de nous "soulager chaque
jour par ce saint exercice ; pourquoi nous privez-vous de ce "secours
?"
Cette âme parlait
encore, lorsque le Sauveur lui-même se montra à sa servante et lui reprocha sa
négligence. "Sache, ma fille, ajouta-t-il, que les "stations du
Chemin de la Croix sont très-profitables aux âmes du purgatoire et
"constituent un suffrage d'une importance majeure. C'est pourquoi j'ai
permis à "cette âme, en son nom et au nom de toutes les autres, de le
réclamer de toi. "Sache encore que c'est parce que tu pratiquais
exactement autrefois cette "salutaire dévotion, que tu as été favorisée de
communications habituelles avec "les défunts ; c'est pour cela aussi que
ces âmes reconnaissantes ne cessent de "prier pour toi, et de plaider ta
cause au tribunal de ma justice. Fais connaître ce "trésor à tes sœurs, et
dis-leur d'y puiser largement pour elles et pour les défunts
--------------------------------------------------------------------------------------------------
Pourquoi aider les âmes du Purgatoire?
XXXIV. – Motifs d'aider les âmes. – Excellence de cette œuvre. –
XXXVI. – Motifs d'aider les âmes. – Liens intimes qui nous unissent à
elles. – Piété filiale. –
XXXVII. – Motifs d'aider les âmes. – Facilité de les secourir
XXXVIII. – Motifs. – Exemple des saints personnages. –
XXXIX. – Motifs, stimulants de la dévotion envers les âmes. –
Exemples de générosité.
XL. – Motifs d'aider les âmes. – Obligation, non seulement de charité,
mais encore de justice.
XLI. – Motif de justice. – – Restitutions déguisées. – Non-exécution des dernières
volontés
XLII. – Motif de justice. – Larmes stériles. – Thomas de Cantimpré
et son aïeule.
XLIII. – Motif de justice. – Devoirs envers les parents défunts. –
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XLV/45. – Avantages. – Reconnaissance des âmes.
XLVII. – Avantages. – Faveurs temporelles. –
XLIX. – Avantages. – Faveurs temporelles et spirituelles. –
L. – Avantages. – Prières des âmes pour nous. –
LI. – Avantages. – Reconnaissance du divin Epoux des âmes. –
LII. – Avantages. – Charité envers les âmes récompensée par Jésus-Christ. –
LIV – Avantages. – Pensée salutaire. – Satisfaire en cette
vie plutôt qu'en
l'autre. –
LV. – Avantages. – Enseignements salutaires. –
LVII. – Avantages. – Stimulant de ferveur. – Nous
précautionner. –
Probabilité d'aller
en purgatoire. – Moyens de s'y soustraire. –
Comment éviter le Purgatoire ?
LVIII. – Moyens d'éviter le purgatoire. – Grande dévotion à
la S. Vierge.
LIX. – Moyens d'éviter le purgatoire. – Privilèges du S.
Scapulaire.
LX. – Moyens d'éviter le purgatoire. – Charité et
miséricorde.
LXI. – Moyens d'éviter le purgatoire. – Charité.
LXII. – Moyens d'éviter le purgatoire. – Mortification
chrétienne.
LXIII. – Moyens d'éviter le purgatoire. – Les sacrements.
LXIV. – Moyens d'éviter le purgatoire. – La confiance en
Dieu. –
LXV. – Moyens d'éviter le purgatoire. - Acceptation, sainte
de la mort.
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904) Le Dogme du
Purgatoire illustré par des Faits et des Révélations Particulières
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XXVIII. – Soulagement des âmes. – Indulgences. – Prières indulgenciées
http://lieudepriere.free.fr/indulgences.htm
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XXX. – Soulagement des âmes. – Aumône et miséricorde chrétienne. -
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XXX. – Soulagement des âmes. – Aumône et miséricorde chrétienne. -
S. François de Sales et la veuve de Padoue
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XXXI. – Soulag. des âmes. – L'acte héroïque de charité envers les défunts.
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XXXII. – Soulag. des âmes. – Lesquelles doivent être l'objet de notre
charité ? tous les fidèles défunts.
Nous pourrions évidemment restreindre notre intention à ceux des défunts qui sont encore dans le besoin, si Dieu nous accordait comme à S. André Avellino le privilège de connaître l'état des âmes dans l'autre vie. Lorsque ce saint religieux de l'Ordre des Théatins suivant sa pieuse coutume, priait avec une angélique ferveur pour les défunts, il lui arrivait parfois d'éprouver en lui-même une sorte de résistance, un sentiment d'invincible répulsion ; d'autres fois, c'était au contraire une grande consolation, un attrait particulier. Il comprit bientôt ce que signifiaient ces impressions si différentes : la première marquait que sa prière était inutile, que l'âme qu'il voulait aider était indigne de miséricorde et condamnée au feu éternel ; l'autre indiquait que sa prière était efficace pour le soulagement de l'âme au purgatoire. De même, quand il voulait offrir le saint Sacrifice pour quelque défunt, s'il sentait au sortir de la sacristie comme une main irrésistible qui le retenait, il comprenait que cette âme était en enfer ; mais quand il était inondé de joie, de lumière, et de dévotion, il était sûr de contribuer à la délivrance d'une âme.
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XXXIII. – Soulag. des âmes. – Pour lesquelles devons-nous prier ? – Les
grands pécheurs.
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XXXIV. – Motifs d'aider les âmes. – Excellence de cette œuvre. –
Pêcheurs ou Âmes du Purgatoire ?
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XXXVII. – Motifs d'aider les âmes. – Facilité de les secourir
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XXXVIII. – Motifs. – Exemple des saints personnages.
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XLIII. – Motif de justice. – Devoirs envers les parents défunts. –Prière pour les parents défunts
XLV/45. – Avantages. – Reconnaissance des âmes.
L'abbé Postel et la servante de Paris.
Le trait suivant est rapporté par l'abbé Postel, traducteur du P.Rossignoli. Il le dit arrivé à Paris vers 1827, et l'a inséré dans les Merveilles du purgatoire, sous le numéro 51.,. .
Une pauvre servante, élevée chrétiennement dans son village, avait adopté la sainte pratique de faire dire chaque mois, sur ses modiques épargnes, une messe pour les âmes souffrantes. Amenée avec ses maîtres dans la capitale, elle n'y manqua pas une seule fois, se faisant d'ailleurs une loi d'assister elle-même au divin sacrifice, et d'unir ses prières à celles du prêtre, spécialement en faveur de l'âme dont l'expiation avait plus besoin que de peu de chose pour être achevée. C'était sa demande ordinaire. Dieu l’éprouva bientôt par une longue maladie, qui (1) Voir Rossignoli Merv.16
non seulement la fit cruellement souffrir, mais lui fit perdre sa place et épuiser ses dernières ressources.
Le jour où elle put sortir de l'hospice, il ne lui restait que vingt sous pour tout argent. Après avoir fait au ciel une prière pleine de confiance, elle se mit en quête d'une condition. On lui avait parlé d'un bureau de placement à l'autre extrémité de la ville, et elle s'y rendait, lorsque l'église de Saint-Eustache se trouvant sur sa route, elle y' entra. La vue d'un prêtre à l'autel lui rappela qu'elle avait manqué, ce mois à sa messe ordinaire des défunts, et que ce jour était précisément celui, où depuis bien des années elle s'était procuré cette consolation. Mais comment faire? Si elle se dessaisissait de son dernier franc, il ne lui resterait pas même de quoi apaiser sa faim.
Ce fut un combat entre sa dévotion et la prudence humaine. La dévotion l’emporta .
« Après tout, se dit-elle, le bon Dieu voit que c'est pour lui, et il ne saurait m'abandonner! »
- Elle entre à la sacristie, remet son offrande pour une messe, puis assiste à cette messe avec sa ferveur accoutumée.
Elle continuait sa route, quelques instants après, pleine d'une inquiétude que l'on comprend. Dénuée de tout absolument, que faire si un emploi lui manque? Elle était dans ces pensées, lorsqu'un jeune homme pâle, d'une taille élancée, d'un maintien distingué, s'approche d'elle et lui dit: «Vous cherchez une place?- Oui, monsieur.- Eh bien, allez à telle rue, tel numéro, chez Madame…je crois que vous lui conviendrez, et que vous serez bien là. » - Ayant dit ces mots, il disparut dans la foule des passants, sans attendre les remerciements que la pauvre fille lui adressait.
Elle se fait indiquer la rue, reconnaît le numéro et monte à l'appartement. Une domestique en sortait, tenant un paquet sous le bras, et murmurant des paroles de plainte et de colère. - IX Madame y est-elle? demanda la nouvelle venue. - -« Peut-être oui, peut-être non,
» répond l'autre; que m'importe? Madame ouvrira elle- même, si cela lui convient: je n'ai plus à m'en mêler.
» Adieu.» Et elle descend. Notre pauvre fille sonne en tremblant, et une voix douce lui dit d'entrer. Elle se trouve en face d'une Dame âgée, d'un aspect vénérable, qui l'encourage à exposer sa demande. - «Madame, dit la servante, j'ai appris ce matin que vous aviez besoin d'une femme de chambre, et je viens m'offrir à vous, on m'a assuré que vous m'accueilleriez avec bonté. - Mais, ma chère enfant, ce que vous dites là est fort extraordinaire.. Ce matin je n'avais besoin de personne; depuis une demi-heure seulement j'ai chassé une insolente domestique, et il n'est pas une âme au monde, hors elle et moi, qui le sache encore. Qui donc vous envoie? - C'est un monsieur, Madame, un jeune monsieur que j'ai rencontré dans la rue, qui m'a arrêtée pour cela, et j'en ai béni Dieu. car il faut absolument que je sois placée aujour-d'hui: il ne me reste pas un sou.»
La vieille Dame ne pouvait comprendre quel était ce personnage et se perdait en conjectures, lorsque la servante, levant les yeux au-dessus d'un meuble du petit salon, aperçut un portrait. « Tenez, Madame, dit-elle aussitôt, ne cherchez pas plus longtemps: voilà exactement la figure du jeune homme qui m'a parlé: c'est de sa part que je viens...»
A ces mots, la Dame pousse un grand cri et semble prête à perdre connaissance: Elle se fait redire toute cette histoire, celle de la dévotion aulx âmes du purgatoire, de la messe du matin, de la rencontre de l'étranger; puis se jetant au cou de la pauvre fille, elle l'embrasse avec effusion, et lui dit:« Vous ne serez point ma servante, vous êtes dès ce moment ma fille! C'est mon fils, mon fils unique que vous avez vu: mon fils mort depuis deux ans, qui vous a dû sa délivrance, je n'en puis douter, et à qui Dieu a permis de vous envoyer ici. Soyez donc
» bénie, et prions désormais ensemble pour tous ceux qui souffrent avant d'entrer dans la bienheureuse éternité. »
Freyssen.
Le Père Jacques Munford, de la Compagnie de Jésus, né en Angleterre en 1605, et qui combattit pendant quarante ans pour la cause de l'Église, dans ce pays livré à l'hérésie, avait composé sur le purgatoire un ouvrage remarquable (1), qu'il fit imprimer à Cologne par Guillaume Freyssen, éditeur catholique et bien connu. Ce livre se répandit beaucoup, fit un grand bien dans les âmes, et l'éditeur Freyssen fut un de ceux qui en tira les plus grands avantages. Voici ce qu'il écrivit au Père Munford en 1649.
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904) Le Dogme du Purgatoire illustré par des Faits et des Révélations Particulières
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Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904) Le Dogme du Purgatoire illustré par des Faits et des Révélations Particulières
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LIV – Avantages. – Pensée salutaire. – Satisfaire en cette vie plutôt qu'en
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904) Le Dogme du Purgatoire illustré par des Faits et des Révélations Particulières
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LV. – Avantages. – Enseignements/pensees salutaires. –
La pensée du
purgatoire nous presse
de travailler avec ardeur et de fuir
les moindres fautes pour
éviter les terribles expiations de
l'autre vie. Le Père Paul Hoffée,
qui mourut saintement à
Ingolstadt, l'an 1608, se
servait de ce stimulant pour
lui-même et pour les autres.
Il ne perdait jamais de vue le purgatoire et ne cessait de soulager les âmes, qui lui apparaissaient fréquemment pour solliciter ses suffrages. Comme il fut longtemps supérieur de ses frères en religion, il ,les exhortait souvent à le sanctifier d’abord eux-mêmes pour mieux sanctifier ensuite les autres, et à ne jamais négliger la moindre prescription de leurs règles; puis il ajoutait avec une grande simplicité « Je crains bien, sans cela, que vous ne veniez un jour, comme ,p1usieurs autres, me 'demander des prières pour vous tirer du purgatoire. »
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904) Le Dogme du Purgatoire illustré par des Faits et des Révélations Particulières
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XXVIII. – Soulagement des âmes. – Indulgences. – Prières indulgenciées
Passons aux indulgences applicables aux défunts. C'est ici
que la divine miséricorde se révèle avec une sorte de prodigalité. On sait que
l'Indulgence est la rémission des peines temporelles dues au péché, accordée
par le pouvoir des clefs en dehors du sacrement.
En vertu du pouvoir
des clefs qu'elle a reçu de Jésus-Christ, la sainte Eglise peut délivrer les
fidèles soumis à sa juridiction, de tout obstacle à leur entrée dans la gloire.
Elle exerce ce pouvoir dans le sacrement de Pénitence, où elle les absout de
leurs péchés ; elle l'exerce aussi hors du sacrement, pour leur ôter la dette
des peines temporelles qui leur reste après l'absolution : dans ce second cas
c'est l'indulgence.
La rémission des
peines par l'indulgence ne s'accorde qu'aux fidèles vivants ; mais l'Eglise
peut, en vertu de la communion des saints, autoriser ses enfants encore en vie,
à céder la remise qui leur est faite à leurs frères défunts : c'est
l'indulgence applicable aux âmes du purgatoire. Appliquer une indulgence aux
défunts, c'est l'offrir à Dieu au nom de sa sainte Eglise, pour qu'il daigne
l'attribuer aux âmes souffrantes. Les satisfactions offertes ainsi à la divine
justice au nom de Jésus-Christ et de son Eglise, sont toujours agréées, et Dieu
les applique soit à telle âme en particulier qu'on a l'intention d'aider, soit
à certaines âmes qu'il veut lui-même favoriser, soit à toutes en général.
Les indulgences sont
plénières ou partielles. L'indulgence plénière est la rémission, accordée à
celui qui gagne cette indulgence, de toute la peine temporelle dont il est
221
Passible devant Dieu. Supposé que pour acquitter cette dette
il faille pratiquer cent ans de pénitence canonique sur la terre, ou souffrir
plus longtemps encore les peines du purgatoire ; par le fait que l'indulgence
plénière est parfaitement gagnée, toutes ces peines sont remises ; et l'âme ne
présente plus aux yeux de Dieu aucune ombre qui l'empêche de voir sa face
divine.
L'indulgence partielle
consiste dans la rémission d'un certain nombre de jours ou d'années. Ces jours
et ces années ne représentent nullement des jours ou des années de souffrances
au purgatoire ; il faut les entendre des jours et des années de pénitence
publique, canonique, consistant surtout en jeûnes, et telle qu'on l'imposait
autrefois aux pécheurs, selon l'ancienne discipline de l'Eglise. Ainsi une
indulgence de quarante jours ou de sept années, c'est la rémission qu'on
mériterait devant Dieu par quarante jours ou sept années de pénitence
221
canonique. Quelle est la proportion qui existe entre ces
jours de pénitence, et la durée des peines au purgatoire ? C'est un secret
qu'il n'a pas plu à Dieu de nous révéler.
Les indulgences dans
l'Eglise sont un vrai trésor spirituel, exposé publiquement devant les fidèles
: il est permis à tous d'y puiser pour acquitter leurs dettes et payer celles
des autres. C'est sous cette figure que Dieu daigna les montrer un jour à la B.
Marie de Quito (26 mai). Elle fut ravie en extase et vit, au milieu d'une
grande place, une immense table chargée de monceaux d'argent, d'or, de rubis,
de perles, de diamants ; en même temps elle entendit une voix qui disait :
"Ces richesses sont publiques : chacun peut s'approcher et en recueillir
"autant qu'il lui convient." Dieu lui fit connaître que c'était là
une image des indulgences (Rossignoli, Merv. 29). Combien donc, dirons-nous
avec le pieux auteur des Merveilles, combien ne sommes-nous pas coupables, dans
une abondance pareille, de
222
rester pauvres et dénués pour nous-mêmes, et de ne point
songer à aider les autres ? Hélas ! les âmes du purgatoire sont dans une
nécessité extrême, elles nous supplient avec larmes au milieu de leurs
tourments : nous avons dans les indulgences le moyen d'acquitter leurs dettes,
et nous n'en faisons rien !
La vénérable Mère Françoise du Saint-Sacrement, religieuse
de Pampelune, dont nous avons déjà fait connaître la charité envers les âmes,
avait aussi le lus grand zèle à les secourir au moyen des indulgences. Un jour
Dieu
lui fit voir les âmes de trois Prélats, qui avaient occupé
précédemment le siège épiscopal de Pampelune, et qui gémissaient encore dans
les souffrances du purgatoire. La servante de Dieu comprit qu'elle devait
mettre tout en œuvre pour obtenir leur délivrance. Comme le Saint-Siège avait
alors accordé à l'Espagne des Bulles, dites de la Croisade, qui permettaient de
gagner une indulgence plénière à certaines conditions, elle crut que le
meilleur moyen de venir en aide à ces âmes, serait de leur procurer à chacune
l'avantage d'une indulgence plénière.
Elle parla donc à son
Evêque, Cristophe de Ribéra, lui découvrit le triste état des trois prélats, et
lui demanda la faveur de trois indulgences de la croisade. Cristophe de Ribéra,
apprenant que trois de ses prédécesseurs étaient encore au purgatoire,
s'empressa de procurer à la servante de Dieu les Bulles indulgenciées. Elle
remplit aussitôt toutes les conditions requises et appliqua une indulgence
plénière à chacun des trois Evêques. La nuit suivante tous les trois apparurent
à la Mère Françoise délivrés de toutes leurs peines : ils la remercièrent de sa
charité, et la prièrent de remercier aussi l'Evêque Ribéra pour les indulgences
qui leur avaient enfin ouvert les portes du ciel (Vie de Françoise du S. Sacrem.
Merv. 26).
Voici ce que rapporte
le Père Cépari dans la Vie de sainte Madeleine de Pazzi. Une religieuse
professe, qui avait reçu de Madeleine les soins les plus attentifs pendant sa
maladie, étant morte, et son corps exposé dans l'église selon l'usage,
Madeleine se sentit inspirée d'aller encore une fois la contempler. Elle fut
donc se placer à la grille du chapitre d'où elle pouvait l'apercevoir ; mais à
peine arrivée, elle fut ravie en extase et vit l'âme de cette mère qui prenait
son vol vers le ciel. Transportée de joie à ce spectacle, on l'entendit qui
disait : "Adieu, ma sœur, adieu, âme bienheureuse ! Comme une très
224
pure colombe, vous volez au céleste séjour, et vous nous
laissez dans ce lieu de "misères. Oh ! que vous êtes belle et glorieuse !
Qui pourra expliquer la gloire "dont Dieu a couronné vos vertus ? Que vous
avez passé peu de temps dans les "flammes purgatives ! Votre corps n'a pas
encore été rendu à la terre, et voilà "que votre âme est déjà reçue dans
le sacré palais !... Vous connaissez "maintenant la vérité de ces paroles
que je vous disais naguère : Que toutes les "peines de la vie présente
sont peu de chose en comparaison des biens immenses "que Dieu garde à ses
amis." – Dans cette même vision, le Seigneur lui fit connaître que cette
âme n'avait passé que quinze heures en purgatoire, parce qu'elle avait beaucoup
souffert pendant la vie, et qu'elle avait été soigneuse de gagner les
indulgences, que l'Eglise accorde à ses enfants en vertu des mérites de
Jésus-Christ.
Sainte Thérèse, dans
un de ses ouvrages, parle d'une religieuse qui faisait le plus grand cas des
moindres indulgences accordées par l'Eglise, et s'appliquait à gagner toutes
celles qu'elle pouvait. Sa conduite n'avait d'ailleurs rien que de
224
fort ordinaire et sa vertu était très commune. Elle vint à
mourir, et la Sainte la vit, à sa grande surprise, monter au ciel presque
aussitôt après sa mort, en sorte qu'elle n'eut pas pour ainsi dire de
purgatoire à faire. Comme Thérèse en exprimait son étonnement à Notre-Seigneur,
le Sauveur lui fit connaître que c'était le fruit du soin qu'elle avait eu de
gagner le plus d'indulgences possible pendant sa vie : "C'est par là,
ajouta-t-il, qu'elle a acquitté presque entièrement "ses dettes, quoique
nombreuses, avant de mourir, et qu'elle a apporté une si "grande pureté au
tribunal de Dieu."
Il y a certaines indulgences faciles à gagner et applicables
aux défunts. Nous croyons faire plaisir au lecteur en indiquant ici les
principales (Voir Maurel, Le chrétien éclairé sur les indulgences).
1. La prière : O bon
et très doux Jésus… Indulgence plénière pour quiconque, s'étant confessé et
ayant communié, récite cette prière devant une image de Jésus crucifié, et y
ajoute quelque autre prière à l'intention du Souverain-Pontife.
2. Chapelet bénit. De
grandes indulgences sont attachées à la récitation du saint Rosaire, si l'on se
sert d'un chapelet indulgencié, soit par Notre Saint-Père le Pape, soit par un
prêtre qui en a reçu le pouvoir.
3. Chemin de la
Croix. Comme nous l'avons dit plus haut (Chap. XXV), plusieurs indulgences
plénières et un grand nombre de partielles sont attachées aux Stations du
Chemin de la Croix. Ces indulgences ne requièrent pas la confession et la
communion ; il suffit d'être en état de grâce et d'avoir un sincère repentir de
tous ses péchés. – Quant à l'exercice même du Chemin de la Croix, il ne
requiert que deux conditions : 1° de parcourir les quatorze stations, en
passant de l'une à l'autre, autant que les circonstances le permettent ; 2° de
méditer en même temps sur la passion de Jésus-Christ. Les personnes qui ne
savent point faire une méditation un peu suivie, peuvent se contenter de penser
affectueusement à quelque circonstance de la passion, selon leur capacité. On
les exhorte néanmoins, sans leur en imposer l'obligation, à réciter
226
un Pater et un Ave Maria devant chaque croix, et à faire un
acte de contrition de leurs péchés (Décret du 16 février 1839).
4. Les actes de foi,
d'espérance et de charité. Indulg. de sept années et sept quarantaines, chaque
fois qu'on les récite.
5. Les litanies de la
S. Vierge, 300 jours chaque fois.
226
6. Le signe de la
croix. 50 jours chaque fois ; et avec de l'eau bénite 100 jours.
7. Prières diverses.
Mon Jésus, miséricorde ! 100 jours chaque fois. – Jésus, doux et humble de
cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre. 300 jours, une fois le jour. – Doux
cœur de Marie, soyez mon salut. 300 jours, chaque fois.
V Loué soit
Jésus-Christ. – R Dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. 50 jours, chaque
fois que deux personnes se saluent par ces paroles.
8. L'Angelus Domini.
Indulgence de 100 jours chaque fois qu'on le récite, ou le matin, ou à midi, ou
le soir, avec un cœur contrit, à genoux, et au son de la cloche.
http://lieudepriere.free.fr/indulgences.htm
indulgence plénière /ɛ̃.dyl.ʒɑ̃s plɛ.njɛʁ/ féminin
- (Religion catholique) Rémission pleine et entière, par l'Église, de toutes les peines dues aux péchés.
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XXX. – Soulagement des âmes. – Aumône et miséricorde chrétienne. -
Nous pouvons citer parmi eux, comme l'un des plus
remarquables, le saint Abbé Raban-Maur (4 février) premier abbé de Fulde au IXe
siècles, puis Archevêque de Mayence.
L'abbé Trithème,
écrivain distingué de l'Ordre de S. Benoît, raconte que Raban faisait
distribuer beaucoup d'aumônes pour les trépassés. Il avait établi comme règle
que, toutes les fois qu'un des religieux viendrait à mourir, sa portion serait
pendant trente jours distribuée aux pauvres, afin que l'âme du défunt fût
soulagée par cette aumône. Or il arriva, l'an 830, que le monastère de Fulde
fut éprouvé par une sorte de contagion, qui emporta un grand nombre de
religieux. Raban-Maur, plein de zèle et de charité pour leurs âmes, fit venir
Edélard, économe du monastère et lui rappela la règle des aumônes établie pour
les défunts. "Ayez grand soin, lui dit-il, que nos constitutions soient
fidèlement "observées, et qu'on gratifie les pauvres pendant un mois
entier, de la nourriture "destinée aux frères que nous venons de
perdre."
Edélard manquait tout
à la fois d'obéissance et de charité. Sous prétexte que ces largesses étaient
excessives et qu'il devait ménager les ressources du monastère, mais en réalité
parce qu'il était dominé par une secrète avarice, il
227
négligea de faire les distributions prescrites, ou ne les
fit que d'une façon fort incomplète. Or la justice divine ne laissa pas impunie
cette infidélité.
Le mois n'était pas
écoulé, lorsqu'un soir, après que la communauté s'était retirée, il traversait
la salle du chapitre, tenant une lanterne à la main. Quel ne fut pas son
étonnement, lorsqu'à une heure où cette salle devait être vide, il y trouva un
grand nombre de religieux. Son étonnement changea en effroi quand regardant
plus attentivement il reconnut ses frères récemment décédés. La
228
terreur le saisit, un froid glacial parcourut toutes ses
veines et le fixa immobile à sa place comme une statue sans vie. Alors un des
morts prenant la parole lui adressa de terribles reproches : "Malheureux !
lui dit-il, pourquoi n'as-tu pas "distribué les aumônes qui devaient
soulager les âmes de tes frères défunts ? "Pourquoi nous as-tu privé de ce
secours dans les tourments du purgatoire ? "Reçois dès à présent le
châtiment de ton avarice : un autre plus terrible t'est "réservé, lorsque
dans trois jours tu paraîtras à ton tour devant Dieu."
A ces mots Edélard
tomba comme frappé de la foudre, et resta sans mouvement jusqu'après minuit, à
l'heure où la communauté se rendit au chœur. Alors il fut trouvé à demi-mort,
dans le même état où fut trouvé l'impie Héliodore, après qu'il eut été flagellé
par les anges dans le temple de Jérusalem (II Machab. III).
On le porta à
l'infirmerie et on lui prodigua des soins qui le firent un peu revenir à lui.
Dès qu'il put parler, en présence de l'Abbé et de tous ses frères il raconta
avec larmes le terrible événement, dont son triste état rendait un trop
sensible témoignage. Puis, ayant ajouté qu'il devait mourir dans trois jours,
il demanda les derniers sacrements, avec toutes les marques du plus humble
repentir. Il les reçut très-saintement, et trois jours après, il expira au
milieu des prières de ses frères.
On chanta aussitôt la
messe des morts, et on distribua pour le défunt la part des pauvres. Cependant
la punition n'était pas finie. Edélard apparut à son abbé Raban, pâle,
défiguré. Raban touché de compassion, lui demanda ce qu'il y avait à faire pour
lui. "Ah ! répondit l'âme infortunée, malgré les prières de notre
"sainte communauté, je ne puis obtenir ma grâce avant la délivrance de
tous "ceux de mes frères que mon avarice a frustrés des suffrages qui leur
étaient dus. "Ce qu'on a donné aux pauvres pour moi n'a profité qu'à eux,
selon l'ordre de la "divine justice. Je vous supplie donc, ô Père vénéré
229
"et miséricordieux, de faire redoubler les aumônes.
J'espère que par ce puissant "moyen la divine clémence daignera nous
délivrer tous, eux d'abord, et après "eux moi, qui suis le moins digne de
miséricorde."
Raban-Maur prodigua
donc les aumônes, et un autre mois était à peine écoulé, qu'Edélard lui apparut
de nouveau, mais vêtu de blanc, entouré de rayons lumineux, la joie peinte sur
le visage. Il rendit à son pieux abbé et à tout le
229
monastère les plus touchantes actions de grâces pour la
charité dont on avait usé envers lui (Vie de Raban Maur ; Rossignoli, merv. 2)
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XXX. – Soulagement des âmes. – Aumône et miséricorde chrétienne. -
S. François de Sales et la veuve de Padoue
Saint François de Sales rapporte qu'à Padoue, où il fit une partie de ses études, régnait une détestable coutume ; les jeunes gens s'amusaient à parcourir pendant la nuit les rues de la ville, armés d'arquebuses, et criant à ceux qu'ils rencontraient : Qui va là ? – Il fallait leur répondre ; car ils tiraient sur ceux qui ne répondaient pas ; et bien des personnes furent ainsi blessées ou tuées.
Or il arriva un soir, qu'un écolier, n'ayant pas répondu à l'interpellation, fut atteint d'une balle à la tête et tomba mort. L'auteur de ce coup, saisi d'épouvante, prit la fuite et alla se réfugier dans la maison d'une bonne veuve qu'il connaissait et dont le fils était son compagnon d'étude. Il lui confessa avec larmes qu'il venait de tuer un inconnu, et la supplia de lui accorder un asile dans sa maison. Touchée de compassion, et ne soupçonnant pas qu'elle avait devant elle le meurtrier de son fils, la Dame enferma le fugitif dans un cabinet, où les officiers de la justice ne pourraient pas le découvrir.
230
Une demi-heure ne s'était pas écoulée, lorsqu'un bruit tumultueux se fit entendre à la porte : on apportait un cadavre et on le plaça sous les yeux de la veuve. Hélas ! c'était son fils qui venait d'être tué et dont le meurtrier
231
était caché dans sa maison. La pauvre mère éplorée poussait des cris lamentables, et étant entrée dans la cachette de l'assassin : "Malheureux, dit-elle, que vous avait fait mon fils, pour l'avoir tué si cruellement ?..." – Le coupable, apprenant qu'il avait tué son ami, se mit à crier, à s'arracher les cheveux, à se tordre les bras de désespoir. Puis, se jetant à genoux, il demanda pardon à sa protectrice, et la supplia de le livrer entre les mains du magistrat pour qu'il expiât un crime si horrible.
Cette mère désolée n'oublia pas en ce moment qu'elle était chrétienne : l'exemple de Jésus-Christ, pardonnant à ses bourreaux, lui inspira un acte héroïque. Elle répondit, pourvu qu'il demandât son pardon à Dieu et changeât de vie, qu'elle le laisserait aller et s'opposerait à toute poursuite contre lui.
Ce pardon fut si agréable à Dieu qu'il voulut en donner à la généreuse mère un témoignage éclatant : il permit que l'âme de son fils lui apparût toute glorieuse, disant qu'elle allait jouir de l'éternelle béatitude : "Dieu m'a fait "miséricorde, ma mère, ajouta cette âme bienheureuse, parce que vous avez usé "de miséricorde envers mon assassin. En considération du pardon que vous avez "accordé, j'ai été délivrée du purgatoire, où, sans le secours que vous m'avez "ainsi procuré, j'eusse été détenue fort longtemps."
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XXXI. – Soulag. des âmes. – L'acte héroïque de charité envers les défunts.
1° Cet acte nous laisse la pleine liberté de prier pour les
âmes auxquelles nous nous intéressons plus particulièrement : l'application de
ces prières demeure subordonnée aux dispositions de l'adorable volonté de Dieu,
qui est toujours infiniment parfaite et infiniment aimable. – 2°
233
Il n'oblige pas sous peine de péché, et il est toujours
révocable. On peut le faire sans prononcer aucune formule ; il suffit de le
vouloir et de le
234
faire de cœur. Il est cependant utile de réciter de
temps en temps la formule d'offrande, pour stimuler notre zèle à soulager les
âmes par la pratique de la prière, de la pénitence et des bonnes œuvres. – 3°
L'acte héroïque ne nous expose nullement à la fâcheuse conséquence d'avoir à
subir nous-mêmes un plus long purgatoire ; au contraire, il nous permet de
compter avec une confiance plus assurée, sur la miséricorde de Dieu à notre
égard, comme le montre l'exemple de sainte Gertrude
Cet acte consiste à céder aux âmes toutes nos satisfactions,
c'est-à-dire la valeur satisfactoire de toutes les œuvres de notre vie et de
tous les suffrages qui nous seront accordés après notre mort, sans en réserver
rien pour nous-mêmes et pour acquitter nos propres dettes. Nous les déposons dans
les mains de la très-sainte Vierge, afin qu'elle les distribue, selon son gré,
aux âmes qu'elle veut délivrer des peines du purgatoire.
C'est une donation
totale, en faveur des âmes, de tout ce qu'on peut leur donner : on offre à Dieu
pour elles tout le bien qu'on fera en tout genre, pensées, œuvres, paroles ;
tout le mal qu'on souffrira d'une manière méritoire pendant toute sa vie, sans
rien excepter de ce qu'on peut raisonnablement leur donner, et en ajoutant
encore les suffrages qu'on recevra soi-même après la mort.
Le vénérable Denis le Chartreux (12 mars) rapporte que la
vierge sainte Gertrude avait fait donation complète de toutes ses œuvres
satisfactoires en faveur des trépassés, sans rien se réserver pour
l'acquittement de ses propres dettes devant Dieu. Etant proche de la mort, et
d'une part, considérant, comme font les Saints, avec beaucoup de douleur, le
grand nombre de ses péchés ; de l'autre, se ressouvenant que toutes ses œuvres
satisfactoires avaient été employées à l'expiation des péchés d'autrui et non
pas des siens ; elle commença à s'affliger dans la crainte que, ayant tout
donné aux autres et ne s'étant rien réservé, son âme, au sortir du corps, ne
fût condamnée à d'horribles peines.
Dans le fort de ces inquiétudes, Notre-Seigneur lui apparut et la consola en lui disant : "Rassurez-vous, ma fille, votre charité envers les défunts ne saurait vous attirer "aucun mécompte. Sachez que la généreuse cession que vous avez faite aux "âmes de toutes vos œuvres, m'a été singulièrement agréable ; et pour vous en "donner un témoignage, je vous déclare que toutes les peines que vous auriez à "souffrir en l'autre vie, vous sont remises dès maintenant ; de plus, pour vous "récompenser de votre charité si généreuse, j'élèverai le prix et le mérite de vos "œuvres pour vous donner dans le ciel un grand surcroît de gloire."
Dans le fort de ces inquiétudes, Notre-Seigneur lui apparut et la consola en lui disant : "Rassurez-vous, ma fille, votre charité envers les défunts ne saurait vous attirer "aucun mécompte. Sachez que la généreuse cession que vous avez faite aux "âmes de toutes vos œuvres, m'a été singulièrement agréable ; et pour vous en "donner un témoignage, je vous déclare que toutes les peines que vous auriez à "souffrir en l'autre vie, vous sont remises dès maintenant ; de plus, pour vous "récompenser de votre charité si généreuse, j'élèverai le prix et le mérite de vos "œuvres pour vous donner dans le ciel un grand surcroît de gloire."
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XXXII. – Soulag. des âmes. – Lesquelles doivent être l'objet de notre
charité ? tous les fidèles défunts.
Nous pourrions évidemment restreindre notre intention à ceux des défunts qui sont encore dans le besoin, si Dieu nous accordait comme à S. André Avellino le privilège de connaître l'état des âmes dans l'autre vie. Lorsque ce saint religieux de l'Ordre des Théatins suivant sa pieuse coutume, priait avec une angélique ferveur pour les défunts, il lui arrivait parfois d'éprouver en lui-même une sorte de résistance, un sentiment d'invincible répulsion ; d'autres fois, c'était au contraire une grande consolation, un attrait particulier. Il comprit bientôt ce que signifiaient ces impressions si différentes : la première marquait que sa prière était inutile, que l'âme qu'il voulait aider était indigne de miséricorde et condamnée au feu éternel ; l'autre indiquait que sa prière était efficace pour le soulagement de l'âme au purgatoire. De même, quand il voulait offrir le saint Sacrifice pour quelque défunt, s'il sentait au sortir de la sacristie comme une main irrésistible qui le retenait, il comprenait que cette âme était en enfer ; mais quand il était inondé de joie, de lumière, et de dévotion, il était sûr de contribuer à la délivrance d'une âme.
Saint François de Sales ne voulait pas qu'on désespérât de
la conversion des pécheurs jusqu'au dernier soupir ; et même après la mort, il
défendait de juger mal de ceux qui avaient mené une mauvaise vie. A l'exception
des pécheurs dont la damnation est manifeste par l'Ecriture, il ne faut,
disait-il, damner personne, mais respecter le secret de Dieu. – Sa raison
principale était que, comme la première grâce ne tombe pas sous le mérite, la
dernière, qui est la persévérance finale ou la bonne mort, ne se donne pas non
plus au mérite. C'est pourquoi il
238
voulait qu'on espérât bien de la personne défunte, quelque
fâcheuse mort qu'on lui eût vu faire ; parce que nous ne pouvons avoir que des
conjectures fondées sur l'extérieur, où les plus habiles peuvent se tromper
(Esprit de S. Fr. de Sales, part. 3).
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XXXIII. – Soulag. des âmes. – Pour lesquelles devons-nous prier ? – Les
grands pécheurs.
Voici un trait qu'on a pu lire dans le Petit Messager du
Cœur de Marie, novembre 1880. Un religieux, prêchant une retraite aux Dames de
Nancy, avait rappelé dans une conférence qu'il ne faut jamais désespérer du
salut d'une âme, et que parfois les actes les moins importants aux yeux des
hommes sont récompensés par le Seigneur à l'heure de la mort. – Au moment de
quitter l'église, une Dame en deuil s'approcha de lui et lui dit : Mon Père,
vous venez de nous recommander la confiance et l'espoir : ce qui m'est arrivé
justifie pleinement vos paroles. J'avais un époux, toujours bon, affectueux,
irréprochable, mais qui était resté en dehors de toute pratique religieuse. Mes
prières, mes paroles bien souvent hasardées, étaient restées
sans résultat.
Durant le mois de mai
qui précéda sa mort, j'avais élevé, comme j'en avais l'habitude, dans mon
appartement, un petit autel à la sainte Vierge, et je l'ornais de fleurs,
renouvelées de temps en temps. Mon mari passait le dimanche à la campagne, et
chaque fois à son retour, il m'offrait un bouquet qu'il avait lui-même cueilli,
j'employais ces fleurs à l'ornementation de mon oratoire. S'en apercevait-il ?
Agissait-il uniquement pour m'être agréable ? Ou un sentiment de piété envers
la sainte Vierge l'animait-il ? Je l'ignore ; mais il ne manqua pas un dimanche
de m'apporter des fleurs.
Dans les premiers
jours du mois suivant, il fut subitement frappé par la mort, sans avoir le
temps de recevoir les secours de la religion. J'en fus inconsolable, surtout
parce que je voyais s'évanouir toutes mes espérances pour son retour à Dieu.
Par suite de ma douleur, ma santé se trouva bientôt profondément altérée, et ma
famille me força de partir pour le midi. Comme je passais par Lyon, je voulus
voir le curé d'Ars. Je lui écrivis pour demander une audience et recommander à
ses prières mon mari, mort subitement. Je ne lui donnai pas d'autres détails.
Arrivée à Ars, à
peine étais-je entrée dans l'appartement du vénérable curé, qu'il m'adressa ces
étonnantes paroles : "Madame vous êtes désolée ; mais "avez-vous donc
oublié les bouquets de fleurs de chaque dimanche du mois de "mai ?" –
Impossible de dire quel fut mon étonnement en entendant M. Vianney rappeler une
circonstance dont je n'avais parlé à personne, et qu'il ne pouvait connaître
que par révélation. Il ajouta : "Dieu a eu pitié de celui qui avait honoré
"sa sainte Mère : A l'instant de la mort, votre époux a pu se repentir ;
son âme "est dans le purgatoire : nos prières et nos bonnes œuvres l'en
feront sortir."
On lit dans la vie d'une sainte religieuse, la sœur
241
Catherine de Saint-Augustin (S. Alphonse, Paraphr. du Salve
Regina), que dans le lieu qu'elle habitait se trouvait une femme, appelée
Marie, qui s'était livrée au désordre pendant sa jeunesse, et qui, devenue
âgée, s'obstinait tellement dans le mal, que les habitants du pays, ne pouvant
souffrir cette peste au milieu d'eux, la chassèrent honteusement. Elle ne
trouva pas d'autre asile qu'une grotte dans les forêts, où elle mourut au bout
de quelques mois, sans assistance et sans sacrements. Son corps fut enterré
dans un champ comme un objet immonde.
La sœur Catherine,
qui avait coutume de recommander à Dieu les âmes de tous ceux dont elle
apprenait la mort, ne songea pourtant point à prier pour celle-ci, jugeant avec
tout le monde qu'elle était sûrement damnée. Quatre mois après, la servante de
Dieu entendit une voix, qui disait : "Sœur Catherine, quel malheur
"est le mien ! Vous recommandez à Dieu les âmes de tous, il n'y a que la
mienne "dont vous n'avez point de pitié ! – Qui donc êtes-vous ? répondit
la sœur. – Je "suis cette pauvre Marie, morte dans la grotte. – Comment !
Marie, vous êtes "sauvée ? – Oui, je le suis, par la miséricorde divine.
Sur le point de mourir, "épouvantée au souvenir de mes crimes et à la vue
de mon abandon, je criai vers
241
"la sainte Vierge. Elle fut assez bonne pour
m'entendre, et m'obtint une "contrition parfaite, accompagnée du désir de
me confesser si je le pouvais. Je "rentrai ainsi dans la grâce de Dieu, et
j'échappai à l'enfer ; mais il m'a fallu "descendre dans le purgatoire, où
je souffre cruellement. Mon temps serait "abrégé et j'en sortirais
bientôt, si l'on offrait pour moi quelques messes. Oh ! "Faites les célébrer,
ma bonne sœur, et je vous promets de prier toujours Jésus et "Marie pour
vous."
La sœur Catherine se
hâta de faire dire ces messes, et,
242
après quelques jours l'âme se fit voir à elle, brillante
comme un astre, montant au ciel et la remerciant de sa charité
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
XXXIV. – Motifs d'aider les âmes. – Excellence de cette œuvre. –
Pêcheurs ou Âmes du Purgatoire ?
Il est rapporté dans les Chroniques des Frères-Prêcheurs
(Cf. Rossign. Merv. 1), qu'une vive controverse s'éleva entre deux religieux de
cet Ordre, Frère Benoît et Frère Bertrand, au sujet des suffrages pour les
défunts. En voici l'occasion. Le Frère Bertrand célébrait souvent la sainte
Messe pour les pécheurs, et faisait pour leur conversion de continuelles
oraisons, jointes à des pénitences rigoureuses ; mais rarement on le voyait
célébrer en noir pour les défunts. Le Frère Benoît, qui avait une grande
dévotion pour les âmes du purgatoire, ayant remarqué sa conduite, lui demanda
pourquoi il en agissait ainsi ?
"Parce que les
âmes du purgatoire sont sûres de leur salut, répondit-il ; tandis que les
pécheurs sont exposés continuellement à tomber en enfer. Quel état plus triste
que celui d'une âme en état de péché mortel ? Elle est dans l'inimitié de Dieu
et dans les chaînes du démon ; sus-
246
pendue sur l'abîme de l'enfer par le fil si fragile de la
vie, qui peut se rompre à tout moment. Le pécheur marche dans la voie de la
perdition : s'il continue d'avancer, il tombera dans l'abîme éternel. Il faut
donc venir à son aide, le préserver de ce malheur suprême en opérant sa
conversion. D'ailleurs n'est-ce pas pour sauver les pécheurs que le Fils de
Dieu est venu sur la terre et qu'il est mort sur la croix ? Aussi S. Denis nous
assure-t-il, que ce qu'il y a de plus divin
246
dans les choses divines, c'est de travailler avec Dieu à
sauver les pécheurs. – Quant aux âmes du purgatoire, il n'y a plus à travailler
à leur salut, puisque leur salut éternel est assuré. Elles souffrent, il est
vrai, elles sont en proie à de grands tourments, mais elles n'ont rien à
craindre pour l'enfer, et leurs souffrances finiront. Les dettes qu'elles ont
contractées s'acquittent chaque jour, et bientôt elles jouiront de la lumière
éternelle ; tandis que les pécheurs sont continuellement menacés de la
damnation, malheur suprême, le plus effroyable qui puisse arriver à une
créature humaine."
- "Tout ce que
vous venez de dire est vrai, repartit le frère Benoît ; mais n'y a-t-il pas une
autre considération à faire ? Si les pécheurs sont esclaves de Satan, c'est
qu'ils le veulent bien : leurs chaînes sont volontaires, il dépend d'eux de les
briser ; tandis que les pauvres âmes du purgatoire ne peuvent que gémir et
implorer le secours des vivants. Il leur est impossible de briser les fers qui
les tiennent enchaînées dans les flammes expiatrices. – Supposez que vous
rencontriez deux pauvres qui vous demandent l'aumône : l'un est estropié et
perclus de tous ses membres, absolument incapable de rien faire pour gagner sa
vie ; l'autre au contraire, bien que dans une grande détresse, est jeune et
vigoureux. Tous deux implorent votre charité : auquel croirez-vous devoir
donner la meilleure part de vos aumônes ?
- "A celui qui
ne peut point travailler, répondit le Frère Bertrand.
247
- "Hé bien, mon
Père, continua Benoît, les âmes du purgatoire sont dans ce cas : elles ne
peuvent plus s'aider elles-mêmes. Le temps de la prière, de la confession et
des bonnes œuvres est passé pour elles : nous seuls pouvons les soulager. Il
est vrai d'autre part, qu'elles souffrent pour leurs fautes passées, mais ces
fautes elles les pleurent et les détestent ; elles sont dans la grâce de Dieu
et les amies de Dieu : tandis que les pécheurs sont des rebelles, des ennemis
du Seigneur. Certes nous devons prier pour leur conversion, mais sans préjudice
de ce que nous devons aux âmes souffrantes, si chères au Cœur de Jésus. Ayons
pitié des pécheurs, mais n'oublions pas qu'ils ont à leur disposition tous les
moyens de salut : ils peuvent et ils doivent se soustraire au péril de la
damnation qui les menace. Ne vous semble-t-il pas que les âmes souffrantes sont
dans une nécessité plus grande et méritent la meilleure part de notre charité
?"
Malgré la force de
ces raisons, le Frère Bertrand persista dans sa première idée, et dit que
l'œuvre capitale était de sauver les pécheurs. Dieu permit que la nuit suivante
une âme du purgatoire lui fit éprouver durant quelque temps les peines qu'elle
souffrait elle-même : elles étaient si terribles qu'il lui semblait impossible
de les supporter. Alors, comme dit Isaïe, le tourment lui donna l'intelligence
: Vexatio intellectum dabit (Isaïe XXVIII, 19), et il comprit qu'il devait
faire davantage pour les âmes souffrantes. Dès le lendemain matin, la
compassion dans le cœur et les larmes aux yeux, il monta au saint autel revêtu
de l'ornement noir et offrit le sacrifice pour les défunts.
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XXXVI. – Motifs d'aider les âmes. – Liens intimes qui nous unissent à
elles. – Piété filiale. –
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XXXVII. – Motifs d'aider les âmes. – Facilité de les secourir
La servante de Dieu Marie Villani, de l'Ordre de S.
Dominique, dont la vie a été écrite par le Père Marchi (Cf. Rossig. Merv. 41),
s'appliquait nuit et jour à pratiquer des œuvres satisfactoires en faveur des
défunts. ----Sa charité envers les âmes ne se bornait point à des prières et des
jeûnes, elle désira endurer elle-même une partie de leurs souffrances. Comme
elle priait un jour
dans cette intention, elle fut ravie en esprit et conduite
en purgatoire. Là parmi la multitude des âmes souffrantes, elle en vit une plus
cruellement tourmentée que les autres et qui lui inspira la plus vive
compassion.
"Pourquoi, lui demanda-t-elle, avez-vous à souffrir des
peines si atroces ? Ne recevez-vous point de soulagement ? – Je suis,
répondit-elle, depuis fort longtemps en ce lieu, endurant des tourments
effroyables en punition de mes vanités passées et de mon luxe scandaleux. Je
n'ai pas obtenu jusqu'à cette heure, le moindre soulagement, parce que le
Seigneur a permis que je fusse oubliée de mes parents, de mes enfants, de toute
ma famille et de mes amis : ils ne font pour moi aucune prière. Quand j'étais
sur la terre, livrée aux toilettes immodérées, aux pompes mondaines, aux fêtes
et aux plaisirs, je n'avais de Dieu et de mes devoirs qu'un rare et stérile
souvenir. Les seules préoccupations sérieuses de ma vie, étaient d'accroître le
renom et les richesses périssables des miens. J'en suis bien punie, vous le
voyez, puisqu'ils ne m'accordent pas un souvenir."
Ces paroles firent
sur Marie Villani une douloureuse impression. Elle pria cette âme de lui
communiquer une partie de ce qu'elle souffrait. A l'instant même il lui
semblait qu'on la touchait au front avec un doigt de feu, et la douleur qu'elle
en éprouva fut si forte, si aigüe, qu'elle la fit revenir de son extase. La
marque lui en resta au front si profondément imprimée, qu'on la voyait encore
deux mois après, et elle lui causait une douleur insupportable. La servante de
Dieu offrit cette douleur, avec des prières et d'autres œuvres, pour l'âme qui
lui avait parlé. Cette âme lui apparut au bout de deux mois, et lui dit que,
délivrée par son intercession, elle montait au ciel. Dès ce moment, la brûlure
du front s'effaça pour toujours.
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XXXVIII. – Motifs. – Exemple des saints personnages.
Déjà nous avons parlé du Père Jean-Eusèbe Nierembert, Jésuite
espagnol, également célèbre par les ouvrages de piété qu'il a publiés et par
ses éclatantes vertus. Sa dévotion envers les âmes ne se contentait pas de
sacrifices et de prières fréquentes ; elle le portait à souffrir pour elles,
avec une générosité qui allait jusqu'à l'héroïsme. Il y avait à la cour de
Madrid, parmi ses pénitentes, une Dame de qualité, qui, sous sa sage direction,
était parvenue à une haute vertu au milieu du monde ; mais elle était
tourmentée d'une crainte excessive de la mort, dans la perspective du
purgatoire qui devrait la suivre. Elle tomba dangereusement malade, et ses
craintes redoublèrent au point qu'elle en perdait presque ses sentiments
chrétiens. Le saint confesseur eut beau
user de toutes les industries de son zèle, il ne put réussir
à la calmer, ni même à lui faire recevoir les derniers sacrements.
Pour comble de
malheur, elle perdit tout à coup connaissance, et fut bientôt réduite à la
dernière extrémité. Le Père, justement alarmé du péril où se trouvait cette
âme, se retira dans une chapelle voisine, près de la chambre de la moribonde.
Il y offrit le saint Sacrifice avec une grande ferveur pour obtenir à la malade
le temps de se reconnaître, et de recevoir en pleine liberté d'esprit les
sacrements de l'Eglise. En même temps, poussé par une charité vraiment
héroïque, il s'offrit en victime à la justice divine, pour souffrir lui-même en
cette vie, les peines réservées à cette pauvre âme dans l'autre.
Sa prière fut
agréable à Dieu. La messe était à peine achevée, que la malade revint à elle,
et se trouva toute changée : ses dispositions étaient si bonnes, qu'elle
demanda elle-même les sacrements, et les reçut avec la plus édifiante ferveur.
Son confesseur lui ayant dit ensuite qu'elle n'avait plus à craindre le purgatoire,
elle expira, le sourire sur les lèvres, dans la plus parfaite tranquillité.
A partir de cette
heure, le Père Nieremberg fut accablé de toutes sortes de peines dans son corps
et dans son âme : pendant seize ans qu'il vécut encore, son
255
existence ne fut plus qu'un martyre et un rigoureux
purgatoire. Aucun remède naturel ne pouvait soulager ses douleurs : son unique
adoucissement était le souvenir de la sainte cause pour laquelle il les
endurait. Enfin la mort vint mettre un terme à ses prodigieuses souffrances, et
en même temps, on est bien fondé à le croire, lui ouvrir la porte du paradis :
car il est écrit : Bienheureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904)
Le Dogme du Purgatoire
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XXXIX. – Motifs, stimulants de la dévotion envers les âmes. –
Exemples de générosité.
L'abbé Louvet, que nous avons cité plus haut, rapporte un
autre trait qui mérite de trouver ici sa place. Il s'agit d'un homme de
condition pauvre, qui fit une libéralité en faveur de la Propagation de la foi,
mais dans des circonstances qui ont rendu cet acte particulièrement précieux
pour le besoin futur de son âme au purgatoire.
Un pauvre portier de
séminaire avait, durant sa longue vie, amassé sou par sou la somme de huit
cents francs. N'ayant pas de famille, il destinait cet argent à faire dire des
messes après sa mort. Mais que ne peut la charité dans un cœur embrasé de ses
saintes flammes ? Un jeune prêtre se préparait à quitter le séminaire pour
entrer aux Missions étrangères. Le pauvre vieillard, apprenant cette nouvelle,
fut inspiré de lui donner son petit trésor pour l'œuvre si belle de la
Propagation de la foi. Il le prit donc en particulier et lui dit : "Cher
Monsieur, "je vous prie d'accepter cette petite aumône pour vous aider
dans l'œuvre de la "propagation de l'Evangile. Je l'avais réservée pour
faire dire des messes après "ma mort ; mais j'aime mieux rester un peu
plus longtemps dans le purgatoire, et "que le nom du bon Dieu soit
glorifié." – Le séminariste était ému jusqu'aux larmes. Il voulait ne pas
accepter l'offrande trop généreuse de ce pauvre homme ; mais celui-ci insista
tellement qu'il y aurait eu cruauté à lui infliger un refus.
A quelques mois de
là, ce bon vieillard mourait. Aucune révélation n'est venue annoncer ce qui lui
arriva dans l'autre monde. Mais en est-il besoin ? Ne connaissons-nous pas
assez le Cœur de Jésus, qui ne saurait se laisser vaincre en générosité ? Ne
comprenons-nous pas qu'un
Homme assez généreux pour se dévouer aux flammes du
purgatoire afin de faire connaître Jésus-Christ aux nations infidèles, aura
trouvé devant le Souverain Juge une abondante miséricorde ?
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904)
Le Dogme du Purgatoire
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XL. – Motifs d'aider les âmes du Purgatoire – Obligation, non seulement de charité, mais encore de justice.
. Il est arrivé à Milan, dit le P. Rossignoli (Merv. 20),
qu'une magnifique propriété, peu éloignée de la ville, fut toute ravagée par la
grêle, tandis que les champs voisins étaient restés complètement intacts. Ce
phénomène excita l'attention et l'étonnement : on se rappelait le fléau
d'Egypte, cette grêle qui ravagea les champs des Egyptiens et respecta la terre
de Gessen, habitée par les enfants d'Israël. On voyait ici un fléau semblable :
cette grêle étrange n'avait pu se renfermer si exactement dans les limites
d'une propriété unique, sans avoir obéi à une cause intelligente. On ne savait
comment expliquer ce mystère, lorsque l'apparition d'une âme du purgatoire fit
connaître que c'était un châtiment infligé à des enfants ingrats et coupables,
qui n'avaient pas exécuté la dernière volonté de leur père relativement à des
œuvres pies.
On sait que dans tous
les pays, dans toutes les localités on parle de maisons hantées, rendues
inhabitables, au grand détriment de leurs propriétaires : or quand on va au
fond des choses, on trouve généralement une âme oubliée des siens, et qui
réclame l'acquittement des suffrages qui lui sont dus. Ne soyons pas crédules
et faisons aussi large que l'on voudra la part de l'imagination, de l'illusion,
de la fourberie même ; il restera toujours assez de faits parfaitement prouvés,
pour apprendre aux héritiers sans entrailles comment Dieu punit, même dès cette
vie, ces procédés injustes et sacrilèges.
Le trait suivant,
emprunté à Thomas de Cantimpré (Rossignoli, Merv. 15), fait bien ressortir
combien sont coupables aux yeux de Dieu les héritiers injustes envers les
défunts. Pendant les guerres de Charlemagne, un valeureux soldat avait servi de
longues années dans des charges importantes et honorables. Sa vie avait été
celle d'un chrétien : content de sa paye, il s'interdisait tout acte de
violence, et le tumulte des camps ne lui faisait omettre aucun de ses devoirs
essentiels ; il avait toutefois commis quantité de petites
fautes, ordinaires aux gens de sa profession. Etant arrivé à un âge fort
avancé, il tomba malade ; et voyant approcher la mort, il appela auprès de son
lit un neveu orphelin, dont il s'était fait le père, et lui exprima ses
dernières volontés. "Mon fils, lui dit-il, vous "savez que je n'ai
pas de richesses à vous léguer : je n'ai que mes armes et mon "cheval. Mes
armes seront pour vous. Quant au cheval, lorsque j'aurai rendu "mon âme à
Dieu, vous le vendrez et vous en partagerez le prix entre les prêtres "et
les pauvres, afin que les premiers offrent pour moi le divin sacrifice, et que
"les autres me secourent de leurs prières."
Le neveu pleura et
promit d'exécuter ponctuellement, sans retard, ce que demandait de lui son
oncle et son bienfaiteur. Le vieillard étant mort bientôt après, l'héritier
prit les armes, et emmena le cheval. C'était un animal fort beau et d'un grand
prix. Au lieu de le vendre aussitôt, selon la dernière volonté du défunt, il
commença par s'en servir pour quelques petits voyages ; et comme il en était
fort satisfait, il désirait ne pas s'en priver de sitôt. Il différa donc, sous
le double prétexte que rien ne pressait d'exécuter si promptement sa promesse,
et qu'il pouvait attendre une bonne occasion pour obtenir peut-être un meilleur
prix. En tardant ainsi de jour en jour, de semaine en semaine, de mois en mois,
il finit par étouffer les réclamations de sa conscience et oublia l'obligation sacrée
qu'il avait à remplir envers l'âme de son bienfaiteur.
Six mois s'étaient
éculés, lorsqu'un matin le défunt lui apparut et lui adressa les plus sévères
reproches. "Malheureux, lui dit-il, tu as oublié l'âme de "ton oncle
; tu as violé l'engagement sacré que tu avais pris à mon lit de mort. "Où
sont les saintes messes que tu devais faire offrir, où sont les aumônes que tu
"devais distribuer aux pauvres pour mon âme ? A cause de ta cou-
"pable négligence, j'ai souffert dans le purgatoire des
tourments inouïs. Enfin, "Dieu a eu pitié de moi : aujourd'hui même
j'entre dans la félicité des saints.
"Mais toi, par
un juste jugement de Dieu, tu mourras dans peu de jours, et "tu subiras en
ma place les peines, qui me fussent restées à subir, si Dieu n'eût "pas
usé d'indulgence à mon égard. Tu souffriras tout le temps dont Dieu m'a fait
"grâce ; après quoi, tu commenceras les expiations dues à tes propres
fautes."
Quelques jours après
le neveu tomba gravement malade. Aussitôt il appela un prêtre, raconta sa
vision et se confessa avec beaucoup de larmes. "Je mourrai "bientôt,
dit-il, et j'accepte la mort des mains de Dieu comme un châtiment que "je
n'ai que trop mérité." – Il expira en effet dans ces sentiments d'un
humble repentir : ce n'était que la moindre partie de la peine qui lui avait
été annoncée en punition de son injustice ; on frémit en pensant à la seconde
qu'il allait subir dans l'autre vie.
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904)
Le Dogme du Purgatoire
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XLI. – Motif de justice. – – Restitutions déguisées. – Non-exécution des dernières
volontés.
S. Bernardin de Sienne rapporte que deux époux, qui
n'avaient pas d'enfants, firent une convention pour le cas où l'un d'eux
viendrait à mourir : le survivant devait distribuer le bien laissé par le
défunt en aumônes, pour le repos de son âme. Le mari mourut le premier, et sa
veuve négligea de remplir sa promesse. La mère de cette veuve vivait encore :
le défunt lui apparut, la priant d'aller trouver sa fille, pour la presser au
nom de Dieu de remplir son engagement. "Si elle diffère, ajouta-t-il, de
264
"distribuer en aumônes la somme que j'ai destinée aux
pauvres, dites-lui de la "part de Dieu que, dans trente jours, elle sera
frappée de mort subite." – Quand la veuve impie entendit ce grave
avertissement, elle osa le traiter de rêverie, et persista dans sa sacrilège
infidélité. Trente jours s'écoulèrent et la malheureuse étant montée à une
chambre haute, tomba d'une fenêtre et se tua sur le coup.
Les injustices envers les défunts, dont nous parlons, et les
manœuvres frauduleuses par lesquelles on se soustrait à l'exécution des legs
pieux, sont des péchés graves, des crimes qui méritent l'enfer. A moins d'en
faire une sincère confession et en même temps une due restitution, ce n'est pas
en purgatoire, mais en enfer, qu'on en subira le châtiment.
Hélas ! Oui,
c'est surtout dans l'autre vie que la justice divine punira comme ils le
méritent les coupables détenteurs du bien des morts. Un jugement sans
miséricorde, dit l'Esprit-Saint, attend celui qui a été sans miséricorde
(Jacob. II, 13)
Ce crime, comme nous avons dit plus haut, est d'autant plus
grave, que dans bien des cas les suffrages que le défunt avait demandés pour
son âme, ne sont, au fond, que des restitutions déguisées. C'est là ce que les
familles ignorent trop souvent. On trouve très-commode de parler de captations
et d'avidité cléricale ; on fait casser un testament sous ces beaux prétextes ;
et bien souvent, le plus souvent peut-être, il s'agissait d'une restitution
nécessaire. Le prêtre n'était que l'intermédiaire de cet acte indispensable,
obligé au secret le plus absolu, en vertu de son ministère sacramentel.
Expliquons-nous plus clairement. Un mourant a commis des
injustices durant sa vie : cela arrive plus fréquemment qu'on ne pense, même à
des très-honnêtes gens selon le monde. Au moment de paraître devant Dieu, ce
pécheur se confesse : il veut réparer, comme il le doit, tous les préjudices
qu'il a causés au prochain ; mais le temps lui manque pour le faire lui-même,
et il ne veut pas révéler à ses enfants ce triste secret. Que fait-il ? Il
couvre sa restitution sous le voile d'un legs pieux.
Or si ce legs n'est
pas acquitté, et conséquemment si l'injustice n'est pas réparée, que deviendra
l'âme du défunt ? Sera-t-elle retenue au purgatoire indéfiniment ? Nous ne connaissons
pas toutes les lois de la divine justice, mais des apparitions nombreuses
témoignent dans ce sens : "toutes déclarent qu'elles ne peuvent être
admises au séjour de la béatitude, tant que la justice reste lésée." –
D'ailleurs ces âmes ne sont-elles pas coupables d'avoir différé jusqu'à leur
mort une restitution à laquelle elles étaient obligées depuis longtemps ? Et si
maintenant leurs héritiers négligent de le faire pour elles, n'est-ce, pas une
déplorable conséquence de leur propre péché, de leurs délais coupables ? C'est
par leur faute qu'il reste dans leur famille du bien mal acquis, et ce bien ne
cesse de crier, tant que restitution n'est pas faite. Res clamat domino, le
bien d'autrui crie vers son maître légitime, il crie contre son injuste détenteur....
Que
si, par le mauvais vouloir des héritiers, la restitution ne devait jamais se
faire, il est clair que cette âme ne saurait rester toujours en purgatoire ;
mais dans ce cas, un long retard à son entrée dans le ciel semble être le juste
châtiment d'une injustice, que cette âme infortunée a rétractée, il est vrai,
mais dont elle avait posé la cause toujours subsistance et toujours efficace
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904)
Le Dogme du Purgatoire
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XLII. – Motif de justice. – Larmes stériles. – Thomas de Cantimpré
et son aïeule.
. Il y a un autre devoir de stricte justice qui regarde les
enfants : ils sont obligés de prier pour leurs parents défunts. Réciproquement,
les parents à leur tour sont tenus de droit naturel à ne pas oublier devant
Dieu ceux de leurs enfants qui les ont précédés dans l'éternité. Hélas ! Il y a
des parents qui sont inconsolables de la mort d'un fils, d'une fille bien-aimée
; et qui, au lieu de prières, ne leur donnent que des larmes stériles. Ecoutez
ce que raconte à ce sujet Thomas de Cantimpré (Rossignoli, Merv. 68) : le fait
était arrivé dans sa propre famille.
La grand'mère de
Thomas avait perdu un fils, sur lequel elle avait fondé les plus belles
espérances. Jour et nuit, elle le pleurait et ne voulait recevoir aucune
consolation. Dans l'excès de sa tristesse, elle oubliait le grand devoir de
l'amour chrétien, et ne songeait pas à prier
pour cette âme si chère. Aussi, au milieu des flammes du
purgatoire, le malheureux objet d'une tendresse stérile se désolait de ne
recevoir aucun soulagement dans ses souffrances. Dieu eut enfin pitié de lui.
Un jour au plus fort
de sa douleur, cette femme reçut une vision miraculeuse. Elle vit au milieu
d'une belle route une procession de jeunes gens, gracieux comme des anges, qui
s'avançaient pleins de joie vers une cité magnifique. Elle comprit que
c'étaient des âmes du purgatoire faisant leur entrée dans le ciel. Elle regarde
avec avidité pour voir si dans leurs rangs elle ne découvrirait pas son cher
fils. Hélas ! L'enfant n'y était point ; mais elle l'aperçut qui venait, bien
loin derrière tous les autres, triste, souffrant, fatigué, et les vêtements
trempés d'eau. "O cher objet de mes douleurs, lui cria-t-elle, pourquoi
"donc restes-tu en arrière de cette brillante troupe ? Je voudrais te voir
à la tête "de tes compagnons."
-"O ma mère,
répond l'enfant d'une voix triste, c'est vous, ce sont les "larmes que
vous versez sur moi, qui trempent et souillent mes vêtements, qui
"retardent mon entrée dans la gloire. Cessez donc de vous livrer à une
douleur "aveugle et stérile. Ouvrez votre cœur à des sentiments plus
chrétiens. S'il est "vrai que vous m'aimez, soulagez-moi dans mes
souffrances : appliquez-moi "quelque indulgence, faites des prières, des
aumônes pour moi, obtenez-moi les "fruits du saint Sacrifice. Voilà
comment vous me témoignerez votre amour ; "c'est par là que vous me
délivrerez de la prison où je gémis, et que vous "m'enfanterez à la vie
éternelle, bien plus désirable que la vie terrestre que vous "m'aviez
donnée."
La vision disparut
alors ; et cette mère rappelée ainsi aux vrais sentiments chrétiens, au lieu de
se livrer à une douleur immodérée, s'appliqua aux bonnes œuvres qui devaient
soulager l'âme de son fils.
La grande cause des
oublis, de l'indifférence, de la négligence coupable et de l'injustice envers
les défunts,
c'est le manque de foi. Aussi voit-on ces vrais chrétiens
que l'esprit de foi anime, faire les plus nobles sacrifices pour les âmes de
leurs défunts. Pénétrant du regard dans le lieu des expiations, considérant les
rigueurs de la divine justice, écoutant la voix des défunts qui implorent leur
pitié, ils ne songent qu'à les secourir, et ils regardent comme le premier et
le plus saint de tous leurs devoirs de procurer à leurs parents et amis défunts
le plus de suffrages possibles, selon les moyens de leur état. Heureux ces
chrétiens : ils montrent leur foi par leurs œuvres, ils sont miséricordieux, et
ils obtiendront à leur tour miséricorde.
La bienheureuse
Marguerite de Cortone avait été d'abord une grande pécheresse ; mais s'étant
convertie sincèrement, elle effaça ses désordres passés par de grandes
pénitences et par des œuvres de miséricorde. Sa charité envers les âmes ne
connaissait point de bornes : elle sacrifiait tout, temps, repos,
satisfactions, pour obtenir de Dieu leur délivrance. Comprenant que la piété
bien entendue envers les morts a pour premier objet les parents, son père et sa
mère étant morts, elle ne cessa d'offrir pour eux ses prières, ses
mortifications, ses veilles, ses souffrances, ses communions, les messes
auxquelles elle avait le bonheur d'assister. Or, pour la récompenser de sa
piété filiale, Dieu lui fit connaître que par tous ses suffrages elle avait
abrégé les longues souffrances que ses parents auraient dû endurer au
purgatoire, qu'elle avait obtenu leur délivrance complète et leur entrée dans
le paradis.
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904)
Le Dogme du Purgatoire
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XLIII. – Motif de justice. – Devoirs envers les parents défunts. –Prière pour les parents défunts
Sainte Catherine de Sienne (30 avril) nous a donné un
exemple semblable. Voici comment il est rapporté par son historien, le B.
Raymond de Capoue. "La servante de Dieu, écrit-il, avait un zèle ardent
pour le salut des âmes. Je dirai d'abord ce qu'elle fit pour son père, Jacomo,
dont nous avons déjà parlé. Cet excellent homme avait reconnu la sainteté de sa
fille, et il était rempli pour elle d'une respectueuse tendresse ; il
recommandait à tout le monde dans la maison, de ne jamais la contrarier en
rien, et de la laisser pratiquer ses bonnes œuvres comme elle le voudrait.
Aussi l'affection qui unissait le père et la fille augmentait tous les jours.
Catherine priait sans cesse pour le salut de son père ; Jacomo se réjouissait
saintement des vertus de sa fille, et comptait bien, par ses mérites, obtenir
grâce devant Dieu.
"La vie de
Jacomo approcha enfin de son terme, et il se mit au lit, très-gravement malade.
Dès que sa fille le vit dans cet état, elle eut, selon son habitude, recours à
la prière, et demanda à son céleste Epoux de guérir celui
qu'elle aimait tant. Il lui fut répondu que Jacomo était sur
le point de mourir, et qu'il lui était utile de ne pas vivre davantage.
Catherine alors se rendit près de son père et trouva son esprit si parfaitement
disposé à quitter le monde sans y rien regretter, qu'elle en remercia Dieu de
tout son cœur.
"Mais son
affection filiale n'était pas satisfaite ; elle se remit en prière pour obtenir
de Dieu, source de toute grâce, de vouloir bien, non seulement pardonner à
son père toutes ses fautes, mais encore, à l'heure de sa
mort, le conduire au ciel, sans le faire passer par les flammes du purgatoire.
Il lui fut répondu que la justice ne pouvait perdre ses droits, et qu'il
fallait que l'âme fût parfaitement pure pour jouir des splendeurs de la gloire.
"Ton père, dit Notre-Seigneur, a bien "vécu dans l'état du mariage,
il a fait beaucoup de choses qui m'ont été "agréables, et je lui sais gré
surtout de sa conduite envers toi ; mais ma justice "demande que son âme
passe par le feu, pour se purifier des souillures qu'elle a "contractées
dans le monde." – "O mon aimable Sauveur, répondit Catherine,
"comment supporter la pensée de voir tourmenter dans des flammes si
cruelles, "celui qui m'a nourrie, qui m'a élevée avec tant de soin, qui a
été si bon pour moi "pendant toute sa vie ! Je supplie votre infinie bonté
de ne pas permettre que son "âme quitte son corps, avant d'être, d'une
manière ou d'une autre, si parfaitement "purifiée, qu'elle n'ait pas
besoin de passer par le feu du purgatoire."
"Chose
admirable, Dieu céda à la prière et au désir de sa créature. Les forces de
Jacomo étaient éteintes, mais son âme ne pouvait partir tant que durait le
conflit entre Notre-Seigneur, qui alléguait sa justice, et Catherine, qui
invoquait sa miséricorde. Enfin, Catherine se mit à dire : "Si je ne puis
obtenir "cette grâce sans satisfaire à votre justice, que cette justice
s'exerce sur moi ; je "suis prête à souffrir pour mon père toutes les
peines que votre bonté voudra "bien m'envoyer." – Notre-Seigneur y
consentit. "Je veux bien, lui dit-il, à cause "de ton amour pour moi,
accepter ta proposition. J'exempte de toute expiation "l'âme de ton père ;
mais je te ferai souffrir à toi, tant que tu vivras, la peine qui "lui
était destinée." – Catherine, pleine de joie, s'écria : "Merci de
votre parole, "Seigneur, et que votre volonté s'accomplisse !"
"La sainte
retourna aussitôt près du lit de son père,
qui entrait en agonie ; elle le remplit de force et de joie,
en lui donnant, de la part de Dieu même, l'assurance de son salut éternel, et
elle ne le quitta que lorsqu'il eut rendu le dernier soupir.
"Au moment même
où l'âme de son père se sépara du corps, Catherine fut saisie de violentes
douleurs de côté, qui lui restèrent jusqu'à la mort, sans jamais lui laisser un
moment de relâche. Elle-même, ajoute le B. Raymond, me l'a bien souvent assuré,
et tous ceux qui l'approchaient en voyaient au dehors des preuves évidentes.
Mais sa patience était plus grande que son mal. Tout ce que
je viens de dire, je l'ai su de Catherine, lorsque, touché
de ses douleurs, je lui en demandai la cause. – Je dois ajouter que, au moment
où son père expirait, on l'entendit s'écrier, le visage tout joyeux et le
sourire sur les lèvres : "Que Dieu "soit béni ! Mon père, je voudrais
bien être comme vous." – Pendant qu'on célébrait ses funérailles et que
tous pleuraient, Catherine montrait une véritable allégresse. Elle consolait sa
mère et tout le monde, comme si cette mort lui eut été étrangère. C'est qu'elle
avait vu cette âme bien-aimée sortir triomphante de la prison de son corps, et
s'élancer sans obstacle dans l'éternelle lumière : cette vue l'avait inondée de
consolation, parce que peu de temps avant, elle avait elle-même goûté le
bonheur des clartés célestes.
"Admirons ici la
sagesse de la Providence : elle pouvait certainement purifier l'âme de Jacomo
d'une autre manière, et le faire entrer sur-le-champ dans la gloire, comme
l'âme du bon larron qui confessa Notre-Seigneur sur la croix ; mais elle voulut
que ce fût par les souffrances de Catherine qui le demandait : et cela non pas
pour l'éprouver, mais pour augmenter ses mérites et sa couronne. Il fallait que
cette sainte fille, qui aimait tant l'âme de son père, retirât de son amour
filial quelque récompense, et parce qu'elle avait préféré le salut de cette âme
à celui de son propre corps, les souffrances de son corps profi-
tèrent au bonheur de son âme. Aussi parlait-elle toujours de
ses douces, de ses chères souffrances ; et elle avait bien raison, puisque ces souffrances
augmentaient les douceurs de la grâce en cette vie, et les délices de la gloire
dans l'autre. – Elle m'a confié que, longtemps encore après sa mort, l'âme de
son père Jacomo se présentait sans cesse devant elle pour la remercier du
bonheur qu'elle lui avait procuré. Elle lui révélait beaucoup de choses
cachées, l'avertissait des pièges du démon, et la préservait de tout
danger."
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904)
Le Dogme du Purgatoire
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« Je ne me souviens pas, disait St Augustin, d’avoir jamais lu que celui qui prie volontiers pour les trépassés, ait eu une mort mauvaise ou douteuse. »
On raconte qu’une personne particulièrement amie des âmes du purgatoire avait consacré sa vie à les soulager. Etant arrivée à l’heure de sa mort, elle fut assaillie avec fureur par le démon qui la voyait sur le point de lui échapper. Il semblait que l’abîme tout entier ligué contre elle l’entourât de ses infernales cohortes. La mourante luttait depuis quelques temps au milieu des plus pénibles efforts, lorsque tout à coup elle vit entrer dans son appartement une foule de personnages inconnus, mais resplendissants de beauté, qui mirent en fuite le démon, et s’approchant de son lit, lui adressèrent des encouragements et des consolations toutes célestes. Poussant alors un profond soupir et transporté de joie, elle s’écria : « Qui êtes vous, qui êtes vous de grâce, vous qui me faites tant de bien ? » « Nous sommes des habitants du Ciel, que votre aide a conduit à la béatitude, et nous venons à notre tour et par reconnaissance, vous aider à franchir le seuil de ce lieu d’angoisses pour vous introduire dans les joies de la Sainte Cité. » A ces paroles, un sourire éclaira le visage de la mourante, ses yeux se fermèrent et elle s’endormit dans la paix du Seigneur. Son âme, blanche et pure comme une colombe, se présentant au Seigneur trouva autant de protecteurs et d’avocats qu’elle avait délivré d’âmes, et reconnue digne de la gloire, elle y entra comme en triomphe, au milieu des applaudissements et des bénédictions de tous ceux qu’elle avait tiré du purgatoire. Puissions nous avoir un jour le même bonheur !
Abbé Berlioux Un Mois avec nos amies : les âmes du Purgatoire
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XLVII. – Avantages. – Faveurs temporelles. –
XLIX. – Avantages. – Faveurs temporelles et spirituelles. –
Plusieurs
auteurs, dit le P.
Rossignoli (1), ont rapporté
le merveilleux secours que reçut des âmes du purgatoire Christophe Sandoval,
archevêque de Séville.
N'étant encore qu'un enfant, il
avait l'habitude de distribuer en
aumône pour les âmes une partie de
l'argent qu'on Iui donnait pour ses menus
plaisirs. Sa piété ne fit que
croître avec les années: il donnait en
vue des âmes tout ce dont
il pouvait disposer, jusqu'à se
river de mille choses qui
lui eussent été
utiles ou nécessaires.
Lorsqu'il
suivait les cours de l'Université de Louvain, il arriva
que les
lettres qu'il attendait d'Espagne,
restèrent en retard, et par
suite il
se trouva dépourvu d'argent, au
point de ne plus avoir de
quoi se nourrir.
En ce moment un pauvre lui demanda
l'aumône au nom des âmes du purgatoire:
et, ce qui ne lui était
jamais arrivé, il eut la douleur de la
devoir refuser.
Désolé de cet
incident, !l entra dans une église:
Si je ne puis pas donner
d'aumône, se disait-il, pour mes
pauvres âmes, je veux
du moins les aider
en priant pour elles. »
A peine avait-il fini sa prière, qu'au sortir de l'église il
fut abordé par un beau jeune
homme, en habit de
voyageur, qui le salua
avec une bienveillance respectueuse.
Christophe
éprouva un sentiment
de religieuse frayeur,
-,Ver". 43.
comme s'il eût été en présence d'un
esprit sous forme humaine..Mais
il fut bientôt rassuré
par son aimable
interlocuteur, qui lui parla avec
..la plus grande politesse du marquis de Dania, son père, de ses
parents, de Ses amis, absolument comme un
espagnol, qui arrivait
à l'heure même de
la Péninsule. II
finit par le
prier de venir avec lui à l'hôtel,
où ils pourraient dîner
ensemble et s'entretenir plus à l'aise.
Sandoval, qui n'avait
pas mangé de
la journée, accepta volontiers cette
offre gracieuse. Ils se mirent donc
à table et continuèrent à s'entretenir très amicalement ensemble.
Après le repas,
l'étranger remit à Sandoval une
certaine somme, qu'il lui pria d'accepter pour
en faire tel
usage qu'il lui plairait,
ajoutant qu'il se la ferait rendre, quand il voudrait par le marquis son père, en Espagne.
Puis, prétextant quelque affaire, il
se retira et Christophe ne le
revit jamais. Malgré toutes ses
informations au sujet de cet inconnu, il
ne parvint à aucun éclaircissement:
per- sonne, ni à Louvain
ni en Espagne, ne
l'avait vu, personne ne connaissait
un jeune homme
semblable. Quant à
l'argent, c'était exactement la somme
dont le pieux Christophe avait besoin pour attendre
ses lettres en
retard; et jamais cet argent ne fut
réclamé auprès de sa
famille.
Voici comment un
saint religieux de la Compagnie
de Jésus, sut reconnaître après
sa mort, les services du médecin Verdiano qui
l'avait traité dans sa
dernière maladie. Le frère coadjuteur François La qui était mort au collège
de Naples en 1098. C'était un
homme de
Dieu, plein de charité, de
patience et d'une tendre dévotion
envers la Sainte Vierge. Quelque temps
après sa mort, le docteur Verdiano,
entra d'assez bon matin dans l'église
(1iMalvenda, an.
1241.
du collège pour entendre
la messe avant
de commencer ses visites. C'était le
jour où' l'on célébrait les
obsèques du roi Philippe
il, décédé quatre mois auparavant. Au moment
où, sortant de l'église,
il prenait de l'eau bénite, un
religieux se présente à
lui et demande pourquoi on avait dressé le catafalque
et quel service on allait
célébrer? - C'est celui du roi Philippe il, répondit-il.
En même temps Verdiano, étonné qu'un religieux fit cette question
à un étranger, et ne distinguant point dans cet endroit
peu éclairé les traits
de son interlocuteur,
demanda qui il était? -
« Je suis, répondit-il, le frère François Lacci, à qui vous avez
donné vos soins
durant ma maladie. » - Le docteur
le regarde attentivement et reconnait parfaitement les traits
de Lacci. Stupéfait et saisi: « Mais,
lui dit-il, vous êtes
mort de cette maladie!
Vous souffrez donc au purgatoire et vous
venez demander des suffrages.
- Béni soit le Seigneur, je n'ai plus ni douleur ni
tristesse; je n'ai plus
besoin de suffrages:
Je suis
dans les joies
du paradis. -Et le roi Philippe il,
est-il aussi déjà au ciel? -
Oui il y est; mais
placé au-dessous de moi, autant,
qu'il était élevé
au-dessus de moi sur la terre. Pour vous, docteur,
ajouta Lacci, où comptez-vous aller
faire votre première visite
aujourd'hui? Verdiano lui ayant
répondu qu'il allait de ce pas chez
le patricien di Maio, fort
,malade alors, Lacci l'avertit de prendre
garde à un grave danger qui le menaçait
à la porte de cette maison. En
effet, le médecin trouva en cet endroit une grande pierre placée de
façon, qu'en la heurtant il eût pu faire une chute mortelle (1).
- Cette circonstance
matérielle semble avoir été
ménagée par la Providence, pour prouver à Verdiano qu'il n'avait
pas été
le jouet d'une illusion.
(1) Schinosi,
Istoria della C. D. J. Napoli.
Le trait suivant est rapporté par l'abbé Postel, traducteur du P.Rossignoli. Il le dit arrivé à Paris vers 1827, et l'a inséré dans les Merveilles du purgatoire, sous le numéro 51.,. .
Une pauvre servante, élevée chrétiennement dans son village, avait adopté la sainte pratique de faire dire chaque mois, sur ses modiques épargnes, une messe pour les âmes souffrantes. Amenée avec ses maîtres dans la capitale, elle n'y manqua pas une seule fois, se faisant d'ailleurs une loi d'assister elle-même au divin sacrifice, et d'unir ses prières à celles du prêtre, spécialement en faveur de l'âme dont l'expiation avait plus besoin que de peu de chose pour être achevée. C'était sa demande ordinaire. Dieu l’éprouva bientôt par une longue maladie, qui (1) Voir Rossignoli Merv.16
non seulement la fit cruellement souffrir, mais lui fit perdre sa place et épuiser ses dernières ressources.
Le jour où elle put sortir de l'hospice, il ne lui restait que vingt sous pour tout argent. Après avoir fait au ciel une prière pleine de confiance, elle se mit en quête d'une condition. On lui avait parlé d'un bureau de placement à l'autre extrémité de la ville, et elle s'y rendait, lorsque l'église de Saint-Eustache se trouvant sur sa route, elle y' entra. La vue d'un prêtre à l'autel lui rappela qu'elle avait manqué, ce mois à sa messe ordinaire des défunts, et que ce jour était précisément celui, où depuis bien des années elle s'était procuré cette consolation. Mais comment faire? Si elle se dessaisissait de son dernier franc, il ne lui resterait pas même de quoi apaiser sa faim.
Ce fut un combat entre sa dévotion et la prudence humaine. La dévotion l’emporta .
« Après tout, se dit-elle, le bon Dieu voit que c'est pour lui, et il ne saurait m'abandonner! »
- Elle entre à la sacristie, remet son offrande pour une messe, puis assiste à cette messe avec sa ferveur accoutumée.
Elle continuait sa route, quelques instants après, pleine d'une inquiétude que l'on comprend. Dénuée de tout absolument, que faire si un emploi lui manque? Elle était dans ces pensées, lorsqu'un jeune homme pâle, d'une taille élancée, d'un maintien distingué, s'approche d'elle et lui dit: «Vous cherchez une place?- Oui, monsieur.- Eh bien, allez à telle rue, tel numéro, chez Madame…je crois que vous lui conviendrez, et que vous serez bien là. » - Ayant dit ces mots, il disparut dans la foule des passants, sans attendre les remerciements que la pauvre fille lui adressait.
Elle se fait indiquer la rue, reconnaît le numéro et monte à l'appartement. Une domestique en sortait, tenant un paquet sous le bras, et murmurant des paroles de plainte et de colère. - IX Madame y est-elle? demanda la nouvelle venue. - -« Peut-être oui, peut-être non,
» répond l'autre; que m'importe? Madame ouvrira elle- même, si cela lui convient: je n'ai plus à m'en mêler.
» Adieu.» Et elle descend. Notre pauvre fille sonne en tremblant, et une voix douce lui dit d'entrer. Elle se trouve en face d'une Dame âgée, d'un aspect vénérable, qui l'encourage à exposer sa demande. - «Madame, dit la servante, j'ai appris ce matin que vous aviez besoin d'une femme de chambre, et je viens m'offrir à vous, on m'a assuré que vous m'accueilleriez avec bonté. - Mais, ma chère enfant, ce que vous dites là est fort extraordinaire.. Ce matin je n'avais besoin de personne; depuis une demi-heure seulement j'ai chassé une insolente domestique, et il n'est pas une âme au monde, hors elle et moi, qui le sache encore. Qui donc vous envoie? - C'est un monsieur, Madame, un jeune monsieur que j'ai rencontré dans la rue, qui m'a arrêtée pour cela, et j'en ai béni Dieu. car il faut absolument que je sois placée aujour-d'hui: il ne me reste pas un sou.»
La vieille Dame ne pouvait comprendre quel était ce personnage et se perdait en conjectures, lorsque la servante, levant les yeux au-dessus d'un meuble du petit salon, aperçut un portrait. « Tenez, Madame, dit-elle aussitôt, ne cherchez pas plus longtemps: voilà exactement la figure du jeune homme qui m'a parlé: c'est de sa part que je viens...»
A ces mots, la Dame pousse un grand cri et semble prête à perdre connaissance: Elle se fait redire toute cette histoire, celle de la dévotion aulx âmes du purgatoire, de la messe du matin, de la rencontre de l'étranger; puis se jetant au cou de la pauvre fille, elle l'embrasse avec effusion, et lui dit:« Vous ne serez point ma servante, vous êtes dès ce moment ma fille! C'est mon fils, mon fils unique que vous avez vu: mon fils mort depuis deux ans, qui vous a dû sa délivrance, je n'en puis douter, et à qui Dieu a permis de vous envoyer ici. Soyez donc
» bénie, et prions désormais ensemble pour tous ceux qui souffrent avant d'entrer dans la bienheureuse éternité. »
Freyssen.
Le Père Jacques Munford, de la Compagnie de Jésus, né en Angleterre en 1605, et qui combattit pendant quarante ans pour la cause de l'Église, dans ce pays livré à l'hérésie, avait composé sur le purgatoire un ouvrage remarquable (1), qu'il fit imprimer à Cologne par Guillaume Freyssen, éditeur catholique et bien connu. Ce livre se répandit beaucoup, fit un grand bien dans les âmes, et l'éditeur Freyssen fut un de ceux qui en tira les plus grands avantages. Voici ce qu'il écrivit au Père Munford en 1649.
Je Vous écris, mon Père, pour vous faire part
de la double et miraculeuse guérison de mon fils et
de ma femme. Pendant les jours
de fête où mon magasin était
fermé, je me mis à lire le
livre dont vous m'avez confié l'impression: De la
miséricorde à exercer envers les
âmes du purgatoire. J'étais tout pénétré
encore de cette
lecture, quand on vint m'avertir
que mon
jeune fils, âgé de
quatre ans, éprouvait les
premiers symptômes d'une
grave maladie. Le mal
empira promptement, les médecins désespéraient, et
déjà on songeait aux préparatifs de l'enterrement La
pensée me vint alors que je
pourrais peut-être le sauver en faisant
un vœu en faveur
des âmes du purgatoire.
» Je me rendis donc à
l'église de grand matin,
et je suppliai avec ferveur le
bon Dieu d'avoir pitié de moi, m'engageant par
vœu à distribuer gratuitement
cent exemplaires de votre
livre aux ecclésiastiques et
aux religieux, afin de
leur rappeler avec quel zèle
ils doivent s'intéresser aux membres
de l'Église souffrante,
et quelles sont les meilleures pratiques pour
s'acquitter de ce
devoir.
J'étais, je l'avoue,
plein d'espoir. De retour à la
maison, je trouvai l'enfant en meilleur état. li
demandait déjà de la nourriture,
bien que, depuis plusieurs
jours, il
1) De la charité
envers les défunts.
Ce livre a été traduit
en français par le P. Marcel
Bouix.
n'eût pu
avaler une seule
goutte de liquide. Le lendemain, sa guérison était complète:
il se leva, sortit en promenade
et mangea d'aussi bon
appétit que s'il n'avait
jamais été malade. -Pénétré de reconnaissance, je
n'eus rien de plus pressé
que d'accomplir ma promesse:
je me rendis au collège
de.la Compagnie, et je
priais vos Pères d'accepter mes cent
exemplaires: d'en garder pour eux ce qu'ils en
voudraient, et de distribuer
les autres aux communautés et aux ecclésiastiques de leur connaissance; afin que
les âmes souffrantes, mes
bienfaitrices, fussent soulagées
par de nouveaux suffrages.
» trois semaines
après, un autre accident non moins grave, m'arriva. Ma
femme, en rentrant
chez elle, fut prise
tout à coup d'un tremblement dans tous ses
membres, tellement violent, qu'il la
jetait à terre et
lui ôtait tout sentiment.
» Elle perdit bientôt
l'appétit et jusqu'à l'usage
de la parole. Vainement
on employa tous
les remèdes, le mal
ne faisait que s'aggraver et
tout espoir sembla perdu. Son confesseur, la voyant en cet état, m'adressait des
paroles de consolation, et déjà
m'exhortait paternellement à me
résigner à la volonté de Dieu.
- Pour moi, après
l'expérience que j'avais faite de la protection
des bonnes âmes , du
purgatoire, je me refusais
à désespérer. Je retournai donc à la même église; prosterné devant
l'autel du Saint- Sacrement,
je renouvelai mes supplications avec toute
.l'ardeur dont j'étais
capable : « 0 mon Dieu,
m’écriai-je, votre
miséricorde est sans mesure. Au nom de
cette bonté infinie, ne permettez pas
que la guérison de mon
fils soit payée
par la mort de ma femme!
» - Je fis
vœu alors de distribuer deux cents exemplaires de votre livre, afin d'obtenir
pour les âmes souffrantes de nombreux secours. En même temps je
suppliai les âmes qui avaient été
délivrées précédemment d'unir leurs
prières à celles des autres, encore retenues
en purgatoire.
» Après cette
prière, je m'en retournais
à la maison,
quand je vis accourir
mes serviteurs au-devant de moi. Ils venaient
m'annoncer que ma chère malade
éprouvait un soulagement notable:
le délire avait cessé, la parole était
revenue. Je courus m'en assurer; tout était vrai. Je
lui offre des aliments, elle les prend avec appétit Très- peu de
temps après, elle
était si complètement remise, qu'elle vint à l'église avec moi, remercier le Dieu
de toute miséricorde.
Votre Révérence peut
ajouter une foi entière à ce récit. Je la prie de m'aider à
remercier Notre-Seigneur de ce
double miracle. - Freyssen.
La femme napolitaine
et le billet mystérieux.
Pour montrer que les
âmes du purgatoire témoignent leur reconnaissance même
par des bienfaits temporels,
le P. Rossignoli rapporte un fait arrivé à Naples,
qui a quelque analogie avec celui
qu'on vient de lire.
S'il n'est pas donné
à tous d'offrir à Dieu la riche aumône de Judas
Machabée, qui envoya
à Jérusalem douze mille drachmes d'argent pour les
sacrifices et les
prières en faveur des morts; il
en est bien peu qui ne puissent faire au
moins le don de la
pauvre veuve de
l'Évangile, louée par le Sauveur lui-même.
Elle ne donnait que deux
oboles, mais, disait Jésus,
ces deux oboles
valaient plus que tout l'or des
riches, parce que
dans son indigence, elle avait donné ce qui
lui était nécessaire pour vivre
(1).
Ce touchant exemple fut suivi par une humble femme napolitaine, qui avait le plus grand mal à subvenir aux besoins de sa famille. - Les ressources de la maison se bornaient au salaire journalier du mari, qui apportait tous les soirs le fruit de ses sueurs.
Ce touchant exemple fut suivi par une humble femme napolitaine, qui avait le plus grand mal à subvenir aux besoins de sa famille. - Les ressources de la maison se bornaient au salaire journalier du mari, qui apportait tous les soirs le fruit de ses sueurs.
Hélas! un jour vint
où ce pauvre père
fut jeté en prison pour
dettes, en sorte que toute la
subsistance de la famille resta à
la charge de la
malheureuse mère, qui n'avait
plus guère que sa
confiance en Dieu. Elle conjurait
avec foi la divine Providence de lui venir en aide, et
surtout de délivrer son mari, qui gémissait sous
les verrous sans autre crime que
son indigence.
Elle alla
trouver un seigneur
riche et bienfaisant, lui exposa sa
triste situation et le supplia avec larmes
de la secourir! Dieu permit
qu'elle n'en reçut qu'une légère
aumône, un carlin, pièce du pays
qui vaut un peu moins de
cinquante centimes. Désolée,
elle entre dans une
église pour supplier le Dieu des
indigents de la
protéger dans sa détresse,
puisqu'elle n'a plus d'appui
sur la terre.
Elle était plongée dans sa
prière et dans ses
larmes, lorsque, par une inspiration -5ans doute de son
bon ange, il lui
vient à la pensée
d'intéresser à sa situation les âmes du purgatoire, dont elle a entendu
raconter les douleurs et la
reconnaissance envers ceux
qui les assistent. Pleine
de confiance, elle entre à la sacristie, offre
sa petite pièce et demande
qu'on lui fasse la charité d'une messe des
morts. Un bon prêtre qui était
là s'empresse de la
satisfaire, et monte à l'autel, pendant que prosternée sur
le pavé, la pauvre femme
assiste au sacrifice
et offre ses prières
pour les défunts.
Elle s'en retournait
toute consolée, comme
si elle eût eu
l'assurance que Dieu avait exaucé
sa prière. En parcourant les rues
populeuses de Naples,
elle se voit abordée par un vénérable vieillard, qui lui demande d'où
elle vient et où elle va.
L'infortunée lui explique sa détresse et l'usage qu'elle a fait
de la modique aumône
qu'on lui a
donnée. Le vieillard se
montre fort touché de
sa misère, lui adresse des
paroles d'encouragement, et lui
remet un billet fermé
avec ordre de le
porter de sa part à un gentilhomme qu'il
lui désigne; après quoi il
s'éloigne.
La femme n'a rien
de plus empressé que de porter
le billet au gentilhomme
désigné. Celui-ci, ouvrant le papier fut tout saisi et sur le point
de s'évanouir: il a reconnu l'écriture de son père,
mort depuis quelque
temps. - Et d'où vous vient cette lettre? s'écrie-t-il
hors de lui.
- Monsieur,
répond la bonne femme,
c'est un charitable
vieillard qui m'a abordée dans
la rue. Je lui ai
» exposé ma détresse
et il m'a dit de venir
vous trouver de
sa part pour
vous remettre ce billet;
après quoi il
s'est éloigné. Quant aux traits de
son visage, ils
ressemblaient beaucoup à ceux
du tableau que vous
avez là au-dessus
de la porte. »
De plus en plus frappé de ces
circonstances, le gentilhomme
reprend le billet et lit
tout haut: « Mon fils, votre
père vient de quitter le purgatoire,
grâce à une messe que la
porteuse de cet écrit a fait
célébrer ce matin.
» Elle est dans une
grande nécessité, et je
vous la recommande.»' -
Il lit et
relit ces lignes tracées par
une main si chère, par un père
qui est désormais du nombre des élus. Des
larmes de bonheur inondent
son visage; et se tournant
vers la femme: «Pauvre mère;
lui dit-il, vous, avez
avec une faible
aumône assuré la
félicité éternelle de celui
qui m'a donné la vie.
Je veux à mon
tour assurer votre félicité
temporelle. Je me charge de tous
vos besoins de vous
et de votre
famille. »
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L. – Avantages. – Prières des âmes pour nous.
On lit dans
la vie de sainte Catherine dé Bologne
(1), qu'el1e avait une dévotion
pleine de tendresse
pour les âmes du purgatoire; qu'elle priait pour elles/Souvent et avec
beaucoup de ferveur; qu'elle se
recommandait à elles avec grande
confiance dans. ses besoins spirituels,
et qu'elle engageait les autres
à le
faire, en leur disant:
« Quand je veux obtenir quelque grâce de notre Père du ciel, j'ai recours aux âmes qui sont détenues dans le purgatoire: je les supplie de présenter à la divine majesté ma requête en leur nom, et je sens que je suis exaucée par leur entremise. » -
Un saint prêtre de notre temps, dont la cause de béatification est commencée à Rome, le vénérable Vianney, curé d'Ars, disait à un ecclésiastique qui le consultait:
« Oh! si l'on savait combien grande est la puissance des bonnes âmes du purgatoire sur le cœur de Dieu, et si l'on connaissait bien toutes les grâces que nous pouvons obtenir par leur intercession, elles ne seraient pas tant oubliées. Il faut bien prier pour elles, afin qu'elles prient bien pour nous. »
« Quand je veux obtenir quelque grâce de notre Père du ciel, j'ai recours aux âmes qui sont détenues dans le purgatoire: je les supplie de présenter à la divine majesté ma requête en leur nom, et je sens que je suis exaucée par leur entremise. » -
Un saint prêtre de notre temps, dont la cause de béatification est commencée à Rome, le vénérable Vianney, curé d'Ars, disait à un ecclésiastique qui le consultait:
« Oh! si l'on savait combien grande est la puissance des bonnes âmes du purgatoire sur le cœur de Dieu, et si l'on connaissait bien toutes les grâces que nous pouvons obtenir par leur intercession, elles ne seraient pas tant oubliées. Il faut bien prier pour elles, afin qu'elles prient bien pour nous. »
Cette dernière parole du vénérable Vianney
indique la vraie manière de
recourir aux âmes du
purgatoire: il faut les aider pour obtenir en retour leurs
prières et les effets de leur
reconnaissance: n faut bien
prier pour elles, afin
qu'elles prient bien pour nous.
Il ne s'agit donc pas
de les invoquer comme on
invoque les Saints du paradis;
tel n'est pas l'esprit de
l'Église, qui avant tout, prie pour les défunts et les aide par ses suffrages. Mais
il n'est nulle- ment contraire à
I:esprit de l'Église, ni à la piété chrétienne de
procurer des secours
aux âmes dans l'intention d'obtenir en retour par
leurs prières les faveurs qu'on désire. Ainsi c'est chose louable
et pieuse d'offrir une messe pour
les défunts quand on a besoin d'une grâce particulière.
Si la prière des
âmes est si puissante
quand elles sont encore dans
les souffrances, on conçoit
aisément qu'elle le sera bien
davantage,' quand, entièrement
purifiées, elles seront devant
le trône de Dieu.
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904) Le Dogme du Purgatoire illustré par des Faits et des Révélations Particulières
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LI. – Avantages. – Reconnaissance du divin Epoux des âmes. –
Le Seigneur est plus
porté à récompenser qu'à punir;
et s'il inflige le châtiment de
l'oubli à ceux qui oublient
1es âmes
si chères à son
cœur, il se montrera magnifiquement reconnaissant
envers ceux qui l'assistent dans
la (1) Matth. Vil, 2.
Rossign. Merv. 22,
personne de ses épouses
souffrantes. Il leur
dira au jour des
récompenses: « Venez, les
bénis de mon Père,
posséder le royaume qui vous
est préparé.
Vous avez exercé la miséricorde envers vos frères nécessiteux et souffrants;
or, en vérité je vous le dis, le bien que vous avez fait au moindre d'entre eux, vous l'avez fait à moi-même (1).
Vous avez exercé la miséricorde envers vos frères nécessiteux et souffrants;
or, en vérité je vous le dis, le bien que vous avez fait au moindre d'entre eux, vous l'avez fait à moi-même (1).
Catherine de Sienne
avait par sa charité converti une pécheresse, appelée Palmérine,
qui mourut et alla au purgatoire. La sainte ne se donna point de repos qu'elle ne l'eût délivrée: en récompense le Sauveur permit à cette âme bienheureuse de lui apparaitre, ou plutôt lui- même voulut la montrer à sa servante comme une magnifique conquête de sa charité. Voici, d'après le B. Raymond, les détails de ce fait.
qui mourut et alla au purgatoire. La sainte ne se donna point de repos qu'elle ne l'eût délivrée: en récompense le Sauveur permit à cette âme bienheureuse de lui apparaitre, ou plutôt lui- même voulut la montrer à sa servante comme une magnifique conquête de sa charité. Voici, d'après le B. Raymond, les détails de ce fait.
Au milieu du
XIVe siècle, lorsque sainte Catherine
de Sienne édifiait sa ville natale
par toutes sortes d'œuvres de miséricorde, une femme, nommée Palmérine, après avoir été l'objet de sa plus tendre charité, conçut pour sa bienfaitrice une secrète aversion, qui dégénéra bientôt en une haine implacable.
Ne pouvant plus la voir ni l'entendre, l'Ingrate Palmérine se déchainait contre la servante de Dieu et ne cessait de la noircir par les plus atroces calomnies. Catherine fit tout ce qui était en elle pour l'adoucir: ce fut en vain; aussi, voyant que sa bonté, son humilité et ses bienfaits ne faisaient qu'enflammer la fureur de cette malheureuse,
elle pria Dieu avec instance d'amollir lui-même son cœur endurci.
Dieu l'exauça en frappant Palmérine d'une maladie mortelle ; mais ce châtiment ne suffit pas pour la faire rentrer en elle-même: en retour des soins les plus tendres que la sainte lui prodiguait, elle l'accabla d'injures et la chassa de sa présence.
par toutes sortes d'œuvres de miséricorde, une femme, nommée Palmérine, après avoir été l'objet de sa plus tendre charité, conçut pour sa bienfaitrice une secrète aversion, qui dégénéra bientôt en une haine implacable.
Ne pouvant plus la voir ni l'entendre, l'Ingrate Palmérine se déchainait contre la servante de Dieu et ne cessait de la noircir par les plus atroces calomnies. Catherine fit tout ce qui était en elle pour l'adoucir: ce fut en vain; aussi, voyant que sa bonté, son humilité et ses bienfaits ne faisaient qu'enflammer la fureur de cette malheureuse,
elle pria Dieu avec instance d'amollir lui-même son cœur endurci.
Dieu l'exauça en frappant Palmérine d'une maladie mortelle ; mais ce châtiment ne suffit pas pour la faire rentrer en elle-même: en retour des soins les plus tendres que la sainte lui prodiguait, elle l'accabla d'injures et la chassa de sa présence.
(1) Matth. XXV.
40.
- Cependant sa
fin approchait, et
un prêtre fut appelé pour lui
administrer les sacrements. La
malade fut incapable de les recevoir à cause de la
haine qu'elle nourrissait
et qu'elle refusait de déposer. A
cette triste nouvelle,
Catherine voyant que la malheureuse
avait déjà un pied dans
t'enfer, répandit un
torrent de larmes et fut
inconsolable.
Durant trois jours et trois nuits, elle ne cessa de supplier Dieu pour elle, joignant le jeûne à la prière.
«Eh quoi! Seigneur, disait-elle, permettriez-vous que cette âme périsse à cause de moi? Je vous en conjure, accordez-moi à tout prix sa conversion et son salut. Punissez sur moi son péché, dont je suis l'occasion: ce n'est pas elle, c'est moi qu'il faut frapper. Seigneur, ne me refusez pas la grâce que je vous demande: je ne vous quitterai point que je ne l'aie obtenue.
Au nom de votre bonté, de votre miséricorde, je vous conjure, très miséricordieux Sauveur, de ne pas permettre que l'âme de ma sœur quitte son corps, avant d'être rentrée en grâce avec VOUS. »
Durant trois jours et trois nuits, elle ne cessa de supplier Dieu pour elle, joignant le jeûne à la prière.
«Eh quoi! Seigneur, disait-elle, permettriez-vous que cette âme périsse à cause de moi? Je vous en conjure, accordez-moi à tout prix sa conversion et son salut. Punissez sur moi son péché, dont je suis l'occasion: ce n'est pas elle, c'est moi qu'il faut frapper. Seigneur, ne me refusez pas la grâce que je vous demande: je ne vous quitterai point que je ne l'aie obtenue.
Au nom de votre bonté, de votre miséricorde, je vous conjure, très miséricordieux Sauveur, de ne pas permettre que l'âme de ma sœur quitte son corps, avant d'être rentrée en grâce avec VOUS. »
Sa prière,
ajoute l'historien de sa
vie, était si puissante i qu'elle
empêchait la maladè de mourir.
L'agonie durait depuis trois jours et trois nuits, au grand étonnement des assistants. Catherine pendant tout ce temps continuait à intercéder, et finit par remporter la victoire. Dieu ne put lui résister plus longtemps et fit un miracle de miséricorde.
L'agonie durait depuis trois jours et trois nuits, au grand étonnement des assistants. Catherine pendant tout ce temps continuait à intercéder, et finit par remporter la victoire. Dieu ne put lui résister plus longtemps et fit un miracle de miséricorde.
Un rayon céleste pénétra
dans le cœur de la moribonde, lui
fit voir sa
faute et la toucha de repentir.
La sainte, à qui Dieu le fit connaitre, accourut aussitôt; et dès que la malade l'aperçut, elle lui donna toutes les marques possibles d'amitié et de respect, s'accusa de sa faute à haute voix, reçut pieusement les sacrements et mourut dans la grâce du Seigneur. ..
,
La sainte, à qui Dieu le fit connaitre, accourut aussitôt; et dès que la malade l'aperçut, elle lui donna toutes les marques possibles d'amitié et de respect, s'accusa de sa faute à haute voix, reçut pieusement les sacrements et mourut dans la grâce du Seigneur. ..
,
Malgré: cette
conversion sincère, il
était bien à
craindre qu'une pécheresse, à
peine échappée à l'enfer, n'eût à subir
un rude purgatoire.
La charitable Catherine
continua à faire tout
ce qui était en elle pour hâter à Palmérine son entrée, dans la gloire.
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904) Le Dogme du Purgatoire illustré par des Faits et des Révélations Particulières
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La vénérable Archangèle Panigarola, religieuse Dominicaine, prieure
du monastère de
Sainte-Marthe, à Milan, avait un zèle extraordinaire pour le soulagement
des âmes du purgatoire. Elle
priait et faisait prier pour toutes ses
connaissances, et même pour
les inconnus, dont la mort lui était annoncée. Son
père Gothard, qu'elle aimait
tendrement, était un de ces chrétiens
du monde
qui ne s'occupent guère de prier
pour les défunts. Il
vint à mourir, et Archangèle
désolée, comprenant qu'elle devait à ce cher défunt moins
de larmes que
de prières, forma
la résolution de le
recommander à Dieu par des
suffrages tout particuliers.
Mais, chose étonnante cette résolution
n'eut presque aucun effet: cette fille si pieuse et si dévouée
à son père, fit peu de chose
pour son âme: Dieu permettait que, malgré ses
saintes résolutions, elle la perdit constamment de vue pour
s'occuper des autres. Enfin
un événement inattendu vint lui
donner l'explication de cet
oubli étrange et exciter sa
dévotion en faveur de son père.
Le jour de
la Fête des morts,
elle s'était renfermée dans sa
cellule, s'occupant uniquement d'exercices de piété et de pénitence pour les âmes. Tout d'un coup son ange
gardien lui apparaît, la prend par la main et la conduit
en esprit en purgatoire. Là parmi
les âmes qu'elle aperçut, elle
reconnut celle de son
père, plongée dans
un étang d'eau glacée.
A peine Gothard a-t-il
vu sa fille, que, se soulevant vers elle, il
lui reproche en gémissant de
l'abandonner dans ses souffrances,
tandis qu'elle a tarît de charité
pour les autres, tandis qu'elle ne cesse de soulager et
de délivrer des
âmes qui lui
sont étrangères.
- 295 -
Archangèle demeura
interdite à ces
reproches qu'elle reconnaissait
mériter; bientôt répandant
un torrent de larmes,
elle répondit avec
des sanglots : Je ferai,
ô mon bien-aimé père,
tout ce que vous
me demandez: plaise au
Seigneur que mes supplications vous délivrent au plus tôt.
» - Cependant
elle ne pouvait revenir de son étonnement, ni
comprendre comment elle eut ainsi oublié un père bien-aimé. Son ange l'ayant ramenée,
lui dit que cet oubli avait
été l'effet d'une disposition de la justice divine. « Dieu
l'a permis, dit-il, en punition
du peu de zèle que votre père a eu durant
sa vie pour Dieu, pour son âme et
pour celles de son
prochain. Vous l'avez vu tourmenté et transi d'un froid
insupportable dans un lac de glace: c'est le châtiment
de sa tiédeur
au service de Dieu et de son indifférence à l'égard du salut des âmes. Votre père n'avait pas de mauvaises mœurs,
il est vrai; mais il ne montrait
aucun empressement pour le bien,
pour les œuvres
pieuses et charitables
auxquelles l'Église exhorte les fidèles.
Voilà pourquoi Dieu a
per-mis qu'il fût oublié,
même de vous, qui auriez trop diminué ses peines.
La divine justice inflige d'ordinaire ce châtiment
à ceux qui manquent de ferveur
et de charité: il
permet qu'on se conduise à
leur égard, comme ils se
sont conduits envers
Dieu et envers leurs frères. »
- C'est au reste , la règle de justice que le Sauveur
établit dans l'Évangile:
On se servira envers vous de la mesure dont vous vous serez servis
(1).
LII. – Avantages. – Charité envers les âmes récompensée par Jésus-Christ. –
Le Docteur
Angélique. S. Thomas
d'Aquin, pareillement fort dévot
envers les âmes,. Fut récompensé par plusieurs
apparitions, que l'on a connues
par l'irrécusable témoignage de cet
illustre Docteur lui même (1).
Il offrait particulièrement
à Dieu ses prières et
sacrifices pour les défunts
qu'il avait connus, ou qui
étaient de sa parenté. Lorsqu'il était
lecteur de théologie
à l'Université de Paris, il
perdit une sœur , qui mourut au monastère de Sainte- Marie de Capoue,
dont elle était abbesse..
Dès que le Saint apprit son décès, il
recommanda son âme à
Dieu avec ferveur. Quelques jours
après, elle lui
apparut, le conjurant d'avoir
pitié d'elle, de continuer
et de redoubler ses suffrages,
parce qu'elle souffrait
cruellement dans les flammes de
l'autre vie, Thomas
s'empressa d'offrir à Dieu
toutes les satisfactions
ne son pouvoir,
et réclama en
outre les charitables suffrages
de plusieurs de ses amis,
Il obtint ainsi la délivrance de
sa sœur qui vint-elle-même lui en
donner l'assurance.
Ayant été peu de
temps après, envoyé à Rome
par ses supérieurs, l'âme de
cette sœur lui apparut, mais cette fois dans tout
l'éclat du triomphe et
de la joie, et elle lui dit, que
ses prières pour elle étaient exaucées,
qu'elle était délivrée de toute
souffrance et qu'elle allait pour toute l'éternité se
reposer dans le sein de Dieu. Familiarisé avec les choses
surnaturelles, le Saint ne craignit pas d'interroger l'apparition, et de lui
demander ce qu'étaient - 7 mars. Sa vie par Mafféi, et Ross. Merv.59-
devenus ses deux
frères, Arnould et
Landolphe, morts aussi
depuis quelque temps.
« Arnould est au ciel, répondit l'âme, et il jouit d’un haut
degré de gloire, pour avoir
défendu l'Eglise et Le Souverain-Pontife contre les impies
agressions de l’empereur
Fréderic. Quant à
Landolphe iI est encore
dans le purgatoire, où il souffre beaucoup et a grandement besoin de
secours. Pour VOUS, mon cher frère
ajouta-t-elle une place magnifique
vous attend dans le paradis en récompense de tout ce que vous avez fait pour l'Eglise .Hâtez-vous de mettre
la dernière main aux divers travaux que vous avez entrepris, car vous viendrez bientôt
nous rejoindre. L'histoire rapporte qu’en effet
le saint Docteur ne vécut plus longtemps après.
Une autre fois,
le même Saint, faisant oraison dans l'église de S. Dominique
à Naples, vit venir à
lui le Frère Romain,
qui lui avait succédé
à Paris dans
la chaire de Théologie. Le Saint
crut d'abord qu'il
venait d'arriver de Paris, car
il ignorait sa mort;
il se leva donc, alla à sa rencontre, et le
salua en s’informant de sa santé et des motifs
de son voyage. - « Je
ne suis plus
de ce monde, lui
dit le religieux en souriant;
et par la miséricorde de Dieu je
SuiS déjà en possession du
souverain Bien. Je viens par
ses ordres vous encourager dans
vos travaux. - Suis-je en état de grâce? demanda aussitôt Thomas. - Oui,
mon frère, et vos œuvres
sont très agréables à Dieu. Et vous, avez-vous subi
le purgatoire - Oui, pendant quinze jours,
pour diverses infidélités
que je n’avais pas suffisamment expiées
auparavant.» .
Alors Thomas, toujours préoccupé des
questions théologiques, voulut
profiler de l'occasion
pour éclaircir le mystère de la vision béatifique;
mais il lui
fut répondu par ce verset du Psaume 47: Sicut
audivimus, bic vidimus in
civitate Dei nostri; ce que
nous avions appris par la foi, nous
l'avons vu de nos yeux dans la
cité de notre Dieu.
- En prononçant
ces paroles, l'apparition
s'évanouit, laissant l'angélique
Docteur embrasé du désir des biens éternels
Le vénérable Gratien
Ponzoni, archiprêtre
d'Arona, s'intéressa toute sa vie au
soulagement des âmes.
Pendant la fameuse
peste qui fit
tant de victimes
au diocèse de Milan, Ponzoni; non
content de se multiplier pour
administrer les sacrements aux
pestiférés, n'avait pas craint de se
faire fossoyeur et d'ensevelir
les cadavres: car la peur
avait paralysé tous
les courages, et personne
n'osait se charger
de cette terrible besogne. Il
avait surtout assisté à la
mort, avec un zèle et
une charité tout apostoliques, un grand nombre de ces infortunés d'Arona; et les
avait convenablement inhumés
dans le cimetière situé près
de son église de Sainte-Marie.
Un jour, après
l'office de$ vêpres, comme
il passait auprès de ce
cimetière, accompagné de don Alphonse Sanchez, alors gouverneur d'Arona. Il s'arrêta
tout à coup, frappé
d'une vision extraordinaire. Craignant
d'être le jouet d'une hallucination, il
se tourna vers don Sanchez, et lui adressant
la parole: Monsieur, lui
demanda-t-il, voyez-vous le même
spectacle qui se présente
à mes regards? -
Oui, reprit le gouverneur, qui s'arrêtait dans la
même contemplation je vois
une procession de morts, qui s'avancent
de leurs tombes vers l'église; et j'avoue que, avant
que vous m'en eussiez parlé,
j'avais peine à en croire mes
yeux. Assuré alors de la réalité
de I’apparition, ce
sont probablement, ajouta
l'archiprêtre, les récentes victimes de
la peste qui nous font connaître ainsi
qu'elles ont besoin de nos
prières. Aussitôt il fit sonner
les cloches et convoquer les
paroissiens pour le lendemain à
un service solennel en faveur
des défunts (1).
l'autre. –
Le 6 janvier 1676,
mourut à Lisbonne, âgé
de soixante- dix-neuf ans,
le serviteur de Dieu Gaspar
Lourenço, frère coadjuteur de la
Compagnie de Jésus, et porter de
la maison Professe de cet
Institut, lI était rempli de
charité pour les pauvres et pour
les âmes
du purgatoire, Il se
dépensait sans ménagement
au service des malheureux,
et leur enseignait, merveilleusement à
bénir Dieu de la misère qui devait
leur valoir le ciel.
Lui-même était si pénétré du bonheur de souffrir pour Notre-Seigneur, qu'il se crucifiait presque sans mesure et ajoutait encore à ses austérités, la veille des jours de Communion. A l'âge de soixante-dix-huit ans, il n'acceptait aucun adoucissement aux jeûnes et aux abstinences de l'Eglise, et ne laissait passer aucun jour sans se flageller au moins deux fois Jusque dans sa dernière maladie, le Frère infirmier s'aperçut que les approches mêmes de Ia mort ne lui avaient pas fait quitter son cilice: tant il désirait mourir sur la croix.(1) lmit.l,.24.
Lui-même était si pénétré du bonheur de souffrir pour Notre-Seigneur, qu'il se crucifiait presque sans mesure et ajoutait encore à ses austérités, la veille des jours de Communion. A l'âge de soixante-dix-huit ans, il n'acceptait aucun adoucissement aux jeûnes et aux abstinences de l'Eglise, et ne laissait passer aucun jour sans se flageller au moins deux fois Jusque dans sa dernière maladie, le Frère infirmier s'aperçut que les approches mêmes de Ia mort ne lui avaient pas fait quitter son cilice: tant il désirait mourir sur la croix.(1) lmit.l,.24.
Les seules douleurs
de son agonie, qui fut
cruelle, auraient du lui tenir
lieu des plus
rudes pénitences, Quand on lui
demandait s'il souffrait beaucoup?
Je fais mon purgatoire
avant de partir pour le ciel,
répondait-il d'un air radieux. - Le Frère Lourenço était né le jour de
l'Epiphanie; et Notre-Seigneur
lui avait révélé que ce
beau jour devait être
aussi celui de sa mort.
Il en désigna même l’heure, dès la
nuit précédente; et comme
l'infirmier en le visitant
vers l'aube du jour, lui
disait avec un , sourire
de doute: «N'est-ce donc pas aujourd'hui, mon
Frère que vous comptez
aller jouir de Dieu?
- Oui, répondit-il, dès que j'aurai
une dernière fois
reçu le corps
de mon Sauveur. Il reçut en effet la sainte communion; et à peine eut-il commencé
son action de grâces, qu'il
expira sans, effort, et sans agonie.
LV. – Avantages. – Enseignements/pensees salutaires. –
Un autre serviteur de
Dieu reçut de la Sainte
Vierge elle-même l'assurance que les souffrances, terrestres lui tiendraient lieu de purgatoire. Je parle
du ,Père Michel de
la Fontaine, qui s'endormit
du sommeil des
justes le 11 février
1606 à Valence en Espagne.
II fut un des premiers missionnaires
qui travaillèrent au salut des
peuples du Pérou. Son plus grand
soin en instruisant les nouveaux convertis,
était de leur inspirer une horreur souveraine du péché, et de
les porter à la
dévotion envers la Mère de Dieu en leur parlant
des vertus de cette admirable
Vierge, et en leur enseignant la
manière de réciter le chapelet.
Marie de son côté ne
lui refusait pas ses
faveurs. Un jour que, épuisé
de fatigue, Il
gisait étendu sur la
poussière, n'ayant pas la
force de
se relever, il fut
visité par Celle que l'Eglise
appelle avec raison
la Consolatrice des
affligés. Elle ranima son courage
en lui disant : Confiance,
mon Fils: Vos fatigues vous tiendront
lieu de purgatoire;
supportez
saintement vos peines,
et au sortir de cette vie, votre âme sera
reçue dans le
séjour des Bienheureux. Cette vision
fut pour le père de la Fontaine, durant le reste de sa
vie, et surtout à l'heure de sa
mort, une source abondante de consolation.
En reconnaissance de cette faveur, il pratiquait chaque semaine quelque pénitence extraordinaire. Au moment où il expira, un religieux d'une éminente vertu vit son âme monter au ciel, dans la compagnie de la Sainte Vierge, du prince des Apôtres, de S. Jean l'Évangéliste et de saint Ignace, fondateur de la Compagnie de Jésus.
En reconnaissance de cette faveur, il pratiquait chaque semaine quelque pénitence extraordinaire. Au moment où il expira, un religieux d'une éminente vertu vit son âme monter au ciel, dans la compagnie de la Sainte Vierge, du prince des Apôtres, de S. Jean l'Évangéliste et de saint Ignace, fondateur de la Compagnie de Jésus.
Il ne perdait jamais de vue le purgatoire et ne cessait de soulager les âmes, qui lui apparaissaient fréquemment pour solliciter ses suffrages. Comme il fut longtemps supérieur de ses frères en religion, il ,les exhortait souvent à le sanctifier d’abord eux-mêmes pour mieux sanctifier ensuite les autres, et à ne jamais négliger la moindre prescription de leurs règles; puis il ajoutait avec une grande simplicité « Je crains bien, sans cela, que vous ne veniez un jour, comme ,p1usieurs autres, me 'demander des prières pour vous tirer du purgatoire. »
Dans ses derniers
moments, il ne faisait plus que s'entretenir avec Notre-Seigneur, sa sainte
Mère et les Saints. Il fut
sensiblement consolé par la
visite d'une très-sainte âme ,
qui l'avait précédé de
deux ou trois jours à peine dans le ciel, et l'invitait
à venir lui-même pour jouir
enfin, de la vue
et de l'amour éternel
de Dieu (2).
..
(1) Matth.XXIII, 12.
{2)Ménologe de la COlnp.
de Jésus, Ii
décemb.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------
LVII. – Avantages. – Stimulant de ferveur. –
Nous ajouterons,
encore un exemple, celui
du célèbre Père Corbinelli.
Ce saint personnage
ne fut pas
exempté du purgatoire. Il est vrai
qu'il ne s’y arrêta
point, mais il eut besoin d'y passer avant d'être admis devant la face de Dieu.
Louis Corbinelli, de
la Compagnie de Jésus,
mourut en odeur de sainteté dans la
maison professe de Rome,
l'an1591, presqu’en même temps
que S. Louis de Gonzague.
La mort tragique
de Henri Il,
roi de France, l'avait
désabusé du siècle,. et décidé à
se consacrer entièrement à Dieu. L'an
1559 de grandes fêtes se
célébraient à Paris pour le mariage de
la princesse Èlisabeth, fille de
Henrri II. Entre
autres réjouissances, on avait
organisé un tournoi, où
figurait la fleur
de ta noblesse, l'élite de
la chevalerie française. Le
roi s'y montra au milieu d'une cour splendide.
Parmi les spectateurs, accourus tllê!Jl8 de l'étranger, se
trouvait le jeune Louis Corbinelli,
venu de Florence, sa patrie,
pour assister à ces brillantes fêtes.
Corbinelli contemplait avec admiration la gloire du monarque Français, au faite de la grandeur et de la prospérité, lorsqu'il le vit tomber soudain, frappé d'un coup mortel par un jouteur imprudent. La lance mal dirigée de Montgomery avait percé le roi, qui expirait baigné dans son sang. En un clin d'œil toute cette gloire s'évanouissait, et la magnificence royale se couvrait d'un linceul. Cet événement fit sur Corbinelii une impression salutaire: voyant à découvert la vanité des grandeurs humaines, il renonça au monde et embrassa l'état religieux dans la Compagnie de Jésus. Sa vie fut celle d'un saint et sa mort remplit de joie ceux qui en furent témoins. Elle arriva peu de jours avant celle de S. Louis de Gonzague alors malade au collège romain. Le jeune Saint annonça au Cardinal Bellarmin que l'âme du père Corbinelli était entrée dans la gloire; et comme le Cardinal lui demanda si elle n'avait pas passé par Je purgatoire? « Elle y a passé, répondit-il, mais sans s'y, arrêter.
Corbinelli contemplait avec admiration la gloire du monarque Français, au faite de la grandeur et de la prospérité, lorsqu'il le vit tomber soudain, frappé d'un coup mortel par un jouteur imprudent. La lance mal dirigée de Montgomery avait percé le roi, qui expirait baigné dans son sang. En un clin d'œil toute cette gloire s'évanouissait, et la magnificence royale se couvrait d'un linceul. Cet événement fit sur Corbinelii une impression salutaire: voyant à découvert la vanité des grandeurs humaines, il renonça au monde et embrassa l'état religieux dans la Compagnie de Jésus. Sa vie fut celle d'un saint et sa mort remplit de joie ceux qui en furent témoins. Elle arriva peu de jours avant celle de S. Louis de Gonzague alors malade au collège romain. Le jeune Saint annonça au Cardinal Bellarmin que l'âme du père Corbinelli était entrée dans la gloire; et comme le Cardinal lui demanda si elle n'avait pas passé par Je purgatoire? « Elle y a passé, répondit-il, mais sans s'y, arrêter.
Saint Pierre Claver,
l'apôtre des nègres de Carthagène, fut aidé par les
âmes du purgatoire dans l'œuvre
de son apostolat, Il n'abandonnait
pas les âmes de
ses chers nègres après la mort:
pénitences, prières, messes, indulgences,
« il leur appliquait, dit le P.
FJeurian, historien de sa vie,
tout ce qui dépendait
de lui. Aussi
arrivait-il souvent que ces
âmes affligées, sûres
de son crédit auprès de Dieu, venaient lui demander
le secours de ses
prières. La délicatesse et l'incrédulité de notre siècle ajoute le même
auteur, ne m'empêcheront pas d'en rapporter ici quelques traits.
Ils paraîtront peut-être dignes
de la raillerie des esprits-forts; mais ne suffit-il pas de
reconnaître un Dieu maître de
ces sortes d'événements,
et que d'ailleurs ils soient bien attestés pour qu'ils puissent trouver place dans une
histoire écrite pour des
lecteurs chrétiens?
Un nègre malade, qu'il avait
retiré dans sa
chambre et couché dans
son lit, ayant
entendu la nuit de grandes plaintes, la
frayeur le fit
courir promptement au Père
CIaver, qui pour lors était
à genoux en oraison:
« 0 mon Père, lui dit-il;
quel est donc ce
grand bruit qui m'effraye
ainsi et qui m'empêche de dormir!
Retournez, mon fils, lui
répondit le saint homme, et dormez
sans crainte. » - Alors;
l'ayant aidé à se remettre
au lit, et
lui ayant posé
la couverture sur la tête, II
ouvrit la porte de la chambre,
dit quelques paroles, et
tout à coup
les plaintes cessèrent. Plusieurs autres nègres étant occupés
à travailler dans une habitation
éloignée de la ville, un
d'eux alla pour couper du bois
sur une montagne voisine. Comme il approchait
de la forêt, il entendit que, du haut d'un arbre, on l'appelait par son
nom. Il leva les yeux
vers l'endroit d'où partait la voix, et ne voyant personne,
il voulut s'enfuir pour rejoindre
ses compagnons; mais
il fut arrêté à un passage
étroit par un spectre
effrayant, qui commença â
décharger sur lui de grands
coups, avec un fouet garni de
fer tout rouge
de feu, en lui
disant: Pourquoi n'as-tu pas
ton chapelet ? Porte-le
désormais et le dis pour les âmes du purgatoire. »
- Le fantôme
lui ordonna ensuite de demander à
la maîtresse de l'habitation quatre écus
qu'elle lui devait, et
de les porter au P. Claver, pour faire dire
des messes à son intention;
après quoi il disparut.
Cependant au bruit
des coups et aux cris
du nègre, ses compagnons étant
accourus, ils le trouvèrent
plus mort que vif, et encore
tout meurtri des coups qu'il avait
reçus, sans pouvoir leur dire une
parole. On le porta à
l'habitation, où la maîtresse
avoua qu'elle était effectivement
redevable de la somme en question
à un nègre qui était mort peu de temps auparavant. Le P. Claver ayant été informé de tout ce
détail, fit dire les messes qu'on demandait, et donna un chapelet
au nègre, qui ne manqua plus de
le porter sur lui et de le réciter dans fa suit
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904) Le Dogme du Purgatoire illustré par des Faits et des Révélations Particulières
------------------------------------------------------------------------------------------------Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904) Le Dogme du Purgatoire illustré par des Faits et des Révélations Particulières
LVIII. – Moyens d'éviter le purgatoire. – Grande dévotion à la S. Vierge.
LIX. – Privilèges du S. Scapulaire.
Le scapulaire de Notre :Dame du Mont-Carmel, dont nous parlons ici, remonte pour son, origine au XIII siècle, et fut prêché d'abord par le Bienheureux Simon Stock, cinquième Général de l'Ordre des Carmes. Ce célèbre serviteur de Marie, né au comté.de Kent en Angleterre, l'année 1180, se retira jeune encore dans une forêt solitaire pour y vivre dans la prière et la pénitence. II choisit pour demeure le creux d'un arbre, où il attacha un crucifix et une image de la sainte Vierge, qu'il honorait comme sa Mère, et qu'il ne cessait d'invoquer avec le plus tendre amour. Depuis douze ans il la suppliait de lui faire connaître ce qu'il pourrait faire de plus agréable à elle et à son divin fils, lorsque la Reine des cieux lui dit d'entrer dans l’Ordre du Carmel, particulièrement dévoué à son culte. Simon obéit, et, sous la protection de Marie, devint un religieux exemplaire, l'ornement de l'Ordre des Carmes, dont il fut élu supérieur général en 1245. Un jour, c'était le 16 juillet 1251, la sainte Vierge lui apparut, entourée d'une multitude d'esprits célestes, et le visage rayonnant de joie. Elle lui présenta un scapulaire de couleur brune en disant:
« Reçois, mon cher fils, ce scapulaire de ton Ordre: c'est le signe de ma confrérie et la marque du privilège que j'ai obtenu pour toi et pour les confrères du Carmel.
Quiconque mourra, pieusement revêtu de cet habit, sera préservé des feux éternels.
C'est un signe de salut, une sauvegarde dans les périls, le gage d'une paix et d'une protection spéciales jusqu'à la fin des siècles. »
« Reçois, mon cher fils, ce scapulaire de ton Ordre: c'est le signe de ma confrérie et la marque du privilège que j'ai obtenu pour toi et pour les confrères du Carmel.
Quiconque mourra, pieusement revêtu de cet habit, sera préservé des feux éternels.
C'est un signe de salut, une sauvegarde dans les périls, le gage d'une paix et d'une protection spéciales jusqu'à la fin des siècles. »
Aussitôt Édouard 1er, roi d'Angleterre, saint Louis IX,
roi de France, et à leur exemple presque tous les Souverains de l’ Europe, ainsi qu'un grand nombre de leurs sujets, prirent le saint habit. C'est alors que commença la célèbre Confrérie du Scapulaire, qui fut, bientôt après; canoniquement ratifiée par le Saint-Siège.
roi de France, et à leur exemple presque tous les Souverains de l’ Europe, ainsi qu'un grand nombre de leurs sujets, prirent le saint habit. C'est alors que commença la célèbre Confrérie du Scapulaire, qui fut, bientôt après; canoniquement ratifiée par le Saint-Siège.
Non contente d'avoir accordé ce premier privilège, Marie fit une autre promesse à l'avantage des associés du scapulaire, en les assurant d'une prompte délivrance des peines du purgatoire. Environ cinquante' ans après la mort du B,Simon " l'illustre Pontife Jean XXII faisant oraison de grand matin,' vit apparaître la Mère de Dieu,' environnée de lumière et portant l'habit du Carme., Elle lui dit entre autres choses :
Si, parmi les religieux ou les confrères du Carmel, il s'en trouve que leurs fautes conduisent en purgatoire ,
je descendrai au milieu d'eux comme une tendre Mère; le samedi après leur mort; je délivrerai de leurs peines ceux qui s'y trouvent, et je les conduirai sur la montagne sainte de la vie éternelle. »
Si, parmi les religieux ou les confrères du Carmel, il s'en trouve que leurs fautes conduisent en purgatoire ,
je descendrai au milieu d'eux comme une tendre Mère; le samedi après leur mort; je délivrerai de leurs peines ceux qui s'y trouvent, et je les conduirai sur la montagne sainte de la vie éternelle. »
C'est en ces termes que le Pontife fait parler Marie, dans la célèbre Bulle du 3 mars 1322,appelée communément Bulle sabbatine, il la termine par ces paroles: « J'accepte donc cette sainte indulgence, je la ratifie et la confirme sur la terre, comme Jésus-Christ l'a gracieusement accordée dans les cieux par les, mérites de la très-sainte Vierge.
Le Vénérable Père Claude de la Colombière rapporte qu'une jeune personne pieuse d'abord, et portant le saint scapulaire; eut le malheur de s'éloigner du bon chemin,
Par suite de lectures imprudentes et de la fréquentation de compagnies dangereuses, elle fut entraînée dans de graves désordres et allait tomber dans le déshonneur. Au lieu de se tourner vers Dieu et de recourir à la sainte Vierge, qui est le refuge des pécheurs, elle s'abandonna à un sombre désespoir. Le démon lui suggéra bientôt un remède à ses maux, l'affreux remède du suicide, qui devait la soustraire à ses misères temporelles en la plongeant dans les supplices éternels. Elle courut donc à la rivière, et revêtue encore de son scapulaire elle se précipita dans les eaux. Chose étonnante, elle surnagea au lieu d'enfoncer, et ne trouvait point la mort qu'elle cherchait. Un pêcheur qui l'aperçut, voulut accourir pour la sauver; mais la malheureuse le prévint, elle ôta son scapulaire, le jeta loin d'elle, et s'enfonça aussitôt. Le pêcheur ne put la sauver, mais il trouva le scapulaire et reconnut que cette livrée sacrée avait d'abord empêché cette pécheresse de mourir dans l'acte de son criminel suicide..
Abbé Berlioux Un Mois avec nos amies : les âmes du Purgatoire
Le second privilège, celui de la sabbatine ou de la délivrance, consiste a être délivré du purgatoire par la sainte Vierge le premier samedi après la mort.
Pour jouir de ce privilège il faut observer certaines conditions, savoir:
1- Garder la chasteté propre à son état. 2- Réciter
Pour jouir de ce privilège il faut observer certaines conditions, savoir:
1- Garder la chasteté propre à son état. 2- Réciter
le petit office de la sainte Vierge. Ceux qui récitent l'office canonial satisfont par-là même,
Ceux qui ne savent pas lire, doivent à la place de l’office, observer les jeûnes prescrits par l'Église et faire maigre tous les mercredis, vendredis et samedis.
3° En cas de nécessité, l'obligation de l'office, l'abstinence et le jeûne, peuvent être commués en d'autres œuvres pieuses par ceux qui en ont le pouvoir.
Ceux qui ne savent pas lire, doivent à la place de l’office, observer les jeûnes prescrits par l'Église et faire maigre tous les mercredis, vendredis et samedis.
3° En cas de nécessité, l'obligation de l'office, l'abstinence et le jeûne, peuvent être commués en d'autres œuvres pieuses par ceux qui en ont le pouvoir.
Quelques années après, étant tombée malade, malgré l'assurance contraire des médecins, elle déclara que son mal était grave et la conduirait à la mort. « J'en bénis Dieu, ajouta-t-elle, dans l'espérance d'être bientôt avec lui. » - Sa maladie fit en effet de tels progrès, que le médecins la jugèrent sur le point de mourir, et déclarèrent à l'unanimité qu'elle ne passerait pas le jour, qui était un mercredi. Vous vous trompez encore, dit la malade, je vivrai trois jours de plus, et ne mourrai que samedi.
L'événement justifia sa parole. Regardant les jours de souffrances qui lui restaient comme un trésor inestimable, elle en profita pour se purifier et augmenter ses mérites.
Le samedi venu, elle rendit l'âme à son Créateur. Sa fille, très-pieuse aussi, était inconsolable de la perte qu'elle avait faite. Comme elle priait dans son oratoire pour l'âme de sa chère mère, et qu'elle versait d'abondantes larmes, un grand serviteur de Dieu, favorisé habituellement de communications surnaturelles vint la trouver et lui dit: « Cessez de pleurer, mon enfant ou plutôt, que votre tristesse se change en joie. Je viens vous assurer de la part de Dieu, qu'aujourd'hui samedi, grâce au privilège accordé aux confrères du saint Scapulaire, votre mère est montée au ciel et a été admise parmi les élus.. Consolez-vous donc et bénissez l'auguste Vierge Marie, Mère des miséricordes. »
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904) Le Dogme du Purgatoire illustré par des Faits et des Révélations Particulières
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904) Le Dogme du Purgatoire illustré par des Faits et des Révélations Particulières
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LXI. – Moyens d'éviter le purgatoire. – Charité.
Nous venons de
voir le premier moyen d'éviter le purgatoire, une tendre
dévotion envers Marie; le second moyen
consiste dans la charité et les œuvres
de miséricorde sous toutes les
formes. Beaucoup de péchés
lui sont remis, dit le
Sauveur en parlant de
Madeleine, parce qu'elle
a beaucoup aimé (1),
- Bienheureux ceux qui sont miséricordieux, parce qu'ils obtiendront miséricorde (2), - Ne jugez point et vous ne serez point jugés; ne condamnez point et vous ne serez pas condamnés; remettez, et il vous sera remis {3); - Si vous remettez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous remettra à vous aussi vos péchés (4), Donnez à quiconque vous demande; donnez et il vous sera donné: car on usera pour vous de la même mesure dont vous aurez usé pour les autres (0) -Faites-vous des amis avec les richesses de l'iniquité, afin que, lorsque vous viendrez à quitter ce monde, ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels (6), - Et le Saint-Esprit dit par la bouche du Prophète-Roi: ,heureux celui qui s'occupe du pauvre et de l'indigent: au jour mauvais le Seigneur le délivrera
- Bienheureux ceux qui sont miséricordieux, parce qu'ils obtiendront miséricorde (2), - Ne jugez point et vous ne serez point jugés; ne condamnez point et vous ne serez pas condamnés; remettez, et il vous sera remis {3); - Si vous remettez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous remettra à vous aussi vos péchés (4), Donnez à quiconque vous demande; donnez et il vous sera donné: car on usera pour vous de la même mesure dont vous aurez usé pour les autres (0) -Faites-vous des amis avec les richesses de l'iniquité, afin que, lorsque vous viendrez à quitter ce monde, ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels (6), - Et le Saint-Esprit dit par la bouche du Prophète-Roi: ,heureux celui qui s'occupe du pauvre et de l'indigent: au jour mauvais le Seigneur le délivrera
Peu de jours après sa mort, un saint prêtre étant en prière, fut ravi en esprit et transporté dans la basilique de Sainte-Cécile, l’une des plus célèbres de Rome. Là il aperçut une troupe de célestes vierges, sainte Cécile, sainte Agnès, sainte Agathe et autres, qui se groupèrent autour d'un trône magnifique où vint s'asseoir la Reine des cieux environnée d'une cour nombreuse d'anges et de bienheureux.
En ce moment parut une pauvre petite femme,
vêtue d'une méchante robe, mais
ayant sur les
épaules une fourrure précieuse.. Elle se mit
humblement aux pieds de la céleste Reine, joignant les
mains, les yeux pleins de larmes,
et dit en soupirant:
« Mère des miséricordes, au nom de votre ineffable bonté. je vous supplie d'avoir pitié du malheureux Jean Patrizi, qui vient de mourir et qui souffre cruellement dans le purgatoire.
« Mère des miséricordes, au nom de votre ineffable bonté. je vous supplie d'avoir pitié du malheureux Jean Patrizi, qui vient de mourir et qui souffre cruellement dans le purgatoire.
- Trois fois elle répéta
la même prière,
y mettant chaque fois plus de ferveur, mais sans recevoir, aucune réponse. Enfin, élevant encore la voix, elle ajouta:
«Vous avez bien, ô très-miséricordieuse Reine, que je suis cette mendiante qui, à la porte de votre grande basilique, demandais l'aumône dans le cœur de l'hiver, sans autre vêtement qu'un misérable haillon. Oh! comme je tremblais de froid! C'est alors que Jean, Imploré par moi au nom de Notre-Dame, ôta de ses épaules et me donna cette
y mettant chaque fois plus de ferveur, mais sans recevoir, aucune réponse. Enfin, élevant encore la voix, elle ajouta:
«Vous avez bien, ô très-miséricordieuse Reine, que je suis cette mendiante qui, à la porte de votre grande basilique, demandais l'aumône dans le cœur de l'hiver, sans autre vêtement qu'un misérable haillon. Oh! comme je tremblais de froid! C'est alors que Jean, Imploré par moi au nom de Notre-Dame, ôta de ses épaules et me donna cette
précieuse fourrure,
s'en privant lui-même pour me
couvrir.
Une si grande charité, faite en votre nom, ô Marie, ne mérite-t-elle pas quelque indulgence?»
Une si grande charité, faite en votre nom, ô Marie, ne mérite-t-elle pas quelque indulgence?»
A cette touchante
requête, la Reine du ciel
jeta sur la suppliante un regard
plein d'amour.
«L'homme pour lequel tu pries, lui répondit-elle, est condamné pour longtemps à de rudes souffrances à cause de ses nombreux péchés. Mais comme il a eu deux vertus spéciales, la miséricorde envers les pauvres et la dévotion pour mes autels, je veux user de condescendance en sa faveur. »
«L'homme pour lequel tu pries, lui répondit-elle, est condamné pour longtemps à de rudes souffrances à cause de ses nombreux péchés. Mais comme il a eu deux vertus spéciales, la miséricorde envers les pauvres et la dévotion pour mes autels, je veux user de condescendance en sa faveur. »
A ces paroles
toute la sainte assemblée témoigna
sa joie et sa reconnaissance envers
la Mère de miséricorde.
Patrizzi fut amené: il
était pâle, défiguré, chargé de chaînes
qui lui déchiraient les membres.
La Vierge le regarda un moment avec une tendre compassion, puis ordonna de lui ôter ses chaînes et de lui donner des vêtements de gloire, afin qu'il pût se joindre aux saints et bienheureux qui environnaient son trône. Cet ordre fut exécuté à l'instant, et tout disparut.
La Vierge le regarda un moment avec une tendre compassion, puis ordonna de lui ôter ses chaînes et de lui donner des vêtements de gloire, afin qu'il pût se joindre aux saints et bienheureux qui environnaient son trône. Cet ordre fut exécuté à l'instant, et tout disparut.
Le saint prêtre qui avait
joui de cette vision, à partir
de ce moment, ne
cessa plus de prêcher la clémence
de Notre-Dame envers les
pauvres âmes souffrantes,
surtout envers celles qui ont eu une grande dévotion pour son culte
et une grande charité pour les pauvres
(1). 1) Ross. Merv.12
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LXII. – Moyens d'éviter le purgatoire. – Mortification chrétienne.
Le troisième moyen
de bien satisfaire en
ce monde, c'est la pratique de la mortification chrétienne
et l'obéissance religieuse.
Lorsque S. Jean
Berchmans disait, que sa principale mortification était la vie commune, il ne disait
pas autre chose, parce que la vie commune pour lui résumait tous
les devoirs de son état.
.
La bienheureuse
Emilie, dominicaine, prieure du monastère de Sainte-Marguerite à Verceil, inspirait ses
religieuses l'esprit d'obéissance
parfaite, en vue du purgatoire. Un des
points de la règle interdisait de boire hors des repas,
Il moins d'une permission expresse
de la supérieure. Or celle-ci, sachant, ce que nous avons vu plus haut, combien le sacrifice
d'un verre d'eau a de valeur auprès
de Dieu, avait pour
pratique ordinaire de la refuser,
afin de fournir à ses sœurs
l'avantage d'une mortification facile;
mais elle avait soin de leur adoucir ce refus en leur disant d'offrir leur soif Il Jésus, tourmenté d'une soif si cruelle sur la croix; elle leur conseillait aussi de souffrir cette peine légère en vue du purgatoire afin d'être moins tourmentées par les ardeurs des flammes expiatrices.
mais elle avait soin de leur adoucir ce refus en leur disant d'offrir leur soif Il Jésus, tourmenté d'une soif si cruelle sur la croix; elle leur conseillait aussi de souffrir cette peine légère en vue du purgatoire afin d'être moins tourmentées par les ardeurs des flammes expiatrices.
Il y avait
dans sa communauté
une sœur appelée
Marie-Isabelle, qui avait l'esprit trop dissipé, aimait trop les conversations et autres distractions extérieures. Il en
résultait qu'elle avait peu de goût
pour la prière, qu'elle était
négligente à l'office et s'acquittait à
contrecœur de
ce devoir capital.
Aussi ne montrait-elle aucun empressement à se rendre au chœur; mais dès que l'office ,était fini, elle sortait la première. Un jour qu'elle s'en allait ainsi à la hâte et passait devant la stalle de la Prieure, celle-ci l'arrêta: « Où donc allez vous si vite, ma bonne sœur lui dit-elle, et qui vous presse de sortir avant toutes les autres « La sœur, prise au dépourvu, garda d'abord respectueusement le silence; puis elle avoua avec humilité qu'elle s'ennuyait à l'office et qu'il lui paraissait bien long: - « C'est fort bien, reprit la Prieure; mais s'il vous en coûte tant de chanter, commodément assise, les louanges de Dieu au milieu de vos sœurs, comment ferez-vous dans le purgatoire, quand vous serez retenue au milieu des flammes. Pour vous épargner cette terrible épreuve, ma chère fille, je vous ordonne à l'avenir, de ne plus quitter votre 'place que la dernière.
Aussi ne montrait-elle aucun empressement à se rendre au chœur; mais dès que l'office ,était fini, elle sortait la première. Un jour qu'elle s'en allait ainsi à la hâte et passait devant la stalle de la Prieure, celle-ci l'arrêta: « Où donc allez vous si vite, ma bonne sœur lui dit-elle, et qui vous presse de sortir avant toutes les autres « La sœur, prise au dépourvu, garda d'abord respectueusement le silence; puis elle avoua avec humilité qu'elle s'ennuyait à l'office et qu'il lui paraissait bien long: - « C'est fort bien, reprit la Prieure; mais s'il vous en coûte tant de chanter, commodément assise, les louanges de Dieu au milieu de vos sœurs, comment ferez-vous dans le purgatoire, quand vous serez retenue au milieu des flammes. Pour vous épargner cette terrible épreuve, ma chère fille, je vous ordonne à l'avenir, de ne plus quitter votre 'place que la dernière.
La sœur se soumit
avec simplicité, comme une
véritable enfant d'obéissance;
elle en fut bien récompensée.
Le dégoût
qu'elle avait éprouvé
jusqu'alors pour des choses de Dieu, la quitta
et fit place à une
dévotion pleine de douceur. De
plus, comme Dieu le fit connaitre à. la
Bienheureuse Émilie, étant morte à quelque
temps de là,
elle obtient une grande diminution
des peines qui l'attendaient dans
l'autre vie: Dieu lui
compta comme autant d'heures du
purgatoire, les heures qu'elle avait
passées dans la prière en esprit
d'obéissance .
1) Diario domenic.
3 mai. Cf. Mer". 60. ---
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LXIII. – Moyens d'éviter le purgatoire. – Les derniers sacrements.
Nous avons indiqué
comme quatrième.-moyen de
satisfaire en ce monde, l'usage des
sacrements, et surtout la réception
sainte et chrétienne des derniers
sacrements à l'approche de la mort.
Les sacrements qu'on doit recevoir en
temps de maladie sont au nombre de
trois: la confession, que
l'on peut faire aussitôt que l'on veut; le saint Viatique
et l'Extrême- Onction, que l'on
peut recevoir dès qu'il y a danger
de mort.'
Saint Alphonse parle d'un malade, qui ne
reçut que fort tard Extrême-Onction, et mourut
bientôt après.
Or, Dieu fit
connaître, dit le saint Docteur, par voie de révélation, que s'il
eût reçu ce Sacrement plus tôt,
il aurait recouvré la santé. 1) Praxis
confess, n. 274.
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904) Le Dogme du Purgatoire illustré par des Faits et des Révélations Particulières
Le cinquième moyen d'obtenir
indulgence devant le tribunal de Dieu, c'est d'avoir une
grande confiance dans sa miséricorde. J'ai mis, Seigneur, ma confiance
en vous, dit le Prophète, et je
ne serai
point confondu (1). Certes, celui
qui a dit au bon larron: Aujourd’hui tu
seras avec moi dans le
paradis, mérite bien que nous
ayons en lui une confiance sans
bornes. Saint François de
Sales avouait, qu'à ne considérer
que sa misère, il ne
méritait que l'enfer; mais plein
d'une humble confiance en la
miséricorde de Dieu et dans
les mérites de Jésus-Christ,
il espérait fermement partager
un jour le bonheur des élus. «Et que ferait Notre-Seigneur de sa vie éternelle, disait-il, s'il ne la donnait aux pauvres, petites et chétives créatures comme
nous, qui ne voulons espérer
qu'en sa souveraine bonté?
Vive Dieu! J'ai cette confiance
bien ferme au fond
du cœur:, que
nous vivrons éternellement avec
Dieu. Nous serons un jour
tous ensemble au ciel:
il faut prendre
courage, nous irons bientôt
là-haut.
Il faut disait-il encore, mourir entre deux oreillers, l'un de l'humble confession que nous ne méritons que l'enfer; l'autre d'une ,entière confiance que Dieu dans sa miséricorde nous donnera son paradis.
Il faut disait-il encore, mourir entre deux oreillers, l'un de l'humble confession que nous ne méritons que l'enfer; l'autre d'une ,entière confiance que Dieu dans sa miséricorde nous donnera son paradis.
LXV. – Moyens d'éviter le purgatoire. - Acceptation sainte
de la mort.
Le sixième moyen
d'éviter le purgatoire,
c'est l’acceptation humble et soumise
de la mort, comme expiation de
nos péchés;
c'est l'acte généreux par lequel on fait à Dieu le sacrifice de sa vie, en union avec le sacrifice de Jésus- Christ sur la croix.
c'est l'acte généreux par lequel on fait à Dieu le sacrifice de sa vie, en union avec le sacrifice de Jésus- Christ sur la croix.
Le 2 décembre
1638 mourut à Brisach, sur la
rive droite du Rhin, le Père
Georges Aquitanus, de la
Compagnie de Jésus. Deux fois il se dévoua au service des
pestiférés.
Il arriva qu'à deux époques différentes la peste exerça ses ravages avec tant de fureur, qu'on ne pouvait guère approcher des malades sans être atteint de la contagion. Tout le monde fuyait et abandonnait les mourants à leur malheureux sort; mais le Père Aquitanus, mettant sa vie entre les mains de Dieu, se fit le serviteur et l'apôtre des malades:
il s'employa tout entier à les soulager et à leur administrer les sacrements. Dieu le conserva durant la première période; mais lorsque la peste eut repris avec recrudescence, et que l'homme de Dieu fut accouru une seconde fois au milieu des malades, le Seigneur accepta son sacrifice.
Il arriva qu'à deux époques différentes la peste exerça ses ravages avec tant de fureur, qu'on ne pouvait guère approcher des malades sans être atteint de la contagion. Tout le monde fuyait et abandonnait les mourants à leur malheureux sort; mais le Père Aquitanus, mettant sa vie entre les mains de Dieu, se fit le serviteur et l'apôtre des malades:
il s'employa tout entier à les soulager et à leur administrer les sacrements. Dieu le conserva durant la première période; mais lorsque la peste eut repris avec recrudescence, et que l'homme de Dieu fut accouru une seconde fois au milieu des malades, le Seigneur accepta son sacrifice.
Alors, quand, victime
de sa charité,
il était étendu sur son
lit de mort, on
lui demanda s'il
faisait volontiers à Notre-Seigneur le sacrifice
de sa vie? -- «Oh!
Répondit- il plein de joie, si
j'en avais des millions à
lui offrit, il sait
bien de quel
cœur je les lui donnerais. »
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904) Le Dogme du
Purgatoire illustré par des Faits et des Révélations Particulières
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LE CONDAMNE A MORT
Le P. Vincent Caraffa, général de la Compagnie de Jésus, fut appelé à préparer à la mort un jeune Seigneur condamné au dernier supplice et qui se croyait voué à la mort injustement.
Mourir à la fleur de l'âge, quand on est riche, heureux, et que l'avenir nous sourit, c'est dur, il faut l'avouer; toutefois un criminel, en proie aux remords de sa conscience, pourrait s'y résigner et accepter le châtiment pour expier son forfait; mais un innocent!
Le P. Vincent Caraffa, général de la Compagnie de Jésus, fut appelé à préparer à la mort un jeune Seigneur condamné au dernier supplice et qui se croyait voué à la mort injustement.
Mourir à la fleur de l'âge, quand on est riche, heureux, et que l'avenir nous sourit, c'est dur, il faut l'avouer; toutefois un criminel, en proie aux remords de sa conscience, pourrait s'y résigner et accepter le châtiment pour expier son forfait; mais un innocent!
Le Père avait donc une
tâche difficile à remplir. Néanmoins, aidé de la grâce,
il sut si bien prendre le malheureux, il lui parla avec
tant d'onction des fautes
de sa vie passée
et de la nécessité de satisfaire
à la divine justice, il
lui fit si bien comprendre comment
Dieu permettait ce châtiment
temporel pour son bien, qu'il dompta sa
nature révoltée et changea complètement
les sentiments de son cœur.
Le jeune homme, envisageant son supplice comme une expiation qui lui obtiendrait le pardon de Dieu, monta sur l'échafaud, non seulement avec résignation, mais avec une joie toute chrétienne. Jusqu'au dernier moment, jusque sous la hache du bourreau il bénissait en implorant sa miséricorde, à la grande édification du peuple qui assistait à son supplice.
Le jeune homme, envisageant son supplice comme une expiation qui lui obtiendrait le pardon de Dieu, monta sur l'échafaud, non seulement avec résignation, mais avec une joie toute chrétienne. Jusqu'au dernier moment, jusque sous la hache du bourreau il bénissait en implorant sa miséricorde, à la grande édification du peuple qui assistait à son supplice.
Or, au moment où sa tête
tombait, le Père
Caraffa vit son âme monter
triomphante au ciel.
Il alla trouver aussitôt la mère
du condamné, et, pour la consoler, il lui
raconta ce qu'il avait vu. Il
en était si transporté de joie, que,
de retour dans sa cellule,
il ne cessait de s'écrier:
Oh! le bienheureux! oh! le bienheureux!
La famille voulait faire
célébrer un grand nombre de messes
pour le repos
de son âme: « C'est superflu, répondit
le Père; il
faut plutôt remercier Dieu et
nous réjouir: car je vous
déclare que cette
âme n'a pas même par le
purgatoire.»
1) Par le Père Bartoli. Rossign. Merv. 97. p.340
Un autre jour, qu'il était occupé à quelque travail, il s'arrêta tout à coup, changeant de visage et regardant vers le ciel comme s'Il y apercevait un spectacle merveilleux; puis on l'entendit s'écrier: 0 l'heureux sort l O l’heureux sort I Et comme son compagnon lui demandait l’expiation de ces paroles: Eh! mon Père, répondit-il, c'est l'âme du supplicié qui m'est apparue dans la gloire, Oh! que sa résignation lui a été profitable!»
Un autre jour, qu'il était occupé à quelque travail, il s'arrêta tout à coup, changeant de visage et regardant vers le ciel comme s'Il y apercevait un spectacle merveilleux; puis on l'entendit s'écrier: 0 l'heureux sort l O l’heureux sort I Et comme son compagnon lui demandait l’expiation de ces paroles: Eh! mon Père, répondit-il, c'est l'âme du supplicié qui m'est apparue dans la gloire, Oh! que sa résignation lui a été profitable!»
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904) Le Dogme du Purgatoire
illustré par des Faits et des Révélations Particulières
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Si le malade se berce
lui-même d'illusions,
si au lieu de se remettre entre les mains de Dieu, il ne songe qu'à guérir. Lors même qu'il recevrait tous les sacrements, il se fait à lui-même un tort déplorable.
si au lieu de se remettre entre les mains de Dieu, il ne songe qu'à guérir. Lors même qu'il recevrait tous les sacrements, il se fait à lui-même un tort déplorable.
On lit dans
la Vie de la vénérable Mère Françoise du Saint-Sacrement, religieuse de
Pampelune (2), qu'une âme fut
condamnée à un long purgatoire pour
n'avoir pas , eu au lit
de la mort, une vraie soumission à la
volonté, divine.
C'était une jeune personne, d'ailleurs pleine de piété; mais quand la main glacée de la mort voulut cueillir sa jeunesse dans sa fleur, elle éprouva dans sa nature les plus vives résistances, et n'eut pas le courage de se remettre entre les mains, toujours bonnes, de son Père céleste: elle ne voulait pas mourir encore!...
Elle n'en mourut pas moins; et la vénérable Mère Françoise, si fréquemment visitée par les âmes des défunts connut que celle-ci eut à expier par de longues souffrances son manque de soumission aux décrets de son Créateur.
C'était une jeune personne, d'ailleurs pleine de piété; mais quand la main glacée de la mort voulut cueillir sa jeunesse dans sa fleur, elle éprouva dans sa nature les plus vives résistances, et n'eut pas le courage de se remettre entre les mains, toujours bonnes, de son Père céleste: elle ne voulait pas mourir encore!...
Elle n'en mourut pas moins; et la vénérable Mère Françoise, si fréquemment visitée par les âmes des défunts connut que celle-ci eut à expier par de longues souffrances son manque de soumission aux décrets de son Créateur.
Abbé François-Xavier Schouppe,s.j. (1823-1904) Le Dogme du Purgatoire
illustré par des Faits et des Révélations Particulières
résumé ;
Les âmes du Purgatoire sont abandonnées ; toutes les
anciennes indulgences restent valables
Les morgues deviennent des lieux de supplice pour les
défunts, parce que plus personne ne prie pour eux
L'incinération des corps n'est pas acceptée par le Ciel
« Le Ciel n'aime pas non plus que l'on incinère les corps.
Après l'incinération du corps, il n'en reste plus grand chose. Il n'est plus
possible, de ce fait, d'accompagner le corps à l'Église ou au cimetière.
Il ne reste plus qu'un peu de poussière et de cendre. Le Très-Haut ne veut pas de l'incinération des corps. Il y aurait bien assez de place sur la terre pour construire des cimetières. On ne devrait pas construire tant d'autoroutes, qui ne sont pas vraiment utiles, et qui sont aussi l'occasion pour les hommes de commettre des péchés.
Il ne reste plus qu'un peu de poussière et de cendre. Le Très-Haut ne veut pas de l'incinération des corps. Il y aurait bien assez de place sur la terre pour construire des cimetières. On ne devrait pas construire tant d'autoroutes, qui ne sont pas vraiment utiles, et qui sont aussi l'occasion pour les hommes de commettre des péchés.
À chaque Messe, on doit faire mémoire des âmes du Purgatoire
qui sont les plus tourmentées
Les cierges bénis et l'eau bénite soulagent les âmes du
Purgatoire
Autrefois, dans de nombreuses régions, on faisait mémoire
des âmes du Purgatoire en priant et en faisant brûler des cierges bénis sur les
tombes, surtout pendant la veillée de Noël et le Jour de Noël. Plus qu'à tout
autre moment de l'année, des âmes quittent le Purgatoire pendant la nuit de
Noël, comme cela a déjà été révélé par le Ciel à différentes âmes privilégiées.
»
A nos prières, les Anges gardiens descendent en Purgatoire
« On peut aussi envoyer au Purgatoire son Ange gardien, et
les autres Anges aussi. Ils veulent consoler les âmes du Purgatoire, et c'est
ainsi qu'ils le font : ils ne vont pas directement dans les degrés les plus
bas, car ils n'en ont pas le droit. Ils ne peuvent y aller que si le Très-Haut
les y autorise, parce que de telles âmes ont beaucoup, beaucoup péché. Mais, en
dehors de ces cas-là, ils peuvent accéder à tous les degrés du Purgatoire pour
consoler les pauvres âmes qui s'y trouvent. »
Les secours procurés par la prière aux âmes du Purgatoire
profitent à ceux qui prient pour elles
« Comme nous devrions nous efforcer de changer de vie ! Ô
vous, les hommes, vous avez tant de pouvoir entre les mains et vous faites si
peu de choses, vraiment si peu de choses !
Vous passez devant les tombes de ceux que vous avez connus, comme des aveugles et des indifférents, devant ceux, qui, pourtant, ont vécu aussi, qui peut-être ont eu autant de succès que vous, dans la vie, et qui peut-être, eux aussi, ont été beaux, vivants, impulsifs et pleins de cordialité.
Vous passez devant les tombes de ceux que vous avez connus, comme des aveugles et des indifférents, devant ceux, qui, pourtant, ont vécu aussi, qui peut-être ont eu autant de succès que vous, dans la vie, et qui peut-être, eux aussi, ont été beaux, vivants, impulsifs et pleins de cordialité.
On les oublie, ou plutôt, on oublie de prier pour eux. On ne
les oublie peut-être pas habituellement, mais, on prie beaucoup trop peu pour
eux. On devrait, en cette époque de l'année...en ce mois des défunts, et tout
particulièrement demain ou cette nuit, on devrait consacrer quelques heures à la
prière pour les âmes du Purgatoire, si on en est capable et si on a une santé
qui permet de le faire.
Il y a un très bon petit livre de prières pour les âmes du Purgatoire, avec beaucoup d'indulgences, et où chaque indulgence est efficace, qu'elle soit de 300, 500, 700 jours ou de 5, 7, ans, etc. On devrait réciter toutes les prières de ce petit livre, plusieurs fois, ces jours-ci.
Il y a un très bon petit livre de prières pour les âmes du Purgatoire, avec beaucoup d'indulgences, et où chaque indulgence est efficace, qu'elle soit de 300, 500, 700 jours ou de 5, 7, ans, etc. On devrait réciter toutes les prières de ce petit livre, plusieurs fois, ces jours-ci.